Mois : août 2016

À jamais belle, Rykiel

« On me voyait de partout. » Sonia avant d’être Rykiel, sœur aînée des Flis, tribu russo-roumaine juive, se distinguait par sa chevelure impossible : rousse, rouge, orange. Mousseuse, provocante. Rebelle. Et dans ce mot, il faut bien entendre : belle. La femme qui a démodé la mode, celle qui a rendu leur corps aux femmes, celle qui disait à Frédéric Mitterrand dans le documentaire qui lui était consacré : « La femme Rykiel marche les jambes ouvertes, mais très joliment. Il ne faut jamais empêcher une femme de partir, les jambes en avant, écartées, avec sa liberté. Si vous marchez fermé, vous n’obtenez rien », celle qui osait tout faire à l’envers et réussir, celle-ci vit toujours. Car Rykiel, femme si fatale aux us et coutumes de la mode, est devenue une icône de son vivant. La mort, la vieillesse, toutes ces choses inélégantes, elle les écartait et refusait de nommer autrement que « p de P » (putain de Parkinson) la maladie qui a gagné la partie le 25 août au matin.

Enfance. Née en 1930 à Paris, Sonia Rykiel est l’aînée de cinq sœurs dans une famille russo-­roumaine juive.  © DR

La légende Sonia ressemble à une histoire à la Tchekhov, gaie et triste : les cinq sœurs Flis traceront chacune une brillante trajectoire : Françoise (Zonabend) l’anthropologue, Muriel (Flis-Trèves) la psychanalyste, Jeanine la danseuse, Danièle la créatrice d’accessoires. En tête, Sonia, qui couve ses chéries. Les chéries protègent Sonia lorsqu’elle a trop tapé sur les nerfs de leur mère, Fanny. « Sonia, arrange-toi, disait souvent celle qui ne comprendra jamais ce que sa fille faisait dans la mode. Arrange-toi, ma fille ! » La fille a désobéi et tout dérangé. Voilà ce que la chevelure annonçait. Cette façon de porter la tête haute et les désirs sans bride. Par peur de rater encore son bac, elle arrête ses études à 17 ans, travaille dans un grand magasin, épouse Sam Rykiel, qui a repris la boutique de ses parents, Laura, avenue du Général-Leclerc, dans le 14e arrondissement de Paris.

Fratrie. Les sœurs Flis, en 1958 : Muriel la psychanalyste, Sonia la couturière, Danièle la créatrice d’accessoires, Jeanine la danseuse et Françoise l’anthropologue. © DR

Sa mère la rêvait intello, Sonia ne rêve que de recréer une tribu, dix enfants combleraient ses vœux. Enceinte, elle adore imaginer ses rondeurs. En ces années 50 si coincées, aucune robe (sac) de grossesse ne lui plaît, elle dessine une robe en jersey bien moulante, la porte avec bonheur et audace. Sam la fait fabriquer, elle se vend drôlement bien. Une fois Nathalie venue au monde, Sonia veut d’autres enfants. Un fils, surtout, pour faire plaisir à sa mère, qui « n’a fait que des filles ». Ce fils naîtra après cinq fausses couches inexplicables. Jean-Philippe, sa « merveille », aujourd’hui grand musicien, est devenu aveugle quelque temps après sa naissance. Sonia se comportera avec lui comme s’il ne l’était pas. Parce que la vie est ce qu’on en fait.

Rouge. Sonia Rykiel croquée par Andy Warhol, en 1986. © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2016/ collection personnelle Sonia Rykiel

Au cours d’une de ses grossesses, elle reçoit la représentante des pulls italiens – « tous moches ! » – et montre un de ses dessins – « vous pouvez le faire fabriquer ? » Sept fois, le prototype du pull, qui deviendra le plus célèbre au monde, retournera à l’usine italienne tant Sonia y apporte des retouches : et les manches plus collantes, et le col plus serré, et l’emmanchure, plus étroite… Enfin, le pull réussit son dernier examen. Sonia, qui ne sait pas tricoter, le baptise Fanny, du prénom de sa mère, qui, elle, tricotait très bien. Il sera rebaptisé par les journalistes de mode « Poor boy sweater », Françoise Hardy le portera en couverture de Elle, et ses rayures griseront Audrey Hepburn, BB et toutes les Parisiennes « dans le coup ». Nous sommes en 1963, la libération de la femme est en marche, Mary Quant minimise les jupes. Ce pull n’est pas seulement sexy, il retourne les idées toutes faites, ce qu’on croit moche et ringard – un pull ! – peut devenir beau et sexy. Les seins, en dessous, sont d’accord et oublient le soutien-gorge.

Gaieté. Avec Anne Rohart, son mannequin égérie, lors d’un défilé au palais de Chaillot, en 1980. © AFP PHOTO/JEAN-CLAUDE DELMAS

68 arrive. Sonia s’installe rue de Grenelle, dans ce Saint-Germain-des-Prés qui sera son QG à jamais. Elle ouvre sa boutique et la ferme trois jours après pour courir sur les barricades. Liberté ! « Je ne savais rien faire, ni coudre, ni rien, j’ai toujours eu peur qu’on m’accuse d’imposture. Qu’est-ce qu’elle fait dans la mode, elle ? » Mais, en attendant ce jour qui n’arrivera jamais (au contraire, elle reçut moult décorations, Légion d’honneur, ordre du Mérite, des Arts et des Lettres… qu’elle portait toutes : « Mon besoin de reconnaissance »), Sonia invente des tours et des détours pour contourner les diktats.

Hommage. En 2008, Nathalie lui organise un défilé surprise pour les 40 ans de la marque. © DR

Chanel a balancé le corset, Rykiel balance ourlets et doublures et donne aux femmes la liberté de bouger comme l’époque qui s’invente… Vive la maille, la mousseline, le strass ! « Un jour, j’ai enfilé mon pull à l’envers. Les coutures se voyaient, j’ai gardé l’idée. » Ainsi, la décennie 70 s’ouvre avec une reine dont la cour ne fait que grandir. A côté de ses sœurs se pressent les amies très chères : Régine Deforges, Claire Brétecher, Madeleine Chapsal… Dans sa boutique de la rue de Grenelle, elle expose, parmi ses vêtements, joggings en velours (qui d’autre qu’elle pouvait transformer l’informe jogging en vêtement de luxe ?) et autres robes en maille, les livres de ses amies ou d’intellectuelles très admirées : Noëlle Châtelet, Marie-France Pisier, Hélène Cixous, Nathalie Sarraute…

Lignes. A gauche, en 2009, des mannequins défilent dans la collection que Sonia Rykiel a réalisée pour H & M. © Thibault Camus/AP/SIPA

La vie à Saint-Germain, c’est un avant, un présent et un futur. Elle se battra contre la marchandisation du quartier. Des mauvaises langues diront : « Et elle, ce n’est pas un commerce, qu’elle tient ? Tout ça parce qu’elle expose trois malheureux livres dans sa vitrine. » L’éditrice Françoise Verny l’incite à écrire. Sonia écrit : « Et je la voudrais nue… », cosigne avec Régine Deforges « Casanova était une femme ». Sonia l’amoureuse, la séductrice, interprète d’elle-même lorsqu’elle donne des interviews, se donne à voir en se dissimulant toujours, fidèle à son image, yeux verts sous crinière folle, adorant chocolat et cigares, théâtralisant ses défilés. « Elle a cassé la tradition du défilé monotone. Les siens étaient une fête joyeuse, comme elle, raconte Anne Rohart, qui fut son mannequin égérie dans les années 80-90. Elle nous demandait de rire, de sauter, de jouer des rôles. D’être libres. Bien sûr, elle était autocentrée, mais ne l’ignorait pas : elle assumait ses paradoxes et nous aidait à accepter nos défauts. »

A droite, la couturière au travail, dans lesannées 90. © Jack Nisberg Jack Nisberg/Roger-Viollet

Pour les 40 ans de la marque, sa fille Nathalie, qui travailla très tôt avec elle, organisa un défilé surprise. Sonia, assise bien droite sur un haut tabouret, regardait le spectacle de sa vie. Ses pairs, Karl Lagerfeld, Christian Lacroix, Vivienne Westwood, et bien d’autres géants lui offrirent une création inspirée d’une des siennes. Plusieurs réinterprétèrent la crinière rousse comme fausse fourrure (un des must de Rykiel) et Jean-Paul Gaultier ferma le défilé par une magistrale robe en tricot à rayures retenue par deux immenses aiguilles à tricoter (photo). Le mannequin, à la perruque rykielienne, riait follement. Sonia applaudissait sans fin…

GAS2043276_051 © Alain BENAINOUS/GAMMAGAS2043276_051 © Alain BENAINOUS/GAMMA
Fan. La robe conçue par Jean-Paul Gaultier au défié des 40 ans de la marque. © Alain BENAINOUS/GAMMA

Sa maison, passée aux mains d’un groupe chinois, est désormais dirigée très artistiquement par Julie de Libran. Sonia, qui a tout osé – porter les vêtements à l’envers, être la première à signer une collection pour le catalogue des 3 Suisses, mettre en vente le fameux canard vibromasseur (une idée de Nathalie), chanter avec Malcolm McLaren le sulfureux, affirmer que « la mode, ça n’existe pas. Nous vivons à l’ère de la démode et du mode d’emploi » -, a quitté la scène après des décennies de succès. Elle qui a tiré le noir de l’ombre pour en faire sa couleur fétiche disait, immodeste et sincère : « Je voudrais que l’on me voie comme le témoin de mon époque. » Elle fut plus : un symbole.

Enregistrer

Enregistrer

Bruno Le Maire : « L’ENA ne doit plus former ceux qui dirigent la France »

Sur le créneau de l’anti-système, ils sont désormais nombreux : Marine Le Pen, historiquement, Nicolas Sarkozy contre les « élites indifférentes au sort du peuple », Emmanuel Macron contre un « système politique » qui produit de l’alternance sans choix politique, etc. Bruno Le Maire, lui, s’attaque à l’École du « système » : l’ENA, dont lui-même est issu. « Je veux supprimer l’ENA pour bien marquer que la France est entrée dans une nouvelle ère : la technocratie, c’est fini. Place aux entrepreneurs et à l’innovation. L’ENA ne doit plus former ceux qui dirigent la France », explique au Point le député de l’Eure, candidat à la primaire de la droite.

Mais supprimer l’ENA ne signifie pas que la France se passerait soudainement de hauts fonctionnaires. Bruno Le Maire ne tombe pas dans ce simplisme. Il transforme, en vérité, l’ENA (avec les mêmes locaux à Strasbourg) en école d’application pour former de hauts fonctionnaires après 10 ans de services. « Plutôt que de confier la direction de la France à des gamins de 20 ans qui ont réussi un concours, je veux une école d’application sur le modèle de l’École de guerre sur la base du mérite. C’est un principe de justice progressive. »

Diversifier les parcours

En somme, seuls les administrateurs civils ayant démontré des qualités au bout de dix ans de service seraient à même d’effectuer une année supplémentaire au sein de cette école, qui donnerait accès aux grands corps (Conseil d’État, Cour des comptes, direction centrale d’administration…). Bruno Le Maire s’inspire du modèle militaire : seuls les meilleurs officiers ayant démontré sur le terrain des états de service impeccables ont accès à l’École de guerre, qui leur permet d’accéder au rang d’officier général. « Un officier de marine qui fait des bêtises ne devient jamais amiral car il n’est pas admis à l’École de guerre. »

Autre réforme au passage : diversifier les parcours. Cette école d’application de la haute fonction publique proposerait une année de spécialisation qui serait indépendante de la formation initiale. « Aujourd’hui, pour devenir ambassadeur, il faut quasi obligatoirement être passé par le Quai d’Orsay. Dans cette école, un administrateur civil du budget ayant fait preuve de mérite pourrait choisir une spécialisation dans un autre domaine, comme les Affaires étrangères. Cela permettrait ainsi une mixité des parcours. »

La Bourse de Paris repart de l’avant, garde un oeil sur la macroéconomie

Paris – La Bourse de Paris repartait de l’avant mercredi à la mi-journée (+0,51%), gardant un oeil sur la macroéconomie après une série d’indicateurs en Europe et dans l’attente de chiffres aux Etats-Unis.

A 12H20 (10H20 GMT), l’indice CAC 40 prenait 22,71 points à 4.480,20 points, dans un volume d’échanges de 866 millions d’euros. La veille, le marché parisien avait progressé de 0,75%.

Hésitante à l’ouverture, la cote parisienne a redémarré au cours de la matinée.

Le marché profitait notamment des « publications de Bouygues et Iliad« , souligne Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.

Il était également aidé par la bonne tenue des valeurs bancaires.

« La conférence de Jackson Hole (symposium des banquiers centraux, ndlr) la semaine dernière a conduit les marchés à réévaluer la possibilité pour la banque centrale américaine de finalement remonter cette année, ce qui est positif pour les marges des banques« , poursuit M. Lawler.

Dans cette perspective, les investisseurs restent rivés sur les indicateurs américains, autant de signes pouvant confirmer ou non une éventuelle hausse des taux de la banque centrale américaine (Fed).

Ils devraient d’ailleurs manifester « une certaine anxiété » avant les chiffres ADP de l’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en août, cet après-midi, « mais surtout à deux jours de la publication des chiffres de l’emploi américain » pour le mois d’août, ajoutent les experts de Mirabaud Securities Genève.

A l’agenda figurent également l’activité économique dans la région de Chicago en août et les promesses de vente de logements en juillet.

En zone euro, l’inflation est restée stable en août, les prix progressant de 0,2% sur un an, comme en juillet. Le chômage est resté également stable en juillet à 10,1%.

Ces chiffres pourraient alimenter les spéculations sur une nouvelle intervention de la Banque centrale européenne destinée à soutenir l’économie de la zone euro, l’institution monétaire de Francfort tenant sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine.

Du côté des valeurs, BioMérieux (+6,90% à 134,70 euros) était dopé par des résultats financiers en forte hausse au premier semestre.

Bouygues progressait pour sa part de 3,79% à 29,19 euros après un bénéfice net de 152 millions d’euros au deuxième trimestre, en hausse de 32%.

Iliad, maison mère de Free, gagnait pour sa part 5,83% à 187,85 euros, profitant d’une progression de 17% de son bénéfice net au premier semestre.

Dans leur sillage, Orange prenait 1,66% à 13,75 euros et SFR Group 4,78% à 23,67 euros.

ArcelorMittal reculait en revanche de 2,57% à 5,35 euros sans bénéficier de l’avancement d’un projet de co-entreprise dans l’acier automobile en Inde.

Groupe Flo prenait 5,26% à 0,80 euro. Hippopotamus, une de ses deux enseignes phares, lance une nouvelle stratégie pour reconquérir sa clientèle en France.

Maurel et Prom se repliait de 0,48% à 4,14 euros, après des pertes réduites au premier semestre.

Valneva cédait 0,69% à 2,88 euros après une lourde perte au deuxième trimestre.

Les valeurs bancaires poursuivaient par ailleurs leur rebond. BNP Paribas prenait 2,38% à 46,43 euros, Société Générale 2,24% à 32,91 euros, Crédit Agricole 2,70% à 8,52 euros et Axa 3,68% à 19,01 euros.

Cac 40 (Euronext)

Castelbajac vend ses archives sur Videdressing

Faire simple dans une mode compliquée, ce pourrait être le credo de Jean-Charles de Castelbajac. Les 50 créations vintage issues des archives de la maison Castelbajac qui seront dispersées sur Videdressing.com à partir du 5 septembre rappellent combien ce trublion des convenances a nourri l’histoire de la mode en la détournant des chemins consensuels.

Mode, art et rock’n’roll

Comme André Courrèges, son mentor et premier employeur, ses silhouettes avant-gardistes et percutantes s’inscrivent à la croisée de la mode, du design et de l’art contemporain. Avec lui, le vêtement change de statut et devient une œuvre à part entière. Pionnier des robes-tableaux peintes, qu’il réalise en collaboration avec ses amis artistes (Jean-Charles Blais, Robert Combas, Loulou Picasso, Ben, Annette Messager, Gérard Garouste, etc.), il fut le tout premier créateur de mode invité à une exposition, au musée d’Art moderne de Troyes, en 1985. Mais, loin de s’embourgeoiser dans les musées, « le roi du pop art dans la mode » convie Mickey, Donald et leurs copains de cartoons sur les podiums. Il découd les carcans de l’élégance pour mieux repenser l’allure. Car, plus que du style, la femme Castelbajac a… de l’esprit.

Fidèle à l’univers pictural ludique de l’enfance, il décline sa palette de couleurs primaires sur les tissus, les toiles, les trottoirs et les murs qui s’offrent à lui. Conceptuel et fantasque, il tisse avec humour les liens entre mode et art contemporain. Poncho à deux places, gilet en faux gazon, polo si large qu’il devient jupe, blouson « Teddy Bear » ou anorak de plumes, sa mode optimiste séduit aussi bien les stars de la pop culture (Lady Gaga, Katy Perry, Kanye West, Madonna) que le pape Jean-Paul II, qu’il habilla d’une chasuble aux couleurs vitaminées pour les Journées mondiales de la jeunesse de 1997, à Paris.

Jerry Hall, Roxanne Lowit, Videdressing.com Jerry Hall, Roxanne Lowit, Videdressing.com
Jerry Hall et le pull Zèbre immortalisés par Roxanne Lowit. À droite, le pull Girafe en vente sur Videdressing.com

L’année Castelbajac

Pourquoi se séparer de ses trésors ? « Le produit de la vente permettra de restaurer et de réorganiser les 7 000 pièces d’archives de la maison », indique le couturier, qui avait déjà par le passé récolté plus de 650 000 euros lors de la dispersion de sa collection privée d’archives chez Christie’s en 2003. Outre la possibilité de s’offrir une pièce historique (ces créations sont estimées entre 350 et 5 000 euros), un foulard collector édité à 100 exemplaires sera proposé pour 69 euros.

Cette année de jubilé verra également la sortie d’un livre hommage, baptisé « Fashion, Art & Rock’n’roll », et d’un documentaire réalisé par Mathieu César pour la chaîne franco-allemande Arte. Autant de témoins de cette créativité bouillonnante, source d’inspiration pour une nouvelle génération de couturiers qui exploitent, avec plus ou moins d’opportunisme, son filon signature. Et si nombre de ses idées semblent aujourd’hui faire partie du domaine public de la mode, Jean-Charles de Castelbajac n’en a cure : « Comme le disait René Char, un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. »

Castelbajac x Videdresing.com à partir du 5 septembre.

Livre Jean-Charles de Castelbajac – Fashion, Art & Rock’n’roll, teNeues & YellowKorner, 79,99 euros, sortie septembre 2016.

À la une ce mercredi 31 août…

Retour au ministère de l’Économie. Michel Sapin retrouve ses fonctions de ministre de l’Économie, plus de vingt ans après les avoir occupées sous François Mitterand. Fidèle de François Hollande, il a été nommé après la démission d’Emmanuel Macron, mardi. À Bercy, il cumulera son portefeuille avec celui des Finances.

Loi travail. L’intersyndicale des opposants à la loi travail (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) se réunissent à 18h aux Lilas (Seine Saint-Denis) pour déterminer les modalités d’action de la prochaine journée de mobilisation prévue le 15 septembre.

Justice. Le « braqueur de stars », Redda Boughanem, connu pour avoir escroqué l’humoriste Olivier Lejeune et les managers du boys band 2be3 fait son retour aux assises. Il est jugé avec six autres personnes pour une affaire de séquestration et extorsion dans un hôtel parisien en 2012.

Brésil. Le pays devrait avoir un nouveau président, Michel Temer, après la destitution très probable de Dilma Rousseff par le Sénat, mettant fin à 13 ans de règne de la gauche sur le géant d’Amérique latine.

Cinéma. Cérémonie d’ouverture de la 73e édition de la Mostra de Venise, festival international de cinéma.

Apple: l’UE somme le groupe de rembourser plus de 13 milliards d’euros à l’Irlande

Bruxelles – La Commission européenne devrait frapper mardi un grand coup contre les « avantages fiscaux » accordés par l’Irlande à Apple, en ordonnant au géant américain de rembourser à Dublin des « aides » reçues dans le passé, selon plusieurs sources.

Une conférence de presse de la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, « sur un cas de concurrence » est prévue pour 10H00 GMT, selon l’agenda de la Commission européenne diffusé mardi matin. Il n’est pas précisé dans le communiqué de la Commission de quel cas il s’agit, mais plusieurs sources ont affirmé à l’AFP que la décision portera sur Apple.

Le montant des sommes à rembourser devrait être très élevé. « Cela pourrait atteindre des milliards d’euros« , a déclaré mardi matin une source européenne.

Depuis plusieurs semaines, différents médias affirment que l’exécutif européen, gardien de la concurrence dans l’UE, s’apprête à punir Apple pour avoir bénéficié d’accords fiscaux avantageux de la part du gouvernement irlandais.

En vertu des règles européennes, qui estiment les aides d’Etat illégales, la multinationale américaine pourrait être obligée de rembourser à l’Irlande les sommes qu’elle n’a pas payées par le passé.

Dans une récente interview au journal américain Washington Post, le directeur général d’Apple, Tim Cook, interrogé sur l’éventualité d’un verdict défavorable de la Commission européenne, avait déclaré « espérer une décision juste« . « Si ce n’est pas le cas, nous ferons évidemment appel« , avait-il dit.

Dimanche, le secrétaire d’Etat aux finances irlandais, Eoghan Murphy, avait affirmé sur la chaine nationale RTE: « Nous ne croyons pas avoir accordé une quelconque aide d’Etat à Apple et nous réaffirmons que nous ferons appel de toute décision allant à l’encontre l’Irlande« .

La Commission européenne enquête depuis près de trois ans sur Apple, basé depuis 1980 à Cork (ville du Sud de l’Irlande) et qui emploie près de 5.000 personnes dans ce pays.

– De l’huile sur le feu –

L’annonce de mardi risque de jeter à nouveau de l’huile sur le feu dans les relations déjà tendues entre la Commissaire danoise Vestager et les Etats-Unis.

Mercredi dernier, le Trésor américain avait ainsi haussé le ton dans la dispute qui l’oppose à la Commission européenne sur le traitement fiscal des multinationales américaines qui, outre Apple, concerne aussi Starbucks, Fiat-Chrysler et Amazon.

Dans un « Livre blanc » de 26 pages transmis à Bruxelles, le Trésor américain dénonçait les enquêtes de la Commission sur le traitement fiscal des aides d’Etat et leur rétroactivité.

Ce rapport intervenait après une lettre adressée en février par le secrétaire au Trésor Jack Lew à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, où il s’indignait que l’UE « impose des pénalités de façon rétroactive sur la base d’une nouvelle interprétation large des aides d’Etat (…) et semble cibler les entreprises américaines de façon disproportionnée« .

Mercredi, un porte-parole de la Commission à Bruxelles avait réagi en assurant que l’Union Européenne « n’avait pas de parti pris vis-à-vis des compagnies américaines« .

« Toutes les entreprises, quelle que soit leur nationalité, si elles génèrent des profits dans un pays européen, devraient payer des impôts en accord avec les lois fiscales nationales« , avait rétorqué la Commission.

C’est la quatrième fois en moins d’un an que la Commissaire danoise Vestager, connue pour son intransigeance, punit des multinationales qui ont passé des accords fiscaux avantageux avec certains pays européens.

En octobre 2015, la Commission européenne avait exigé de l’américain Starbucks et de l’italien Fiat le remboursement des aides reçues « illégalement » respectivement par les Pays-Bas et le Luxembourg. Ces deux pays ont fait appel de la décision de l’exécutif européen.

En janvier, elle s’était attaquée à au moins 35 multinationales, notamment le brasseur belgo-brésilien AB InBev, qui ont bénéficié d’avantages en Belgique, pays dont le régime fiscal est particulièrement favorable aux grands groupes.

Garden-party et dimanche royal

Porté par son titre de plus bel événement automobile de l’année, Chantilly Arts & Elegance Richard Mille voit encore plus grand pour sa 3e édition. Huit cents voitures venues du monde entier vont rivaliser sur les pelouses du domaine de Chantilly. Pépites des pépites, cent d’entre elles participeront au concours d’État des plus belles voitures du monde, réparties en 21 catégories (voitures à vapeur, Grand Prix Bugatti, limousines de voyage, etc.), définies pour l’occasion par Patrick Peter, patron de Peter Auto, initiateur de ce rendez-vous de prestige.

L’Aston Martin DB4 Zagato. © DR

Une collection de femme

Isabelle de Sadeleer, l’une des rares femmes membres du jury, aura à départager ces trésors en connaisseuse. Pilote amateur, cette Suissesse fan de vitesse est aussi une collectionneuse avertie. « Exceptionnel », « extraordinaire » : elle ne se prive pas de superlatifs à propos du domaine et de l’événement lui-même, qu’elle a découverts l’an dernier. « Il existe très peu de grands concours d’élégance dans le monde. Faire partie de l’un deux en si peu de temps, c’est fabuleux. » La clé du succès tient, selon elle, « à l’écrin magnifique, à la qualité des voitures et à l’événement qui concilie le passé et le futur, les voitures anciennes et les concept cars, le tout se marie très bien ». Comme sa propre collection, qui renferme des dizaines de modèles bien à l’abri de l’Automobile Club de Gstaad, qu’elle a cofondé en 2005.

« C’est une collection de femme, faite de coups de cœur, un peu comme une femme peut craquer pour une robe vue dans une vitrine », avoue-t-elle. La comparaison s’arrêterait là si elle n’insistait sur son intérêt pour la ligne, l’esthétique et le coup de crayon du designer. Surtout s’il est italien ! C’est ce qui a justifié sa dernière acquisition, une Vespa 400 « grande comme une table de salon », un joujou de 400 centimètres cubes , qu’elle conduit avec autant de plaisir que sa Fiat Abarth Zagato cabriolet – ayant appartenu à Fernandel –, sa Koenigsegg CCX et sa Pagani Zonda, châssis n° 3, s’il vous plaît, conçue par l’Italien Pagani, dont elle admire les carrosseries en carbone et l’habillage fait main. Son autre chouchoute, c’est son Alpine A110 1600 S, qu’elle pilote avec bonheur, surtout l’hiver. « Avec ses 780 kilos, sa légèreté en fait une merveille à piloter sur neige et sur glace. »

Mais la plus belle voiture d’un collectionneur étant, c’est bien connu, celle qu’il ne possède pas encore, elle rêve d’une Ford GT version 2016, « d’une beauté indécente, féminine dans ses courbes, mais virile dans ses performances ! ». Sa Ford GT de 2005 pourrait bien participer à Chantilly au rallye des supercars, tout comme sa Pagani Zonda, avec, au volant, deux de ses fils, bercés tout petits au son des bolides de leurs parents, passionnés de courses : leur père sur circuit, leur mère en rallye.

L’Alpine A 110 1600 S, chouchoute d’Isabelle de Sadeleer, membre du jury. © DR

Avec sa silhouette juvénile et sa voix posée, on se représente mal Isabelle de Sadeleer fonçant sur la Carrera Panamericana, qu’elle a remportée en copilote en 2014. « Pour une course aussi inhumaine, seule l’adrénaline vous fait tenir ! » Dimanche, cette sportive stylée adoptera comme dress code personnel une tenue chic et classique pour fouler toute la journée les pelouses de Le Nôtre. Avec pour signe particulier le petit chapeau des membres du jury.

Dimanche 4 septembre, de 9 heures à 18 h 30, au château de Chantilly.

Une crème de Garden-Party

© DR

La journée paraîtra courte aux petits et grands décidés à profiter de toutes les animations. Car, en plus de l’accès libre au château et aux grandes écuries, seront proposés des ateliers de chapeaux, des baptêmes en montgolfière, un cours de préparation de crème Chantilly et des régates d’Optimist Capitale du cheval oblige, les arts équestres seront de la partie avec la première participation de la fanfare de la Garde républicaine. Côté glamour, le concours d’élégance de duos de concept cars et de mannequins habillés haute couture devrait, comme l’an dernier, largement séduire.

Entrée, 50 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Tout le programme sur www.chantillyartsetelegance.com.

Coignard – Les caprices d’Anne Hidalgo

C’est une situation très rare, sinon inédite, à plus d’un titre. Tout d’abord, la commission d’enquête publique sur le projet de « piétonnisation » des voies sur berge de la rive droite tant voulu par Anne Hidalgo a mobilisé plusieurs centaines de personnes, dont les trois quarts ont émis une opinion négative. Ensuite, la commission a rendu un avis défavorable. D’ordinaire, quand un dossier est mal ficelé, les commissaires enquêteurs émettent des réserves et des recommandations, mais ne vont pas jusqu’à le descendre en flammes. Là, ils trouvent, entre autres, que le périmètre de référence…

Porsche Panamera Turbo & 4S Diesel : changement de braquet

VERDICT CHRONO

Oubliez la première Panamera. Conçue à partir d’une feuille blanche, la deuxième génération de la berline grande routière Porsche progresse beaucoup et dans tous les domaines : plus élégante, elle se montre aussi nettement plus performante et confortable que la précédente, au point de devenir une alternative crédible aux versions les plus huppées des modèles des constructeurs « prémium ».

LE PROJET

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Avec près de 120 000 voitures vendues sur le premier semestre 2016 – chiffre en augmentation de 3 % par rapport à 2015 -, Porsche se porte mieux que jamais. Une prospérité principalement due au Cayenne de seconde génération, dont le succès ne se dément pas, au Macan qui fait un début de carrière enviable et à l’inoxydable 911 qui a réussi à se renouveler sans s’aliéner la frange la plus traditionaliste des clients de la marque. Avec 154 000 exemplaires vendus dans le monde depuis son lancement en 2009, la Panamera n’arrive que 4e au classement des ventes Porsche, mais cependant devant les Boxster/Cayman.

Si, officiellement, la direction se satisfait de ces chiffres, il est évident que les ambitions ont été revues à la hausse pour cette nouvelle Panamera et ce d’abord pour une raison évidente : elle est indéniablement beaucoup plus agréable à regarder que sa devancière, dont le style était toujours apparu comme le principal point faible.

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Cette Panamera deuxième du nom est assemblée à Leipzig, où Porsche a investi 500 millions d’euros, notamment dans la construction d’une nouvelle ligne de ferrage. Elle inaugure aussi deux nouveaux moteurs, un V8 assemblé à Zuffenhausen dans une nouvelle usine construite pour l’occasion et que l’on devrait bientôt voir arriver sous les capots d’autres marques du groupe, et un V6 à 90° biturbo fondu à Gyor (qui n’est pas celui de l’Audi S4 même s’il en partage le bloc et l’alésage). Le V8 biturbo diesel dérive pour sa part de celui de l’Audi SQ7, mais sans en reprendre le compresseur électrique.

PORSCHE PANAMERA 2016 © MANUEL HOLLENBACH PORSCHE

Porsche prévoit à ce stade que la motorisation diesel représentera 70 % des ventes en Europe, le V6 biturbo essence 20 % et le V8 biturbo essence 10 %. Mais les premiers marché de la Panamera devraient être la Chine, devant l’Amérique du nord. Des versions hybrides rechargeables de la Panamera devraient être présentées ultérieurement.

LA TECHNIQUE

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Quelques centimètres bien placés ont suffi à complètement changer l’esthétique de la Panamera. Plus que les dimensions hors tout de la carrosserie en aluminium qui ne progressent qu’à la marge – avec 3,4 cm de plus en longueur à 5,05 m, 6 mm en largeur, et 5 mm en hauteur à 1,42 m -, c’est la pente de fuite du pavillon, qui a été abaissé de 2 cm au-dessus des têtes des passagers arrière, et l’accroissement de l’empattement avec un essieu avant avancé de 3 cm qui ont permis d’équilibrer les proportions de la Panamera, désormais très élégante vue de profil.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Sous la carrosserie, tout est nouveau aussi : la Panamera deuxième du nom inaugure la nouvelle grande plateforme à moteur longitudinal du groupe VW baptisée MSB, qui devrait aussi bientôt être utilisée par la prochaine Audi A8. Constituée d’une combinaison d’aluminium et de deux nuances d’acier (au Bore pour les zones les plus sollicitées lors des crash-tests), cette plateforme repose sur des essieux à triangles superposés à l’avant, multibras à l’arrière.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Une des innovations réside dans la proposition d’une suspension à 3 ressorts pneumatiques superposés dans chaque combiné. Grâce à des valves commandées électriquement pouvant les mettre en communication, trois progressivités de raideur sont proposées : faible avec les trois volumes en série pour la position Normale, moyenne avec deux volumes connectés pour la position Sport, forte avec un seul volume pour la position Sport+ qui détermine aussi une hauteur de caisse réduite, de 28 mm à l’avant, 20 mm à l’arrière.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Complétée par un amortissement piloté et de nouvelles barres antiroulis électromécaniques (fonctionnant en 48V grâce à l’appoint de supercondensateurs), cette suspension fait partie de la dotation de série de la Panamera Turbo, tout comme le différentiel arrière à blocage actif PTV+. Pour faire bonne mesure, le client pourra lui adjoindre en option le système de direction aux 4 roues, combinant crémaillère avant de direction plus directe (14,2 :1 au lieu de 15,5), et barreau de direction arrière entraîné par un moteur électrique pour un braquage d’une amplitude maximale de 2,8 degrés pour les roues postérieures améliorant à la fois la maniabilité en manœuvre, l’agilité à basse vitesse, et la stabilité au-dessus.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

La Panamera étrenne aussi deux nouveaux moteurs de la famille Kovomo du groupe VW, dont le premier membre est le V6 Audi des S4 et S5. Tous ces blocs et ceux qui suivront partagent le même entraxe de cylindres, l’angle inscrit de 90°, les principes de chambre de combustion à injection directe centrale et de positionnement des turbocompresseurs à l’intérieur du V. Comme en témoignent ses cotes carrées (86 mm d’alésage, pour 86 mm de course), le V8 4.0 biturbo de la Panamera ne reprend donc aucun élément du V8 Audi actuel de même cylindrée, si ce n’est son principe de désactivation de 4 de ses 8 chambres à faible charge, grâce au système Valvelift Audi permettant de désactiver complètement les soupapes des cylindres concernés. Cette première version développe 770 Nm et 550 ch, mais les motoristes Porsche laissent déjà entendre que ce n’est qu’un début.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Le V6 à 90° de la Panamera 4S ne partage avec celui de l’Audi S4 que son bloc et son alésage (de 84,5 mm). Conçu pour développer un couple et une puissance spécifiques supérieurs (550 Nm et 440 ch, au lieu de 500 Nm et 354 ch), il reprend les bielles et la course de 86 mm du V8 qu’il combine avec un vilebrequin spécifique. Pour Porsche il s’agit d’offrir sur le marché chinois un V6 biturbo de moins de 3 litres – seuil à partir duquel les voitures sont plus lourdement taxées – tout en restant suffisamment puissant pour rivaliser avec la plupart des V8 actuels. CQFD.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Le V8 4 litres biturbo Diesel dérive de celui du récent Audi SQ7, mais Porsche n’a pas retenu le compresseur électrique pour des problèmes de masse et d’encombrement. Le couple baisse donc de 900 à 850 Nm, et la puissance de 435 à 422 ch, ce qui n’empêche pas la Panamera 4S Diesel de devenir la berline diesel la plus rapide du moment à 285 km/h…

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

Pour le lancement, toutes les Panamera disposent d’office de 4 roues motrices – même la diesel, corrigeant là une lacune du modèle précédent – grâce à un boitier de transfert modulant le couple distribué aux roues avant de 0 à 50 % via à un embrayage multidisque. La nouvelle Panamera est exclusivement proposée avec une toute nouvelle boîte PDK double embrayage 8 rapports optimisée pour réduire la consommation grâce à un étagement 6+2 et à une pompe à huile à cylindrée variable permettant de réduire sa traînée à vitesse stabilisée. Cette nouvelle boîte a en outre été préconçue pour pouvoir intégrer le gros moteur électrique des futures versions hybrides, alors que, pour devenir Hybride, la précédente Panamera devait troquer sa PDK pour une boîte auto à convertisseur de couple.

LA VIE À BORD

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Si cette nouvelle Panamera préserve l’héritage Porsche avec la commande du démarreur à gauche du volant et un grand compte-tours au milieu du bloc d’instruments, l’évolution est profonde à l’intérieur par rapport au modèle précédent : de part et d’autre du compte-tours, ce sont désormais deux écrans TFT de 7 pouces qui complètent l’instrumentation (un peu comme chez… Ferrari!) permettant d’afficher au choix, limitation de vitesse, pressions des pneus, ou même vision nocturne si cette option a été choisie par le client.

PORSCHE PANAMERA 2016 © MANUEL HOLLENBACH PORSCHE

Il est bien sûr aussi possible d’y faire apparaître un rappel de la navigation, commandée via l’énorme écran tactile de 12,3 pouces de diagonale trônant au sommet de la console centrale pour permettre au conducteur de ne quitter la route des yeux que très brièvement lorsqu’il le manipule.

PORSCHE PANAMERA 2016 © MANUEL HOLLENBACH PORSCHE

Cependant la volonté de Porsche de supprimer au maximum les boutons traditionnels a été poussée un peu loin à notre goût, d’abord parce qu’il faut désormais passer par l’écran tactile même pour simplement ouvrir et orienter les aérateurs centraux, ensuite parce que la dalle noire piano intégrant des zones de commandes tactiles autour du levier de vitesse laisse rapidement apparaître des traces de doigt et impose au conducteur de regarder où il met les doigts, contrairement à des boutons que l’on peut actionner à l’aveugle avec un peu d’habitude.

PORSCHE PANAMERA 2016 © MANUEL HOLLENBACH PORSCHE

Cela dit, la finition est excellente, comme l’habitabilité suffisante pour accueillir confortablement 4 adultes d’1,93 m selon Porsche ce que nous confirmons étant donné l’espace aux jambes et la garde au toit disponible à l’avant comme à l’arrière. Seule réserve dans ce domaine, il est dommage que la Panamera – qui est la seule berline 4 portes de la gamme Porsche – ne soit proposée comme la précédente qu’en configuration 4 places. Cela dit des variantes de carrosserie à venir pourraient remédier à cette restriction. Enfin l’aspect pratique n’a pas été oublié avec un coffre facile d’accès pouvant embarquer 50 litres de plus que celui de la première Panamera.

L’AVIS DU POINT AUTO

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Porsche annonce avoir voulu réaliser la synthèse entre une berline et une voiture de sport. Effectivement, si l’habitabilité est digne d’une limousine, la position de conduite respecte tous les canons de la sportivité : jamais nous n’avons eu la sensation de pouvoir nous asseoir aussi bas dans une voiture de plus de deux places. C’est simple, une fois installé on a presque la sensation d’être aux commandes d’une 911. Pourtant il suffit de quelques mètres pour que la Panamera nous détrompe grâce à l’excellent confort de suspension proposé par sa suspension à ressorts pneumatiques.

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Avec un volume de gaz cumulé augmenté de 60 % en mode normal, les grosses bosses sont absorbées en souplesse, tandis que le filtrage des petites inégalités progresse aussi grâce au remplacement des amortisseurs bitubes du modèle précédent par des monotubes présentant un niveau de friction réduit. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette Panamera se montre désormais aussi confortable qu’une Audi A8, une BMW Série 7 ou une Mercedes Classe S sur mauvaise route et même plus lorsque le rythme augmente grâce à l’amortissement piloté très bien calibré freinant efficacement les mouvements de caisse.

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

Côté moteur, la vigueur du nouveau V8 turbo diesel à bas régime fait oublier les deux tonnes de la Panamera et convient parfaitement à la vocation de grande routière du modèle. En revanche lorsque le rythme augmente sur parcours sinueux, le bloc d’origine Audi manque d’allonge, et surtout du musicalité. Pour remplir le contrat annoncé par Porsche et doter la Panamera des performances d’une authentique voiture de sport, il faut donc choisir à notre avis la Turbo, dont le nouveau V8 turbo essence se met à pousser et hurler de plus belle au moment où le diesel se voit contraint de changer de rapport.

PORSCHE PANAMERA 2016 © PORSCHE

En outre, le choix de cette mécanique permet de disposer d’un train avant allégé d’un demi quintal pour un comportement plus incisif en entrée de courbe. Courbe dont les 128 ch supplémentaires permettent de sortir dans une attitude plus neutre grâce à la transmission intégrale à système PTV+, voire en léger survirage au profit de l’efficacité – la Panamera Turbo a été chronométrée en 7 min 38 s sur la boucle nord du Nurburgring –, mais surtout du plaisir de conduite. Conduite qui n’a jamais été aussi facile : agile sur parcours sinueux, stable à haute vitesse, cette Panamera permet même à son conducteur de ne jamais bouger ses mains sur le volant, pour peu qu’il ait coché l’option 4 roues directrices…

PORSCHE PANAMERA 2016 © Daniel Wollstein PORSCHE

LES PLUS

Compromis confort comportement

Performances de voiture de sport (turbo)

Habitable et pratique

LES MOINS

Visibilité arrière

Quelques à-coups de boîtes en mode Sport+

V8 turbo diesel peu musical

Sous le capot des Panamera Turbo et 4S Diesel

Moteur : V8 biturbo à injection directe essence
-diesel

Cylindrée : 3 996 cm3
/ 3 956 cm3

Puissance : 550 ch de 5750 à 6 000 tr/min
 / 422 ch de 3500 à 5 000 tr/min

Couple : 770 Nm de 1960 à 4500 tr/min
/ 850 Nm de 1000 à 3250 tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : robotisée double embrayage 8 rapports

Dimensions Lxlxh : 5 049 x 1 937 x 1 427 mm



 (h 4S : 1423)

Coffre : de 495 à 1304 l

Poids : 1995 kg, 3,6 kg/ch / 2050 kg, 4,9 kg/ch

0 à 100 km/h : 3,6 s
/ 4,3 s

Vitesse : 306 km/h / 285 km/h

Consommation : 9,3 l / 6,7 l

CO2 : 212 g/km 8000 € de malus / 176 g/km 3000 € de malus

Prix : 156 287 euros / 119 927 euros

Site internet : http://www.porsche.fr

Burkini – Sarkozy : « Changeons la Constitution ! »

Une loi interdisant le burkini coûte que coûte ! Nicolas Sarkozy a redemandé lundi sur RTL que soit voté un texte « qui viserait spécifiquement » le port du burkini sur une plage et dans les piscines. « Qu’est-ce que c’est, la liberté, quand il y a la tyrannie des minorités ? » a lancé Sarkozy, commentant la décision du Conseil d’État qui avait suspendu un arrêté anti-burkini pris dans une commune des Alpes-Maritimes au nom du respect des libertés publiques.

« Aujourd’hui, je demande une loi parce qu’on ne peut pas laisser les maires seuls face à cette situation. Une loi d’interdiction, je ne sais pas s’il faut dire le costume de bain islamique ou le burkini, je n’en sais rien… C’est une loi qui viserait spécifiquement le port d’un burkini sur une plage, et dans les piscines », a déclaré l’ancien président de la République.

« Une provocation d’un islam politique »

L’inconstitutionnalité d’une telle loi, mise en avant par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ? « Parfait. Très bien. Eh bien, on change la Constitution ! On l’a changée une petite trentaine de fois, c’est pas gênant. La question qui est posée : est-ce que c’est la société qui s’adapte au droit, ou le droit à la société ? » a rétorqué Nicolas Sarkozy. Sinon, « quelle va être la prochaine demande ? Je vais vous le dire, c’est très simple : on va nous demander des horaires à la piscine pour les femmes et pour les hommes. Et puis à l’arrivée, dans dix ans, qu’est-ce qui va se passer ? […] Celles qui ne porteront pas le burkini vont être désignées par leur communauté comme fautives. C’est ce que j’appelle la tyrannie des minorités. »

« Quand même, la liberté de la femme, ce n’est pas rien ! » s’est exclamé l’ancien président. « C’est une provocation d’un islam politique qui teste la résistance de la République. Il s’agit de savoir si la République est plus forte, si dans le pays il y a une autorité ou pas, je souhaite incarner cette autorité, je souhaite le rétablissement de cette autorité, et je dis que c’est l’absence de règles et d’autorité qui explique cette pagaille généralisée et qui autorise et explique tous les débordements qu’on a vus cet été », a-t-il poursuivi. « Nous avons un mode de vie, nous avons des coutumes, nous avons des usages, nous avons des principes, et je n’ai nullement l’intention d’accepter le moindre compromis raisonnable sur ce sujet », a-t-il dit.