Mois : décembre 2016

Primaire de la gauche : au tour de Fabien Verdier d'assigner en justice les organisateurs

Fabien Verdier, évincé de la primaire de la gauche samedi dernier, a assigné en justice les organisateurs du scrutin pour contester cette décision, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat. L’audience en référé se tiendra le 26 décembre à 10 heures au tribunal de grande instance (TGI) de Paris, a ajouté Xavier Autain, en même temps que le recours formé par l’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, écarté comme lui de la primaire. Fabien Verdier a assigné la haute autorité des primaires citoyennes (HAPC) et le Comité national d’organisation de la primaire (Cnop), dont le président est Christophe Borgel, a précisé l’entourage du candidat.

Les candidatures de Fabien Verdier et Gérard Filoche n’avaient pas été validées par la haute autorité qui a invoqué samedi un nombre de parrainages insuffisant. Fabien Verdier, secrétaire national du PS chargé du pôle « production et répartition des richesses », a également déposé un recours auprès de la haute autorité, qui n’y avait pas encore répondu jeudi. Le premier tour de la primaire, à laquelle sept candidats sont qualifiés, se tiendra le 22 janvier.

Le Parlement adopte définitivement la proposition de loi sur les VTC/Taxis

Après l’Assemblée lundi, ce mercredi, le Sénat a adopté la proposition de loi Grandguillaume, qui vise à préciser les droits et obligations des plateformes de VTC et taxis.

Cette proposition de loi visait à « pacifier » les relations entre chauffeurs de VTC et taxis. Ce mercredi, le Parlement a adopté définitivement la proposition de loi Grandguillaume, alors que les plateformes de VTC et principalement Uber, sont en pleines négociations avec les chauffeurs, sur fonds de conflit sur leurs rémunérations. Ce texte du député nommé médiateur dans cette crise, déjà adopté lundi par les députés, a été voté à l’unanimité par le Sénat. Il est une réponse aux mouvements sociaux déclenchés début 2016 par l’ensemble des conducteurs, taxis et VTC.

Obligations et sanctions précisées

Cette proposition, lancée dans le sillage de la loi Thévenoud de 2014, précise les obligations des plateformes et les sanctions encourues en cas d’infraction. Il leur interdit d’imposer des clauses d’exclusivité aux chauffeurs et doit aussi permettre une meilleure visibilité du secteur via un recueil de données auprès de ses acteurs.

Le texte prévoit également la mise en place d’un tronc commun d’examen dans les chambres des métiers pour les taxis et VTC, ce qui permettra d’éviter des fraudes constatées. Côté taxis, la proposition prévoit que, pour toutes les courses, le passager puisse payer par carte bancaire s’il y a un terminal de paiement.

Philippe Bilger veut redonner ses lettres d'or à l'éloquence

Magistrat honoraire et chroniqueur sur Le Point.fr, Philippe Bilger a fondé au soir d’une vie professionnelle bien remplie l’Institut de la parole, qui vise à préparer ceux qui le souhaitent à la prise de parole en public. Étudiants qui passent des oraux, élus locaux qui souhaitent parler à leurs administrés, chefs d’entreprise qui doivent s’adresser à leurs salariés, hommes ou femmes amenés à parler fréquemment dans les médias…, toutes et tous peuvent gâcher une échéance importante par une prise de parole mal maîtrisée. Conscient que ces lacunes peuvent causer de gros dommages professionnels, Bilger offre des réponses personnalisées et cohérentes.

Le Point.fr : Quelle est l’ambition de l’Institut de la parole ?

Philippe Bilger : L’ambition de l’Institut de la parole que j’ai créé au début de l’année 2012 a été de permettre à tous, professionnels de la parole publique ou anonymes, jeunes ou moins jeunes, chefs d’entreprise, politiques, journalistes, avocats, magistrats et artistes, un usage plus maîtrisé de la parole, un propos libre, spontané et de meilleure qualité.

Qui peut l’intégrer ?

Mon institut – et c’est l’une de ses originalités – est ouvert à tous. Il se propose non pas d’enseigner l’éloquence, cerise souvent sur un gâteau trop peu dense, mais la parole ; non pas des recettes mais un exercice du verbe applicable à toutes les situations, y compris professionnelles.

Pourquoi cette formation à la parole est-elle singulière ?

La formation de mon institut est singulière. Elle relie la qualité de la parole à l’affirmation de la personnalité. Elle n’impose pas des préceptes techniques spécialisés mais incite seulement à libérer et à ordonner les élans de l’être. Elle apprend à structurer en amont mentalement une parole que l’on développera librement selon le temps imparti. Elle a pour finalité de préparer à l’audace d’une parole s’élaborant en même temps que la pensée, dans toutes les circonstances. Coulée d’existence, qualité du vocabulaire, logique de l’argumentation, vigueur de la conviction et refus d’un verbe vide de sens.

Concrètement, comment se déroule cette formation ?

Durant trois heures pour les sociétés, deux heures pour les étudiants et les particuliers, une heure pour des formations flash, les tarifs évalués au plus juste, je procède de la manière suivante – adaptée à la durée. Lecture d’une fable pour appréhender le rapport à la lecture, dialogue sur les séquences fortes de la personnalité pour en identifier les forces et les faiblesses, enfin exercices avec des sujets et des délais déterminés par le stagiaire, le processus étant coupé par des conseils et des remarques. Certains découvrent qu’ils ne sont pas étrangers à une parole digne de ce nom, d’autres la découvrent et cette découverte les comble.

On n’a jamais autant accordé de l’importance à la parole et au bavardage, quel besoin éprouvez-vous de renchérir ?

La parole, sa qualité, son élégance, représente le signe éclatant de la valeur ou non de l’humanité, d’un pays, des êtres qui le composent. Modestement j’inscris mon combat, et ma formation, dans cette volonté d’aider au perfectionnement d’autrui et d’inciter à mieux dire, à mieux s’exprimer. Il n’est personne alors qui ne soit pas conscient que parler bien, c’est exister.

Stratégie numérique : Jean-Luc Mélenchon domine YouTube

En 2014, Jean-Luc Mélenchon quitte la présidence du Parti de gauche pour faire cavalier seul. Le candidat de La France insoumise compte bien continuer la bataille de manière indépendante. Pour cela, il développe une nouvelle stratégie numérique basée sur l’utilisation des réseaux sociaux et autres plateformes, comme YouTube. Dès la fin de l’été 2016, Jean-Luc Mélenchon concentre sa stratégie de communication sur le très populaire site d’hébergement de vidéos. Il publie régulièrement des vidéos qui dénotent des médias traditionnels, pour mieux s’approprier les codes des youtubeurs rois. Au-delà d’apporter une visibilité au candidat, la plateforme constitue un véritable vivier de voix potentielles. En effet, selon le rapport Globalweb, 82 % des internautes entre 16 et 64 ans consultent YouTube chaque mois, et l’homme de gauche compte plus de 134 000 abonnés.

LIRE aussi : Réseaux sociaux, le nouveau combat des politiques

Parmi ses vidéos, on trouve des formats longs qui reprennent souvent des interviews télévisées, ainsi que des formats courts, destinés, eux, à réfuter des « bobards médiatiques », selon ses propres termes. Mais là où Jean-Luc Mélenchon fait preuve d’une réelle innovation, c’est dans l’instauration de « vidéos rendez-vous », sur le modèle des youtubeurs. De ce genre, on compte, par exemple, la série « Pas vu à la télé ». On le sait, Jean-Luc Mélenchon ne porte pas les médias dans son cœur. Dans cette rubrique, il revisite l’actualité en sélectionnant des sujets non traités sur les plateaux de télévision et dans les journaux, et se place dans le rôle de l’interviewer. Sa vidéo la plus récente met en scène l’interview de Christophe Robert, porte-parole de la Fondation Abbé-Pierre, sur la question de la pauvreté. Publiée le 17 décembre, la vidéo a déjà été vue plus de 34 000 fois. Dans le même esprit, Jean-Luc Mélenchon propose aux internautes les « Revues de la semaine », de courtes vidéos d’une vingtaine de minutes dans lesquelles il livre une analyse concernant plusieurs thèmes d’actualité. Plus gros succès encore pour cette série, puisque la dernière vidéo, datée du 15 décembre, a été vue près de 160 000 fois. La popularité du candidat de La France insoumise est indéniable.

Pourquoi ça marche ?

Sa stratégie de communication numérique est extrêmement efficace et a, en plus, un effet de spirale : plus d’abonnements poussent à plus d’abonnements. Comme le souligne le vidéaste MisterJDay, l’homme politique a gagné plus de 40 500 abonnés entre le mois de septembre et le mois de novembre 2016. Mais pourquoi ces vidéos rencontrent-elles un tel succès ? D’abord, Jean-Luc Mélenchon a parfaitement assimilé les codes adoptés par les youtubeurs. Dans ses vidéos, on trouve des miniatures, il remercie les internautes à chaque palier de « likes » atteint, il demande aux personnes visionnant la vidéo de s’abonner, il prend en compte les commentaires postés sous les vidéos et le fait savoir… Ensuite, en tant que précurseur en matière de communication politique sur YouTube, il bénéficie d’un monopole : aucun concurrent sérieux pour lui faire de l’ombre. La chaîne de campagne de Marine Le Pen regroupe quelque 4 000 abonnés, tandis que celle de François Fillon en compte moins de 3 000 et que Manuel Valls ne dispose pas d’une chaîne active. En ajoutant à cela l’éloquence et le charisme de Jean-Luc Mélenchon, on obtient un cocktail explosif ou tout passe par l’image, une recette qui trouve son public.

Mais si Jean-Luc Mélenchon se montre si habile pour sa campagne numérique, c’est aussi parce qu’il est bien entouré. L’équipe de campagne du candidat se compose de personnalités jeunes et armées en matière de communication numérique. Manuel Bompard, directeur de la campagne, est accompagné par Sophia Chikirou, 37 ans, directrice de communication de la campagne. Pendant la campagne présidentielle américaine, elle a rejoint le camp de Bernie Sanders, le candidat américain connu pour sa communication numérique de grande ampleur. De là, elle a pu observer ces mécanismes de communications pour mieux s’en inspirer. Bastien Lachaud, 35 ans, responsable des actions au sein de la campagne, confie dans un entretien à Numerama que l’équipe de campagne jouit « d’une “gauchosphère” assez puissante qui s’adapte aux nouvelles technologies », ce qui permet « d’accéder à des personnes à qui nous n’avons plus accès de manière traditionnelle ». Une équipe jeune et fidèle, qui permet donc aussi au candidat de draguer un nouvel électorat en s’imposant sur les réseaux sociaux, dont YouTube ne représente qu’une partie.

Jean-Luc Mélenchon est aussi présent sur les différents réseaux sociaux investis par les internautes. Et si l’on compare son nombre d’abonnés à celui des candidats à la primaire de la gauche, on le trouve satellisé à la première place, loin devant ses concurrents. Sur Facebook, le tribun comptabilise près de 600 000 likes, soit cinq fois plus que Manuel Valls. Idem sur Twitter, près d’un million d’internautes sont abonnés à son compte, quand Manuel Valls en compte moins de 600 000. Jean-Luc Mélenchon est aussi actif sur Instagram, où il publie régulièrement des photomontages de ses déplacements, suivis par quelque 6 000 abonnés. Le candidat de La France insoumise est présent sur tous les fronts numériques… mais pas seulement. S’il ne revendique pas son amour pour les médias traditionnels, force est de constater qu’il les affectionne tout de même puisqu’il est régulièrement présent sur les plateaux de télévision ou dans les studios de radio. Son dernier passage radio remonte d’ailleurs au 11 décembre, dans les studios de France Inter. Une preuve que pour le roi de YouTube, tous les moyens d’expression sont bons à prendre.

Nouveau rassemblement de chauffeurs de VTC en colère à Roissy

Des chauffeurs ont poursuivi la mobilisation contre Uber ce dimanche matin aux abords de l’aéroport. Un autre rassemblement est prévu en fin d’après-midi Porte Maillot.

Nouvelle journée d’action pour les VTC. Quelques chauffeurs en colère contre les plateformes de réservation comme Uber se sont de nouveau réunis ce dimanche matin aux abords de l’aéroport de Roissy, mais sans mettre en place de blocage. Peu avant 8h, une quinzaine de chauffeurs et leurs véhicules occupaient le principal axe qui mène à l’aéroport, mais laissaient passer les voitures.

« On laisse les gens partirent en vacances »

« De 5h à 6h, on a mis en place un barrage filtrant, mais là on change de stratégie, on laisse les gens partir en vacances maintenant, on va s’en aller « , a indiqué David, chauffeur VTC depuis quatre ans. Selon Hicham, représentant Capa-VTC, une trentaine de véhicules ont bloqué l’accès, organisant un barrage filtrant : les grévistes « faisaient descendre les passagers des VTC qui travaillaient pour les faire monter dans des taxis parisiens ».

A 5h43, le site d’informations routières sytadin indiquait qu' »une manifestation [était] en cours au niveau de l’Aéroport de Paris Charles de Gaulle, les accès à l’aéroport sont difficiles depuis l’A1 et l’A3. Durée indéterminée ». Un autre rassemblement de VTC est prévu en fin d’après-midi Porte Maillot.

Samedi, en fin de soirée, le secrétaire d’Etat aux Transports a annoncé qu’il allait réunir lundi à 10h les plateformes de VTC (voitures de transport avec chauffeur) et les représentants des chauffeurs. Il a encore une fois appelé à « mettre fin aux violences et blocages ».

300 chauffeurs en grève samedi

La journée avait déjà été marquée par des blocages, avec un barrage filtrant à Orly: jusqu’à 300 chauffeurs de VTC en grève étaient mobilisés pour répondre à l’appel des organisateurs du mouvement. Le mouvement pourrait s’inscrire dans la durée : « Ce sera tous les jours, les aéroports, convergence vers Paris, et les gares », a lancé dans la soirée sur BFMTV Sayah Baaroun (Unsa-VTC).

Les organisations Unsa-VTC, Capa-VTC, et Actif-VTC ont lancé jeudi une mobilisation contre les plateformes de réservation pour dénoncer une politique tarifaire jugée défavorable et décidée sans concertation. Après une réunion au ministère des Transports vendredi, elles avaient décidé de lever les blocages pendant 24 heures pour permettre à Uber de les recevoir d’ici samedi midi.

Le géant américain a en effet été sommé par le gouvernement de dialoguer. Il avait annoncé vouloir « organiser au plus vite une table ronde sectorielle avec l’ensemble des acteurs », sans proposer de date.

5 adresses beauté pour faire ses emplettes de Noël

Buly, beauté révolutionnaire

Fin XVIIe, Jean-Vincent Buly, installé rue Saint–Honoré, fit fortune avec ses célèbres « vinaigres de toilette ». Ses talents de distillateur, de parfumeur et de cosméticien inspirèrent même à Balzac le personnage de César Birotteau. Tombée en désuétude, l’officine de beauté renaît il y a trois ans sous la houlette de Victoire de Taillac et Ramdane Touhami (à qui l’on doit déjà la résurrection des Cires Trudon). Désormais installé rive gauche, le « comptoir universel de beauté » propose un ensemble de soins naturels dans des emballages particulièrement soignés. Baptisés pommade pogonotomienne, lait virginal, huile antique, opiat dentaire, eau florale, brume parfumée ou savon superfin, les élixirs de l’apothicaire semblent tout droit sortis d’un livre d’histoire. Ils sont pourtant à la pointe. Vous en doutez ? Testez donc les surprenants parfums à l’eau, ou les tout premiers vernis fabriqués à partir de coquillages broyés.

Officine universelle Buly, 6, rue Bonaparte, 75006 Paris.

Tél. : 01 43 29 02 50 www.buly1803.com

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S’offrir l’eau de Cologne de Catherine de Médicis estampillé Santa Maria Novella ? C’est désormais possible en France.  © DR

Santa Maria Novella, parfumerie historique

Paris a Buly, Florence a L’Officina Profumo Farmaceutica di Santa Maria Novella… Une véritable institution. Les Italiens s’y pressent depuis le XVIIIe siècle, époque à laquelle les pères dominicains cultivaient des herbes médicinales afin de préparer des médicaments et distillaient herbes et fleurs, pour composer des essences parfumées. Aujourd’hui, la luxueuse officine utilise toujours les processus artisanaux de fabrication mis au point par les moines. Glissés dans des écrins ultra-précieux, les colognes, toniques et savons de la maison florentine sont désormais en vente au Bon Marché.

Le Bon Marché, 24, rue de Sèvres, 75007 Paris.

Tél. : 01 44 39 80 00

www.smnovella.it

Beauté, parfums, jovoy © DRBeauté, parfums, jovoy © DR
Parfums rares et fragrances nobles, pour la peau ou pour l’intérieur, Jovoy séléctionne les meilleurs.  © DR

Jovoy, temple de la fragrance rare

Nichée sous les colonnes de la rue de Castiglione, dans le premier arrondissement de Paris, cette boutique entièrement dédiée aux parfums et à leurs contenants est la référence française de la parfumerie fine. Imaginez 175 mètres carrés consacrés aux artisans engagés sur l’utilisation de matières nobles, naturelles et parfois exclusives. En passionné des senteurs, le fondateur de l’échoppe déniche et distribue les nouvelles pépites qu’il traque tout au long de l’année. Ne soyez pas intimidé par le terme « rare », comme le souligne le maître des lieux « il est une idée fausse de croire que les parfums rares sont tous plus onéreux que les parfums du marché. Notre grande fierté est justement de proposer des parfums rares, à des prix comparables aux parfums les plus diffusés ».

Jovoy Paris, 4, rue de Castiglione 75001 Paris

Tél. : 01 40 20 06 19

www.jovoyparis.com

Comptoir de l'Homme, beauté, parfums © DRComptoir de l'Homme, beauté, parfums © DR
100 % masculin, le beauty-store compte de plus en plus d’aficionados.  © DR

Le comptoir de l’homme, la beauté au masculin

Pour discipliner une barbe rebelle, trouver un allié anticerne, un gommage puissant ou tout simplement un nectar viril, le bien nommé Comptoir de l’homme est l’eldorado du mâle moderne. Sur la Toile ou sur les étagères de la rue de Tournon, références de toujours et nouvelles valeurs sûres cohabitent pour affûter la routine beauté de ses messieurs. Au sous-sol, protégé de l’agitation parisienne, un institut propose une gamme de soins 100 % masculine. Patience, cela dit, pour obtenir un rendez-vous, le « comptoir » compte de plus en plus d’adeptes.

Comptoir de l’homme, 7, rue de Tournon, 75006 Paris

Téléphone : 01 46 34 04 18

www.comptoirdelhomme.com

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A Paris, en province et sur la toile, Oh My Cream fait connaitre les produits jusque-là réservés aux initiés. © DR

Oh My Cream : la crème de la crème

En 2012, à tout juste 25 ans, Justine Lévy, passionnée par les produits de beauté, lance le premier concept store dédié à la beauté. Quatre ans et cinq boutiques plus tard, Oh My Cream est incontestablement le beauty-store le plus pointu du moment. Des produits cultes aux nouveautés confidentielles, du bio à la cosméceutique, des marques françaises aux pépites venant de l’étranger, plus de 35 marques triées sur le volet sont prêtes à révolutionner la routine beauté des françaises.

Oh My Cream, 4, rue des Abbesses, 75018 Paris.

Tél. : 09 86 24 36 51.

www.ohmycream.com

Que retenir de l'année 2016 en France ?

Si la période est aux cadeaux de Noël et aux préparatifs des fêtes de fin d’année, il est déjà temps de faire le bilan de l’année écoulée. 2016 a été marquée par les actes terroristes en France (Magnanville, Nice, père Hamel), la longue opposition à la loi travail, la « jungle » de Calais démantelée, le succès de la primaire de la droite, avec la victoire de François Fillon, et le renoncement de François Hollande, qui laisse le PS sous le choc. Retour en cinq grands chapitres du grand livre de l’année.

Loi travail : dix manifs et trois 49.3

Dernière loi ambitieuse du quinquennat, la loi travail aura marqué le premier semestre de 2016. Lorsque Myriam El Khomri dévoile le 17 février sa réforme du Code du travail, la ministre du Travail s’attend à des difficultés, mais pas à un tir de barrage aussi nourri. Le plafonnement des indemnités prud’homales et la primauté des accords d’entreprises sur ceux de branches focalisent les critiques des syndicats, CGT et FO en tête. Une version atténuée du projet avec l’abandon du plafonnement ne stoppe pas la grogne sociale, dont naît Nuit debout, mouvement de contestation citoyen finalement sans lendemain. La contestation a même inquiété alors que se profilait l’Euro 2016.

Après cinq mois de protestation et une dizaine de journées de mobilisation nationale, la loi travail est adoptée définitivement, sans vote, à l’issue d’un troisième et ultime recours à l’article 49.3 de la Constitution, le 20 juillet, pour contourner l’opposition de députés socialistes frondeurs.

LIRE aussi Ce que contient la version définitive de la loi travail

2016, année marquée par le terrorisme

2015 avait été encadrée par deux attaques terroristes de grande ampleur (Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher en janvier, le Stade de France, les terrasses et le Bataclan en novembre). Malheureusement, 2016 a suivi le même chemin. Quelques heures après la traditionnelle interview du 14 juillet du président de la République – où est annoncée la fin de l’état d’urgence –, un camion blanc fonce dans la foule. À son bord, un Tunisien radicalisé, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, fait un carnage : 86 victimes. L’unité qui avait prévalu en 2015 n’est plus au rendez-vous. Manuel Valls et Bernard Cazeneuve sont hués le jour de la minute de silence à Nice. La polémique sur la sécurité enfle avec la droite. Moins de quinze jours plus tard, c’est le prêtre Jacques Hamel qui est égorgé par deux jeunes djihadistes dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Le choc est intense et une vague d’émotion déferle sur la France. 2016 a également été marquée par une troisième attaque terroriste : en juin, un policier et sa compagne ont été assassinés à Magnanville (Yvelines).

LIRE aussi Notre dossier sur le carnage à Nice et Les dernières minutes du père Jacques Hamel

« Jungles » : de Calais à Paris

500 à la mi-2015, 4 000 début 2016, 7 000 en août : l’afflux de migrants en quête d’un passage clandestin vers l’Angleterre semble inexorable au camp de la Lande, terrain vague coincé entre dunes et voie rapide près du port de Calais. Le bidonville que les migrants appellent « jungle » est démantelé dans sa partie sud dès février-mars. Mais la partie nord avec ses centaines de cahutes de planches et de toiles continue de gonfler. Le gouvernement se décide à un démantèlement total : fin octobre, 4 500 adultes sont évacués, 1 500 mineurs relogés et les pelleteuses rasent ce qui reste du camp. Début novembre, une opération similaire est organisée à Paris pour éliminer la « jungle » de Stalingrad, où près de 4 000 migrants se sont entassés.

LIRE aussi Notre dossier sur la « jungle » de Calais : deux ans de crise humanitaire

Primaire : succès de participation, victoire du « collaborateur », défaite des favoris

La primaire de la droite a contrarié tous les pronostics. D’abord, avec une participation inespérée : 4,4 millions de votants au second tour, contre 2,8 millions pour la primaire socialiste de 2011. Ensuite, l’éviction dès le premier tour de scrutin de Sarkozy lui-même, revenu exprès en politique. « J’ai cru que je pouvais revenir, je me suis trompé », avouera-t-il. Enfin, le favori des sondages, Alain Juppé, est balayé au second tour par François Fillon avec son programme de droite assumé, libéral en économie, conservateur sur les questions de société. Il a séduit deux électeurs sur trois : un triomphe en forme de revanche pour l’ancien « collaborateur » de Sarkozy.

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Hollande renonce

Incertitude jusqu’au bout et secret bien gardé par un président de plus en plus isolé : le 1er décembre, jour de l’ouverture du dépôt des candidatures de la primaire socialiste, François Hollande annonce qu’il renonce à briguer un second mandat. Des sondages désastreux, un livre-confessions (Un président ne devrait pas dire ça…) aussi polémique que déroutant, une économie sans réelle embellie et une courbe du chômage qui peine à s’inverser : les nuages noirs n’ont jamais vraiment quitté l’Élysée au long de 2016. Le renoncement de Hollande laisse le champ libre à Manuel Valls pour se présenter à une primaire socialiste que boudent l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron et le candidat de la gauche « insoumise » Jean-Luc Mélenchon. Sept candidats s’affronteront lors de la primaire citoyenne de la gauche.

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Bonne nouvelle, la baisse de l’impôt sur le revenu sera appliquée dès janvier

Les députés ont adopté jeudi soir un amendement au projet de loi finances pour 2017, qui prévoit d’avancer la baisse de l’impôt sur le revenu pour janvier 2017, avant l’élection présidentielle.

Bonne nouvelle pour les ménages: la baisse de l’impôt sur le revenu, promise pour l’année 2017, s’appliquera dès le mois de janvier, et non en août comme initialement. C’est ce qu’ont voté jeudi soir les députés, sur proposition du gouvernement.

Un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2017 a été adopté par l’Assemblée nationale, sans susciter aucun débat, dans un hémicycle assez peu fourni au début de la nouvelle lecture du texte.Il s’agit de redonner du « pouvoir d’achat aux Français dès janvier (pour ceux qui sont mensualisés) », avait assuré plus tôt le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert.

Cinq millions de contribuables sont concernés

La baisse d’impôts, annoncée l’été dernier par le gouvernement, doit bénéficier à cinq millions de contribuables parmi les classes moyennes. Elle représente au total un milliard d’euros, et s’ajoutera à la décote, qui permet déjà e réduire le montant de l’impôt. Cela permettra aux foyers concernés d’effectuer un gain moyen de 200 euros, selon Bercy. « Habituellement, les mensualités sont calculées en divisant par dix le montant d’impôt de l’année précédente. Elles n’intègrent donc pas les modifications votées en loi de finances », a expliqué Bercy.

« Plutôt que d’attendre le mois d’août, nous avons choisi de rendre dès le mois de janvier », ou « février pour ceux qui sont au tiers », a-t-on ajouté. Cette baisse, qui entrerait donc en vigueur avant l’élection présidentielle, et non après, concerne à taux plein les couples gagnant jusqu’à 3400 euros de salaire net et les personnes seules gagnant jusqu’à 1700 euros.

20% de réduction d’impôt dans certains cas

Ces limites sont majorées pour les familles, par exemple jusqu’à 4800 euros pour un couple avec trois enfants. Les personnes ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 18 500 euros auront une réduction d’impôt de 20%. Ceux qui ont un revenu fiscal compris entre 18 500 et 20 500 euros auront une réduction d’impôt inférieure à 20%.

« Pour ceux qui bénéficient de la réduction d’impôt de 20%, chaque mensualité ou tiers sera diminuée automatiquement de 20% », a expliqué Bercy.

Mode, beauté, accessoires… Un hiver luxueux !

La collection : du grand art

Comment entretenir un mythe tel que le sac Lady Dior ? En demandant à sept artistes de donner leur vision de ce modèle. De Marc Quinn à Matthew Porter en passant par Chris Martin, Jason Martin ou Ian Davenport, le Lady Dior se pare d’ondulations cuivrées ou chromées (par Jason Martin), de dessins oniriques. Il est proposé taillé dans un veau métallisé et embossé de rayures multicolores (par Ian Davenport), façonné dans une marqueterie de veau ou incrusté de vison bicolore formant le célèbre motif cannage de la griffe version déstructurée. En édition limitée.

La tendance : In the navy

Les coupes, couleurs et détails des uniformes des marins sont une source d’inspiration pour les créateurs de mode masculine.

Manteau et pantalon en laine, chemise en popeline imprimée « Impossible True Love », gilet en shetland, chaussettes en coton, chapeau en coton, ceinture en cuir, derbys à larges boucles en cuir Spazzolato, Prada. Pull Ancre en laine, 139 €, Saint James. Baskets Ace en cuir métallisé, 495 €, Gucci. Bracelet Anchor On Rope en corde et ancre en plaqué or, 80 €, Miansai.

La silhouette : Signée Céline

Pour la collection automne-hiver, Phoebe Philo, directrice artistique de la griffe, combine avec subtilité plusieurs tendances. D’abord, le trench, qu’elle imagine entièrement en cuir nappa. Puis le genre masculin-féminin, avec des pièces amples et des détails piqués au vestiaire masculin. Enfin, le monochrome joué en total look bleu.

Le lieu : Toute première fois

La griffe Maison Père, fondée par Camille Omerin, ouvre sa première boutique. Le duo d’architectes Toro & Liautard a fait de la couleur rouge le fil conducteur pour cet espace, ponctué de laiton et de bois laqué blanc. Les murs s’habillent de panneaux impression bois et marbre et de pièces uniques et peintes à la main par des plasticiennes. Une ambiance à l’image de la « garde-robe affective » de Maison Père, empreinte de modernité, d’héritage et de tradition. 1, rue du Marché-Saint-Honoré, Paris 1er.

La collaboration : Design à la mode

Lors du dernier Salon du meuble à Milan, Paul Smith relooka dans des teintes vitaminées le « Psychedelic Cactus », sculpture phare de l’éditeur Gufram imaginée par Drocco & Mello en 1972. Le succès fut immédiat pour ces 169 pièces éditées en série limitée. Pour leur seconde collaboration, le designer anglais appose une multitude de mini-cactus sur des cravates en soie, des écharpes, des pochettes, des chaussettes, des chemises et des polos. Humour et style garantis !

L’objet : Rando chic

Goyard dévoile son premier modèle de sac à dos. L’Alpin – c’est son nom – est à coup sûr le nouvel accessoire de l’homme moderne et urbain. Il propose trois portés différents (dos, épaules ou main) grâce à sa bandoulière réglable et son ingénieuse clé « gendarme » (une exclusivité Goyard), et recèle à l’intérieur une multitude d’aménagements astucieux. La grande poche frontale accessible tant de l’extérieur que de l’intérieur, son anneau permettant un accès rapide et une sécurisation du trousseau de clés, et son double système de fermeture interne et externe sont modulables et adaptables au contenu. Taille unique, disponible en deux coloris : noir et noir et gold.

Esther Benbassa : « Résister, c'est un peu gagner »

Hier, elle a dit non à l’état d’urgence et écrit à Jean-Marc Ayrault pour dénoncer la dictature d’Erdogan. Avant, elle s’est battue contre la déchéance de nationalité, et défendu le port du voile. Pourquoi la sénatrice Esther Benbassa, chercheuse à l’École pratique des hautes études, spécialiste de l’histoire des juifs d’Orient, s’obstine-t-elle à défendre les causes qui dérangent ? À son tableau de chasse, les immigrés, les réfugiés syriens, les trans, les prostituées… La mère Teresa du Sénat, Esther Benbassa ? À lire son livre Vendredi noir et nuits blanches*, on le croirait presque. Alors on lui a posé des questions, à l’occasion d’un déjeuner entre filles, dans le luxueux restaurant du Palais du Luxembourg.

Accent de tourterelle – qu’elle rend responsable des humiliations dont elle estime faire encore l’objet. Sourire enjôleur qui ferait fondre jusqu’à un membre de la sécurité turque (enfin, on l’espère), art certain pour vous tirer les vers du nez : avec Esther, on se sent vite devenir loukoum. Séduisante, fascinante, extravagante, et pas seulement pour ces bottines multicolores à faire rougir de jalousie Paris Hilton. Madame Benbassa au Sénat, c’est la timide (vraie, mais qui se soigne) arrivant, en tenue de campagne, bagages sur le toit, le soir d’une élection. On se moque. On a tort.

« Je suis là pour servir la France, même si je suis critique »

Il y a chez la sénatrice Vert du Val-de-Marne un peu de Madame de Staël, pour l’intelligence, l’érudition, l’élitisme intellectuel, l’art de recevoir les personnalités les plus diverses en de chaleureux dîners qui « font » Paris. Et l’anticonformisme, dans la vie privée comme professionnelle. C’est une militante. Avant-hier, en banlieue à discuter avec les représentants d’associations d’immigrés. Hier à Istanbul, avec Cécile Duflot, pour constater les dégâts du régime d’Erdogan. Au Sénat, dans l’hémicycle, en train de combattre les conservateurs. Et avec moi, votre servante, pour assurer la promo de son livre, le plus personnel de sa longue bibliographie.

Une histoire d’enfant blessée (mais qui ne le reconnaîtra pas), née en Turquie dans une famille riche et vite ruinée, qui part vivre pauvre en Israël. Une famille qui en fait une polyglotte et lui apprend, dès le berceau ou presque, à aimer la France. « Pour mon père, c’était le pays qui avait cassé la condamnation de Dreyfus. Jamais la Turquie n’aurait fait cela, selon lui. Évidemment, il passait sous silence ce qui c’était passé avant, la condamnation injuste et les années de bagne. Pour ma mère, la France, c’était la littérature, la civilisation, la culture. Quand, jeune étudiante en Israël, j’ai eu le choix entre une bourse aux États-Unis et une en France, j’ai bien sûr choisi la deuxième. » Elle le regrette parfois, mais elle assume : « Je suis là pour servir la France, même si je suis critique. »

Pourtant, la patrie avant tout, ce n’est pas son truc. Enfant, elle a connu en Turquie le pogrom de 1955 où les Grecs, les Juifs, les Arméniens, toutes les minorités y sont passées. Puis la dictature militaire. « Le nationalisme, cette maladie chronique dont nul pays ne semble parvenir à guérir, écrit-elle. Ni la Turquie, qui, hier, s’était inspirée pour s’édifier du modèle de l’État-nation français. Ni les États européens, à qui l’afflux des réfugiés et le terrorisme servent désormais de prétexte à une inéluctable rechute. » Mais on ne se refait pas. Parce que l’on rencontre Pierre Vidal-Naquet, éminent helléniste et modèle de l’intellectuel engagé qui vous pousse à vous lancer dans la bataille politique, mais aussi Pierre Joxe, grand ministre de Mitterrand, ou Annie Kriegel, ancienne communiste, l’une des intellectuelles de droite les plus brillantes des années 80 (et qui lui fera découvrir les couleurs subtiles de la Picardie, où elle possédera un temps une maison).

Pas facile de voir la gauche sombrer

Ce livre, écrit au lendemain des attentats du 13 novembre, peut se lire comme l’histoire d’un parcours républicain, d’une histoire d’amour avec un pays fantasmé qu’elle essaie de faire coller à ses rêves (et qui lui a donné l’amour de sa vie, ce n’est quand même pas rien), mais aussi d’une lassitude. Dur pour celle qui a connu la relégation des juifs d’Orient dans les banlieues sinistres de Tel-Aviv, d’être détestée des sionistes qui n’ont toujours pas compris que l’on pouvait à la fois être pour l’État d’Israël et pour la création d’un État palestinien (la seule solution selon elle pour sauver justement Israël).

Dur d’être la « traître », la seule de son groupe à s’abstenir au Sénat lors du vote sur l’état d’urgence, en 2015. Dur de porter à bout de bras la cause des immigrés, tout en étant lucide sur l’intolérance et les manipulations qui travaillent aujourd’hui ces communautés. « Que voulez-vous leur répondre quand certains parlent de racisme d’État ! Ils n’ont jamais entendu parler des lois de Vichy, de l’apartheid ? Pourtant, s’il y avait un racisme d’État, le Conseil d’État n’aurait pas cassé cet été les arrêtés municipaux contre le burkini », s’insurge-t-elle. « Mais ils ne veulent pas entendre. Et je constate un glissement chez certains intellectuels de gauche… » Si même les frères prennent le mors aux dents… Inquiétude. Pas facile de voir la gauche sombrer, et les Verts s’autodétruire…

« Aujourd’hui, un intellectuel, c’est un produit »

Même si elle compte bien se représenter devant les électeurs, même si elle est convaincue d’être populaire dans sa circonscription, que vaut aujourd’hui son combat ? Comment être porteur de convictions humanistes quand un Premier ministre de gauche demande à la chancelière conservatrice d’Allemagne de ne pas faire entrer trop d’émigrés en Europe ? « L’État a commis de nombreuses erreurs. » Et ce n’est pas sa dernière visite en prison pour étudier la manière dont on lutte contre la radicalisation qui lui a remonté le moral ! Soupir. On le soupçonne : elle se serait bien vue en Esther des temps modernes, sauvant elle aussi le peuple des persécutés.

Mais les intellectuels ne sont plus audibles. « Le temps n’est plus où Sartre ou Aron se battaient pour les boat people. Qu’ont fait les intellectuels médiatiques sur ce sujet ? Rien. Ceux qui travaillent, personne ne les lit. Ce sont des gagne-petit, mal payés, peu considérés. Aujourd’hui, un intellectuel, c’est un produit. » Ô solitude de l’intellectuel ! Alors, « déprimée, madame la sénatrice du Val-de-Marne » ? Le sourire étincelle, illumine les ors de la salle à manger sénatoriale : « Mais vous n’avez pas lu la fin de mon livre ? Pas du tout. J’essaie d’être optimiste. Nous sommes déchirés, certes, mais ces déchirures sont de notre fait. À nous de recoudre le tissu. » Là, c’est moi qui m’inquiète : ce n’est pas Mère Teresa, c’est Bisounours. Roucoulade. « Il faut croire en l’utopie, et en la bienveillance, aussi. En politique, il ne peut pas y avoir que le réalisme. » Esther, mon Prozac. « Résister, c’est un peu gagner, vous savez. » Elle s’en va, sans exiger, comme ses pairs, une relecture de l’entretien. Décidément, un déjeuner pas comme les autres.

* Esther Benbassa, « Vendredi noir et nuits blanches », JC Lattès, 324 pages, 18 euros.