Mois : avril 2016

La première cité de la gastronomie ouvrira en 2017 à Lyon

Lyon, qui s’était vu qualifier en 1934 de « capitale mondiale de la gastronomie » par le critique culinaire Curnonsky, sera la première ville de France à ouvrir sa cité de la gastronomie ! Lancé à la suite de l’inscription par l’Unesco du repas gastronomique français au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le label a été distribué à quatre villes françaises, Paris-Rungis, Tours, Dijon, et Lyon donc. Fin 2017, la Cité de la gastronomie de Lyon ouvrira ses portes dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu, célèbre pour son dôme signé par Soufflot, profitant de la réhabilitation de cet ancien hôpital monumental qui a vu en son temps œuvrer dans ses murs pas moins que Rabelais. La cité occupera 3 700 m2 des 50 000 m2 des bâtiments classés qui s’étirent le long du Rhône.

Pour les quatre villes lauréates, qui seront organisées en réseau, pas question de se faire concurrence. Chacune a dû se trouver son propre créneau. Alors que Paris-Rungis travaille sur les cuisines du monde, Tours sur l’art de vivre, Dijon sur le vin et la vigne, Lyon a choisi, dans cet ancien hôpital, de s’intéresser aux relations entre gastronomie et santé. « On retrouve ainsi la grande tradition humaniste de cette ville, considère le maire de Lyon, Gérard Collomb. On va y explorer les rapports qu’entretient l’homme avec la nature et avec lui-même. »

Parcours du goût

Le concept a été confié au chef trois étoiles de l’Auberge des Cimes de Saint-Bonnet-le-Froid (Haute-Loire) Régis Marcon. « À l’heure où les consommateurs s’interrogent sur la traçabilité des produits, il s’agit d’associer l’humain et la nature », explique-t-il. La cité comprendra un parcours du goût où le visiteur sera invité à découvrir un même produit à travers ses cinq sens et une exposition permanente retracera l’histoire de l’alimentation des chasseurs-cueilleurs à aujourd’hui. Les deux premières expositions temporaires se pencheront sur l’art de la cuisine au Japon, ainsi que sur un produit, le blé, premier produit cultivé par l’homme. L’espace se veut aussi participatif et proposera ateliers de cuisine et dégustation. Pour Martine Laville, professeur de médecine qui enseigne la nutrition à Lyon et associée à la conception de la cité, ce projet est une aubaine. « Le message nutritionnel médical a du mal à se faire entendre malgré l’accroissement de l’obésité et du diabète, et cette cité de la gastronomie doit permettre de retrouver l’intuition qu’on a à bien manger. La France a un rôle important à jouer dans ce domaine. »

Dans le futur Grand Hôtel-Dieu, qui accueillera bientôt un hôtel de luxe, des bureaux, des restaurants et des commerces, le concept de la cité de la gastronomie de Lyon est maintenant bouclé. Mais son financement pas encore tout à fait. Le projet est évalué à 19 millions d’euros. En période de disette des finances publiques, il est encore à la recherche de partenaires privés prêts à investir 11 millions pour compléter les 8 millions apportés par la ville de Lyon, la Métropole, la région Auvergne-Rhône-Alpes et le constructeur Eiffage. Les industriels de l’agroalimentaire, comme Danone ou Bonduelle ont été sollicités et la ville de Lyon ne doute pas de pouvoir boucler le tour de table d’ici le mois de mai. Gérard Collomb envisage même de présenter le projet de cité de la gastronomie à Pékin en mai prochain pour séduire des investisseurs chinois.

Attentat déjoué en France : un troisième homme inculpé en Belgique

«Dans le cadre de l’enquête ayant conduit à l’arrestation du nommé Reda Kriket» le 24 mars en banlieue parisienne, principal suspect dans cette affaire, un juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme a inculpé et incarcéré vendredi «le nommé Y. A., né le 4 mai 1982, de nationalité belge», a indiqué le parquet dans un communiqué, sans autre précision.

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Le 24 mars, Reda Kriket avait été interpellé car il est soupçonné par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’avoir contribué à la préparation d’un attentat imminent sur le sol français.

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AFP

Etats-Unis: la campagne présidentielle offre un coup de fouet bienvenu aux chaînes d’info

New York – La campagne présidentielle et le phénomène médiatique Donald Trump ont redonné des couleurs aux chaînes d’information américaines, qui enregistrent des audiences record après plusieurs années difficiles, mais les lendemains restent incertains.

« Je pense qu’elles peuvent remercier Donald Trump. C’est un cadeau du ciel pour ces gens« , résume Gabriel Kahn, professor à l’école de journalisme californienne d’USC Annenberg.

Les chiffres viennent de tomber: pour la première fois dans l’histoire du câble aux Etats-Unis, c’est une chaîne d’information qui arrive en tête des audiences au premier trimestre (hors chaînes en option comme HBO), la conservatrice Fox News.

Le vétéran CNN a également commencé l’année en fanfare, avec des audiences moyennes sans égales depuis sept ans, tandis que MSNBC, troisième grande chaîne d’information, a enregistré ses meilleurs chiffres en trois ans, selon des chiffres du cabinet Nielsen.

Les hausses vont bien au-delà de celles occasionnées traditionnellement par les campagnes présidentielles.

Selon le magazine US News, le tarif facturé par CNN pour un spot de publicité aurait été multiplié par quarante dès septembre dernier, alors que les primaires ne faisaient que commencer.

« Du côté républicain, vous avez des candidats qui se livrent à des attaques personnelles, des déclarations un peu folles, qui donnent de l’excellente télévision« , observe Dannagal Young, professeur à l’université du Delaware.

« C’est peut-être un peu troublant sur le plan politique, mais cela fait de la télévision très divertissante« , précise-t-elle.

Au centre de cette agitation, le candidat surprise Donald Trump, en tête de la course à l’investiture républicaine.

Les chaînes d’information « ont orienté toute leur programmation pour en faire de la télé-réalité autour de Trump, 24 heures sur 24« , estime Gabriel Kahn.

En conséquence, pour Dannagal Young, elles ne mettent pas l’accent « sur la position des candidats sur les questions de fond mais sur qui dit quoi, qui attaque qui, qui est devant ou derrière dans les sondages« .

Une approche critiquée, indirectement, par Barack Obama, qui a accusé lundi certains médias de laisser les candidats dicter la couverture de la campagne.

Le coup de fouet dont bénéficient les chaînes d’information ne devrait cependant durer que le temps de la campagne. Voire moins peut-être, jusqu’à ce que chaque camp désigne son candidat en juillet.

« Cela va ralentir sensiblement à l’approche du scrutin. Lorsqu’on va passer du mode campagne au mode gouvernance, le ton va changer« , prévoit Frank Sesno, professeur à l’université George Washington.

– Après Trump, la gueule de bois’ –

L’embellie de la campagne a enrayé un cycle baissier des chaînes d’info dont les audiences ont chuté de près de 19% entre 2009 et 2014.

« C’est un feu de paille. On ne peut pas parler de stratégie à long terme qui va aider les chaînes d’info à se sortir d’une tendance de fond qui les tire vers le bas« , considère Gabriel Kahn.

La télévision par câble, univers dans lequel évoluent les trois grandes chaînes d’information, « est un marché qui se contracte« , appuie-t-il, au profit d’autres modes de consommation de la télévision.

Sans doute pas au point de disparaître, même à moyen terme, estime Frank Sesno. Selon lui, « la télévision (traditionnelle) est encore là pour longtemps« , mais le changement est en marche.

Pendant et après la campagne, l’enjeu pour Fox News, CNN et MSNBC est d’être légitime et de figurer parmi les canaux privilégiés par les fameux « millenials« , à savoir internet en général et les réseaux sociaux en particulier.

Mais « c’est le genre de changement qui est très difficile à réaliser« , prévient Gabriel Kahn.

« Je pense qu’elles comprennent mieux les (nouvelles) règles du jeu qu’on veut bien le dire« , tempère Dannagal Young.

Les chaînes « sont très actives » sur les réseaux sociaux, souligne-t-elle, assurant que « les présentateurs orientent les conversations sur Twitter« .

Au-delà de la stratégie, les chaînes d’info peuvent aussi rêver d’un scénario qui paraît aujourd’hui improbable mais qu’on ne peut pas écarter: une victoire finale de Donald Trump.

« Si c’est Trump« , anticipe Dannagal Young, « les actionnaires de ces chaînes vont remercier le ciel« .