La cagnotte «antigrève» de l’UIMM jugée en appel

La caisse noire du patronat est de retour au tribunal, rejugée en appel à partir de ce lundi. En première instance, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), gestionnaire de l’antique cagnotte dite «antigrève» de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM, principale branche du Medef), avait été condamné à trois ans de prison dont un ferme. Une peine sévère, compte tenu de l’ancienneté des faits. «Une période en juge une autre, philosophait alors son avocat, Me Jean-Yves Le Borgne. Financer les syndicats fut la mission historique de l’UIMM, même si on peut juger la méthode un peu vieillotte.»

Initiée en mai 68 et depuis judicieusement placée en Bourse, la caisse noire avait culminé jusqu’à 600 millions d’euros sous le règne de DGS (de 1995 à 2007). Les grèves n’étant plus ce qu’elles étaient, elle a fini par servir à arroser les syndicats dits réformistes : «Achats d’espaces publicitaires à prix d’or, location de stands au même prix, achats de journaux syndicaux», a égrené DGS. Soit une enveloppe de 495 000 euros entre 2002 et 2007 (seule période retenue pénalement, prescription oblige), dont 380 000 pour la seule CFTC et zéro pour la CGT. Un coup de pouce initialement de nature strictement logistique, doublé d’un arrosage à prendre au pied de la lettre : «Le dialogue social c’est pas un combat ou une guérilla, et il n’est pas anormal que la partie qui dispose de moyens facilite les transports et la restauration de l’autre partie.» Le Medef ayant depuis toujours sous-traité à l’UIMM les négociations sociales, tout cela ne servait selon DGS qu’à établir un «dialogue sain et constructif», en offrant le boire et le manger, le gîte et le couvert.

Remises d’espèces

Poussé par d’anciens dignitaires patronaux non poursuivis pour cause de prescription, DGS avait fini par en concéder un peu plus à la barre : oui, il aurait aussi remis des «espèces», en mains plus ou moins propres, à des dignitaires «syndicaux». Y compris cette fois la CGT ? «Je ne peux aller plus loin. Les versements étant toujours effectués entre quatre yeux, la personne qui reçoit pourra toujours nier.»

Reste que les mouvements en liquide (16 millions d’euros recensés sur la période 1995-2007) auront davantage bénéficié aux dirigeants patronaux : 850 000 euros versés en cash à une quinzaine de dignitaires, en complément de salaires occultes. A ce titre, l’UIMM avait été condamnée en première instance, en tant que personne morale, à 150 000 euros d’amende pour abus de confiance. Une première historique pour le syndicat patronal. Mettant tout le monde dans le même sac, mais sans vraiment rechercher l’étendue ou la pluralité des bénéficiaires de la caisse noire, le jugement de première instance s’était contenté de pointer que son utilisation, loin de simplement servir à «fluidifier» le dialogue social, selon l’expression désormais culte de DGS, aura surtout «jeté le discrédit sur tous les décideurs de la vie politique et économique du pays».

Renaud Lecadre

Allemagne : accord sur la fermeture de centrales au charbon

Berlin – Les nergticiens RWE, Vattenfall et Mibrag vont obtenir sur les sept prochaines annes 1,6 milliard d’euros de ddommagement du gouvernement allemand en change de la fermeture de plusieurs de leurs vieilles centrales au charbon, a annonc samedi le ministre de l’Economie.

Cet accord a été passé au terme de plusieurs mois d’âpres discussions entre le suédois Vattenfall, les allemands RWE et Mibrag et le ministère de l’Economie.

Il prévoit qu’entre 2016 et 2019, plusieurs centrales au charbon dans le secteur rhénan (ouest) et dans l’est du pays sortent petit à petit du réseau d’alimentation électrique.

Pendant quatre ans, ces centrales ne seront utilisées qu’en ultime recours, avant d’être finalement sorties du réseau.

A titre de compensation, les trois énergéticiens obtiendront une enveloppe compensatoire globale d’environ 230 millions d’euros par an et pendant sept ans, soit plus de 1,6 milliard d’euros au total.

En conséquence, le kW/h devrait augmenter de 0,05 centimes d’euro, selon le ministère de l’Economie.

« Cette mesure est importante pour atteindre nos objectifs environnementaux et, dans le même temps, pour que l’on n’en arrive pas à des dommages structurels dans les régions concernées« , a déclaré le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, cité dans un communiqué du ministère.

« Elle représente pour les employés et les entreprises une solution bonne et acceptable« , a-t-il encore estimé.

Initialement, les services de M. Gabriel avaient élaboré un système de pénalités pour les anciennes centrales au charbon, mais la proposition avait suscité une levée de boucliers au sein du secteur, régions, entreprises et syndicats le dénonçant unanimement.

L’arrêt de ces centrales va entraîner la perte de 2,7 gigawatts, ce qui permettra dans le même temps de réduire d’ici 2020 les émissions de dioxyde de carbone entre 11 à 12,5 millions de tonnes par an, selon . Berlin s’est engagée à réduire d’ici 2020 de 40% ses émissions par rapport à 1990.

« Il s’agit purement et simplement de payer des milliards à RWE, Vattenfall et Mibrag pour la fermeture de centrales désuètes« , s’est énervé Oliver Krischer, des Verts, membre de la maigre opposition à la coalition conservateurs/sociaux-démocrates emmenée par Angela Merkel.

Le patron du syndicat de la chimie et de l’énergie IG-BCE, Michael Vassiliadis, a dit espérer que cet accord sera appliqué sans licenciement.

Le charbon représente en Allemagne quelque 40% de l’électricité brute produite dans le pays.

« Retour vers le futur » : y a-t-il un pilote dans la DeLorean ?

L’histoire est parfois d’une ironie cruelle. Avant de devenir une star mondiale avec le succès planétaire du film Retour vers le futur, la DeLorean est d’abord un immense échec commercial et industriel. Celui de John Zacchary DeLorean, ingénieur et homme d’affaires américain qui décide de créer une marque automobile à son nom en 1975 après avoir passé quinze années chez General Motors, se hissant jusqu’au poste de vice-président dont il démissionnera.

March 1979 — John DeLorean and His Famous DeLorean Car — Image by © Tony Korody/Sygma/Corbis © DR

L’homme ne manque pas de prestance, et sa haute stature, bien connue chez GM qui l’a débauché chez Packard, va servir d’étalon à une sportive de légende. La Pontiac GTO, la première « muscle car », va défrayer la chronique et propulser le premier constructeur de la planète au palmarès des sportives américaines. Mais, à 47 ans, DeLorean jugé cassant et autoritaire, décide de quitter ses pénates de Detroit pour se lancer dans l’aventure et devenir constructeur à part entière.

Sammy Davis Jr. en soutien

Sans fortune personnelle, il lui faudra d’abord réunir les fonds nécessaires et après avoir obtenu un financement de la Bank of America, il réussit à convaincre le monde du show-biz de participer au projet. Sammy Davis Jr. ou le présentateur du Tonight Show Carson mettront la main à la poche pour que, enfin, le 24 octobre 1975, John Z DeLorean crée officiellement sa compagnie.

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Sur le papier, l’aventure est belle avec un châssis poutre étudié par Lotus et habillé d’une carrosserie dessinée par le grand maître de la voiture de sport, Giorgetto Giugiaro. L’originalité tient autant dans sa construction en acier inoxydable que dans la cinématique de ses portes papillon, utilisées une seule fois sur la Mercedes 300 SL. Mais les déconvenues se sont accumulées dès le début du projet, l’architecture à moteur rotatif central du prototype initial (Citroën-Wankel) devant être abandonnée pour raisons techniques au profit d’un moteur V6 PRV (Peugeot Renault Volvo) installé en porte-à-faux arrière, comme sur les Alpine A310 de l’époque. Il en démontera plusieurs afin de mieux s’en inspirer et pénétrer ses secrets de fabrication.

Deux entrées à l’usine

Mais alors que les plans s’échafaudent avec une volonté d’originalité et d’innovation marquantes, le constructeur sur le papier se devait d’en être un autre sur le terrain. En raison d’un montage économique complexe basé notamment sur l’obtention de substantielles subventions, l’usine DeLorean fut finalement installée en Irlande du Nord en 1978. Chasseur de primes, DeLorean avait bien compris que de puissantes aides viendraient à son secours s’il installait ses ateliers dans cette contrée ignorant tout de la construction automobile. Subventionnée à 60 % par la Grande-Bretagne qui en attendait 3 000 emplois et voulait prouver là sa volonté de rebâtir une nation déchirée entre catholiques et protestants, la production DeLorean a finalement échoué à Dunmurry, à quelques miles de Belfast. Il y avait deux entrées dont la légende a établi qu’elles étaient réservées chacune à une confession. En réalité, c’était juste pour des raisons pratiques.

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Les premières DMC 12 (12 pour 12 000 dollars, prix envisagé aux débuts) sortiront en 1978 à l’état de prototypes. Il y avait un soubassement en fibre de verre, un châssis poutre en double Y sur lesquels venaient s’accrocher des panneaux en acier inoxydable brossé acheté à prix d’or en Allemagne. En raison de sa complexité technique, les coûts de production étaient élevés, mais aussi les retours en après-vente. L’étanchéité des portes laissait notamment à désirer tout comme les performances du pauvre V6 PRV (Peugeot, Renault, Volvo) emprunté aux 604, Tagora, Renault 30 ou Volvo 260, la seule à être exportée aux États-Unis. Pour cette raison, c’est cette version portée de 2.6 à 2.8 l pour compenser la dépollution (déjà) qui sera retenue, les 150 ch vus sur l’Alpine dégringolant à 130 ch en version US.

Performances misérables

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Autant dire que ses performances misérables n’auraient jamais permis à Marty d’atteindre en quelques secondes les 88 mp/h (141 km/h) nécessaires au voyage dans le temps. La forme, même avec sa calandre simpliste, recueillait presque tous les suffrages, mais le fond manquait terriblement de consistance. Les suspensions, largement empruntées à Lotus qui fabriquait aussi le châssis, avaient pourtant de la tenue, mais, même au début des années 80, on ne s’improvise plus constructeur. Prévue pour être produite à 12 000 exemplaires par an, la DMC 12 ne comptera que 9 200 véhicules assemblés en deux ans lorsque la firme fit faillite en 1982, perdant 200 millions de dollars dans l’aventure. John DeLorean, mêlé à tort à une affaire de trafic de cocaïne, ne se relèvera pas de la suspicion attachée à son nom. Il disparaîtra en 2005.

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Bien loin des Corvette et Porsche, plus puissantes et moins chères qu’elle, la DeLorean ne connaîtra qu’une gloire posthume. Alors que le scénario de Retour vers le futur imaginait que la machine à remonter le temps serait un frigo, le producteur fit valoir qu’il ne voulait pas avoir sur la conscience une vague de gamins jouant à s’enfermer, imitant Marty McFly, dans un réfrigérateur. Le frigo fut remplacé par cette DeLorean, peut-être parce qu’en 1985, date de sortie du film, la voiture jugée ringarde par les scénaristes ne risquait plus de fâcher le constructeur. Cet alter ego de la 403 de Colombo a disparu des catalogues, mais survit tout de même puisque les deux tiers roulent encore. Il y a même une société au Texas qui a racheté les droits, le stock de pièces et se dit capable de refaire, sur une base existante, une voiture quasi neuve. Et pour 70 000 dollars, on pourra même se procurer une réplique de la voiture de Marty McFly, de quoi se faire un film.

 

Sous le capot de la DeLorean DMC 12 (1981-1983)

 

 

Cylindrée : 2 849 cm3

Type : V6 à 90° (PRV) essence, injection électronique

Disposition : porte-à-faux arrière

Puissance : 130 ch à 5 500 tr/min

Couple : 22.0 mkg à 2 750 tr/min

Transmission : roues arrière

Boîte de vitesses : 5 rapports ou BVA 3 rapports

Dimensions : 4,27 x 1,99 x 1,14 m

Coffre : non communiqué

Poids : 1 288 kg

0 à 100 km/h : 9,5 s

Vitesse maxi : 193 km/h

Poids/Puissance : 9,90 kg/ch

Consommation : non précisé

Prix : 24 000 dollars en 1983

Consultez notre dossier : Retour vers le Futur, 30 ans après

Israël-Palestine, Moirans, Fessenheim… le point sur l’actualité ce mercredi matin

Israël-Palestine. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas aujourd’hui en Cisjordanie. Hier, il rencontrait les dirigeants israéliens, qu’il a mis en garde contre un usage excessif de la force.

Isère. Des violences ont éclaté hier soir à Moirans : des gens du voyage ont brûlé des voitures et coupé des voies SNCF pour demander que deux des leurs bénéficient d’une autorisation de sortie de prison.

Calais. Interpellé dans «l’appel des 800», Bernard Cazeneuve maintient sa ligne faite d’«humanité» et de «fermeté» dans la gestion du dossier de Calais.

Banlieues. François Hollande a été accueilli par des huées lors de sa visite, hier, dans une pépinière d’entreprises à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Il a annoncé des mesures pour l’emploi, la formation et les quartiers.

FN. Le procureur a requis la relaxe contre Marine Le Pen, qui comparaissait hier pour avoir fait un parallèle entre les prières de rue musulmanes et l’Occupation.

Nucléaire. Le gouvernement donne à EDF jusqu’en 2016 pour déposer sa demande d’arrêt de Fessenheim, la plus ancienne centrale nucléaire française. Le processus serait ainsi enclenché avant la présidentielle, un calendrier pour le moins politique.

Ligue des champions. Lyon a perdu 3-1 hier face au Zenit Saint-Pétersbourg. Ce soir, le PSG affrontera le Real Madrid.

La Bourse de Paris ouvre en légère hausse

Paris – La Bourse de Paris a ouvert en lgre hausse mercredi (+0,38%), dans une sance dpourvue de rendez-vous majeur, le march restant sur ses gardes la veille d’une runion trs attendue de la BCE.

A 09H00 (07H00 GMT), l’indice CAC 40 prenait 17,56 points à 4.691,37 points. La veille, il avait perdu 0,64%.

Cac 40 (Euronext)

Une proche d’Yves Saint Laurent disperse sa garde-robe vintage

Seraient-ce les nouveaux temples de la mode ? Les maisons de vente aux enchères proposent de plus en plus de ventes consacrées aux grands noms de la couture. Du 10 au 19 octobre, ce sont les créations d’Yves Saint Laurent, issues pour la plupart de la garde-robe personnelle d’une de ses proches, qui ont les honneurs de la maison Artprecium. Une occasion rare de s’offrir des modèles devenus mythiques et pour certains exposés dans les plus grands musées… Clou de la vente, la fameuse saharienne de la ligne « Rive Gauche », star de l’été 1969 et immortalisée par les plus grands photographes sur Veruschka, Catherine Deneuve ou Betty Catroux, devrait faire grimper les enchères.

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Mode millésimée

Parmi les trésors millésimés dispersés aux enchères, on retient un long cardigan en velours chocolat ainsi qu’une robe paysanne bimatière, issus de la collection de juillet 1976 Opéra-Ballet Russes que le couturier considère « comme la plus belle d’entre toutes ». Les voluptueuses capes en loden vert, tweed chiné gris ou en coton sergé mastic, d’inspiration houppelande, devraient aisément trouver preneur, tout comme les jupons longs très seventies qui sont revenus au goût du jour.

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On aime aussi les nombreuses blouses, aux motifs d’inspiration slaves et folkloriques dont les manches ballons, collerettes et nœuds lavallière, caractéristiques de l’œuvre du maître, n’ont pas perdu de leur superbe. Également incontournables du vestiaire de Saint Laurent, les vestes de smoking sont présentées dans de nombreuses variations, à porter avec un pantalon corsaire en cuir aux volumes flatteurs, elles peuvent aussi s’accessoiriser avec de jolies ceintures en passementerie.

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ArtPrecium, 3, rue de Provence, 75009 Paris.

 

Exposition jusqu’au 16 octobre. Fin de la vente en ligne le 19 octobre à 14 heures.

 

http://www.artprecium.com

Retraites complémentaires : des perdants, des épargnés, peu de gagnants

Le projet d’accord sur les retraites complémentaires trouvé vendredi entre le Medef et trois syndicats repose notamment sur un système de «bonus-malus», mis en place à partir de 2019, et incitant les salariés du privé à travailler plus longtemps.

Qui va y perdre ? Qui va y échapper ? Est-ce qu’il y aura des gagnants ? Les régimes Agirc-Arrco sont-ils sauvés désormais ?

Qui perd, qui gagne ?

Le grand perdant sera le salarié qui, bien qu’ayant atteint l’âge légal de la retraite (62 ans), avec toutes ses annuités (41,5 ans), verra sa retraite complémentaire amputée de 10% pendant au moins deux ans. Pour ne pas pâtir de ces malus et conserver un taux plein, il devra travailler un an de plus et ainsi partir à 63 ans.

Ce «coefficient de solidarité» est applicable pendant les trois premières années de retraite et «au maximum jusqu’à 67 ans». A l’inverse, ceux qui travaillent deux, trois ou quatre ans de plus, verront leur régime complémentaire bonifié respectivement de 10, 20 ou 30%, pendant un an. Pour Laurent Berger (CFDT), favorable à la réforme, «c’est une erreur de penser» qu’elle aboutirait à un report de l’âge de départ à la retraite à 63 ans. Seulement, «le salarié qui a cotisé tous ses semestres et part à la retraite à 62 ans paiera « une contribution » sur trois ans».

Principales victimes de la réforme, selon ses opposants : les chômeurs, mais aussi les femmes, qui doivent généralement travailler plus longtemps pour atteindre la durée de cotisation en raison de parcours moins linéaires. Et tous les salariés sont perdants sur d’autres mesures, mises en place avant 2019: la désindexation des pensions de – 1 point par rapport à l’inflation pendant trois ans, le décalage de la date de revalorisation des pensions au 1er novembre (au lieu d’avril) et l’augmentation du prix d’achat du point pendant trois ans pour les futurs retraités.

Combien coûtera le malus?

Cinquante euros par mois, soit 600 euros par an, «pendant au minimum deux ans», selon le calcul de la CFDT, qui prend l’exemple d’un salarié gagnant 1800 euros et dont la retraite tout régime confondu atteint 1300 euros (dont 500 euros de complémentaire).

La part de la retraite complémentaire représente en moyenne plus de 25% de la pension globale, selon des données de la Cour des comptes. Cette part dépasse toutefois 50% pour le régime spécifique aux cadres, l’Agirc.

Qui va y échapper ?

Les retraités modestes, exonérés de CSG (contribution sociale généralisée), ne seraient pas concernés par les décotes, soit 33% des salariés. Et les personnes vivant «dans des situations économiques difficiles» échapperont aux abattements, a ainsi développé le négociateur du Medef, Claude Tendil.

Qui va renflouer les caisses?

Sur les 6 milliards d’euros d’économies visés d’ici à 2020, le patronat dit contribuer à hauteur de 700 millions d’euros. Les opposants au texte, CGT et Force ouvrière, chiffre eux l’effort du patronat à respectivement 300 millions et 600 millions d’euros. Les économies sont supportées à «90% par les salariés et à 10% par les entreprises», a commenté Philippe Pihet (FO).

«Ce sont toujours les mêmes qui paient -les salariés, les privés d’emploi, les retraités-, et puis toujours les mêmes qui encaissent – le patronat et le Medef», a ajouté le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Les retraites complémentaires sont-elles sauvées?

Oui, à en croire les organisations favorables à l’accord. En 2014, les caisses de l’Agirc (cadres) et de l’Arrco (tous les salariés du privé) ont vu leurs déficits cumulés se creuser à plus de 3 milliards d’euros.

«A l’horizon 2024-2025, ces régimes seront équilibrés», a assuré Laurent Berger. L’accord permet «d’assurer l’avenir des retraites complémentaires de tous les salariés, par des mesures adaptées et justes», a déclaré le Premier ministre Manuel Valls.

AFP

Contre la réforme du collège, après la manif, le boycott

Les responsables de l’intersyndicale, toujours remontés contre la réforme du collège, s’étaient donné rendez-vous lundi soir pour faire le point après la journée de manifestation nationale de samedi, à Paris, qui a réuni entre 8 000 et 15 000 personnes. Et surtout réfléchir à la suite de leur mouvement.

La marche de samedi a-t-elle été suivie ?

8 000 manifestants selon la police, le double selon les syndicats. Frédérique Rolet, la cosecrétaire du Snes-FSU, le principal syndicat du secondaire, s’en félicite : «Nous n’avions pas donné de prévisions chiffrées, car c’est toujours difficile de se faire une idée. Mais nous sommes satisfaits. Au-delà des manifestants dans la rue, nous avons reçu beaucoup de témoignages d’enseignants qui n’ont pas pu être présents mais qui soutiennent la mobilisation.» Selon elle, beaucoup de professeurs, pas mobilisés jusqu’ici, se rendent compte de la «complexité» de cette réforme dans sa mise en œuvre. «Elle travaille pour nous ! Les collègues prennent conscience de ce qui va se passer concrètement, et l’opinion publique est en train de changer de camp», assure, confiant, Albert-Jean Mougin, vice-président du Syndicat national des lycées et collèges (plutôt classé à droite).

Que demande l’intersyndicale ?

Cette intersyndicale réunit des organisations très différentes (FO, CGT Educ’action, Snalc), opposées à la réforme pour des raisons diverses. Tellement, que même le mot d’ordre n’est pas exactement le même pour tous les syndicats. Le Snes-FSU, le plus représentatif, souhaite la réouverture des discussions avec le ministère pour une «autre réforme».«Nous ne voulons pas la suppression du décret qui pose un cadre très général. Mais la réécriture de l’arrêté et de la circulaire d’application», précise Frédérique Rolet. En revanche, le Snalc est plus virulent. Il exige le retrait pur et simple du décret de cette réforme, qui doit entrer en application à la rentrée prochaine. «Il n’est pas question de discuter des modalités d’application tant que le texte ne sera pas retiré. C’est un préalable», insiste le syndicat.

A lire aussi : «La réforme, ce que les syndicats en disent…»

Pourquoi cette réforme ne passe pas ?

La contestation a démarré au printemps dernier sur la question du latin et du grec : les amoureux des lettres classiques se sont révoltés de la suppression en tant que telle de l’option latin, proposée jusqu’ici dans la plupart des collèges et suivi par 19% des élèves de cinquième. A la place de cette option, la réforme prévoit un module en «langues et cultures de l’antiquité» proposé à tous les élèves dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires. Pour calmer la colère, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, a ajouté la possibilité laissée aux établissements d’organiser en plus un «enseignement de complément» en langues anciennes. Mais les latinistes tempêtent toujours.

Autre point : la suppression des classes bilangues et européennes. La réforme prévoit la généralisation de la seconde langue vivante dès la cinquième, et non plus à partir de la quatrième. Dans un souci d’égalité, les classes bilangues (deux langues dès la sixième) qui bénéficiaient à 17% des élèves, sont quasiment toutes supprimées. Depuis, les professeurs d’allemand sont furieux, craignant que la disparition de ces classes ne finisse de plomber (encore plus) leurs effectifs.

Enfin, les enseignements pratiques interdisciplinaires (les fameux EPI) : il s’agit là de sacraliser deux à trois heures de cours par semaine pour des enseignements interdisciplinaires, pendant lesquels deux ou trois enseignants feraient un cours ensemble. Certains professeurs pratiquent déjà de tels projets en vertu de leur liberté pédagogique garantie dans les textes. Le Snes, très attaché aux heures disciplinaires, s’insurge de cette «injonction», et s’inquiète de l’autonomie laissée aux chefs d’établissement. «Nous ne sommes pas contre une marge d’autonomie mais à condition qu’il y a un cadre et que les heures de chaque discipline soient garanties», précise Frédérique Rolet.

Quelle suite pour la contestation ?

Lors de la réunion de l’intersyndicale, lundi soir, il n’a pas été question d’annoncer un nouvel appel à la grève. Peut-être dans un second temps, à «un moment opportun», et une fois la base sondée, disent les syndicalistes.

La contestation se poursuit sous une autre forme, notamment avec un appel au boycott des journées de formation proposées aux enseignants pendant les vacances de Toussaint. Les académies sont en effet chargées d’organiser des journées de formation à destination des chefs d’établissement, et les enseignants qui le veulent peuvent s’y joindre. Le plan de formation des professeurs sera ensuite activé au premier semestre 2016 (et à partir de là obligatoires).

L’intersyndicale veut aussi interpeller les candidats aux régionales pour «les réveiller». Et va inviter les opposants à la réforme (profs et autres) à adresser un courrier type de protestation au président de la République. «La détermination reste entière», assènent les syndicats.

Marie Piquemal

Domino’s Pizza acquiert les 89 magasins de Pizza Sprint en France

Paris – La chane Domino’s Pizza spcialiste de la pizza livre a annonc mardi l’acquisition de Pizza Sprint, rseau franais de 89 magasins essentiellement franchiss, situs dans le Grand Ouest.

Un accord en ce sens a été conclu par le groupe Domino’s Pizza Entreprises Limited, la société qui développe le réseau de Domino’s Pizza dans plusieurs pays dont la France, en tant que « master franchisé » de la marque américaine, selon un communiqué.

L’acquisition de Pizza Sprint « marque une étape significative dans le renforcement de la présence de Domino’s Pizza en France. Elle permettra d’accroître de plus de 30% le nombre de points de vente, s’élevant actuellement à 254 magasins. Domino’s Pizza se rapproche ainsi de l’objectif d’opérer 500 magasins, avec deux ans d’avance, en 2018« , poursuit le texte.

Pizza Sprint est une chaîne française composée de 89 magasins, dont 12 opérés en propre et 77 en franchise, répartis essentiellement dans six régions: Haute-Normandie, Basse-Normandie, Pays de la Loire, Bretagne, Centre et Poitou-Charentes. Ses ventes ont dépassé 30 millions d’euros au cours de l’exercice clôturé au 31 mars 2015.

Avec Pizza Sprint, l’enseigne Domino’s Pizza « densifie le maillage de son réseau dans le Grand Ouest. Le groupe capitalisera sur cette opération pour accélérer le développement de sa franchise, en répliquant l’expertise de Pizza Sprint dans la gestion de points de vente dans les villes de moins de 20.000 habitants« , explique le groupe.

La réalisation de l’opération est prévue en janvier 2016.

Déjà numéro un en France sur le marché de la pizza livrée et emportée avec 254 points de vente, le réseau Domino’s Pizza emploie plus de 4.000 salariés dans le pays, où il a réalisé un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros en 2014.

Palazzo Margherita : bienvenue chez les Coppola

C’est une petite ville comme l’Italie du Sud en réserve des dizaines. Avec son église, sa mairie, sa place principale, ses commerces, ses motos pétaradantes et son linge qui pend aux fenêtres. Une petite ville située au coeur de la Basilicate, région blottie au creux de la Botte, entre la Calabre et les Pouilles. Bernalda aurait pu longtemps rester dans l’anonymat si l’un de ses concitoyens n’était pas le grand-père de Francis Ford Coppola. C’est ici, dans les années 60, que le cinéaste vint renouer avec ses racines. C’est ici encore qu’il revint, en 2004, assister à la fête du saint patron, invité au balcon du Palazzo Margherita, un superbe palais XIXe, emblème de la cité. Le coup de foudre est immédiat. Un an plus tard, Coppola achète la propriété et se lance dans un vaste programme de restauration avec l’appui de Jacques Grange, célèbre architecte d’intérieur français.

Au départ, rien ne prédestine la demeure à un autre usage que familial. Sofia Coppola s’y est mariée en 2011. Mais, très vite, la tribu décide d’ouvrir le palais aux amateurs de charme, d’Histoire et de confidentialité. Nous sommes en 2012 et le Palazzo Margherita devient le cinquième hôtel des Coppola. Une aventure entamée en 1993 au Belize avec le Blancaneaux Lodge, l’un des tout premiers écolodges dans le monde. Là aussi, nulle velléité hôtelière à l’origine : « Juste l’envie de trouver un endroit où réunir sa famille, qui lui rappelle le tournage d’Apocalypse Now aux Philippines. Blancaneaux ne sera commercialisé que des années plus tard », raconte Myriam Kournaf, nouvelle directrice de The Family Coppola Resorts, chargée d’accroître la notoriété du groupe, mais surtout de lui insuffler une dynamique homogène, empreinte de l’élégance et du savoir-faire français. « Il n’y a aucune logique dans le choix des lieux, ajoute-t-elle. Tout se fait au coup de coeur. Mais il s’agit toujours de petites entités avec une histoire et beaucoup d’âme. »

Mille et un détails

Pour le comprendre, direction « Bernalda bella », comme l’appelait le grand-père Agostino, et le Palazzo Margherita. Face à la porte-cochère – sans enseigne -, impossible d’imaginer ce qui se cache derrière. Car ici l’objectif est de rester discret et de s’intégrer à la communauté. C’est donc par le patio intérieur agrémenté d’arches, de colonnes et de balcons, très néoclassiques, que commence la visite. Sur le sol pavé subsistent encore les sillons creusés par les roues des anciennes carrioles. Çà et là, quelques tables et fauteuils en rotin. Et, au loin, un superbe jardin ponctué de vasques, de piliers, de fontaines, de pergolas et de petits chemins au milieu desquels s’épanouissent chênes, palmiers, cycas, pins et herbes aromatiques. Mais c’est au premier étage que l’architecture palatiale prend vraiment toute sa dimension : moulures, sols en marbre, hauteurs sous plafond, fresques d’inspiration néoclassique et marocaine peintes à la main, lustres en cristal de Murano… Pour la plupart originels. « Lors de la rénovation, chaque pièce de carrelage du Family Bar a été enlevée, numérotée et réinstallée », explique Angela, notre hôtesse.

Dolce vita. Mariage de Sofia Coppola au Palazzo Margherita, en août 2011.© Bestimages

Frappants également, ce bar rétro chiné chez un antiquaire, cette affiche de Dean Tavoularis illustrant l’une des prestigieuses cuvées des Coppola, ces portraits noir et blanc (Sophia Loren, Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni…) accrochés au Cinecitta Bar. Et ces mille et un détails, imperceptibles, dictés par chaque membre de la famille. Romantisme et tons pastel dans la suite Sofia. Modernisme et Art déco dans la suite Roman. Rococo dans la suite Gia (le petit-fils). Et atmosphère nord-africaine – en hommage à la grand-mère tunisienne de Coppola – dans la suite Francis, unique chambre créée de toutes pièces.

Voilà pour le décor. Pour le reste, le palazzo n’est qu’authenticité, raffinement et immersion… italienne. À commencer par la cuisine locale qu’on pourra déguster à toute heure de la journée et quel que soit l’endroit : sous la pergola, dans le jardin, près de la piscine, dans la cour, en cuisine, sur la terrasse du Cinecitta Bar ou encore dans le grand salon. Qui, le soir venu, se transforme en salle de projection où on se délecte d’innombrables films italiens sélectionnés par le maître himself. Un rêve de cinéma.

Y aller

Palazzo Margherita. Situé à 1 h30 en voiture des aéroports de Bari et Brindisi. 9 chambres dont 6 suites au coeur du palais et 3 dans les jardins, au style plus champêtre. Nombreux espaces de restauration dont le Cinecitta Bar, rétro, charmant et ouvert sur la rue. Cuisine savoureuse et prix plus que raisonnables : de 3 à 15 euros la pizza, 8 à 16 euros l’assiette de pâtes et 10 à 22 euros le plat principal. À partir de 390 euros la nuit. (39) 08.35.54.90.60, www.palazzomargherita.com.

Autres escales chez les Coppola…

Couleurs Caraïbes, au Belize À peine entré dans l’escarcelle des Coppola, le Turtle Inn est balayé par l’ouragan Iris. Le couple reconstruit et étrenne deux ans plus tard un magnifique refuge, d’influence balinaise, ouvert sur la plage et la mer des Caraïbes. À partir de 260 euros la nuit. www.coppolaresorts.com/turtleinn. « Jungle fever », au Guatemala Après le Belize, les Coppola jettent leur dévolu sur le Guatemala et un ravissant lodge près du site archéologique de Tikal. Rénovée, La Lancha arbore désormais dix casitas rustiques chics nichées au coeur de la jungle, parmi toucans et singes hurleurs. Avec, à deux pas, le lac Peten Itza, idéal pour la pêche, la baignade et le canoë. À partir de 150 euros la nuit. www.coppolaresorts.com/lalancha.