Mois : décembre 2015

Une barge à la dérive en mer du Nord menace un gisement de BP

Oslo – Une immense barge drivait jeudi vers le gisement ptrolier Valhall en mer du Nord, exploit par le groupe BP qui a vacu par prcaution plusieurs dizaines d’employs.

Les amarres de la barge, longue de 110 mètres et large de 30, ont cédé par gros temps mercredi soir dans les eaux britanniques en direction de la Norvège.

« La barge dérive désormais plus lentement et sa trajectoire a un peu évolué, dans un sens plus favorable« , a indiqué à l’AFP Jan-Erik Geirmo, porte-parole de BP Norvège, peu avant 09H30 (08H30 GMT).

Un remorqueur a été dépêché pour tenter de stabiliser la barge mais la tempête rendait les opérations périlleuses.

150 employés du groupe ont été évacués par hélicoptère vers des plateformes des gisements voisins Ula et Gyda. 85 personnes ont été maintenues sur place.

Entré en production en 1982, le gisement Valhall est détenu à 35,95% par BP et 64,05% par la filiale norvégienne du pétrolier américain Hess Corporation.

Sa production moyenne devrait atteindre en 2015 près de 39.000 barils par jour pour des réserves estimées à 248,1 millions de barils et 6,95 milliards m3 de gaz.

Joyeuses fêtes – Les homards de Bretagne de Vincent Doucet

Ses cinq bateaux avec un seul homme à bord s’aventurent de mars à décembre deux fois par semaine entre Cherbourg et Brest pour remonter à marée basse les casiers qu’ils ont déposés au fond de l’eau quelques jours auparavant. Du nord du Cotentin à la pointe de Bretagne en passant par la Manche, Vincent Doucet s’adonne à la petite pêche artisanale à l’ancienne pour ses homards qui doivent « avoir la carapace dure, être pleins et posséder des antennes impeccables ».

Les crustacés, qui pèsent entre 600 grammes et 1 kilo pièce, rejoignent ensuite Plérin, dans les Côtes-d’Armor, pour se dégourdir les pinces dans des viviers remplis d’eau de mer filtrée à 8-10 °C, température identique à celle de leur milieu naturel. Une séance de thalasso de soixante-douze heures avant de rallier leur destination finale : les plus grandes tables de l’Hexagone.

Les Viviers d’Arvor, 29, rue Hélène-Boucher, Plérin (Côtes-d’Armor).

02.96.73.96.81.

La Grande Maison - Robuchon © Julien Faure DRLa Grande Maison - Robuchon © Julien Faure DR
Joël Rebuchon, La Grande Maison, à Bordeaux. © Julien Faure DR

La recette de Joël Robuchon, chef de La Grande Maison, Bordeaux

Homard au sauternes

Pour 4 personnes

Au marché

2 homards de 800 grammes à 1 kilo pièce de Vincent Doucet, 2 grosses carottes, 1/2 concombre, 8 gros champignons, 80 cl de sauternes « de ma Fille » Bernard Magrez, 12 cl de jus d’orange, 150 g de beurre, 4 fines tranches de gingembre frais, 20 filaments de safran, 2 cuillères à soupe de persil plat haché, 1/2 citron, sel, poivre du moulin.

Au fourneau

Avec une petite cuillère à pomme parisienne de 5 millimètres de diamètre, préparer 80 miniboules de carotte, autant de concombre et de champignon. Arroser les champignons avec du jus de citron. Réserver. Tailler le gingembre en fine julienne. Réserver.

Passer les homards sous l’eau froide. Dans un autocuiseur, réunir les homards, le sauternes, le jus d’orange, le beurre, les miniboules de légumes, le gingembre et le safran. Disperser quatre pincées de sel et généreusement du poivre. Fermer la cocotte. Mettre sur feu vif. Compter trois minutes à partir de la mise sous pression. Laisser quatre minutes hors du feu avant d’ouvrir.

Sortir les homards. Les fendre en deux dans le sens de la longueur. Éliminer le boyau noir et la poche sableuse de la tête. Ramener à ébullition le jus de cuisson et le réduire d’un tiers. Rectifier l’assaisonnement.

Dressage

Sur une grande assiette chaude, disposer une queue de homard et harmonieusement 20 miniboules de chaque légume. Napper l’ensemble du jus de cuisson. Parsemer de persil.

Autour du Homard à La Grande Maison © Rodolphe ESCHER DRAutour du Homard à La Grande Maison © Rodolphe ESCHER DR
Autour du Homard à La Grande Maison © Rodolphe ESCHER DR

Les vins d’Estelle Touzet

Budget raisonnable : meursault Ballot Millot, 2013. « Un chardonnay sur un jeune millésime à la fois dense et généreux. »

Budget de fêtes : Château Rieussec 1990 ou 1997. « Un sauternes complexe et enivrant qui révèle des notes d’orange confite. »

Corse : il suffisait d’une étincelle

Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Ajaccio. Depuis quatre-vingt-seize heures flotte une odeur rance dans les rues de la cité impériale. Des effluves nauséabonds produits par des tensions lentement macérées. Dimanche, le préfet de Corse a décidé de mettre un terme aux débordements, en interdisant les manifestations qui se déroulent depuis trois jours dans le quartier des Jardins de l’Empereur. Manifs organisées contre l’agression planifiée, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’une équipe de pompiers venus éteindre un feu allumé à dessein.

Les auteurs de l’incendie ? «Quelques voyous qui posent problème depuis des années», d’après le député et maire (LR) de la ville, Laurent Marcangeli. En plus du feu, des jets de pierres, des coups de clubs de golf dans le pare-brise des pompiers, et des insultes – «Sales Corses, dégagez du quartier» – balancées par des individus que les services d’enquête ne sont pas encore parvenus à identifier. Deux personnes ont néanmoins été placées en garde à vue, sans que leur implication, dimanche en fin d’après-midi, n’ait été établie formellement.

Cette triste première en Corse, où les soldats du feu sont «sacrés», a suscité une intense émotion. Mais l’élan de solidarité s’est rapidement transformé en vindicte populaire, dirigée contre la population des Jardins de l’Empereur en particulier, et les musulmans en général. Une dizaine de manifestants s’en sont ainsi pris à une salle de prière et à un vendeur de kebab, situés non loin de ce quartier populaire qui abrite une importante population d’origine immigrée. Dans les rangs des manifestants, les «Arabi Fora» («Les arabes, dehors») et les «On est chez nous» ont supplanté le soutien aux pompiers.

A l’origine de cette flambée de violence, il y a, bien sûr, l’agression des pompiers. «Quelque chose de très grave, que l’on n’avait jamais vu ici, et que l’on assimile à ce qui se passe dans les banlieues sur le continent», témoigne Charles Voglimacci, président du service départemental d’incendie et de secours. Mais au-delà de cet épisode précis, «on sent des années de rancœur», estime un Ajaccien. Une rancœur dirigée vers les Jardins de l’Empereur, quartier de 3 000 âmes marqué par la pauvreté, le chômage, et dont la population est majoritairement issue d’Afrique du Nord. Un quartier sur lequel police et justice assurent garder un œil, notamment concernant les risques de repli communautaire et de radicalisation, liés à l’enclavement du quartier et au phénomène de «ghettoïsation à petite échelle». Pour autant, les statistiques démentent jusqu’à présent cette inquiétude : 30 faits de délinquance ont été déclarés l’an dernier à l’Empereur, 3 000 dans l’ensemble la ville.

«Fantasme»

Il n’empêche, le quartier fait peur à une frange de la population, déterminée à «ne pas laisser le problème des banlieues s’installer en Corse». «Il y a une part de fantasme. Par exemple, le lendemain des attentats du 13 Novembre, la rumeur a couru qu’une farandole avait été organisée à l’Empereur. Ce qui s’est révélé totalement faux», déplore Laurent Marcangeli. L’élu pointe toutefois «une situation mal gérée» dans le quartier. «Depuis deux ou trois ans, la situation évolue. Les assistantes sociales témoignent de ce changement : les hommes refusent plus fréquemment de leur serrer la main qu’auparavant, les femmes se voilent davantage.»«Nous n’avons pas l’habitude de voir ce genre de choses en Corse. La vie du quartier est devenue plus tendue au fil des ans. Des femmes voilées de la tête aux pieds, des hommes en jellaba, cela alimente le sentiment diffus de division de la société insulaire, et crée une angoisse», témoigne une ancienne enseignante à l’école de l’Empereur.

En Corse, comme ailleurs, l’actualité de 2015 a exacerbé les tensions au sein de la population. Non-musulmans contre musulmans, ces derniers endossant le costume de boucs émissaires devant le risque d’une prétendue «islamisation» de l’île. «L’expression islamophobe est facilitée par le contexte international et national belliqueux», analyse la sociologue du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques Marie Peretti-Ndiaye, auteure d’une thèse sur le racisme en Corse. Depuis plusieurs mois, la section corse de la Ligue des droits de l’homme tire ainsi la sonnette d’alarme «face à la succession d’événements qui mettent en accusation les étrangers, surtout s’ils sont arabes et musulmans». De fait, ces derniers mois ont été marqués par quelques épisodes peu glorieux aux quatre coins de l’île. En juin, une école de Prunelli-di-Fiumorbo, dans l’est de la Corse, décide de faire chanter Imagine de John Lennon aux enfants pour la kermesse de fin d’année. Dans cinq langues, dont l’arabe. Une version musicale du «vivre-ensemble» qui déplaît à certains parents, au point qu’ils menacent de perturber les festivités. Bilan : deux institutrices «dégoûtées» et une kermesse annulée. A la rentrée des vacances d’été, une manifestation «antimigrants» est organisée à Bastia par Jean-François Baccarelli, homme politique inclassable, président de l’Alliance écologiste dans l’île et candidat aux dernières municipales dans la seconde ville de Corse. Presque 200 personnes participent au rassemblement et brandissent une pancarte évocatrice «Hollande, les immigrées dans ton cul». Quelques jours plus tard, retour à Ajaccio. La célébration de l’Aïd el-Kebir sur un terrain prêté par la municipalité d’Ajaccio est annulée par les représentants locaux du Conseil français du culte musulman, pour ne pas «créer de problème». «Il me semblait tout à fait normal que les musulmans d’Ajaccio puissent célébrer l’Aïd, ils n’ont pas à vivre leur foi clandestinement», raconte Laurent Marcangeli. Une délégation de jeunes gens, autoproclamés défenseurs des «racines chrétiennes de la Corse», tendance extrême droite, demande à être reçue à la municipalité. «Ici, nous sommes en terre chrétienne, nous n’avons rien contre les musulmans, mais ils n’ont qu’à prier chez eux», expliquent les intéressés. Le maire coupe court : «J’ai bien évidemment refusé de les recevoir, je ne discute pas avec les fachos.»

«Défiance»

Le discours de rejet, cependant, fait son chemin. Notamment sur les réseaux sociaux, où fleurissent des théories du complot et une mise en cause des autorités locales et nationales face au «problème de l’islam radical». «Elles trouvent malheureusement un écho auprès d’une population qui n’a pas ces idées-là, mais qui adhère à une partie du message», constate Laurent Marcangeli. «Dans le cas des événements de ces jours-ci, analyse Marie Peretti- Ndiaye, les discours des manifestants indiquent clairement qu’il se joue quelque chose autour du rapport au maintien de l’ordre, comme s’il revenait aux citoyens de l’assurer. Cette expression de défiance vis-à-vis des institutions paraît favorable au racisme.» Pour autant, la chercheuse rejette l’idée d’un racisme spécifique à la Corse : «La société corse est soumise à des changements importants et les manifestations du racisme s’adaptent à ces changements, ici comme ailleurs.» Au niveau national, la négation de la spécificité insulaire a pourtant du mal à passer. «Comme d’habitude, on fait la une et les médias ne retiennent que le pire. Le message de soutien aux pompiers a été totalement occulté par les idiots qui crient « Les arabes, dehors »», peste une jeune Ajaccienne. Les nationalistes, fraîchement élus à la tête de l’Assemblée de Corse, ont également été pointés du doigt par les analystes continentaux. «Sur Radio France, on m’a demandé s’il y avait un lien entre l’accession des nationalistes au pouvoir et les manifestations à l’Empereur. Je ne vois pas le rapport», s’étonne Laurent Marcangeli. «Les personnes qui n’attendaient qu’une étincelle pour que la situation s’embrase se réclament d’un certain corsisme, mais ils semblent davantage liés à des groupuscules d’extrême droite», selon l’édile. «Le score du FN, porté par des têtes de liste inconnues et qui ne connaissent rien aux dossiers locaux, est d’ailleurs inquiétant. Le parti frontiste a fait 2 700 voix à Ajaccio, ce qui est un chiffre très important», note un observateur de la politique insulaire.

«Tolérance»

Le président de l’Assemblée et celui du Conseil exécutif se sont pourtant pliés à l’exercice. Le premier, Jean-Guy Talamoni, pour qui la piste indépendantiste est «farfelue», a rappelé que «la Corse avait instauré la tolérance religieuse au XVIIIe siècle et n’avait déporté aucun Juif pendant la Seconde Guerre mondiale». Gilles Simeoni a, pour sa part, estimé que «ces actes racistes sont totalement contraires à la Corse que nous voulons construire». Dans son discours d’installation à la tête de l’exécutif, il avait déjà tenu un discours d’ouverture, parlant d’un «peuple corse ouvert, fraternel, solidaire, désireux de continuer à intégrer, comme il l’a fait depuis des siècles, celles et ceux qui, quelle que soit leur origine, leur religion ou leur couleur de peau, choisissent de vivre dans cette île, d’en apprendre la langue, d’en partager les passions, les rêves et les espoirs». Un programme qui sera manifestement plus compliqué que prévu à tenir.

Par Kael Serreri Correspondance en Corse

La Chine expulse une journaliste française en poste à Pékin

Pkin – La correspondante Pkin de l’hebdomadaire franais L’Obs, Ursula Gauthier, a annonc avoir t informe vendredi par les autorits chinoises qu’elle serait de facto expulse le 31 dcembre, devenant le premier journaliste tranger subir ce sort depuis 2012.

Le ministère français de la Culture a rappelé son « attachement à la défense de la liberté d’expression » et dit chercher les voies d’un « dialogue » avec la Chine, qui permettrait de trouver une solution d’ici le 31 décembre.

En poste dans la capitale chinoise depuis six ans, Mme Gauthier est l’objet depuis un mois de virulentes attaques de la part de médias d’Etat et d’officiels à la suite d’un article sur la politique décrite comme répressive suivie au Xinjiang, vaste région en majorité musulmane de l’ouest de la Chine.

Le ministère chinois des Affaires étrangères lui a téléphoné vendredi pour l’informer que, faute d' »excuses publiques » de sa part, sa carte de presse ne serait pas renouvelée, a déclaré la journaliste à l’AFP.

« On m’a confirmé que si je ne faisais pas publiquement amende honorable (…) tout en me désolidarisant des ONG » étrangères ayant pris sa défense, « ma carte de presse ne sera pas renouvelée et mon visa expirera le 31 décembre« , ce qui l’obligera à quitter le territoire chinois, a-t-elle raconté.

Ursula Gauthier avait déjà signifié aux autorités que de telles excuses étaient à ses yeux « hors de question » et « impensables« . Le refus de renouveler un visa de journaliste vaut expulsion.

C’est le premier correspondant étranger en Chine à faire l’objet d’une telle mesure depuis l’expulsion en 2012 de Melissa Chan, qui travaillait pour la chaîne de télévision Al Jazeera.

L’article mis en cause -publié sur le site internet de L’Obs et intitulé « Après les attentats, la solidarité de la Chine n’est pas sans arrière-pensées« – se penchait sur la réaction de Pékin après les attaques meurtrières du 13 novembre à Paris.

Ursula Gauthier y décrivait les mesures répressives et la politique « antiterroriste » des autorités chinoises au Xinjiang, région en proie depuis deux ans à une recrudescence de violences. C’est le berceau de la minorité musulmane turcophone des Ouïghours, dont beaucoup dénoncent des discriminations ethniques, culturelles et religieuses grandissantes à leur encontre.

Le texte a suscité la vindicte des autorités chinoises, qui ont considéré qu’il revenait à justifier les violences survenant au Xinjiang, qu’elles qualifient invariablement d' »actes terroristes« .

Deux journaux officiels, le Global Times (lié au Parti communiste) et le China Daily, ont rédigé des éditoriaux incendiaires dans lesquels ils reprochent à la journaliste d’user de « deux poids deux mesures » en ce qui concerne le terrorisme.

Cette virulente campagne très orchestrée s’est accompagnée sur de nombreux sites internet et forums de milliers de commentaires, souvent injurieux, voire menaçants, d’internautes chinois.

– ‘Diffamation et intimidation’ –

« L’article a critiqué l’action antiterroriste de la Chine, dénigré et diffamé les politiques chinoises, provoquant la vive indignation du public chinois« , a déclaré début décembre Mme Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise, au cours d’un point de presse régulier.

La journaliste a été convoquée par trois fois au département du ministère des Affaires étrangères chargé des médias étrangers.

« Après la mise au pas générale de la presse chinoise » depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, Pékin entend avec cette expulsion « intimider les correspondants étrangers, notamment sur les questions concernant les minorités, particulièrement au Tibet et au Xinjiang« , estime Ursula Gauthier.

Les journalistes étrangers en Chine subissent fréquemment pendant leurs reportages des entraves de la part des forces de l’ordre, empêchés de se rendre dans certaines régions ou de rencontrer des sources sur des sujets « sensibles« .

Les autorités françaises, en la personne de l’ambassadeur à Pakin Maurice Gourdault-Montagne, sont intervenues pour tenter de faire revenir les autorités chinoises sur leur décision.

A Paris, le ministère de la Culture a indiqué être « en lien étroit avec le ministère des Affaires étrangères pour essayer de trouver les voies d’un dialogue qui permette de trouver une solution favorable d’ici le 31 décembre« .

« Il y a encore une semaine pour que le dialogue s’instaure et pour éviter l’expulsion« , a-t-il noté.

Ursula Gauthier a par ailleurs remis une lettre d’explication, restée sans suite, au Global Times.

Rapidement, le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) s’était déclaré « profondément inquiet des tentatives d’intimider » la Française.

Reporters sans frontières (RSF) avait pour sa part vivement dénoncé le « lynchage médiatique » et la « campagne de diffamation et d’intimidation » visant la journaliste, et accusé les responsables chinois d’avoir « autorisé un déferlement de haine et d’agressivité (…) afin de servir leur propre rhétorique« .

Ursula Gauthier, qui parle couramment le chinois, avait déjà passé 10 ans en Chine, de 1979 à 1989, avant d’être accréditée en 2009 pour « L’Obs« , anciennement le Nouvel Observateur.

Joyeuses fêtes : que deviennent nos bonnes résolutions ?

 

Adieu, la brioche qui déborde des hanches, les réveils difficiles et la nourriture trop grasse, trop sucrée ou trop salée. En 2016, les Français ont décidé de chausser leurs baskets, de se coucher plus tôt et de manger cinq fruits et légumes par jour. Vraies décisions ou paroles en l’air ? Réponse en 2017.

Selon une étude YouGov basée sur un échantillon de 1 012 personnes, 67 % des Français ont pris de bonnes résolutions pour cette nouvelle année. Parmi eux, ils ne seront que 10 % à tenter d’en appliquer plus de trois. Un tiers des interrogés déclare vouloir perdre du poids quand un quart espère retrouver la forme et dépenser moins d’argent. Seize pour cent essaieront d’arrêter de fumer et de voir plus souvent leur famille et leurs amis.

Grands perdants des résolutions, seuls 8 % des sondés indiquent envisager de changer de travail et de faire du bénévolat, et 5 % soutiendront une bonne cause. 2016 ne semble visiblement pas être placée sous le signe de la philanthropie.

5 % des Français pensent abandonner dès le premier jour

Vouloir changer ses mauvaises habitudes, c’est bien ; le faire, c’est mieux. Sur le panel de personnes interrogées, seulement 15 % affirment ne pas envisager d’abandonner leurs bonnes décisions. Si 39 % ne savent pas à quel moment le temps aura raison de leur bonne volonté, 5 % sont persuadés de céder dès le premier jour. Un constat mitigé.

Alors, bien que devenues un élément à part entière dans le folklore des fêtes de fin d’année, les bonnes résolutions sont un moyen de faire table rase des mauvaises habitudes accumulées. Pas de panique, le plus important n’est pas de toutes les tenir, mais, au moins, d’essayer. La version moderne de la célèbre phrase du baron Pierre de Coubertin : « L’important, c’est de participer ! »

La Bourse de Paris retrouve de la vigueur après plusieurs jours difficiles (+2,34%)

Paris – La Bourse de Paris a termin en forte hausse mercredi (+2,34%), retrouvant de la vigueur grce au rebond des matires premires, dans une sance peu anime en cette priode de ftes.

L’indice CAC 40 a pris 106,93 points à 4.674,53 points, dans un volume d’échanges faible de 2,8 milliards d’euros. La veille, il avait grignoté 0,05%.

Le marché parisien a commencé la séance en nette hausse dans la matinée, avant de gagner encore plus de terrain. Il a été aidé par la bonne tenue de Wall Street qui gardait le cap en début de journée, au lendemain d’une séance très favorable.

« Le marché signe un rebond technique dans une séance sans grand volume d’échanges et après être tombé récemment pas très loin des 4.500 points« , relève Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.

Le CAC 40 a relevé franchement la tête après plusieurs séances difficiles en raison notamment de la chute des prix du baril de pétrole.

« Le rebond des cours du pétrole permet au marché de s’offrir un bol d’air« , selon M. Tuéni.

Le prix du baril a ouvert en hausse à New York et a même accéléré après la publication des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis qui ont fortement baissé la semaine dernière, contrairement aux attentes.

La hausse de l’indice CAC 40 s’effectue en outre dans un marché en grande partie déserté par les investisseurs à l’approche des fêtes de Noël. La semaine s’achèvera d’ailleurs jeudi par une demi-séance.

Parmi les valeurs, le secteur des matières premières s’est distingué sur le marché parisien, à commencer par ArcelorMittal (+11,08% à 4,17 euros), alors que la Chine veut faire de la réduction de son surplus d’acier une priorité sur les cinq prochaines années, selon des informations de presse.

Par ailleurs, Total a pris 3,19% à 42,12 euros, Technip 5,88% à 47,90 euros et CGG 9,75% à 2,74 euros.

Les valeurs industrielles ont tiré le marché vers le haut à l’image de LafargeHolcim (+3,87% à 46,66 euros), Schneider Electric (+3,62% à 53,84 euros), Engie (+3,64% à 16,51 euros) et Renault (+2,68% à 94,34 euros).

Areva a avancé moins vite que le marché (+1,27% à 5,59 euros). L’agence de notation financière Standard and Poor’s a abaissé sa note de crédit à long terme d’un cran à « B+« , après que le groupe nucléaire a annoncé l’anticipation d’une forte perte en 2015.

Carmat a pris 3,27% à 41,00 euros. Le troisième patient implanté d’une prothèse du coeur artificiel de la société est subitement mort d’un arrêt respiratoire vendredi dernier, mais la prothèse n’est pas impliquée dans son décès, qui serait lié à une insuffisance rénale chronique.

Cac 40 (Euronext)

Madame Claude ira-t-elle au paradis ?

Madame Claude, ce nom restera à jamais associé aux grandes heures de la prostitution. Son réseau de « filles » fit trembler la République dans les années 1960 et 1970. Hommes politiques, artistes, industriels, grands noms et grandes fortunes, tous avaient recours à ses services… Mais la vieille dame très digne a emporté avec elle tous ses secrets. Elle s’est éteinte samedi à l’hôpital des sources sur les hauteurs de Nice.

Son nom est une marque que l’on citera encore dans trente ans. Elle l’a d’ailleurs déposé pour qu’on n’en abuse pas. Ce bar de Berlin qui convoque une multitude de fantasmes en faisant revivre une époque lointaine ne s’en est pas privé. Prononcer le nom de Madame Claude provoque un intérêt immédiat. « La vraie ? Vous la connaissez ? Elle existe ? » Non seulement elle existe, mais sa réputation n’est plus à faire, sa légende a échappé à sa propre personne.

Plus de vingt ans après la fin de ses déboires judiciaires, elle vivait recluse dans le Midi où elle touchait une modeste retraite et louait un petit appartement. Une vie pas tranquille, elle est trop lucide sur la condition humaine en général et la vieillesse en particulier, qui, comme chacun sait, est un naufrage. Citer le général de Gaulle n’est pas pour déplaire à celle qui lança dans les années soixante cette « coupable industrie ». C’est elle qui le dit.

Madame Claude a eu 92 ans le 6 juillet 2015. Très seule, isolée, elle n’entendait plus très bien lorsqu’on lui parlait au téléphone. Cet appareil avec lequel elle a passé les grandes années de son règne ne sonnait plus guère. « La solitude a toujours été une amie », confiait-elle lorsqu’on aborde le sujet. Quelques amis fidèles venaient la voir et l’appelaient le dimanche, le jour le plus triste de la semaine.

Madame Claude a retrouvé l’anonymat

Pour se retirer aussi loin de Paris avait-elle besoin qu’on l’oublie à ce point ? Souhaitait-elle tourner définitivement le dos à « Madame Machin » (elle se nomme ainsi), comme s’il s’agissait d’une autre ? Fernande Grudet, pour l’état civil, aspirait à l’anonymat. Elle avait choisi la douceur de la Riviera, pour le climat, mais aussi pour faire la paix avec sa fille. Malgré plusieurs tentatives, la réconciliation n’a pas eu lieu. Son anonymat a été troublé récemment par l’émission Un jour, un destin. Un portrait qu’elle a trouvé à charge, il faisait d’elle une manipulatrice. Qui a manipulé qui ? 

Cela l’a affectée pendant plusieurs semaines. L’équipe de Laurent Delahousse l’avait sollicitée, elle avait décliné l’invitation, ne se sentant pas la force physique de répondre aux questions, aux attaques. Elle n’a, finalement, exercé aucun droit de réponse, l’audience a été excellente. Madame Claude passionne toujours autant les Français. Tous les animateurs de télévision ont essayé de l’approcher pour l’avoir sur leur plateau, mais sa porte est définitivement close.

Madame Claude n’avait plus rien à vendre. Ses souvenirs, elle les a publiés dans la mesure de ce qui était publiable. Les autres, elle les garde pour elle. Tout a été dit sur les gros clients, le shah d’Iran, John Kennedy ou Giovanni Agnelli. Pour la France, elle est une tombe et ne parle pas, ou alors par des allusions et sans jamais citer de noms. Elle raconte : « Un jour, folle de rage après un rendez-vous manqué par l’une de mes filles, j’ai explosé le téléphone contre un mur. J’ai appelé le ministre des Postes avec l’autre combiné pour que l’on vienne le réparer. »

C’est toujours ainsi avec Claude, l’humour toujours, l’air de rien. Une autre fois dans la porte-tambour d’une célèbre brasserie de la rive gauche, elle croise un ancien ministre qui la reconnaît et la salue sans ambages : « Bonjour, Claude, comment allez-vous ? » Elle de répondre : « Très bien, X [elle l’appela par son prénom]. Mais nous ne sommes pas jeudi. » Tout était avoué, rien n’était révélé.

Ses filles sont aujourd’hui de vieilles dames de la bourgeoisie !

Certaines femmes se sont vantées d’avoir travaillé pour elle. L’épouse d’un ministre en exercice durant la cohabitation entre François Mitterrand et Édouard Balladur vint un jour à sa table dans un restaurant pour lui révéler son admiration. « Vous m’avez toujours fascinée. Dans mes rêves, lorsque j’étais plus jeune, j’étais l’une de vos filles. » Quelle spontanéité ! Heureusement qu’il n’y avait pas de téléphone portable en 1995.

En avoir été fait monter la cote de l’argus du désir…, les filles de Madame Claude sont aujourd’hui de vieilles dames de la bourgeoisie, insoupçonnées et insoupçonnables d’avoir dans leur jeunesse appartenu au célèbre réseau. Claude ne les a jamais forcées à travailler pour elle, elle leur rendait leur liberté dès qu’elles le souhaitaient. Certaines ont même été très bien mariées par la suite. Lorsqu’elle vivait encore à Paris après son séjour à Fleury-Mérogis, Claude revoyait quelques-unes de ses pensionnaires. Beaucoup menaient une vie rangée d’épouse de notaire. Certaines, mais celles-ci sont plus discrètes, ont réussi une carrière d’actrice ou de chanteuse. Leur ancienne patronne ne commente pas ce qui n’est plus d’actualité. Des noms circulent toujours dans les dîners. Il y a ceux qui sont sûrs de savoir, mais rien n’a été validé par personne.

Originaire d’Anjou, élevée par les visitandines, Claude a appris très jeune à se taire. Cette Parisienne d’adoption a gardé des attaches provinciales. Elle possédait une bergerie à Cajarc, achetée à un ancien ministre (décidément, elle en connaissait beaucoup) et située au milieu de nulle part. Elle sillonnait les routes du Lot avec sa petite Austin blanche, avait pour voisins Françoise Sagan et son frère Jacques, avec qui elle était très liée. L’écrivaine est l’une des rares à lui avoir tendu la main lorsqu’elle est tombée et à l’avoir défendue en public. Tous ceux qui avaient profité des services de « Madam » étaient alors aux abonnés absents. Elle s’est exilée à Los Angeles vers 1977, lorsque le fisc tout à coup s’est soucié d’elle, après l’avoir laissée en paix pendant des années.

Emprisonnée pour dettes fiscales

Lors de son retour en France au milieu des années 1980, la prescription n’ayant pas joué, elle fut arrêtée la veille d’une fête dans le Lot et fit un premier séjour en maison close… à la prison de Cahors. À sa sortie, elle reprit l’activité qu’elle savait le mieux faire. « Je n’ai exercé que quelques mois, à une très petite échelle, mais probablement mon passé et mon nom m’ont desservie. J’ai très vite été incarcérée. » Elle a sans doute été balancée par la concurrence. Après avoir été condamnée à trois ans de prison, dont six mois fermes, et à 1 million de francs d’amende, ses bijoux, dont les alliances de ses parents, ont été confisqués. Trois cent mille francs à l’époque seront donnés par TF1 et VSD en échange d’interviews. Elle a ensuite sorti un livre de souvenirs (1). Les droits d’auteurs ont été reversés au Trésor public pour payer l’amende.

La vie de Madame Claude a été maintes fois racontée. Le fantasme mêlant le sexe et l’argent la rend encore plus romanesque. Elle a fini par devenir une légende vivante. Cette vieille dame distinguée, cultivée, à la voix flûtée, ne correspond en rien à l’image que l’on peut se faire de quelqu’un qui a exercé cette profession interdite. De sa dureté de caractère on a parlé aussi. Françoise Fabian fut son interprète au cinéma (2). « Je l’ai rencontrée avant le tournage, car le premier scénario que l’on m’avait fait lire était plus proche de Marguerite Gautier que de cette entremetteuse moderne, se souvient la comédienne. Elle fut très aimable et semblait contente que je l’incarne. J’ai été frappée par sa vision cynique des rapports entre les hommes et les femmes. Pour elle, les hommes ne semblaient être que des portefeuilles. Je captais derrière ses propos des blessures secrètes. Je me suis beaucoup intéressée à sa psychologie. Un détail me revient : elle interdisait les dessous noirs chez les filles, elles ne devaient porter que du blanc. »

Dès qu’une affaire de proxénétisme est révélée par la presse, le nom de Madame Claude devient un terme générique pour désigner « les coupables industries » qui existent toujours. On ne sait plus qui se cache derrière ces réseaux. Madame Claude avait, elle, pignon et pognon sur rue. C’est ainsi que celle qui voulait rendre « le vice joli » est entrée dans l’histoire des menus plaisirs de la Ve République.

(1) Madam, par Claude Grudet chez Michel Lafon (1994)

(2) Madame Claude, de Just Jaeckin (1977)

Des radios distribuées en cadeau de Noël aux sans-abri

Paris – Avoir accs l’information, la culture et la musique n’est pas ais quand on est sans-abri. Pour y remdier, et rompre aussi un isolement pesant en cette priode de ftes, l’association Les Enfants du Canal distribue des postes radio en cadeau de Nol aux SDF.

« Le fait de ne pas avoir accès à la radio est clairement une discrimination« , a souligné lundi, lors d’une conférence de presse à Paris, Christophe Louis, président des Enfants du Canal.

Pour sa quatrième édition, l’opération « 1.000 radios » (le nom est tiré du nombre de radios distribuées la première année) vise à offrir entre 2.000 et 2.500 radios sans pile -toujours difficiles à obtenir quand on se trouve à la rue-, qui fonctionnent avec l’aide d’une dynamo et de l’énergie solaire.

Quatre cents d’entre elles ont commencé lundi soir à être distribuées à Paris, grâce aux maraudes des Enfants du Canal. Les autres seront distribuées dans 35 villes de France, « de grosses villes comme Lyon, mais aussi de plus petites comme Angoulême« , a expliqué Christophe Louis.

Ces distributions sont organisées avec l’aide du réseau des accueils de jour pour SDF de la Fondation Abbé Pierre, qui finance une partie du projet, a précisé Christophe Robert, délégué général de la Fondation, rappelant que la radio était « un moyen de rompre l’isolement, de créer du lien et de se changer les idées« .

Connaître la météo, suivre les informations surtout si on ne sait pas lire et qu’on ne peut pas profiter des journaux gratuits, écouter de la musique ou des émissions pour avoir une présence, « les sans-abri font le même usage d’une radio que vous et moi« , insiste Christophe Louis, qui a regretté « que la ministre de la Culture n’ait pas daigné soutenir cette action« .

Pour sensibiliser les populations locales, Les Enfants du Canal ont effectué pendant un mois un tour de France, qui les a menés de Chartres à Paris, avec notamment des émissions de radio en live pour débattre des problèmes des sans-abri.

Il manque 15.000 euros pour boucler la distribution de radios, précise l’association, qui appelle aux dons sur un (www.helloasso.com/associations/les-enfants-du-canal/collectes/operation-1000-radios).

Depuis quatre ans, 9.000 radios ont été distribuées.

Offrir des radios, « c’est un geste très concret, très simple. C’est vraiment pas grand chose, mais c’est un +pas grand- chose+ qui peut rendre la vie des sans-abri plus douce« , a souligné la journaliste de France Inter Pascale Clarck, venue soutenir l’opération.

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