Mois : février 2016

L’épidémie de Zika déjà bien installée en Martinique et Guyane

«Des mesures appelées à évoluer.» La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a fait un point ce mercredi matin sur la situation en France et dans les territoires d’Amérique, sur l’épidémie de Zika, insistant sur la situation des femmes enceintes. «Nous suivons la situation en temps réel. Face à une situation d’alerte, tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité de nos compatriotes et la protection des femmes enceintes, pour qui le risque est très élevé. Je me rendrai avant la fin du mois dans les départements français d’Amérique.»

D’abord des données précises : «L’épidémie est aujourd’hui installée en Martinique et en Guyane, avec respectivement 2 287 et 245 cas» présumés, a révélé la ministre. «Dix cas autochtones ont également été confirmés en Guadeloupe et un cas à Saint-Martin. Au total, depuis le début de l’épidémie dans les départements français d’Amérique, 20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika. Ces femmes font l’objet d’un suivi renforcé, aucune malformation n’a été détectée à ce jour. Deux cas de syndrome de Guillain Barré [des troubles neurologiques, ndlr] ont par ailleurs été pris en charge, l’un d’entre eux est toujours en réanimation au CHU de Fort-de-France.» S’agissant de la métropole, «neuf cas importés de Zika ont été pris en charge depuis le début de l’année. L’un d’entre eux, de retour en métropole après un séjour dans une zone touchée par le virus, présente une forme neurologique de l’infection».

Quelques cas de transmission sexuelle

Aujourd’hui, dans la très grande majorité des cas, l’infection est anodine. «Le virus ne donne lieu à aucun symptôme, ce qui complique sa détection et donc son endiguement, a noté la ministre. Dans des cas plus rares, les effets du virus sont plus graves et peuvent entraîner un syndrome de Guillain Barré, c’est-à-dire des complications neurologiques sévères. Le lien entre la contamination de femmes enceintes et le développement de malformations congénitales est par ailleurs très fortement suspecté.» A cela s’ajoute le fait que quelques cas de transmission sexuelle ont été notifiés. Sur ce dernier point, la ministre a annoncé qu’elle venait de saisir le Haut Conseil de la santé publique pour qu’il recommande ou non «l’emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d’endémie, ou dont le compagnon est suspect d’être infecté».

Les mesures – à coté bien sûr de celles sur la lutte antivectorielle, qui consiste à faire disparaître les lieux où le moustique se reproduit (eaux dormantes, etc.) – sont toutes centrées sur la femme enceinte. Ainsi, les Agences régionales de santé de Martinique et de Guyane ont désormais en charge «un suivi et une prise en charge spécifiques pour les femmes enceintes résidant dans les territoires concernés». A titre conservatoire, dans ces territoires, il est même recommandé de «différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation (AMP)». En somme, on arrête toutes procréations artificielles. La ministre a annoncé, également, un renfort des équipes hospitalières, en particulier en réanimation.

 «Informer, pas alarmer»

Enfin, on avait senti une divergence d’appréciation entre la ministre de la Santé et celle de l’Outre-mer sur le fait ou non de voyager dans ces régions pour les femmes enceintes. Marisol Touraine s’est montrée insistante. «Ma volonté n’est pas d’alarmer. Ma responsabilité est d’informer, de protéger en particulier les femmes enceintes». Et de répéter son conseil : «L’avis du Haut Conseil de la santé publique recommandait aux femmes enceintes ayant un projet de déplacement dans des territoires touchés de reporter leur voyage. J’ai officiellement formulé cette recommandation ce même jour, et je l’ai rappelée le 28 janvier dernier. Là encore, les zones concernées ne sont évidemment pas seulement les départements français d’Amérique. La même recommandation vaut pour tous les pays d’Amérique latine concernés.» 

Eric Favereau

La Corée du Sud annonce un programme de relance économique

Soul – La Core du Sud a dvoil mercredi un plan de relance, y compris 4,5 milliards d’euros de dpenses publiques, afin de donner un coup de fouet une conomie qui souffre de la baisse des exportations et d’un taux de chmage lev chez les jeunes.

Le plan de relance est annoncé par le ministère des Finances au moment où la quatrième économie d’Asie a vu ses exportations plonger de 18,5% en janvier sur un an, le plus fort recul en plus de six ans.

Les exportations comptent pour plus de 50% du Produit intérieur brut (PIB) de la Corée du Sud, selon la Banque mondiale.

« Le gouvernement va mobiliser tous les moyens et les ressources à sa disposition pour relancer la consommation intérieure et les exportations pendant le premier trimestre et aider à créer de nouveaux emplois« , a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement va avancer au début d’année les dépenses déjà prévues et les prêts aux entreprises, et injecter à ce titre dans l’économie 21,5 milliards de wons supplémentaires (16,2 millions d’euros).

Les dépenses publiques jusqu’au mois de mars seront augmentées de 6.000 milliards de wons (4,5 milliards d’euros), à 144.000 milliards de wons.

Un programme visant à réduire les taxes sur les véhicules particuliers et qui est arrivé à terme en décembre sera prolongé jusqu’en juin.

Les ventes de voitures ont reculé de 40% en janvier en Corée du Sud.

Avec ces mesures, « nous nous attendons à augmenter la croissance de 0,2 point de pourcentage au premier trimestre« , a commenté le ministre adjoint des Finances Lee Chan-Woo, selon l’agence Yonhap.

« Nous devons renforcer l’élan au premier trimestre pour qu’il se répercute sur l’économie pendant les trimestres suivants« , a-t-il poursuivi.

La Banque centrale a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2016, à 3%, en citant comme facteur d’explication l’essoufflement de l’économie chinoise, premier marché d’exportation de Séoul.

En 2015, la Corée du Sud a connu son taux de croissance le plus faible depuis 2012 (2,6%), ce qui s’explique par la chute de ses exportations dans un contexte de ralentissement économique global et de chute des cours du pétrole. En 2015, les exportations ont chuté de 8%.

Le chef étoilé franco-suisse Benoît Violier se serait suicidé

Le chef cuisinier franco-suisse Benoît Violier est décédé dimanche à son domicile, en Suisse. « En fin d’après-midi, la police de l’Ouest lausannois est intervenue à Crissier, où elle a découvert, à son domicile, le corps sans vie du célèbre cuisinier, âgé de 44 ans, a indiqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué. L’intéressé aurait mis fin à ses jours à l’aide d’une arme à feu. » Une enquête a été ouverte afin d’établir les circonstances exactes du décès. « Par respect pour la famille », les autorités ne feront aucun autre commentaire. « La famille prie par ailleurs les médias de laisser les proches tranquilles pour l’instant afin qu’ils puissent se recueillir dans le calme et la paix », précise la police.

Titulaire des trois étoiles depuis 1998, Benoît Violier devait assister ce lundi à Paris à la remise des étoiles du guide Michelin. C’est également à Paris, en décembre dernier, qu’il avait été couronné par la première édition de La Liste, nouveau classement des meil­leurs restaurants du monde, distinguant les 1 000 meilleurs restaurants du monde en compilant les notes de 187 guides gastronomiques, pondérées par des avis d’utilisateurs de sites participatifs tels que TripAdvisor et des critiques de presse.

Les autres chefs choqués

Le célèbre chef français au chapeau noir Marc Veyrat s’est dit « anéanti » sur son compte Twitter. « La planète est orpheline de ce chef d’exception, Benoît Violier », a-t-il affirmé. « Nous sommes bouleversés par la disparition de Benoît Violier, chef à l’immense talent. Nos pensées vont à sa famille et à ses équipes », a pour sa part tweeté le guide Michelin, qui doit dévoiler lundi son guide 2016 des restaurants étoilés. Jean-François Piège, autre grand cuisinier français, a, lui, salué « un immense chef » et a fait part de son « immense tristesse ». La chef étoilée Anne-Sophie Pic s’est dite « terriblement attristée ». « Une pensée affectueuse à sa famille, à ses équipes. Je n’ai pas de mots », a-t-elle écrit sur Twitter.

Le 12 décembre dernier, le Restaurant de l’hôtel de ville à Crissier, que Benoît Violier dirigeait aux côtés de sa femme, était arrivé à la première place de « La Liste », un palmarès des « mille tables d’exception » dans le monde réalisé sous l’impulsion du Quai d’Orsay pour répondre au classement britannique controversé des « 50 Best ». Ce restaurant trois étoiles, situé près de Lausanne, devançait ainsi le new-yorkais Per Se, autre établissement triplement étoilé au Michelin dirigé par le chef américain Thomas Keller. « C’est fabuleux, c’est exceptionnel pour nous. Ce classement va stimuler encore plus l’équipe », s’était réjoui Benoît Violier, qui avait repris les rênes du restaurant avec sa femme Brigitte en 2012.

Spécialiste de la préparation du gibier

Passé chez Joël Robuchon à Paris, ce meilleur ouvrier de France avait succédé à la tête du Restaurant de l’hôtel de ville de Crissier, ouvert il y a 60 ans, aux chefs suisses Frédy Girardet puis Philippe Rochat, mort en juillet dernier après un malaise à vélo. « Benoît Violier avait dit dans plusieurs interviews qu’il avait perdu ses deux pères en 2015, son véritable père en avril et son mentor, Philippe Rochat », relevait dimanche soir Le Temps sur son site internet.

Par le passé, d’autres grands chefs cuisiniers ont également mis fin à leurs jours. Le 25 février 2003, Bernard Loiseau, le chef de l’hôtel restaurant La Côte d’Or à Saulieu en France, se suicide à l’âge de 52 ans. Il était l’une des étoiles de la gastronomie française, à l’égal de Paul Bocuse et de Georges Blanc, se présentant souvent comme « le seul cuisinier au monde à être coté en Bourse ». La même année, le 3 décembre 2003, un cuisinier moins célèbre, le chef Pierre Jaubert, propriétaire et chef de l’Hôtel de Bordeaux, à Pons en France, deux pavillons au guide Michelin 2003, s’est aussi donné la mort.

Benoît Violier, Rochelais d’origine, fils de viticulteur, avait obtenu la nationalité suisse il y a deux ans, selon Blick, un autre journal suisse. Sacré cuisinier de l’année 2013 par l’édition suisse du Gault & Millau, Benoît Violier était un passionné de chasse et spécialiste de la préparation du gibier. Lièvre à la royale, chamois, mouflon, ainsi que des bécasses – dont la consommation au restaurant est permise en Suisse à la différence de la France – sont parmi les plats proposés dans son établissement, qui promeut aussi une cuisine de saison faisant une large place au bio. Le restaurant de 50 couverts, qui a décroché trois étoiles au Michelin il y a une vingtaine d’années, propose des menus de 195 à 395 francs suisses (entre 180 et 365 euros).