Mois : novembre 2016

La Belgique, l'autre pays du poker !

La température monte en Belgique… En cette fin novembre, avouez que cette affirmation fait office de provocation. Vous l’aurez deviné, il ne s’agit pas du climat, mais de l’ambiance qui règne autour des tables de l’un des établissements les plus dynamiques de Belgique, et de la fièvre qui s’apprête à s’en emparer. En effet, jusqu’au 4 décembre se déroule au Grand Casino de Namur le Belgian Poker Challenge, un festival de tournois qui a toutes les raisons de séduire les passionnés de poker.

En premier lieu, les frais d’inscriptions sont plutôt accessibles et ancrent ce festival dans la catégorie des parties « grand public ». Ils bénéficient en outre, comme à l’accoutumée, de satellites qualificatifs sur place. Toutefois, malgré ces tarifs d’entrée de gamme, les structures se sont considérablement améliorées depuis 2014, date à laquelle le BPC a véritablement décollé.

1,2 million d’euros en jeu

Plusieurs milliers de joueurs sont attendus, dont plus de 700 sur le seul tournoi principal. Un quart d’entre eux sont Français. Un pourcentage qui grimpe à 30 % sur les tournois les moins chers. Cette affluence permet de garantir une redistribution de 1 200 000 euros.

Interrogé sur les raisons de ce succès, Bernard de Breyne, manager du casino, explique que « cela est dû à la chaleur belge. Il y a ici une ambiance, une atmosphère qui font que les joueurs se sentent bien. Je connais personnellement  de nombreux joueurs, j’en suis un moi-même, donc cette proximité est un atout ».

Le casino est également très actif avec le milieu associatif français, n’hésitant pas à offrir des tournois aux clubs amateurs ou à organiser des événements en partenariat avec la Ligue française de poker. Reconnaissants, ils leur font une bonne publicité et rattachent Namur à la France, le temps d’une partie.

Un finaliste WSOP pour directeur de tournoi

Il y a quelques semaines seulement, un Belge atteignait la 6e place (sur 6 737) des Championnats du monde de poker (WSOP) pour un gain de 1,5 million de dollars. Son nom : Kenny Hallaert. Sa profession : directeur de tournoi au BPC, entre autres. Selon Bernard de Breyne, c’est plus qu’un joli coup de pub : « Les joueurs savent qu’il est l’un des leurs, qu’il connaît le jeu, qu’il comprend la problématique d’un tournoi. Il est beaucoup plus respecté qu’un directeur de tournoi qui ne joue pas. Et puis quel plaisir pour les joueurs d’être sous la férule d’un joueur aussi renommé. »

N’oublions pas que le poker, comme la bière, doit être consommé avec modération.

Pour Martine Aubry, Fillon est archaïque et réactionnaire

Elle ne s’était pas encore exprimée sur les résultats du premier tour de la primaire de la droite. Samedi, la maire de Lille (PS) Martine Aubry s’en est pris avec virulence à François Fillon, favori de la primaire de la droite, le qualifiant d’« homme profondément archaïque et réactionnaire », « resté dans les années 1960 ». « Je pense que ce n’est pas seulement un conservateur, c’est un homme profondément archaïque et réactionnaire », a déclaré Martine Aubry, lors d’une intervention au Carrefour des gauches à Bondy (Seine-Saint-Denis), un événement qu’elle a initié.

« Il me fait profondément rigoler quand il parle de la Formule 1 et de Jacky Ickx (ancien pilote automobile belge, NDLR), on dirait qu’il est resté dans les années 1960. Et c’est vrai dans tous les sujets », a-t-elle poursuivi, appelant les Français à « ouvrir les yeux » face au risque « d’une droite d’extrême et d’une extrême droite. » À la veille du second tour de la primaire de la droite opposant François Fillon à Alain Juppé, Martine Aubry a estimé qu’une élection de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République signerait un retour « loin, loin en arrière ».

Procès de Riom

« Le droit à l’avortement, il y est opposé », a-t-elle souligné. « Je suis tout de même embêtée d’avoir un homme qui veut être président de la République et qui pense que les femmes aujourd’hui ne devraient pas pouvoir disposer librement de leur corps », a-t-elle renchéri, évoquant aussi les votes passés de François Fillon « contre le pacs, le mariage pour tous ». « Fillon, c’est aussi celui qui, ministre des Affaires sociales en 2002, à la tribune de l’Assemblée nationale, a osé annoncer la chose suivante : La responsabilité du Front populaire est grande dans l’effondrement de la nation en 1940 », a ajouté celle qui a été ministre de l’Emploi (entre 1997 et 2000) et a porté la réduction du temps de travail à 35 heures.

Selon elle, François Fillon a déclaré que « c’est la réduction du temps du travail (de 48 heures à 40 heures, NDLR) par le Front populaire qui a entraîné la défaite de 1940 ». « Ça, c’est le procès de Riom en 1942 et lui l’a repris en 2002 », s’est-elle encore indignée.

Mutuelles: Fillon veut-il une « américanisation du système de santé »?

Jeudi soir, Alain Juppé a affiché « une divergence » avec François Fillon à propos des baisses de remboursements de santé. Une brèche dans laquelle s’est infiltrée Marisol Touraine pour attaquer le « programme santé » du favori. L’Express s’est penché sur la question.

« Je ne toucherai pas au taux de remboursement des Français qui a déjà été rogné dans les années passées. » Cette attaque d’Alain Juppé à l’occasion du débat d’entre-deux tours, a été l’un des rares moments d’échange direct entre les deux finalistes de la primaire à droite. Le maire de Bordeaux a souligné qu’il avait une « divergence assez profonde » sur ce point avec son rival François Fillon. Celui qui a terminé en tête du premier tour, incarne une ligne « radicale » assumée en matière économique. Mais aussi sur le terrain de la santé.

« Je veux désétatiser le système de santé français, a répondu François Fillon à son opposant. Oui, je propose que la Sécurité sociale se concentre sur les risques principaux (…) Je souhaite que pour ce que l’on appelle le petit risque [en opposition aux maladies de longue durée], on aille vers les assurances complémentaires. » C’est-à-dire les mutuelles.

« 3200 euros de plus par an » affirme Marisol Touraine

Il n’en fallait pas plus pour faire sortir de ses gonds la ministre de la Santé. Sur les réseaux sociaux, en plein débat, Marisol Touraine attaque François Fillon. « J’ai fait chiffrer le programme santé de Fillon: chaque foyer paiera en moyenne 3200 euros de plus par an pour se soigner. Danger », écrit-elle sur Twitter.

Contacté par L’Express, le cabinet de la ministre détaille le calcul. « L’ONDAM 2017 [Objectif national des dépenses d’assurance-maladie] est fixé à 190 milliards d’euros. Les dépenses liées aux affections de longue durée (ALD) s’élèveront à 100 milliards d’euros en 2017. La différence (90 milliards d’euros de dépenses hors ALD) divisée par le nombre de foyers (28 millions) = 3200€. »

Un coût supplémentaire, même pour les entreprises

Un calcul un peu simpliste selon l’économiste Stéphane Billon, spécialiste des questions de santé. « En fait ce qu’oublient de dire les uns et les autres, c’est que 20% des bénéficiaires de soins consomment 80% de l’enveloppe. Quand François Fillon parle de « médicaments de confort », ce sont par exemple des anti-arthrosiques, des médicaments liés au vieillissement. Aujourd’hui ils sont remboursés à hauteur de 15% avec un très faible taux de TVA. Pour ceux qui voudront continuer à les acheter, ce sera à 20% de TVA [voire 22% car François Fillon veut augmenter le taux général de deux points]. Ce sera la double peine pour ces patients », prévient l’économiste à L’Express.

LIRE AUSSI >> Primaire à droite: Fillon laisse Juppé seul avec ses « regrets »

Dans son programme, François Fillon propose de « focaliser l’assurance publique universelle sur les affections graves ou de longue durée et l’assurance privée sur le reste. » Faire appel davantage aux mutuelles « n’est pas une mauvaise chose en soit, indique Stéphane Billon, qui rappelle que 95% de la population active est couverte par une complémentaire. Les salariés s’y retrouveront. Mais la couverture varie selon les entreprises, et la cotisation sera un coût supplémentaire pour les salariés et les employeurs. »

Dès lors, on pourrait basculer vers « une américanisation du système de santé français », selon Stéphane Billon, où les entreprises du médicament pourront revoir plus librement leur grille tarifaire. « Attention alors à ne pas voir les prix doubler, voire tripler » dans les prochaines années.

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Seat : quand une voiture est livrée… par hélicoptère !

La marque espagnole Seat, qui fait partie du groupe Volkswagen, aime innover. Elle a décidé, il y a quelques semaines, de proposer la vente de 15 Mii by Mango via Amazon. Fini la visite chez le concessionnaire, la petite citadine peut être achetée en quelques clics sur la plateforme de la fameuse enseigne de vente en ligne. Seat se base sur une idée simple : 94 % des Français désireux d’acheter une voiture débutent toujours par une recherche sur Internet.

Une livraison un peu spéciale

L’opération, qui a eu lieu de mi-septembre à fin octobre, a permis à Seat de séduire de nouveaux clients et de les fidéliser. En effet, acheter une voiture sur Amazon n’enlève en rien le suivi client de la démarche. Ainsi, après avoir réservé un des quinze modèles proposés sur le site et versé un acompte, le client est recontacté par un conseiller qui finalise sa demande. Seat se charge ensuite de la distribution, assurée en moins de 72 heures en camion.

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Lors de la fameuse livraison de la Mii by Mango © DR

La première cliente de la citadine via Amazon, Anna, a eu quant à elle la chance de « recevoir » sa voiture de façon plutôt inattendue. En effet, sa Mii by Manga a été livrée par hélicoptère ! C’est la première fois qu’une telle démarche est entreprise en France. Les images sont impressionnantes : la cliente se souviendra longtemps de cette livraison un peu spéciale.

Peut-on supprimer 500 000 fonctionnaires en 5 ans comme Fillon le propose ?

Peut-on supprimer 500 000 postes dans la fonction publique en cinq ans ? La proposition de François Fillon agite le débat économique de l’entre-deux-tours de la primaire de la droite. Alain Juppé, lui, avance un chiffre deux fois inférieur : entre 200 et 250 000. Le Point.fr a voulu trancher la question.

La France compte-t-elle trop de fonctionnaires ?

On dénombrait 5 448 312 emplois publics (fonctionnaires, contractuels et militaires) ou 5 070 603 équivalents temps plein dans l’Hexagone en 2014. Un chiffre pas particulièrement élevé, si l’on se réfère aux comparaisons internationales, établies par l’OCDE sur la base des données collectées par l’Organisation internationale du travail.

Selon l’institution basée à Paris, l’emploi public* représentait 19,8 % de l’emploi total de la France en 2013. Un chiffre bien inférieur aux pays du nord de l’Europe comme le Danemark, la Suède ou la Norvège, trois pays où cette proportion tourne autour de 30 %. La tendance est à une légère baisse par rapport à 2009.

En revanche, il est vrai qu’elle est bien supérieure à celle observée en Allemagne où l’emploi public atteint 15,4 % de l’emploi total en 2009, dernier chiffre connu, selon le Panorama des administrations publiques 2015. Mais pour François Ecalle, auteur pour le site spécialisé sur les finances publiques Fipeco, ce rapprochement illustre le manque de fiabilité des comparaisons internationales. Tout simplement parce qu’en Allemagne les hôpitaux ne sont pas comptés dans les administrations publiques.

Combien Nicolas Sarkozy avait-il supprimé de fonctionnaires pendant son quinquennat ?

De 2008 à 2012, Nicolas Sarkozy a réussi à supprimer 150 000 postes dans la fonction publique d’État grâce aux nombreux départs en retraite sur la période, selon un bilan de la fameuse RGPP (révision générale des politiques publiques) publié en décembre 2012. Il avait notamment fusionné les services fiscaux, l’Unedic et l’ANPE. La hausse est limitée à 1 700 agents en moyenne par an, une goutte d’eau.

Les objectifs de François Fillon sont-ils atteignables ?

La proposition du candidat sorti en tête du premier tour revient à supprimer environ 10 % des effectifs en 5 ans. Mais il compte sur les départs en retraite prévisibles pour y parvenir. À supposer qu’aucun départ ne soit remplacé pendant cinq ans dans les trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière), le nombre de suppressions de poste atteindrait environ 600 000. Mais personne ne se résout à une telle purge de la fonction publique, pas même François Fillon. Le député de Paris affirme qu’il reviendra à la règle d’un départ à la retraite sur deux non remplacés qu’il avait tenté d’appliquer à la fonction publique d’État pendant qu’il était à Matignon. Le respect de cette règle dans les trois fonctions publiques permettrait de supprimer 300 000 postes.

Le député de Paris a donc dû nuancer son plan pendant sa campagne. Il explique désormais que le reste des postes sera supprimé, non pas chez les fonctionnaires, mais parmi les contractuels de la fonction publique où on compte environ 100 000 fins de contrat par an. De quoi ajouter 250 000 postes non remplacés sur 5 ans. L’objectif de 500 000 serait donc atteint. Sur le papier. En réalité, se passer des contractuels sera très difficile. « Ils constituent l’élément de flexibilité dans la gestion de la fonction publique, souligne François Ecalle. Les CDD sont souvent renouvelés et permettent de faire tourner la fonction publique, particulièrement l’Éducation nationale. Cela permet de remplacer les profs absents. À tel point que certains titulaires de CDD pourraient même faire requalifier leurs contrats en CDI. »

Les obstacles sont donc nombreux, d’autant que les deux candidats veulent repousser l’âge de la retraite, y compris pour les fonctionnaires, ce qui devrait retarder le nombre de départs de la fonction publique dans les années à venir.

Où tailler ?

© Rapport annuel sur l’état de la fonction publique/chiffres

C’est sans doute dans la fonction publique territoriale que les marges de manœuvre sont les plus importantes. Entre 2002 et 2013, le nombre d’agents y a bondi de 405 000 sur un total de près de 2 millions fin 2014, s’inquiète la Cour des comptes dans son rapport annuel. Une augmentation d’autant plus injustifiable que plus de la moitié (243 000) ont grossi les rangs des communes et des intercommunalités qui « n’ont pas fait l’objet de nouveaux transferts de compétences de la part de l’État ». Mais ce dernier ne peut rien imposer aux collectivités qui jouissent du principe de libre administration. Les candidats devront donc trouver un moyen de leur tordre le bras.

L’augmentation du temps de travail est-elle un levier efficace pour supprimer des postes ?

François Fillon assure qu’il repassera à 39 heures en un an quand Alain Juppé mise sur la négociation avec les fonctionnaires pour en préciser les modalités. Mais pour que cette stratégie fonctionne, il faudrait que les fonctionnaires en poste puissent compenser le travail de ceux qui partent en retraite. « Pour y parvenir, il faudrait pouvoir redéployer les effectifs, prévient François Ecalle, conseiller maître à la Cour des comptes en disponibilité. Or, les fonctionnaires sont peu mobiles. Et quand ils le sont, c’est davantage pour des raisons personnelles, comme les jeunes profs de Seine-Saint-Denis qui veulent changer d’affectation ».

Dans une note sur son site, François Ecalle conclut donc qu’un objectif de diminution des effectifs de 1 % par an (soit 54 000) « paraît raisonnable ». C’est grosso modo le scénario retenu par Alain Juppé. À supposer que le temps de travail des fonctionnaires puisse être relevé de 5 % sans augmentation de salaire, le spécialiste juge toutefois possible de parvenir à un chiffre de 400 000.

Combien d’économies sont attendues ?

Alain Juppé table sur 6 à 9 milliards, sur un objectif total de 80 à 100 milliards de baisse de dépenses publiques. Cela inclut le rétablissement de 2 jours de carence pour les fonctionnaires. Mais l’Institut Montaigne se montre sceptique. « Notre chiffrage montre que les économies attendues des réductions d’emploi dans les trois fonctions publiques sont surestimées de l’ordre de 20 à 25 % », écrivent les experts en finances publiques de ce think tank libéral. François Fillon espère, lui, à terme, 15 milliards de rendement.

*L’emploi dans le secteur public couvre l’ensemble des emplois dans le secteur des administrations publiques, plus l’emploi dans les sociétés publiques.

Manuel Valls veut s’attaquer aux « insécurités » de la mondialisation

Le Premier ministre a pris la parole dans Les Echos pour formuler des propositions contre les méfaits de la mondialisation. Un thème en vogue avant l’élection présidentielle.

En attendant que François Hollande se décide pour une éventuelle candidature à l’élection présidentielle, son Premier ministre Manuel Valls entend réagir après le Brexit et l’élection de Donald Trump, des coups de théâtre électoraux imputés notamment à la remise en cause de la mondialisation.

La mondialisation « synonyme d’insécurités »

Manuel Valls avait déjà défendu la semaine dernière à Berlin « une mondialisation au service du peuple. » Comment y parvenir, alors qu’il reconnaît ce mercredi dans une tribune aux Echos qu’elle est devenue « synonyme d’insécurités » pour « les classes moyennes et populaires »?

« Insécurité économique », avec depuis 30 ans l’entrée des pays d’Europe centrale et de la Chine dans le commerce international. « Insécurité » du fait d’évoluer dans « un grand tout uniformisé » par les accords de libre-échange. « Insécurité » enfin face à la crise migratoire. Trois insécurités renforcées par deux injustices, la concurrence déloyale des pays émergents et l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales, analyse le Premier ministre.

Exiger plus de « réciprocité »

Pour faire face à ce diagnostic sévère, Manuel Valls demande une application plus ferme de la « réciprocité » en matière commerciale. Les produits importés de pays ne respectant par l’accord de Paris sur le climat pourraient ainsi être davantage taxés. Pour lutter contre la concurrence fiscale entre partenaires commerciaux, l’impôt sur les sociétés devrait être harmonisé.

Le Premier ministre propose également de « continuer à porter » la taxe européenne sur les transactions financières, qui peine à voir le jour, et de « taxer les entreprises dans les Etats où leur chiffre d’affaires est réalisé et au prorata de celui-ci. »

Autant de réponses très techniques, et très longues à mettre en oeuvre. Alors que l’échéance électorale est toute proche.

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L’UE estime que les budgets 2017 de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal, de la Belgique, de la Finlande, de la Slovénie, de Chypre et de la Lituanie présentent un « risque de non-conformité » avec les règles européennes.

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Spiritueux : le lexique des incontournables

Alcool

Ce terme est employé par commodité, mais on ne boit pas plus un verre d’alcool quand on déguste un cognac qu’on ne se fait une tartine de lipides lorsqu’on étale sur du pain craquant un morceau de beurre d’Isigny. L’alcool est l’éthanol, ou alcool éthylique, et il est l’un des composants des boissons dites alcoolisées. Il est obtenu par la fermentation des sucres sous l’effet des levures. Il est donc préférable de parler de spiritueux, d’eau-de-vie ou de liqueur.

Spiritueux

Ce terme désigne l’ensemble des boissons alcoolisées issues de la distillation, également appelées boissons spiritueuses. Elles peuvent être « simples », comme le cognac, l’armagnac, le whisky, la vodka, le gin ou le rhum, et on parle alors d’eaux-de-vie. Elles peuvent être aussi « composées », c’est-à-dire additionnées de sucre et de substances aromatiques comme des plantes ou des fruits, et il s’agit alors de liqueurs.

Eau-de-vie

Ce terme est souvent employé pour désigner ce qu’on nomme les digestifs. En réalité, toutes les boissons obtenues par distillation de vin, de marc, de jus de fruits fermentés, de moût de céréales, etc. sont des eaux-de-vie. Le whisky ou la vodka font donc partie de la famille au même titre qu’un grand cognac de dégustation.

Fine

Une fine est une eau-de-vie de vin. Le cognac et l’armagnac sont donc des fines qui ont obtenu une appellation d’origine contrôlée. Partout ailleurs en France, on trouve d’excellentes fines, comme celles de Bourgogne ou de Champagne. Le terme « brandy », qui vient d’un mot norvégien ancien signifiant « vin brûlé », est l’équivalent de « fine » en anglais.

Marc

Un marc, ou eau-de-vie de marc, est issu de la distillation du marc de raisin, ce qui reste après le pressurage (peaux, pépins, rafles). Il existe des marcs

de très grande qualité, mais, en général, ils sont plus rustiques que les fines, avec un goût de raisin à l’eau-de-vie plus prononcé.

Liqueur

Élaborées à base d’alcool surfin d’origine agricole parfaitement neutre, ou parfois d’eaux-de-vie plus typées (cognac, calvados, etc.), les liqueurs sont des spiritueux aromatisés et sucrés. Elles peuvent être à base de plantes, comme la Chartreuse, qui revendique un assemblage de 130 variétés différentes, de fruits dont elles restituent le goût primaire, mais aussi de cacao, de café ou encore d’épices ou de fruits secs. Il est à noter qu’une liqueur contient un minimum de 100 grammes de sucre par litre. Au-delà de 250 grammes, on parle de crème, comme la célèbre crème de cassis.

Triple-sec

Un triple-sec est une liqueur d’écorces d’oranges douces et amères qui se caractérise par le goût très net du fruit et plus ou moins d’amertume.

Les plus connues sont le cointreau et le grand marnier. Le curaçao, qui tient son nom d’une île des Petites Antilles, est un triple-sec élaboré à base de bigarades (petites oranges amères), souvent coloré en bleu et consommé en cocktail.

Politique étrangère : l'autre rupture de Fillon

« Chère Angela, en cette fin de campagne électorale, j’ai une pensée affectueuse pour toi, qui livres un nouveau combat. Avec sagesse et courage, tu as su gouverner en temps de crise et faire face à tes responsabilités européennes. » C’était il y a trois ans. François Fillon écrivait un petit mot à la chancelière allemande pour lui souhaiter bonne chance. Ce n’est évidemment qu’une coïncidence. Mais ce 20 novembre, alors que François Fillon avançait de quelques cases sur le chemin qui pourrait le conduire à l’Élysée en mai, de l’autre côté du Rhin, Angela Merkel annonçait qu’elle se présenta…

Fillon et Juppé peuvent-ils supprimer autant de postes de fonctionnaires?

La question des fonctionnaires anime l’entre-deux tours de la primaire. Alain Juppé attaque un programme d’une « grande brutalité sociale » quand François Fillon vante « un projet réaliste ». L’Express a tenté de déminer le terrain.

On l’oublierait presque mais les programmes économiques des deux finalistes de la primaire de la droite et du centre se ressemblent comme deux gouttes d’eau: baisse de la dépense publique, baisse des impôts pour les ménages et les entreprises.

A ceci près que François Fillon et Alain Juppé n’ont pas les mêmes ambitions en termes de réduction d’effectif dans la fonction publique. La proposition du député de Paris, qui voudrait supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, devient la mesure phare de l’entre-deux-tours de la primaire. Celle qui cristallise la fronde, celle qui affiche les ambitions.

500 000 postes chez Fillon, moitié moins chez Juppé

Dès dimanche soir, le tour de vis que prévoit François Fillon chez les agents publics a été épinglé par l’équipe d’Alain Juppé. C’est même devenu le principal angle d’attaque du maire de Bordeaux et de ses proches qui pilonnent la faisabilité du projet. Lundi soir, sur France 2, Alain Juppé a dénoncé « un programme d’une très grande brutalité sociale. Supprimer 500 000 postes de fonctionnaires en cinq ans, porter la durée du travail dans la fonction publique dès 2017 à 39 heures… Ce sont des mesures inapplicables. La rupture, ça ne doit pas consister à casser la baraque ».

LIRE AUSSI >> Ça y est, Juppé et Fillon s’écharpent par plateaux télé interposés

Interrogé au même moment sur le plateau de TF1, celui qui est arrivé en tête au premier tour a balayé les accusations. « J’ai construit un projet qui est très réaliste, affirme François Fillon. J’ai toujours eu la conviction que ce projet rencontrerait l’attente des électeurs de la droite et du centre. Je reconnais que ce programme est difficile (…). Mais il faut qu’on se retrousse tous un peu les manches. »

« Ce que propose François Fillon sera très difficile à réaliser »

Dans la logique de François Fillon, la fin des 35 heures dans le privé doit être conditionnée à une (r)évolution dans le public. Pour parvenir à la suppression des 500 000 postes de fonctionnaires (contre 250 000 à 300 000 dans le projet Juppé), soit 10% des effectifs globaux, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy compte les faire travailler davantage, sans toutefois les payer au prorata. « Cette augmentation du temps de travail effectif sera mise en oeuvre en un an, indique le candidat dans son programme. Le passage de 35 à 39 heures représente un gain de temps de travail de près de 12%. » En contrepartie, il évoque « une compensation financière partielle et de meilleures perspectives de carrières ». Le candidat n’a jamais détaillé avec précision le niveau de cette « compensation ».

LIRE >> François Fillon, un désir de droite

Contacté par L’Express, l’économiste François Ecalle, ancien membre du Haut Conseil des finances publiques (2013-2015) et spécialiste de la fonction publique, juge le chiffrage de François Fillon beaucoup trop optimiste. « Ce que propose François Fillon sera très difficile à réaliser. Compte-t-il procéder à des licenciements ou à des départs anticipés? Parce que si l’on s’en tient aux seuls départs à la retraite, ce sont 110 000 personnes qui ont quitté la fonction publique l’année dernière. Peut-être va-t-il inclure les 900 000 contractuels (CDI, CDD) dans ses chiffres, mais j’ai du mal à imaginer que l’on puisse beaucoup jouer sur les contractuels. » D’autant que Juppé comme Fillon assurent qu’ils vont privilégier ce type de recrutement, qui pourrait servir de variable d’ajustement.

Le passage à 39 heures en questions

Sur la question du passage à 39 heures dans le public, François Ecalle, aujourd’hui président de l’association « Finances publiques et économie » (Fipeco), reconnaît que cela « permet de remplir les mêmes missions avec moins de personnes. Mais on pourrait déjà faire en sorte que les gens travaillent vraiment 35 heures. Dans les collectivités locales, la moyenne effective est de 1567 heures par an contre les 1607 heures réglementaires ».

INTERVIEW >> Alain Juppé: « La vision de François Fillon me paraît tournée vers le passé »

Du côté de la CGT, que ce soit pour François Fillon ou Alain Juppé, Christophe Couderc dénonce auprès de L’Express « une course à l’échalote ». « S’attaquer aux fonctionnaires, c’est un discours populiste. La fonction publique est un atout pour la nation. Est-ce qu’on peut dire qu’il y a trop d’infirmières, assez de place en crèches et de professeurs dans les écoles? », demande le vice-président de la centrale en charge de la fonction publique territoriale. « Passer à 39 heures, on y est opposé. Dans certains services, notamment à l’hôpital, nous avons des horaires atypiques (travail de nuit, le week-end, tôt le matin). Aujourd’hui les heures sup’ ne sont pas payées et nous accumulons des récupérations que nous ne pouvons pas prendre. »

Où tailler dans les effectifs?

Reste que si l’idée de baisser les effectifs dans la fonction publique n’est pas vraiment nouvelle, les objectifs fixés par François Fillon sont inédits. « L’Etat a fait beaucoup d’effort sur ses effectifs, donc je vois mal de nouvelles coupes dans la Défense, la Police ou la Justice, estime François Ecalle. On peut revenir sur l’Education nationale, mais c’est compliqué. Idem dans les hôpitaux où la situation est difficile. Donc s’il y a du « grain à moudre », c’est dans les collectivités locales. Seulement, ce sont les seules à pouvoir faire ce qu’elles veulent en matière d’effectifs. Si l’Etat réduit à nouveau les dotations, comme ce fut le cas sous François Hollande, elles pourront toujours augmenter les impôts locaux… »

LE MATCH DES PROGRAMMES >> Fillon l’entrepreneur, Juppé l’employeur

Un scénario qui, même s’il tient la corde, a en tout cas été très bien anticipé par les équipes de François Fillon. Le candidat a écrit noir sur blanc dans son programme qu’il comptait « maîtriser les dépenses des collectivités territoriales en limitant leur possibilité d’augmenter les impôts locaux ».

Les fonctionnaires se répartissent en trois grandes familles:

1/ La fonction publique d’Etat (FPE) qui regroupe 2,3 millions d’agents

2/ La fonction publique territoriale (FPT) qui emploie 1,9 million de personnes

3/ La fonction publique hospitalière (FPH) où travaillent 1,1 million d’agents