Mois : novembre 2015

Escale arty dans le Var

Fondée au XIIIe siècle sur les contreforts du massif des Maures, La Commanderie, joyau de l’ordre des Templiers, renoue avec ses traditions hospitalières. On ne vient donc plus seulement pour dénicher une bonne bouteille ou visiter la cave magistrale, mais aussi pour flâner dans le parc aux cinquante sculptures et, pourquoi pas, y passer la nuit. Dans les treize chambres d’hôtes du domaine, décorées par Jean-Louis Fages, règne le charme bucolique de très belles maisons de campagne, où tommettes, vieilles pierres et colombages côtoient un mobilier rustique et patiné. Fidèle à ses traditions, La Commanderie propose, midi et soir (entre avril et octobre), une table d’hôtes de saison pour une addition autour de 30 euros. Une carte simple aux notes provençales que le jeune chef Guillaume Delauné accompagne des meilleurs vins du domaine. Si les charmes estivaux de l’arrière-pays tropézien ne sont plus à vanter, rien de tel qu’un verre de vieux marc siroté dans l’ancienne bergerie pour faire oublier l’hiver qui arrive.

La Commanderie de Peyrassol, Flassans-sur-Issole (Var).

À partir de 105 euros la nuit. 04 94 69 71 02,www.peyrassol.com

© DR

À découvrir également…

« California Dreamin »

Après Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux et Istanbul, l’aventure Mama Shelter se poursuit outre-Atlantique, mais sans Philippe Starck. Direction Los Angeles, à deux pas de Hollywood Boulevard, où le dernier-né de l’enseigne, signé Thierry Gaugain, s’annonce comme le nouveau rendez-vous branché de la ville. Toit-terrasse, bar, concerts, DJ et « prix d’ami » à l’appui.

Mama Shelter Los Angeles (États-Unis), à partir de 136 euros la nuit,www.mamashelter.com

© Francis Amiand DR

Pépite lisboète

Couvents, palais ou châteaux, le groupe Pestana n’en finit pas de valoriser le patrimoine portugais. Dernier exemple : la Pousada de Lisboa, située sur la Praça do Comercio, non loin du Tage, dans l’ancien ministère de l’Intérieur. Rénové dans les règles de l’art, l’établissement abrite, sous de hauts plafonds XVIIIe, 90 chambres lumineuses, un spa, une piscine intérieure, un bar et un restaurant.

Pousada de Lisboa, Lisbonne (Portugal), à partir de 210 euros la nuit,www.pousadas.pt

© Pedro Sampayo Ribeiro DR

Etat d’urgence : le patron d’un restaurant raconte sa perquisition musclée

Son restaurant a ouvert il y a deux ans, à Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise. Un restaurant qui sert de la nourriture hallal, «parce que je suis musulman», dit le propriétaire, Ivan Agac, 28 ans. «Mais on n’indique pas « hallal » sur la vitrine : nous voulons faire asseoir des gens de toutes les cultures et c’est un succès, nous avons une clientèle métissée.»

Samedi soir, dans le cadre de la procédure de l’état d’urgence, la police a mené une perquisition administrative dans son établissement, le Pepper Grill, avenue du général Leclerc. Ivan Agac raconte à Libération : «Il était 20h30. Une soixantaine de personnes étaient en train de manger, il y avait des enfants. La police a fait irruption : environ 40 policiers, protégés par des boucliers et armés pour certains de fusils à pompes. Ils commencent par sécuriser les lieux, sortent les cuisiniers du sous-sol, les amènent à l’étage où se trouve la salle du restaurant. Ils leur demandent de s’asseoir, de garder les mains en évidence sur la table et de ne pas toucher leur téléphone. Un client, qui mangeait, est obligé de reposer sa fourchette !»

Toujours selon son récit, les policiers montrent au directeur une autorisation de perquisition, signée de la main du préfet du Val-d’Oise, Yannick Blanc. Le document évoque «des raisons sérieuses de penser que des personnes, armes ou objets liés à des activités terroristes» se trouvent dans le restaurant ou les parties communes de l’immeuble.

A lire aussi Les perquisitions administratives, un «principe de précaution»

Après avoir fouillé en vain le sous-sol, les enquêteurs emmènent le directeur à la caisse puis dans son bureau. Ils parcourent ses classeurs, «les jettent par terre» mais ne placent rien sous scellé. Dans leur progression, les forces de l’ordre ont enfoncé trois portes : «Je leur dis de ne pas casser les portes, que j’ai les clés !» Sur les trois fracturées, deux n’étaient pas verrouillées à clé, se désole Ivan Agac.

La perquisition, filmée par les caméras de vidéosurveillance du restaurant, dure une demi-heure. «Les policiers nous ont souhaité bonne soirée, puis sont partis. On a repris le service en faisant comme si de rien n’était.»Personne n’a été interpellé, rien n’a été saisi.

Deux jours après, Ivan Agac ne comprend toujours pas comment son restaurant a pu se retrouver sur la liste des lieux suspects. «Je n’ai jamais eu affaire à la justice. Le personnel est très divers, il y a des musulmans, des chrétiens et même deux témoins de Jéhovah !» Il réfléchit à la possibilité de porter plainte.

Selon le Monde, les autorités cherchaient une «salle de prière clandestine». Le restaurant compte bien une salle de prière, mais elle est indiquée par un écriteau… Le préfet s’est justifié : «On ne fait pas mouche à tous les coups, loin de là. Le principe de ces perquisitions, c’est de taper large.» 1 072 perquisitions administratives ont été menées depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Dossier spécialRetrouvez tous nos articles sur les attentats à Paris

Pierre Alonso

Attentats de Paris: la croissance du secteur privé français ralentit en novembre

Paris – La croissance de l’ensemble de l’activit du secteur priv a ralenti en novembre en France, avec un certain nombre de prestataires de services voquant notamment « l’impact des attaques terroristes Paris », selon l’indice PMI flash du cabinet Markit publi lundi.

L’indice flash composite de l’ensemble de l’activité s’établit à 51,3 points, après 52,6 points en octobre, selon un communiqué de Markit. L’activité est estimée en expansion quand elle reste au-dessus de la barre de 50.

Aussi bien dans les secteurs manufacturier que de services, les taux d’expansion se sont établis à leur plus bas niveau depuis trois mois.

Dans le seul secteur des services, l’indice s’établit à 51,3 points contre 52,7 en octobre, selon le cabinet qui s’appuie sur environ 85% des réponses habituelles à son enquête mensuelle.

« La croissance du secteur privé français a légèrement ralenti en novembre, certains prestataires de services mentionnant l’impact des attentats de Paris sur l’activité« , a commenté Jack Kennedy, économiste chez Markit, cité dans le communiqué.

« En revanche, l’expansion du volume des nouvelles affaires se renforce quelque peu, affichant ainsi son rythme le plus marqué depuis cinq mois, et le volume des affaires en attente continue d’augmenter« , ajoute-t-il toutefois.

« Alors que l’incertitude plane sur les conséquences à plus long terme des récents évènements sur l’économie, les dernières données PMI demeurent, après la croissance de 0,3% enregistrée au troisième trimestre, conformes à une modeste progression du PIB français au quatrième trimestre« , estime M. Kennedy.

Le gouvernement français table sur une croissance d’au moins 1,1% en 2015.

Écosse : sur les traces de « Macbeth »

Il fallait un culot monstrueux pour oser proposer un nouveau Macbeth au cinéma. Ce n’est pas comme si Orson Welles, Akira Kurosawa et Roman Polanski n’étaient pas déjà passés par là. Inconnu au bataillon, novice dans le métier (seulement trois longs-métrages à son actif) et débarqué d’Australie, Justin Kurzel est à l’évidence un réalisateur tête brûlée. Ce qui, après tout, cadre bien avec le roi fou furieux de Shakespeare. S’il ne révolutionne pas le genre (mais qui pourrait prétendre révolutionner Shakespeare ?), Kurzel lui offre une poigne visuelle exceptionnelle. Poigne qui doit autant aux choix de mises en scène, spectaculaires leçons de compositions picturales, qu’aux décors naturels dans lesquels elles prennent place. Et peut-être est-ce, au fond, le principal mérite de ce film. Rappeler que derrière la légende, il y a une terre, mythique elle aussi : l’Écosse.

Oubliez le Loch Ness. Ce ne sont pas les monstres mais bien les fées qui pullulent au pays des Scots, en particulier sur la célèbre île de Skye. Malicieuses, malheureuses ou dangereuses, vous les trouverez partout. Sous les ponts où leurs larmes dévalent, élixir glacé de jeunesse pour les braves capables d’y plonger le visage (the Fairy Bridge, au-dessus de la rivière Sligachan) ; au creux des montagnes noires des Cuillin, où elles ont installé leurs piscines bleu émeraude (the Fairy Pools) ; ou encore entre les vertes poussées d’une vallée clandestine aux panoramas étourdissants (the Fairy Glen). Rien d’étonnant aux rêves cabalistiques qui assaillent les héros shakespeariens. Dans ces contrées pas si lointaines, la magie se respire aussi profondément que le vent qui vous frappe au visage.

The Fairy Glen, île de Skye © Phalène de La Valette

The Fairy Glen, île de Skye © Phalène de La Valette

Shakespeare, ce bonimenteur

Et il frappe diablement fort sur les côtes escarpées de la colline du Storr ! Impossible de tenir droit sous ses assauts persistants. Le seul à ne jamais vaciller, c’est lui, le vieil homme de pierre, « The Old Man of Storr ». Un monolithe de 55 mètres né de l’érosion du plateau basaltique et se dressant fièrement contre l’horizon. Il n’est pas le seul. Sur Skye, c’est la nature entière qui semble défier les cieux embrumés.

The Old Man of Storr, île de Skye © Phalène de La Valette

Le saviez-vous ? L’animal officiel du pays est la… licorne ! C’est dire le caractère insalissable de ces lieux. Une beauté indomptable, aussi attirante qu’hostile, à l’image des grandes formations rocheuses du Quiraing qui, dans le film de Justin Kurzel, voient défiler l’armée de Macbeth à son retour de guerre. Moment historique, s’il en est, qui montre le roi Duncan sceller inexorablement son destin en nommant son futur meurtrier « Thane of Cawdor ».

Quiraing, île de Skye © Phalène de La Valette

Stéphane Bern peut l’attester (il a écrit un livre entier sur le sujet), le château de Cawdor existe bel et bien. De même qu’une Lady Cawdor, élégante comtesse douairière et fidèle maîtresse des lieux, qu’elle ouvre au public chaque printemps jusqu’à l’automne. Mais Macbeth n’y a jamais mis les pieds, pour la simple et bonne raison qu’il n’était pas construit à son époque. On y apprend que Shakespeare est un charlatan. Du moins, sur le plan historique. À en croire la comtesse, en fait de traître criminel, Macbeth, qui, on l’oublie souvent, a vraiment existé, « est le meilleur roi que l’Écosse ait jamais eu ». La pièce a « ruiné sa réputation » et il faudrait la réhabiliter. « J’aimerais qu’on érige un monument en l’honneur de Macbeth dans cette région de Moray où il est né », va jusqu’à professer Lady Cawdor.

Château de Cawdor © Phalène de La Valette

Macbeth, un grand roi

À ce point ? À ce point. D’après Cameron Taylor, auteur de On the Trail of the Real Macbeth, King of Alba, « Mac Bethad mac Findláich » n’a pas grand-chose à voir avec sa représentation théâtrale. « Il n’a pas assassiné Duncan, il l’a affronté sur un terrain de bataille. Et loin d’être court et tragique, son règne a duré dix-sept ans, de façon très paisible et prospère. Quant à Lady Macbeth, rien n’indique qu’elle ait été la femme hallucinée et sanguinaire qu’on imagine depuis Shakespeare. »

Tant pis pour le folklore et pour Marion Cotillard (très convaincante dans le film de Kurzel) ! Mais l’île de Skye n’a, au fond, pas besoin de ces fioritures. La folie, on la trouve amplement dans ses paysages. Un dernier regard jeté du haut des falaises dramatiques du Nest Point suffit pour s’en convaincre. Ce n’est pas pour rien que Lars von Trier est venu y filmer son manifeste Dogma, Breaking the Waves (césar du meilleur film étranger en 1997). L’Écosse reste décidément une terre indomptable.

Nest Point © Phalène de La Valette

Les musulmans de France veulent lever toutes les ambiguïtés

Soucieux qu’il n’y ait pas d’amalgames, les responsables musulmans de l’Hexagone font cause commune et mobilisent les imams pour le prêche de la grande prière du vendredi. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a demandé qu’il soit consacré aux attentats du 13 novembre et à l’hommage aux victimes, proposant un texte pour servir de modèle, une première en France. L’instance représentative a diffusé aussi un appel solennel qui affirme le «rejet catégorique et sans ambiguïté de toute forme de violence ou de terrorisme qui sont la négation même des valeurs de paix et de fraternité que porte l’islam». «Vu la gravité des actes, nous avons décidé de marquer le coup, explique Anouar Kbibech, le président du CFCM, à Libération. Un million de fidèles assistent, chaque semaine, à la grande prière du vendredi, l’occasion donc de s’adresser au plus grand nombre.

L’initiative a aussi une forte dimension politique. Pour le CFCM, il s’agit de lever tout doute. «Nous nous adressons également à l’ensemble des Français pour les éclairer sur ce que dit l’islam du terrorisme et des attentats Il subsiste dans l’opinion de suspicions intolérables», poursuit Anouar Kbibech. «Nous musulmans de France, sommes des citoyens à part entière, faisons partie intégrante de la nation et solidaires de la communauté nationale. Nous musulmans de France, proclamons notre attachement indéfectible au pacte républicain qui nous unit tous», proclame l’appel solennel du CFCM.

Rassemblement interreligieux

Pour des raisons de sécurité, le rassemblement prévu ce vendredi après la grande prière, à la Grande mosquée de Paris auquel devait participer Anne Hidalgo, la maire de la capitale, a été annulé. D’autres sont maintenus, comme à Strasbourg ou à Créteil. Dans cette ville du Val-de-Marne, l’évêque a invité la communauté catholique à se rendre, vendredi après-midi, devant la mosquée pour rassemblement interreligieux.

Afin de mobiliser le plus largement possible, une réunion, convoquée par le CFCM, a eu lieu, mercredi après-midi, élargie à des fédérations qui ne participent pas à l’instance représentative et à des recteurs de grandes mosquées, notamment celle de Lyon et de Saint-Denis de la Réunion. Les responsables musulmans de l’Hexagone préparent un grand rassemblement citoyen qui devrait se tenir à Paris le dernier week-end de novembre.

Bernadette Sauvaget

La Bourse de Paris termine en baisse au lendemain d’un fort rebond

Paris – La Bourse de Paris a termin en baisse mercredi (-0,62%), revenant la prudence au lendemain d’un fort rebond et en raison du risque terroriste persistant aprs les rcents attentats.

L’indice CAC 40 a perdu 30,59 points à 4.906,72 points dans un volume d’échanges modéré de 3,2 milliards d’euros. La veille, il avait fortement rebondi (+2,77%).

Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,10% mais Londres a pris 0,16%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a lâché 0,58%.

Le marché a nettement reculé dans la matinée, avant de limiter un peu ses pertes alors que Wall Street évoluait en hausse.

« Le marché est prudent après le fort rebond d’hier tout en étant sensible au risque terroriste« , souligne Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Selon lui, « plusieurs déclarations de responsables de la BCE ont pu traduire une forme d’appréhension sur l’impact que le terrorisme pourrait avoir, ce qui limite la prise de risque sur le marché« .

Un assaut policier d’ampleur a été lancé mercredi à Saint-Denis, aux portes de Paris, tandis que deux vols Air France à destination de Paris avaient été déroutés mardi soir après leur décollage des Etats-Unis à la suite de menaces anonymes évoquant la présence d’une bombe à bord.

« L’aversion au risque liée au terrorisme et au risque de réplique reste élevée« , soulignent les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC, estimant que si cet environnement perdure, il « modifiera les perspectives économiques, en particulier pour les pays de la zone euro« .

Ce contexte « renforce logiquement les anticipations d’une action significative de la Banque centrale européenne à l’issue de la réunion du 3 décembre« , selon Crédit Mutuel-CIC, ce qui peut constituer un facteur de soutien pour les indices boursiers.

Le marché a par ailleurs peu réagi aux mises en chantier de logements aux Etats-Unis qui ont baissé plus fortement que prévu en octobre.

Il va désormais guetter après la clôture européenne la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed).

Les investisseurs vont tenter de s’appuyer sur ce compte-rendu pour y trouver des indices quant à une potentielle hausse des taux directeurs lors de la réunion de décembre de l’institution monétaire américaine.

« La publication nourrit la prudence des marchés puisque la dernière réunion de la Fed avait montré une sorte d’inflexion« , allant vers une hausse des taux possible en décembre, selon M. Baradez.

Parmi les valeurs, Air Liquide a chuté (-7,40% à 114,50 euros) après l’annonce du rachat de l’américain Airgas pour 13,4 milliards de dollars, qui sera financée en partie par une augmentation de capital du groupe français.

Plusieurs poids lourds de la cote ont tiré le marché vers le bas à l’image de Danone (-1,44% à 63,75 euros) et L’Oréal (-1,67% à 167,95 euros).

Trigano a profité (+6,46% à 47,80 euros) de la publication d’un résultat net quasiment triplé pour son exercice décalé 2014-2015 marqué par une « phase de reprise du marché » de ses véhicules.

Theradiag s’est envolé (+24,84% à 3,92 euros), soutenu par l’annonce d’accords de partenariats aux Etats-Unis et Chine, pour commercialiser et distribuer sa gamme de tests Lisa Tracker, destinée au suivi des traitements des biothérapies.

DBV Technologies a bénéficié (+3,36% à 67,28 euros) de la présentation de données précliniques évaluant la technologie Viaskin dans la vaccination contre la bronchiolite.

Cafom a reculé (-1,02% à 9,75 euros) sans profiter d’une hausse de 2% de son chiffre d’affaires sur son exercice 2015 décalé.

Engie (-0,15% à 16,45 euros) a démenti avoir mandaté des banques pour étudier une reprise de contrôle de son ancienne filiale de gestion de l’eau et des déchets Suez (-1,54% à 17,62 euros), comme l’avaient indiqué la veille des informations de presse.

Enfin, Ubisoft (-3,09% à 26,51 euros) a été à la peine, pénalisé par un abaissement de recommandation par Kepler Cheuvreux.

Cac 40 (Euronext)

Escapade au vert, au fil du Loir

On l’appelle le pays des gentilshommes, une mosaïque d’anciennes provinces d’Anjou, de Touraine et du Maine, chantées par les sept poètes de La Pléiade. Le climat y est doux, la vie simple et discrète, l’accueil délicat et stylé, l’amour du terroir intense et le nombre incalculable de résidences seigneuriales, couvents, manoirs, cachées dans le haillon des feuillages est un régal pour les yeux. Le calme apaisant de l’eau incite à la rêverie, à la poésie et à l’amour. Ce sont des siècles d’histoire qui nous contemplent. Du néolithique à nos jours, le pays en a conservé les traces de toutes les étapes. On imagine les guerriers de jadis, les mottes féodales qui commandaient le passage du Loir, le Fléchois sur sa frêle embarcation parti fonder Montréal, le bon roi René, artiste de cœur et chevalier par devoir.

© DR

Au prieuré de Vauboin

Chaque porte poussée révèle un trésor. Derrière celle du prieuré de Vauboin se cache un jardin exquis d’adresse et d’ordre, clos par de hauts murs. Il a vu passer Auguste Comte, Tocqueville et… Thierry Juge, sculpteur de buis, renversé et renversant, qui, n’ayant plus eu de vent dans ses voiles, y a jeté son ancre. « Je ne suis pas fou, dit-il, je suis habité par une étincelle de sacré. » Pour travailler son paradis vert, il s’équipe en rappel et dessine des formes s’élançant vers le ciel, qu’il surnomme sa « chapelle de Giacometti ». Dans l’apothicairerie de Baugé, on plonge dans les terreurs de l’inconscient. Les boîtes qui trônent sur les étagères renferment des produits d’un autre temps. Celui où l’on soignait les maux au sang de bouc, à la poudre de doigts humains momifiés et à la salsepareille, l’herbe magique des Schtroumpfs. Dorées à la feuille d’or, la pilule était alors autrement moins dure à avaler.

© DR

Les silences du Lude

Les bourgs trempent dans un concentré de chlorophylle qui étouffe les bruits. Lude est une de ces terres de silence. Son château immense, un des rares à être habité, est l’objet de tous les soins d’une famille qui l’occupe depuis deux cent soixante ans. « Avec le recul, je découvre l’ampleur du domaine », confie la comtesse Barbara de Nicolaÿ. Les charges, 400 000 euros, pèsent. « On tient le coup, car c’est une terre agricole, avec des prairies et des cultures. » À la différence de son homonyme à pattes, le Loir ne s’endort pas sur ses lauriers.

© DR

 

Carnet pratique

Y aller

Paris-Le Mans (ou Angers). En train, à partir de 15 euros l’aller. 3635,  www.voyages-sncf.com

Puis voiture ou bus (www.lestis72.com, www.anjoubus.fr, www.paysdelaloire.fr).

Office du tourisme de la vallée du Loir. www.vallee-du-loir.com

 

Dormir

Le Gentleman. 14 belles chambres dans une magnifique demeure du XVIIIe. À partir de 99 euros la nuit. La Flèche. 02 43 45 89 36, www.legentleman.fr

Le Moulin Page. Deux chambres d’hôtes dans un ancien moulin entouré d’un jardin. Hospitalité et petit déjeuner généreux (brioche-pain perdu succulente). Spa et piscine. À partir de 80 euros la nuit. Flée. 02 43 46 16 98, www.lemoulinpage.com

Hôtel-restaurant de France. Repère des passionnés des 24 Heures du Mans. À partir de 70 euros la nuit. Cuisine traditionnelle du dimanche. Le Chartre sur le Loir. 02 43 44 40 16, www.lhoteldefrance.fr

© DR

 

Se restaurer

Le Moulin des Quatre Saisons. Un étoilé au cœur de l’ancienne cité d’Henri IV. Filet de veau à la bourgeoise, lotte, gambas, soufflé au Cointreau. Menus de 29,30 à 85 euros. La Flèche. 02 43 45 12 12, www.camilleconstantin.com.

Chez Miton. Cuisine de bistrot et de terroir au parfum d’Asie. Onglet de veau, gambas au gingembre, tiramisu au thé vert. Menu à partir de 30 euros (week-end). Chahaignes. 02 43 44 62 62, www.chezmiton.com.

La Renaissance. Cuisine de saveurs et de passions. Rillettes en croûte, curiosité du Père Damien, soufflé de chèvre glacé… Menu à partir de 13 euros le midi. Le Lude. 02 43 94 63 10, www.renaissancelelude.com.

 

Découvrir

La vallée du Loir à vélo. Itinéraire balisé sur 140 km de Vendôme à Durtal.

Le vignoble. Du Jasnières aux coteaux du Loir. Formule « A la découverte du vignoble de la vallée du Loir » : 2 jours/1 nuit en chambre d’hôtes (4 épis) et demi-pension, à partir de 84 euros. www.vallee-du-loir.com.

Non, Poutine n’enverra pas les terroristes au bon Dieu

Poutine ira peut-être buter les terroristes jusque dans les chiottes, mais il ne les enverra pas auprès de dieu. Dans le lot de hoax foisonnant sur les réseaux sociaux après les attentats de Paris, les fausses citations. Depuis mardi soir, une citation de Vladimir Poutine circule sur les réseaux sociaux. «Pardonner aux terroristes dépend de dieu, mais les envoyer auprès de lui, cela dépend de moi.» Une belle punchline digne du président russe, qui nous a habitués aux déclarations chocs. 

Vladamir Putin said « To Forgive The Terrorists Is Up To God, But To Send Them To Him Is Up To Me. »

— Lord Ashcroft (@LordAshcroft) 18 Novembre 2015

La citation est même reprise par Fox News. Le tweet de la chaîne a été retweeté près de 4 000 fois et encore plus «aimé».

Putin: ‘To forgive the terrorists is up to God, but to send them to him is up to me’ https://t.co/qJq8TC4iULpic.twitter.com/6JIU9AmPbg

— FOX & Friends (@foxandfriends) 18 Novembre 2015

Pour certains internautes, Poutine est définitivement un héros «badass». Quant à la source de cette déclaration, aucune précision n’apparaît dans les nombreux tweets la mentionnant. Et pour cause, elle est complètement fausse.

La première personne à avoir tweeté cette phrase, le 17 novembre, semble être Rémi Maaloufune, présentatrice télé de RT News, la chaîne publique russe d’informations en continu. La citation est retweetée des centaines de fois, reprise sur Fox News et plusieurs comptes assez sérieux. La journaliste a depuis supprimé son tweet. 

Mardi après-midi, un autre site félicitant Poutine pour sa phrase choc titrait sur le ton de l’humour : «Vladimir Poutine ou un personnage de film ?» sans pour autant remettre en question sa crédibilité.

On la retrouve aussi sur 9gag, un site humoristique anglophone. Et sur Reddit, où les internautes affichent leur doute. Certains pointent qu’elle ressemble étrangement à une citation de Denzel Washington dans le film Man on Fire datant de 2004. Le héros y dirait «Forgiveness is between them and God. It’s my job to arrange the meeting» («Le pardon, c’est une histoire entre eux et Dieu. C’est mon boulot d’organiser la rencontre»). Désintox n’a pas pris pris le temps de regarder l’intégralité de ce film, mais la citation apparaît bien dans la liste des «citations mémorables» de IMDB.  

Cette phrase fait en fait partie du lot de fausses citations qui circulent régulièrement sur le Web, comme celle de Mandela ou celle de Thomas Jefferson. En 2002, elle circulait déjà régulièrement et était attribuée au général américain Norman Schwartzkopf à propos du 11-Septembre. Le site Snopes avait tenté d’en remonter la trace. Si le général en question a réutilisé la citation, elle aurait déjà été reprise par les marines américains en 2001 sous une forme assez similaire : «It’s God’s responsibility to judge Osama bin Laden. It is our responsibility to arrange the meeting.» («C’est la responsabilité de Dieu de juger Ousama Ben Laden. C’est notre responsabilité d’organiser la rencontre»). In fine, l’article n’indique pourtant pas l’origine exacte de cette légende urbaine. Le 18 novembre, la journaliste de RT News supprime son tweet en s’excusant.

This is the danger of social media! I took Putin’s quote from a post on Facebook & it turned out to be false. I apologize.

— Remi Maalouf (@RemiMaalouf) 18 Novembre 2015

Mais trop tard pour empêcher la circulation de citation erronée. Qui sonnait en effet très bien dans la bouche de Poutine.

 

Pauline Moullot

Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attaques à Paris

Abdelhamid Abaaoud, Belge de 27 ans, est vraisemblablement l’homme qui est derrière les attaques perpétrées à Paris vendredi soir. Il serait parti en Syrie il y a environ deux ans. Depuis, à l’instar du Français Salim Benghalem, geôlier des quatre journalistes français retenus en otage de juin 2013 à avril 2014, Abaaoud a gravi les échelons au sein de l’Etat islamique (EI). L’organisation lui aurait alors confié la mission d’entraîner des jihadistes pour la planification d’attentats en Europe.

L’homme à la longue barbe noire, plutôt fluet, était connu dans la région de Raqqa, capitale syrienne du califat de l’EI, depuis une vidéo effroyable dans laquelle il conduisait un 4X4 tirant plusieurs corps. Il est intime de Salah Abdeslam, 26 ans, l’un des participants présumé aux attaques de Paris, actuellement en fuite, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Selon plusieurs sources du renseignement intérieur et extérieur, Abaaoud aurait été en contact ces derniers mois avec Ayoub El-Khazzani, l’auteur de l’attaque commise le 21 août dans le Thalys Amsterdam-Paris. D’autres sources affirment que des contacts existaient avec Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant algérien de 24 ans qui projetait des attaques contre des églises de Villejuif (Val-de-Marne) en avril. Enfin, il apparaît quasi certain qu’Abaaoud connaît Mehdi Nemmouche, auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014, et passé brièvement par Molenbeek à son retour de Syrie.

Originaire du quartier de Molenbeek, situé dans la banlieue de Bruxelles, de nationalité belge, Abaaoud, dont le nom de guerre est Abou Omar Al-Soussi, a fait venir en Syrie il y a quelques mois son jeune frère Younès, âgé de 15 ans.

Selon M6, un témoignage intéressant sur Abdelhamid Abaaoud a été recueilli par les policiers français. Sur la base d’une information livrée par un jihadiste espagnol, les services ont interpellé mi-août Reda H., un homme de retour de Syrie. En garde à vue, ce dernier a révélé avoir reçu un entraînement pour commettre des attentats en France. Un entraînement dont le commandement était visiblement assuré par Abdelhamid Abaaoud. Blessé durant les exercices, Reda H. est rentré en Europe avec pour consignes de frapper une salle de concert. Pour accomplir cet objectif, Abaaoud aurait confié à Reda H. une clé USB équipée de logiciels de cryptage et 2 000 euros en liquide.<

Willy Le Devin

La Bourse de Paris recule en réaction aux attentats de Paris

Paris – La Bourse de Paris voluait en baisse lundi matin (-0,70%), en raction aux attentats meurtriers qui ont ensanglant vendredi soir la ville et leurs possibles consquences conomiques et gopolitiques.

A 09H16 (08H16 GMT), l’indice CAC 40 perdait 33,76 points à 4.774,19 points. Vendredi, il avait lâché 1,00%.

Le marché parisien a perdu plus de 1% à l’ouverture mais limitait la casse dans les premiers échanges.

Les attaques dans la capitale française, revendiquées par le groupe État islamique, qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés, se traduisait par une grande prudence des investisseurs à travers toute l’Europe.

Les valeurs liées au tourisme, à la consommation, au luxe, à l’assurance et aux transports étaient sous pression, même si l’impact possible sur la croissance de ces événements n’est pas encore mesurable.

L’hôtelier AccorHotels perdait 6,21% à 38,90 euros, le groupe aérien Air France-KLM 5,01% à 6,45 euros, le gestionnaire des aéroports de Paris ADP 4,23% à 106,50 euros et Groupe Eurotunnel 4,62% à 11,76 euros.

Dans le luxe, Kering lâchait 2,99% à 160,35 euros, LVMH 2,89% à 157,70 euros et Hermes International 3,16% à 322,05 euros alors que l’assureur Axa reculait nettement (-1,19% à 24,12 euros).

En revanche, le secteur pétrolier progressait, sur fond de hausse du prix du baril en raison des inquiétudes géopolitiques nourries par les attentats.

Total prenait 0,63% à 44,72 euros et Technip 0,89% à 47,54 euros.

Selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, l’incertitude est grande concernant les effets de ces attaques « sur une économie européenne très fragile » et « l’impact sur la confiance des consommateurs pourrait bien être considérable dans les jours et semaines à venir« .

« Le fait est que nous ne savons pas » quel sera l’impact sur l’économie française, reconnaît de son côté Simon Derrick, stratégiste chez BNY Mellon, rappelant toutefois que les populations d’autres pays ont dans le passé surmonté des attaques similaires.

Au-delà des conséquences économiques, les investisseurs vont s’interroger également sur les implications géopolitiques, alors que la France a riposté dimanche en bombardant un fief du groupe État islamique en Syrie.

« La grande question est de savoir si nous assisterons à une escalade du conflit en Syrie et en Irak« , note Angus Nicholson, analyste chez IG.

Par ailleurs, les attaques à Paris et la crise des réfugiés en Europe « semblent devoir se traduire par des décisions majeures sur la Syrie et l’Irak lors de la réunion du G20 en Turquie« , estime-t-il.

Les chefs d’État des pays les plus puissants du monde, réunis depuis dimanche et jusqu’à la mi-journée, devaient concrétiser les promesses d’une réponse « forte » aux attentats de Paris, en publiant un communiqué séparé sur le fléau terroriste.

Enfin, ces attaques interviennent alors que les marchés européens ont vécu une semaine difficile, entre prises de bénéfices après une forte progression en octobre et incertitudes sur la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Les craintes sur l’économie devraient d’ailleurs contraindre les banques centrales à rester très généreuses.

Le renforcement des mesures de soutien évoquées par la BCE pour sa réunion de décembre n’en devient que plus probable, sans compter que la Réserve fédérale américaine (Fed) peut désormais plus facilement repousser sa hausse des taux, une échéance qui préoccupe les investisseurs.

De ce fait, et grâce notamment à la BCE, « si les marchés peuvent se montrer fragiles au début de la semaine, ils devraient se stabiliser rapidement« , selon M. Derrick.

Cac 40 (Euronext)