Mois : avril 2017

Neuf ans après la disparition du petit Antoine, sa mère et son beau-père mis en examen

Le témoignage d’un ancien codétenu de Sébastien Ribière, ex-compagnon de la mère de l’enfant, relance le dossier. Selon ce récit, le petit garçon aurait ingurgité, par accident, de l’héroïne et serait mort d’une overdose. Son corps aurait été ensuite dissimulé dans les collines environnantes. Saura-t-on ce qui est vraiment arrivé au petit Antoine, disparu à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, en 2008? Sa mère et son ex-compagnon, qui ont toujours parlé d’enlèvement, viennent d’être mis en examen pour homicide involontaire par manquement délibéré, recel de cadavre, modification de l’état des lieux d’un crime et dénonciation mensongère ayant entraîné de vaines recherches. Mardi, Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, 32 ans, a été entendue quatre heures par les deux juges d’instruction en charge de l’affaire qui l’ont interrogée, pour la huitième fois, sur divers points du dossier. Entendu à son tour, son ex-compagnon Sébastien Ribière, 37 ans, a lui fait une déclaration spontanée, expliquait jeudi l’Agence France-Presse. La mère de l’enfant a été laissée libre sous contrôle judiciaire tandis que son ex-compagnon, actuellement incarcéré pour un trafic de cocaïne en récidive, a rejoint sa cellule. Ce rebondissement intervient quelques semaines seulement après les «révélations» faites par un ancien codétenu de Sébastien Ribière, qui avait partagé en 2015 sa cellule au centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet, dans le Vaucluse. Selon ce témoin, l’ancien beau-père d’Antoine lui aurait confié que l’enfant de 6 ans était mort après avoir ingurgité, par accident, de l’héroïne qui traînait sur une table basse et serait mort d’une overdose. Son corps aurait été ensuite dissimulé dans les collines environnantes, près de la commune d’Issoire.

L’étoffe des héros

Comme nombre de petits garçons, j’ai rêvé un temps de devenir pilote de chasse. Ce rêve ne s’est jamais réalisé, mais, la semaine dernière, j’ai tout de même pu découvrir les sensations qu’ont les pilotes là-haut : j’ai en effet réalisé un vol en avion de chasse près de Reims, et ce fut un moment carrément unique en son genre. Cette expérience hors norme m’a conduit à comparer, une fois de retour au sol, notre vie au passé pas si lointain de nos ancêtres. Car c’est assez choquant, de constater comme notre vie est devenue radicalement différente en moins d’un siècle, vous ne trouvez pas ? Auparavant, la vie de l’homme se résumait généralement à travailler la terre. C’était une vie rude et sobre, où la vie ne tenait qu’à un fil : celui des saisons ; la moindre catastrophe naturelle pouvait décider du destin d’un village. Les gens, dans l’ensemble, ne voyageaient que rarement, et la plupart passaient toute leur existence dans le même décor. Le contraste avec aujourd’hui est tout de même saisissant : nous mangeons à satiété, bronzons à la plage, dépassons les frontières sans même nous en rendre compte grâce à internet, avons accès à toutes les cuisines du monde, avons des inventions extraordinaires comme la chasse d’eau et le frigo. Bref, ces deux modes de vie sont à des années-lumière l’un de l’autre ! L’homme a connu durant presque toute son Histoire une vie difficile et semée d’embûches, mais il est passé en quelques années à une vie de confort hallucinante. De toute évidence, tout n’est pas parfait. Mais il faudrait en fin de compte apprendre à savourer ce que nous avons, plutôt que de toujours envier ce que nous n’avons pas ! Parce que nous sommes vraiment chanceux de vivre de nos jours plutôt que jadis naguère! Et notre qualité de vie continue en outre de se renforcer. Qui aurait pensé, il y a quarante ans à peine, que nous pourrions exécuter un vol en avion de chasse juste pour avoir des sensations ? Au fait, si vous voulez vous faire votre propre opinion sur cette expérience, je vous mets en le site par lequel je suis passé pour faire ce vol en avion de chasse.

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La folle semaine euro turque

170320

Il faut hélas revenir, d’abord, sur la décision française d’autoriser l’organisation, à Metz le 12 mars, d’une importante réunion politique communautariste où le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu est venu exhorter ses compatriotes résidant en France et dans les pays frontaliers de voter « evet » (oui) à la transformation autoritaire de la constitution.

Examinons d’abord cette décision du point de vue de la politique intérieure française.

En elle-même cette affaire révèle l’attitude capitularde de la gauche parisienne devant un électorat qu’elle entend rallier à tout prix. Ceci résulte de la stratégie imposée depuis plusieurs années par Terra Nova. Ce prétendu laboratoire d’idées progressistes remonte à 2008. Il se coule sur le modèle du Parti Démocrate des États-Unis, que la loi autorise désormais à financer les partis de l’Internationale socialiste.

Son propos, désormais bien connu et bien repérable, consiste à substituer aux anciens électorats ouvriers, qui constituaient historiquement le socle des partis socialistes, sociaux démocrates et communistes, les masses fédérées des minorités, toujours présentées comme opprimées. On réfute officiellement avec horreur la dénonciation du remplacement de peuple, thèse d’un Renaud Camus stigmatisée pour raciste. Mais les disciples de la gauche caviar la pratiquent allègrement. Le peuple de gauche, pour eux, ne se recrute plus chez les travailleurs, mais chez les étrangers, tous les étrangers. L’Arlette Laguillier de demain devrait ainsi ouvrir ses discours non plus par son célèbre « travailleurs, travailleuses » mais par un « étrangers, étrangères ».

Or, parmi ceux-ci un certain nombre ne se sentent aucune vocation à rejoindre les rangs de la gauche.

Les partisans d’Erdogan en Europe en donnent sans doute le plus éclatant exemple. Militant pour une renforcement des pouvoirs constitutionnels de leur président, ils se recrutent dans deux partis : d’une part, l’AKP créé par Erdogan lui-même sur la base d’un retour méthodique de la Turquie à l’islam, et à la tradition ottomane, et d’une répression plus intransigeante vis-à-vis des revendications kurdes, tout en mettent en œuvre une économie d’apparence plus libérale ; et d’autre part le MHP, parti des Loups-Gris nationalistes, dont le fondateur Alparslan Türkes (1)⇓ considérait : « le corps de notre politique est le nationalisme turc, et son âme est l’Islam ». (2)⇓

On se trouve ici en présence d’un cas d’école

L’objet de la campagne référendaire aurait de quoi faire réfléchir même un François Hollande, même un Ayrault qui parle « d’apaisement » et qui fait mine de considérer que rien ne justifierait l’interdiction de meetings où des ministres turcs viennent enflammer la diaspora et intimider au sein de celle-ci les représentants de l’opposition politique ou des minorités ethniques (notamment kurdes) et religieuses (notamment alévies). Toutes sont d’ores et déjà opprimées par le régime turc, caricature du jacobinisme français, et il est à craindre qu’elles le soient encore plus si le projet gouvernemental est adopté.

Le 16 avril en effet le referendum constitutionnel portera sur une réforme renforçant outrageusement les pouvoirs du président de la république Recep Tayyip Erdogan. Ceci remplacerait le système actuellement parlementaire par un régime présidentiel quasi dictatorial. Ceci déterminerait une inversion de toute l’évolution des institutions turques depuis la fondation de la République par Mustafa Kemal Atatürk. Le caractère répressif du projet, a été rappelé aux Européens, avec éloquence, par l’actuel premier ministre Binali Yildirim venu en Allemagne faire campagne pour le oui. Le 18 février en effet il a promis une traque impitoyable de tous les partisans qu’il dénonçait, en vrac, comme des putschistes et des terroristes, aux applaudissements de plusieurs milliers de sympathisants rassemblés. « L’époque où certains pouvaient donner des leçons à la Turquie est révolue. La Turquie n’est pas un pays que l’on peut intimider », a-t-il lancé dans le grand stade d’Oberhausen, salué au cri de allahou akbar.

Il se trouve que, sans le vote des 39 députés du MHP le projet de révision constitutionnelle proposé par Erdogan et les 317 députés de son parti n’aurait pas passé le cap des 330 voix sur 550 à l’Assemblée nationale nécessaire pour être soumis à referendum.

Difficile dans ces conditions d’agréger à la gauche française les amis de cette coalition, d’autant que la gauche turque est clairement identifiée aux deux autres partis et que les adversaires du projet ne manquent pas de caractériser comme de nature à renforcer une situation d’oppression.

Enfin, on doit regarder cette affaire du point de vue européen. Étant de ceux qui ont toujours mis en garde contre la candidature d’Ankara (3)⇓, je ne puis que me féliciter de voir que des gens qui, jusque-là semblaient indifférents à l’idée qu’un pays extra-européen puisse entrer dans ce qui s’appelle l’Union européenne aient largement pris conscience du danger.

Il est faux en effet de présenter cette affaire comme l’ont fait les médias hexagonaux lesquels n’ont guère mis l’accent que sur le contentieux avec les Pays-Bas. Ce faisant ils ont préemptés le résultat des élections néerlandaises du 15 mars : patatras les sondages se sont encore trompés. Ce n’est pas le parti de Wilders qui l’a emporté, mais le parti libéral. Or, l’affaire de la campagne intrusive du gouvernement turc en Europe avait entraîné la réaction de plusieurs pays: Hollande, certes, mais aussi Autriche, Suisse, Danemark et surtout en Allemagne où l’immigration turque est la plus forte. Depuis plusieurs semaines cette question faisait la Une des sites internet des plus sérieux parmi les journaux d’outre-Rhin. Les responsables politiques allemands se sont tous prononcés, s’indignant des provocations. Et, une fois de plus, la presse parisienne ne s’en préoccupait pas. Il lui était beaucoup plus agréable de mettre en cause la xénophobie néerlandaise et de laisser entendre qu’il s’agit seulement d’une retombée du Brexit, dont se réclame Wilders.

On est rarement déçu avec le mégalomane d’Ankara Recep Tayyip Erdogan. Ses injures déplacées en direction des Allemands et des Hollandais restent dans la droite ligne d’un discours récurrent plein de mépris et de rancœur envers les Européens. On ne doit donc plus accepter qu’en réponse, nos pays ne se situent pas sur une même ligne, celle de la fermeté.

En choisissant, quand les autres européens font face, de singulariser en s’aplatissant, pour des raisons électorales internes, et de surcroît illusoires, Hollande et les socialistes ont délibérément choisi d’affaiblir et de discréditer la France.

Signature

 

JG Malliarakis

Apostilles

  1. Ce nom, trop beau pour être vrai s’agissant d’un nationaliste turc (un peu comme si un nationaliste français s’appelait Clovis Lefranc) est un pseudonyme. La véritable identité du personnage reste mystérieuse. ⇑
  2. L’un des exploits des Loups Gris peut être visionné avec les images de la mise à sac et du massacre de Sivas du 2 juillet 1993 à Sivas, une ville du centre de la Turquie. Il a entraîné la mort de 37 personnes, dont 33 intellectuels alévis. . ⇑
  3. cf. Mon livre La Question turque et l’Europe. ⇑

Lettre à Macron d’un médecin colonial

170409En souvenir de mon oncle le médecin-général Labusquière, je me fais un devoir aujourd’hui de reproduire ici cette « Lettre à Macron d’un médecin colonial » que je vous recommande de faire suivre à vos amis.

Signature

 

JG Malliarakis

 

Lettre à Macron d’un médecin colonial

Tous mes camarades médecins ou vétérinaires qui, comme moi, ont effectué leur service militaire en Algérie suite à une décision du président du conseil Guy MOLLET, assisté de son ministre de l’intérieur François MITTERAND, puis se sont efforcés durant leur séjour imposé de secourir dans toute la mesure de leurs possibilités les populations algériennes (notamment dans le cadre du plan de Constantine) ont été ravis d’apprendre qu’ils avaient participé à un crime contre l’humanité.

Les déclarations de ce freluquet, qui de plus sont faites sur un sol étranger, témoignent d’une méconnaissance des faits historiques confinant à l’ignominie et à la trahison de son pays et le rendent indigne du battage médiatique organisé autour de sa candidature.

Transmettre la lettre du Dr Philippe PAUX jusqu’à ce qu’elle soit connue d’un maximum de français avant la prochaine échéance électorale.

Bien cordialement pour tous.

Réponse du Dr Philippe PAUX, ancien médecin-chef du 3° RPIMa, à Emmanuel Macron au sujet de la colonisation :

Monsieur Macron, je suis un criminel…

Monsieur Macron, médecin colonial, médecin des Troupes de Marine, je suis un criminel contre l’humanité, je suis un criminel contre l’humain.

Par vocation petit garçon je rêvais d’aller soigner au fin fond de l’Afrique, de l’Océanie, de l’Asie. Adolescent puis jeune étudiant, de toutes mes forces, j’ai travaillé, bossé, trimé pour pouvoir soigner à travers le continent et porter la science pas seulement au pays des Bantous, mais partout dans le monde où la France était présente. Ma vocation, que j’ai assouvie depuis, était de rejoindre les ex-Colonies, sur les pas de mes glorieux Anciens à l’âge, comme le disait le médecin colonial Paul-Louis Simond, où l’esprit est exempt de préjugés, où les idées préconçues ne viennent pas contrarier la poursuite du vrai, à l’âge des élans généreux, à l’âge des enthousiasmes pour tout ce qui est vérité, lumière et progrès.

Mes héros n’étaient pas footballeur, chanteur, acteur, mais médecins coloniaux exerçant dans les conditions les plus extrêmes, dans ces pays tropicaux, sans la moindre politique ou infrastructure de santé, où sévissaient des guerres interethniques, le tribalisme, le féodalisme, l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les mutilations rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie.

Je n’ai eu de cesse tout au long de ma carrière de médecin de la Coloniale, des Troupes de Marine, au sortir de l’illustre Institut de Médecine tropicale du Pharo à Marseille de représenter mes illustres Anciens, de sauver parfois, de soulager souvent, de servir l’humain toujours. Secourir était mon combat, sauver, ma victoire quelques soit l’Homme, de Mopti, de Bobo-Dioulasso, de Grand Bassam, de Bouaké, de Korhogo, de Brazzaville, de Bangui, de Ndjamena, de Moundou, de Bardai, de Hienghène, de Lifou, de Maripasoula, de Camopi, de Paramaribo, de Mata-Utu, de Tchibanga, de Brazzaville, et bien d’autres villages africains, sud-américains et océaniens. Partout et toujours pour l’Humanité, j’ai soigné, soulagé et prévenu, à pied, à cheval, par le ciel, par les eaux des mers, rivières et rapides, dans les déserts, dans les montagnes, dans les forêts, dans les ruines d’un tremblements de terre, dans les tempêtes, dans le feu, sous le feu, mais jamais autant que mes Anciens qui ont pour beaucoup donné leur vie et parfois la vie de leurs proches.

Monsieur Macron, ayez un peu de respect, d’égard pour tous ces Hommes, pour vous criminels contre l’Humanité, mais en fait les premiers « French Doctors », la modestie et l’humilité en plus. Et comme le disait, il y a quelques années, le premier doyen de la Faculté de médecine de Dakar « Y a-t-il au monde plus petite équipe d’hommes ayant rendu plus de services à l’humanité souffrante? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus obscure, ayant obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant ignorée, aussi peu glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre avoir fait mieux, où, quand et comment ? »

Un peu d’histoire, Monsieur Macron. Tous ces Médecins coloniaux, mes héros, sont associés à ces maladies dont certaines ne vous sont pas connues et d’autres vous évoquerons probablement des souvenirs plus de voyages que d’Histoire, l’Histoire que vous bradez par clientélisme. Ces maladies sont parfaitement bien rapportées par Louis-Armand Héraut, historien de la médecine.

La peste, cette maladie tueuse qui élimina au XVe siècle un tiers de l’humanité et sema encore la terreur à Marseille en 1720. C’est le médecin colonial Alexandre Yersin qui, découvrit à Hong Kong le bacille qui porte désormais son nom. Quatre ans plus tard, à Karachi, le médecin colonial Paul-Louis Simond démontre le rôle vecteur de la puce du rat. Soulignons La mort héroïque en soignant des milliers de pestiférés du médecin major Gérard Mesny en 1911, lors de l’épidémie de Mandchourie. On ne peut oublier la mort tout aussi courageuse du médecin colonial Gaston Bourret en 1917 dans son laboratoire de Nouméa. Enfin ce sont les médecins militaires coloniaux Girard et Robic qui réussirent à mettre au point en 1932 à Tananarive un vaccin anti-pesteux efficace.

La variole fit l’objet d’une lutte constante dès les premiers temps de la colonisation aussi bien en Afrique qu’en Asie. L’action sans défaillance du Service de santé des troupes coloniales a contribué de façon décisive à l’éradication de cette maladie effroyable qui, faisait en France 10 000 victimes par an à la fin du 18e siècle. La vaccination, qui se faisait au début de bras à bras fut grandement améliorée quand on put inoculer le virus à partir de jeunes buffles, créer des centres vaccinogènes et transporter, grâce à Calmette, lui aussi médecin colonial, la lymphe vaccinale en tubes scellés.

La fièvre jaune, affection virale redoutée, endémique en Afrique et Amérique, fit des incursions dans les ports européens au XIXe siècle (20 000 morts à Barcelone). Elle fit de très nombreuses victimes dans le corps de santé colonial, comme en témoignent les monuments de Dakar et de Saint-Louis du Sénégal. Il faut attendre 1927 pour que le médecin colonial Laigret puisse obtenir un vaccin grâce au virus recueilli à Dakar sur un malade. Par la suite la vaccination par le vaccin de Dakar et le vaccin américain Rockefeller permit d’obtenir rapidement un contrôle quasi-complet de cette affection souvent mortelle.

Le paludisme, dont le parasite responsable, l’’hématozoaire, fut découvert par le médecin militaire Alphonse Laveran à Constantine en 1880. Le paludisme reste la principale cause de mortalité infantile sous les tropiques. Il faisait et fait partie du quotidien du médecin tropicaliste. Les premiers médecins qui s’acharnèrent à le combattre à travers son vecteur, le moustique, furent surnommés par les autochtones les « capitaines moustiques ». Le médecin colonial Victor Le Moal s’illustra particulièrement dans cette lutte anti- moustique à Conakry.

La maladie du sommeil ou trypanosomose, parasitose particulièrement redoutable, atteint le système nerveux central en provoquant une apathie, des troubles du comportement et un état de délabrement organique cachectique extrême qui aboutit à la mort. Nombreux sont les médecins qui furent contaminés en la combattant, et parfois en sont morts. Cette affection dépeuplait en Afrique noire des régions entières. Elle fit très tôt l’objet d’études qui vont permettre au médecin colonial Jamot, grand nom de la médecine tropicale de développer son action

La lèpre, une autre vieille connaissance, quasi disparue d’Europe, atteint la personne dans son apparence physique ainsi que dans sa dimension sociale. Marchoux va organiser la lutte contre cette maladie mutilante, lutte qui sera poursuivie et développée par le médecin général Richet en collaboration avec Daniel Follereau. De nombreux médecins coloniaux se consacreront à cette lutte difficile, dont Léon Stevenel qui isola le principe actif de l’huile de Chaulmoogra, seul médicament d’une certaine efficacité avant qu’apparaissent les sulfones.

La méningite cérébro-spinale à méningocoque, endémo-épidémique en Afrique tuant encore et toujours des milliers d’enfants, dont certains dans mes bras, au Burkina-Faso à Bobo-Dioulasso, au Mali à Djenne, dans une zone que l’on nomme encore la ceinture de Lapeyssonie du nom d’un illustre médecin colonial qui a tant dispensé aux pays sahéliens et qui a transmis son savoir à des légions de médecins tropicalistes et à moi-même dans les années 80.

Médecin colonial, je suis, médecin colonial, je reste, car chemin faisant je termine ma carrière dans un quartier multiculturel et je soigne hommes et femmes de 49 nationalités différentes dont de nombreux « colonisés ». Nous devons croire que le « criminel » que je suis, ne fait plus peur à toutes ces victimes de la colonisation tant ma patientèle est grande. Les « souffrances endurées », par la faute du « bourreau-tortionnaire » que je suis, ont été vite oubliées et pardonnées tant l’attachement de mes patients est profond.

M. MACRON, votre insulte envers tous ces Hommes dont la devise «Sur mer et au-delà des mers, pour la Patrie et l’Humanité, toujours au service des Hommes » a toujours été respectée jusqu’à la mort pour certains, ne fait pas honneur à un homme qui pense pouvoir être un jour président. Je vous suis reconnaissant d’au moins une chose : si j’ai pu avoir quelque hésitation à vous écouter au gré de vos shows politiques, tant votre charme de beau-fils idéal, de prince charmant des banques d’affaire, de bonimenteur, discoureur et beau phraseur m’avait interpellé, vous m’avez définitivement libéré de cette faiblesse.

Je vous laisse à vos fans, cadres urbains diplômés en communication ou en sociologie, geek asociaux et bobos aux vélos électriques, vous qui n’avez jamais été confronté par vos mandats inexistants ou par vos activités professionnelles, à la misère et la pauvreté, à la souffrance, à la violence et la guerre, au communautarisme, à l’islamisme radical.

Restez dans votre bulle et qu’elle n’éclate pas.

Monsieur Macron, bradeur d’histoire, j’ai la mémoire qui saigne.

Le Doc