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Brexit: le divorce sera long et compliqué

Bruxelles – La décision historique du retrait du Royaume-Uni de l’UE a plongé les deux parties dans une situation inédite, les obligeant à bâtir une nouvelle relation pleine d’incertitudes après un mariage de plus de 40 ans.

Voici un tour d’horizon des questions sur la table.

– Comment a réagi l’UE’

Une intense séquence de rencontres entre responsables européens a commencé dès vendredi matin. Tous ont insisté sur un point: Londres doit déclencher « dès que possible » sa procédure de retrait, pour empêcher qu’un flottement s’installe.

Un bras de fer semble se préparer sur ce point avec Londres, le Premier ministre britannique David Cameron ayant annoncé que cette négociation devrait être lancée par son successeur, attendu seulement à l’automne.

– Quel cadre juridique’

Une procédure de retrait de l’UE a bien été prévue dans les traités: il s’agit de la « clause de retrait » (article 50), introduite par le traité de Lisbonne (2009). Elle définit les modalités d’un retrait volontaire et unilatéral, qui est un droit ne nécessitant aucune justification.

Londres va devoir négocier un « accord de retrait« , conclu au nom de l’Union par le Conseil de l’UE (qui réunit les 28 États membres), à une majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.

Les traités européens cesseront de lui être applicables à partir de la date d’entrée en vigueur de cet accord. Ou deux ans après la notification du retrait, si aucun accord n’a pu être conclu dans l’intervalle. L’UE et Londres pourraient toutefois décider de proroger ce délai d’un commun accord.

En attendant, « la législation de l’UE continuera à s’appliquer pour le Royaume-Uni, en ce qui concerne ses droits comme ses obligations« , a souligné le président du Conseil européen Donald Tusk.

– ‘Dix ans d’incertitudes »

Si la procédure du divorce existe, elle n’a encore jamais été utilisée: d’où de nombreuses interrogations sur les tractations indispensables pour définir une nouvelle relation, après quatre décennies qui ont imbriqué le Royaume-Uni et le reste de l’UE.

Cette nouvelle relation devra-t-elle être réglée dès l’accord de retrait’ Ou faudrait-il deux négociations séparées’ La deuxième option semble la plus probable. Londres devrait aussi modifier sa législation nationale pour y remplacer la multitude de textes découlant de sa participation à l’UE, comme dans le domaine des services financiers.

« Il est probable que cela prendrait longtemps, d’abord pour négocier notre sortie de l’UE, ensuite nos futurs arrangements avec l’UE, et enfin nos accords commerciaux avec les pays hors UE« , expliquait le gouvernement britannique dans une étude communiquée au Parlement britannique en février.

Il y évoquait « jusqu’à une décennie d’incertitudes » qui pèseraient sur les marchés financiers ou encore sur la valeur de la livre.

– Quel modèle: la Norvège, la Suisse’

L’hypothèse la plus simple serait que le Royaume-Uni rejoigne l’Islande ou la Norvège comme membre de l’Espace Économique européen (EEE), ce qui lui donnerait un accès au marché intérieur. Mais Londres devrait alors respecter les règles contraignantes de ce marché, sans participer à leur élaboration, et verser une forte contribution financière.

Un autre scénario serait de suivre l’exemple suisse. Mais « il est peu plausible que le Royaume-Uni veuille emprunter cette voie« , estime l’ancien juriste en chef du Conseil de l’UE Jean-Claude Piris, aujourd’hui consultant.

Dans une étude sur les scénarios d’un Brexit, M. Piris relève que la Suisse a conclu plus d’une centaine d’accords sectoriels avec l’UE, excluant les services, et que l’Union est aujourd’hui insatisfaite de sa relation avec Berne.

Parmi les autres options: la conclusion d’un accord de libre-échange avec l’UE, ou une union douanière comme avec la Turquie. En l’absence d’accord, le Royaume-Uni « deviendrait simplement, à partir de la date de son retrait, un État tiers vis-à-vis de l’UE, comme les États-Unis ou la Chine« , observe M. Piris.

– Quel impact pour les Britanniques dans l’UE’

Londres devra négocier le statut de ses quelque deux millions de ressortissants vivant ou travaillant dans l’UE. Leurs droits à la retraite ou encore leur accès à des services de santé dans les 27 autres pays de l’Union est en effet remis en cause.

« Les citoyens du Royaume-Uni résidant à l’étranger, dont ceux qui ont pris leur retraite en Espagne, ne pourraient pas supposer que ces droits seront garantis« , observait le gouvernement britannique dans son étude.

Et chaque droit qui serait négocié en faveur des Britanniques dans les pays de l’UE serait accordé sous condition de réciprocité pour les ressortissants de l’UE au Royaume-Uni, notait-il.

A Bruxelles, l’inquiétude est forte parmi les fonctionnaires européens de nationalité britannique, inquiets de leur avenir. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, comme président de la Commission, pour vous soutenir et vous aider dans ce processus difficile« , s’est efforcé de les rassurer vendredi Jean-Claude Juncker dans un courriel interne.

Mode, beauté, accessoires… Figures de style

La bonne cause : exotique

Christian Louboutin a imaginé le sac Africaba en collaboration avec l’association La Maison rose fondée par Valérie Schlumberger, qui vient en aide aux femmes et aux enfants sénégalais défavorisés. Le modèle est réalisé à la main dans l’atelier de l’association au Sénégal. Ses poignées sont rehaussées de perles traditionnelles multicolores. L’emblématique blason de Christian Louboutin est ici brodé avec des fils électriques recyclés, et, le panneau portant le logo maison, brodé par les femmes de La Maison rose.

990 €. 10 % des bénéfices seront reversés à l’association.

© DR

Le lieu : Tui Store

Vitrines numériques, écrans muraux, tables tactiles… Le groupe Tui (Nouvelles Frontières, Marmara…) révolutionne l’agence de voyages. Interactifs et design, ses nouveaux points de vente ont été conçus comme de véritables lieux de vie alliant conseils et programmation culturelle (expos, rencontres…). À découvrir dès à présent à Colmar, Levallois, Rouen et Strasbourg, www.tui.fr.

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L’objet : Nécessaire de voyage

La très exclusive maison de parfums Byredo, fondée par Ben Gorham, se lance dans la maroquinerie. Une collection aux lignes mixtes, composée de sacs et pochettes disponibles en plusieurs tailles. Portefeuilles, sacs à dos revisités, porte-monnaie sont déclinés en cuir souple naturel dans des couleurs (noir, beige, marron et camel) qui cultivent les codes du luxe nomade.

La silhouette : Signée Paule Ka

À l’occasion de l’arrivée de sa nouvelle directrice artistique, Alithia Spuri-Zampetti, la griffe française met en vente, dès à présent et en exclusivité, la première collection imaginée par la styliste dans ses 61 boutiques et « shop-in-shops » dans le monde.

Le créateur : Thierry Lasry

Le truculent créateur de lunettes va ouvrir sa première boutique parisienne. Aménagé par le décorateur Vincent Darré, cet espace sera l’occasion de plonger dans l’univers du designer et de découvrir ses étonnants modèles que les stars comme Madonna, Rihanna, Jennifer Lawrence, Anne Hathaway, Kate Moss, Reese Witherspoon ou Lady Gaga s’arrachent.

40, rue du Four, Paris 6e.

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La tendance : Les gars de la marine

Rayures, marinières, combinaison des couleurs bleu, rouge, blanc et jaune, motifs sirène et ancre de marine… l’esprit  nautique prend la vague, comme au Bon Marché Rive gauche, qui lance « Silence les mouettes », un exercice proposé aux designers sur la thématique marine.

Tee-shirt en coton rayé (90 €), pantalon en coton (230 €), ceinture en cuir (95 €) et baskets en cuir grainé (310 €), Ami. – Sac Mousse en canvas, 165 €, Rue de Verneuil. – Bracelet Ancre en Nylon, 70 €, Miansai au Bon Marché Rive gauche. – Blouson en popeline de coton imprimé, 995 €, Alexander McQueen. Chaussures de bateau Boat Loafer, de 135 à 145 €, Swims sur www.menlook.com.

Primaire à droite : ces affranchis qui osent défier Nicolas Sarkozy

« Vous voulez savoir si j’y vais moi aussi, c’est ça ? » Face à la multiplication des candidatures à la primaire, voire à la présidentielle, le très sarkozyste Roger Karoutchi joue la carte de l’ironie. « Je crois que je préfère ne pas vous répondre sur ce que je pense de tout ça », lâche froidement Brice Hortefeux, qui traduit le courroux de Nicolas Sarkozy à l’encontre des candidats qui lui doivent beaucoup. Hortefeux ne peut s’empêcher de moquer Michèle Alliot-Marie, qui doit se déclarer candidate à la présidentielle le 4 juillet : « Annoncer sa candidature le jour de la fête de l’indép…

EN DIRECT. Loi Travail: les premières manifestations débutent en province

Après avoir été interdite, la manifestation contre la loi Travail du 23 juin à Paris a finalement été autorisée mais sur un trajet modifié et plus court, par crainte des débordements. (Photo d'illustration: à Egletons le 21 mai).

Après avoir été interdite, la manifestation contre la loi Travail du 23 juin à Paris a finalement été autorisée mais sur un trajet modifié et plus court, par crainte des débordements. (Photo d’illustration: à Egletons le 21 mai).

AFP PHOTO / GEORGES GOBET

Journée décisive pour le gouvernement et les organisations syndicales. De nouvelles manifestations contre la loi Travail, portée par la ministre Myriam El Khomri, sont prévues ce jeudi dans toute la France, à l’appel de plusieurs syndicats opposés au texte, perçu comme « régressif » sur le plan du droit des salariés: CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl. Il s’agit de la dixième journée d’action, les opposants ayant débuté leur mobilisation dès mars.

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A Paris, le défilé s’annonce sous haute tension. Un dispositif « exceptionnel » a été déployé par la préfecture de police: plus de 2000 fonctionnaires seront sollicités et une centaine de personnes a été interdite de manifester. Les autorités craignent des débordements et l’infiltration de casseurs, comme ce fut le cas lors du rassemblement du 14 juin, au cours duquel un hôpital a été vandalisé et un manifestant grièvement blessé. La préfecture avait d’abord exigé un rassemblement statique puis, après un bras de fer entre le gouvernement et les syndicats, a accepté un défilé mais sur un trajet redéfini.

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Le leader de la CGT, syndicat le plus virulent à l’encontre de la loi, Philippe Martinez, défilera de son côté à Bordeaux, où il prendra la tête de cortège.

Oliver Spencer, le chic british

Le Point.fr : Qui êtes-vous ?

Oliver Spencer : Oliver Spencer, quarante et quelques années ! Je suis designer le jour et père la nuit. Tout cela fait de moi un homme heureux, qui a la chance de vivre de sa créativité.

Parlez-moi de votre marque ?

J’ai créé ma marque en 2002 avec pour ambition de promouvoir un art de vivre fait de mode, de musique et d’art. Je m’adresse aux dandys, sensibles aux belles matières et aux marques discrètes de raffinement.

Pourquoi êtes-vous célèbre ?

Mes défilés performances ! J’aime capturer l’éclectisme du monde qui nous entoure. Deux fois par an, pendant la fashion week londonienne, j’imagine de véritables shows. Le batteur John Bradbury des Specials a rythmé une partie du dernier défilé en live, avant que Idris Elba (célèbre DJ) ne prenne la relève, dans un tout autre registre musical. L’année dernière, les Mighty Turbans qui ont déchaîné la foule.

Quels sont les mots qui caractérisent le mieux votre univers ?

Le modernisme est ma période de prédilection. Les textures, les couleurs et l’architecture de ce courant me fascinent.

Oliver Spencer SS17 © DR

Que trouve-t-on sur le moodboard de votre dernière collection ?

Pour le printemps-été 2017, je me suis inspiré de la CasaMalaparte à Capri qui a été merveilleusement immortalisée par Jean-Luc Godard dans Le Mépris en 1963. J’ai voulu une collection facile et confortable qui mêle les couleurs de la Méditerranée à l’esprit rétro des années 50. L’ocre si particulier de la villa s’épanouit sur le patchwork des shorts et des bombers, tandis qu’une palette de couleurs très fifties, allant du beige au citron en passant par le crème, joue les contrastes.

La patte Oliver Spencer, c’est quoi ?

Sur les blazers, vous trouverez une petite boucle de couleur et des boutonnières gansées de rouge, assorties aux boutons. Tous nos vêtements ont une étiquette dont les inscriptions mènent à notre studio de design sur Lambs Conduit Street à Londres.

Quelle place occupe le business dans votre quotidien ?

Concilier business et créativité, c’est tout un art. Pour s’épanouir, l’idéalisme du créatif doit se confronter au pragmatisme de contingeances économiques. J’ai bien conscience que le sang doit couler dans les veines de la créativité pour que l’entreprise soit viable à long terme.

Qui étaient vos premiers clients ?

Mes amis.

Avez-vous eu des commandes hors du commun ?

Oui ! James Bond et Daniel Craig sont de grands fans de nos vestes en suede.

Oliver Spencer © DROliver Spencer © DR
Le défilé Olover Spencer SS17 à Londres. © DR

Votre best-seller ?

La veste artiste Indigo de la collection printemps-été 2016. Je mise beaucoup sur le costume de plage pour l’été prochain !

De quoi êtes-vous fier ?

D’avoir bâti une marque. Je n’avais pas idée de l’envergure du projet en me lançant. Créer sa marque, c’est une bonne dose de passion et une quantité infinie de travail.

Projets à venir ?

Ouvrir de nouvelles boutiques. À Paris, of course !

Oliver Spencer, Le Bon Marché, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris.

La générosité d’une société de Levallois envers les proches de Balkany

Mercredi, on s’étonnait que personne ne bronche côté Les Républicains quant à la réinvestiture de Patrick Balkany dans les Hauts-de-Seine, alors même que l’homme politique accumule les casseroles (pas moins de quatre mis en examen). Un nouveau rapport devrait donner encore un peu plus de grain à moudre à ses détracteurs. Déjà contestée en février dernier, la gestion de la ville de Levallois-Perret par Patrick Balkany est de nouveau pointée du doigt.

Les auteurs du rapport sont au-dessus de tout soupçon. Il s’agit des magistrats de la Chambre régionale des comptes. Le Parisien et France Bleu 107.1 ont pu mettre la main sur le fruit de leurs investigations. Elles révèlent les largesses, notamment en termes de salaires, d’une société d’économie mixte, dont la majorité du capital appartient à la commune de Levallois : la Semarelp. Celle-ci, en charge des grandes opérations d’aménagement de la ville, était dirigée jusqu’en mai 2014 par Patrick Balkany et ensuite par son épouse Isabelle Balkany. D’après les juges, l’argent qu’elle brasse sert un peu trop aux proches de l’homme politique.

La Semarelp dans le viseur…

Selon le journal Le Parisien, « sur la forme et sur les résultats financiers, la chambre reconnaît « la bonne qualité de l’information comptable ». Mais sur le fond, les magistrats pointent « des frais de structure élevés » liés à la rémunération des dirigeants pour la Sem et ses filiales ».

Ainsi, le rapport révèle, selon France Bleu cette fois-ci, que le directeur général de la société satellite, Jean-Pierre Aubry, gagnerait jusqu’à 30 000 euros par mois. « De 2009 à 2014, ses revenus se sont élevés à près de deux millions d’euros bruts. Un niveau de rémunération très inhabituel pour ce genre de poste, mais qui peut s’expliquer par la proximité de cet homme avec Patrick Balkany », explique la radio.

De fait, Jean-Pierre Aubry, bras droit du maire de Levallois, a été mis sous contrôle judiciaire en 2014 dans une affaire de corruption et il a interdiction d’entrer en contact avec Balkany. France Bleu rappelle que « cette mise en examen a d’ailleurs poussé Jean-Pierre Aubry à démissionner de la Semarelp en 2014, non sans toucher une prime exceptionnelle de 48 000 euros ». Il a été remplacé par son adjoint Michel Perez. Lequel toucherait à peine moins que son prédécesseur d’après le rapport.

Mais c’est presque tout le corps dirigeant de la société qui est mis en cause selon la radio régionale. « La directrice de la communication, avec des émoluments supérieurs à 6 000 euros par mois, touche nettement plus que la moyenne du marché. Enfin, les juges s’interrogent sur le cas de cet ancien directeur des marchés publics, licencié par la Semarelp en 2014, et qui revient dans la société en tant que prestataire de service. »

… les élus de Levallois aussi

Le journal Le Parisien, a quant à lui relevé dans ce même rapport l’augmentation majeure du montant des jetons de présence attribués aux élus de la majorité, siégeant au conseil d’administration de la Semarelp. « Ils sont passés de 85 910 € pour les années 2009-2013 à 197 998 € en 2014 ». Dernier point : « Les juges s’étonnent de voir des entreprises remporter des contrats grâce à des offres moins disantes… dont la facture explose au fil de la réalisation du marché », relate France Bleu.

Le rapport pointe des dérives du « système Patrick Balkany ». Un système mis à mal à de nombreuses reprises. Dernière péripétie en date : fin mai, le fils du couple Balkany, Alexandre, était suspecté de blanchiment de fraude fiscale et lui aussi placé sous contrôle judiciaire.

Verdict allemand attendu sur un programme anti-crise de la BCE

Francfort – La justice allemande dira finalement mardi si elle juge légal le dispositif anti-crise de la BCE, au seuil d’une semaine très chargée pour l’institution monétaire européenne, entre lancement d’une nouvelle série de prêts géants aux banques et référendum britannique.

Saisie en 2013 par des citoyens et des responsables politiques hostiles à l’action de la banque centrale, la Cour constitutionnelle basée à Karlsruhe (sud) fera savoir à 08H00 GMT si elle juge ce dispositif conforme à la loi fondamentale allemande.

L’objet du litige’ L’OMT (Outright Monetary Transactions), un programme de la BCE destiné à racheter des obligations d’Etats en difficultés en quantité illimitée sur le marché. Jamais utilisé à ce jour, il avait été adopté en septembre 2012, au moment où la crise des dettes publiques faisait vaciller plusieurs pays de la zone euro.

La décision du tribunal est très attendue. La banque centrale est depuis passée à la vitesse supérieure. Pour faire repartir les prix en zone euro, elle rachète en masse depuis mars 2015 des titres de dette d’Etats européens dans le cadre d’un autre programme, baptisé « QE« . Depuis le début du mois ses rachats portent aussi sur les obligations d’entreprises.

– Feu vert européen –

Dans un premier avis en février 2014, la Cour de Karlsruhe avait penché du côté des plaignants, estimant qu’avec l’OMT la BCE outrepassait probablement son mandat. Celui-ci porte sur le maintien de la stabilité des prix en zone euro. Il lui est strictement interdit de financer directement les Etats.

Avant de se prononcer définitivement, les juges suprêmes allemands ont requis l’avis de la justice européenne. Celle-ci a conforté la BCE dans son action et jugé l’OMT conforme à son mandat.

Un jugement négatif de la Cour allemande mercredi « interdirait à la Bundesbank de participer au programme et affaiblirait la crédibilité du programme et attiserait très certainement la défiance des Allemands vis-à-vis de la » banque centrale, estime Johannes Gareis, analyste chez Natixis.

Une telle décision ne mettrait certes pas en péril le QE, dont les modalités sont très différentes de celles de l’OMT, mais « rendrait toutefois plus difficile pour la BCE d’étendre à l’avenir ses achats de dettes« , ajoute Michael Schubert, analyste chez Commerzbank.

La Bundesbank, banque centrale allemande, est l’un des fers de lance des différents programmes de rachat de dette de l’institution européenne, dont l’exécution est confiée aux banques centrales nationales.

La justice allemande va toutefois « probablement vouloir éviter un conflit juridique » avec la justice européenne, anticipe M. Schubert.

Pour son confrère Andreas Rees, de UniCredit, il faut s’attendre à ce que les juges de Karlsruhe acceptent le jugement de la Cour européenne, tout en exigeant du Parlement et du gouvernement qu’ils passent des provisions dans le budget allemand en cas de pertes via l’OMT.

– Prêts géants et Brexit –

La décision de Karlsruhe sera le premier rendez-vous d’une semaine très chargée pour la BCE, qui doit lancer mercredi le premier d’une série de quatre prêts bancaires géants et très avantageux pour les banques européennes. Cette série, baptisée « TLTRO II« , est la deuxième édition réalisée par la BCE depuis l’an dernier.

Elle fait partie du dispositif déployé par la banque centrale pour faire repartir les prix dans la zone euro, aux côtés de taux directeurs très bas – le principal est à zéro – et des achats de dette.

Par ailleurs, le référendum britannique jeudi sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne pourrait mettre l’institution à l’épreuve. Elle se prépare à de possibles turbulences dans le secteur bancaire et sur les marchés. Le résultat du scrutin sera connu vendredi matin.

L’institution monétaire européenne agira « en utilisant tous les instruments à sa disposition » en cas de matérialisation des risques pour la stabilité des prix, parmi lesquels un Brexit figure en bonne place, a-t-elle fait savoir la semaine dernière.

Un de ces instruments pourrait être une intervention concertée avec les autres grandes banques centrales mondiales, sous forme d’injections de liquidités, par exemple en dollars ou en livres sterling.

Max Mara, exercice de style

L’aventure Max Mara commence en Italie en 1951, sous l’impulsion d’Achille Maramotti. Ce fils et petit-fils de couturières crée sa griffe avec l’intention d’en faire une référence en termes de prêt-à-porter haut de gamme. En bon visionnaire, il a toujours observé attentivement les femmes pour adapter ses basiques à leur morphologie. Soixante-cinq ans après sa création, la société familiale possède plus de 2 000 points de vente dans plus d’une centaine de pays.

Manches kimono

Si la marque propose à ses clientes un vestiaire complet, elle est surtout connue pour ses manteaux couleur camel. Elle en propose dès ses débuts, mais il faudra attendre 1981 pour que l’iconique pardessus baptisé 101801 connaisse un succès planétaire avec plus de 100 000 exemplaires vendus. Créé avec la collaboration d’Anne-Marie Beretta, taillé dans de la laine et du cachemire, il devient aussitôt, avec ses manches kimono, une pièce culte de l’allure féminine.

Spectaculaire. Pour la collection PreFall2016, ce pardessus iconique, en version précieuse, a été entièrement rebrodé la main. © DR

Cette année, Ian Griffiths, le directeur du style maison, lui rend hommage dans sa collection PreFall 2016. « Un manteau qui a été produit sans discontinuer depuis 1981 est forcément spécial. Il incarne l’alliance parfaite entre la matière, le volume, les proportions et les finitions. Son style est classique, identifiable et luxueux, mais il peut être porté de mille façons. Les jeunes filles le piquent à leur mère et le portent de façon cool. C’est une pièce « héritage » qui se bonifie avec le temps, confie le directeur artistique de Max Mara, qui s’est plongé dans les incroyables archives de la maison. J’adore l’idée d’une certaine continuité. La philosophie de cette marque intemporelle reste identique depuis son origine. Alors, qu’importe la période explorée, les pièces d’archives semblent toutes d’actualité. Je me plais aussi à imaginer les femmes qui les portaient à l’époque et je me dis qu’elles devaient avoir drôlement confiance en elles dedans ! »

Pour la première fois, le 101801 est décliné dans d’autres couleurs que le camel. Il est aussi proposé dans une version précieuse – en série limitée – rebrodée à la main de 30 000 sequins, pierres et jais. Autre découverte : Ian Griffiths a flashé sur un manteau vintage de 1992, assumant sa coupe oversize et ses poches plaquées, qu’il a ressorti en taupe. Cette collection pointue devrait sans peine conquérir une clientèle plus jeune et plus branchée, mais aussi continuer d’aimanter celles qui veulent rester dans le coup.

A gauche : Sous le coup de crayon de Ian Griffiths, ce manteau vintage de 1992 s’offre une nouvelle jeunesse. A droite : L’artiste William Wegman a immortalisé des toutous stylés, lovés dans le manteau 101801 d’origine.   © DR

Primaire de la gauche : EELV refuse de participer

Europe Écologie-Les Verts ne participera pas à la primaire de la gauche, « une affaire qui concerne avant tout le PS », a déclaré lundi son secrétaire national David Cormand, qui a réaffirmé sa faveur pour une candidature de Nicolas Hulot à l’élection présidentielle de 2017. EELV va-t-il participer à cette primaire ? « Je ne pense pas. Je pense que c’est une affaire qui concerne avant tout le PS », a répondu David Cormand sur France 2.

« Les Verts proposeront, contribueront à proposer un projet écologiste pour les Françaises et les Français en 2016 et 2017. Je pense que c’est plus que jamais utile. Ils soutiendront dans ce cadre une candidate ou un candidat qui incarne l’écologie », a réaffirmé David Cormand, devenu secrétaire national du parti après l’entrée au gouvernement d’Emmanuelle Cosse. Nicolas Hulot ? « C’est évidemment un bon candidat, il incarne non seulement l’écologie, mais je pense même quelque chose qui peut dépasser l’écologie. On voit bien qu’on bégaie la même offre, que 2017 risque de ressembler au remake de 2012 avec les mêmes acteurs, les mêmes projets. Il faut vraiment passer à autre chose », a-t-il poursuivi.

Hulot candidat ?

Nicolas Hulot, qui avait été battu par Eva Joly lors d’une primaire écologiste en 2011, dévoilera ses intentions au plus tard à l’automne. Le soutien d’EELV à l’ancien présentateur de télévision ne sera pas « automatique ». Mais « les adhérentes et les adhérents qui souhaitent qu’il y ait un projet écologiste à la présidentielle, je les sens très disposés à soutenir cette candidature », a dit David Cormand. La primaire annoncée vendredi par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, « c’est l’ardoise magique, ce jeu pour enfant : on dessine dessus, on la secoue et on repart à zéro.

Cette opération, au mois de janvier (2017), je crois, aurait pour vertu de faire oublier ce qui s’est passé depuis quatre ans. Je ne suis pas sûr que les Français soient prêts à effacer l’ardoise. » Samedi, le parlement du PS a adopté une résolution affirmant que, « faute de soutien des Verts et du PCF à une primaire de toute la gauche », le Parti socialiste décide d’organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance, c’est-à-dire au PS, au PRG et aux écologistes pro-gouvernement.

Congo: libération d’un journaliste de TV5 Monde après une nuit en garde à vue

Brazzaville – Un journaliste de TV5 Monde placé en garde à vue samedi soir dans le nord du Congo a été libéré dimanche par les autorités policières locales, qui l’ont exhorté à regagner Brazzaville, a-t-il annoncé à l’AFP.

Ce journaliste, Alain Shungu, ses confrères Maixent Foukou de Digital radio télévision (drtv, chaîne locale privée proche du pouvoir) et Flavien Banzounzi (caméraman freelance) ont été gardés à vue par la police de Bétou (localité à 1.000 km au nord-est de Brazzaville) dans la nuit de samedi à dimanche, sans que le motif de leur arrestation ne leur soit signifié.

Ils s’étaient rendus à Bétou pour assurer la couverture médiatique des activités du Programme des Nations Unies pour la population pour la journée internationale des réfugiés le 20 juin.

Dimanche après-midi, le ministre congolais de la Communication Thierry Moungalla, évoquant un « malentendu levé« , a annoncé que les journalistes étaient « en route pour Impfondo » (à 180 km de Bétou) où ils devaient « logiquement et librement prendre leur avion pour rentrer à Brazzaville« .

Le directeur départemental de la police d’Impfondo « nous a dit que nous (étions) libres » et que « nous (pouvions) aller manger, boire ou dormir là où nous (voulions)« , a confirmé Alain Shungu à l’AFP.

« Cependant nos passeports et ma caméra ont été confisqués« . Les autorités ont promis de les restituer « au pied de l’avion qui doit nous ramener à Brazzaville« , a-t-il précisé.

Pour les autorités locales et policières, « il n’est plus question de poursuivre [la] mission » à Bétou, a-t-il dit.

« Formellement personne n’a été arrêté et personne n’est en état d’arrestation« , a déclaré le ministre de la Communication. Les autorités locales ont voulu vérifier les raisons de la présence de ces journalistes dans la Likouala, considérée comme « une région particulièrement sensible« , parce que frontalière de la République centrafricaine, a-t-il expliqué.

Depuis 2010, plusieurs vagues de personnes fuyant des conflits en Centrafrique ou en RDC ont trouvé refuge à Bétou.

Ancien correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne africaine 3A Télésud, Alain Shungu est également directeur d’Équateur services, chaîne de télévision privée proche du pouvoir de Brazzaville.

Le 23 mars, en marge de la présidentielle remportée par le président Denis Sassou Nguesso, deux journalistes de l’AFP et un journaliste du quotidien français Le Monde avaient été agressés par quatre hommes en civil s’étant présentés comme des policiers.