Mois : octobre 2016

Barroso chez Goldman Sachs: il n’y a pas de « violation du devoir d’intégrité »

Le comité d’éthique de l’UE juge que la nomination de José Manuel Barroso à la banque d’affaires Goldman Sachs est conforme au code de bonne conduite.

Pas d’infraction, mais un manque de jugement. C’est, en substance, ce qui ressort de l’avis du comité d’éthique de l’UE publié ce lundi à propos du pantouflage de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs. L’ancien président de la Commission européenne n’a pas violé les règles « d’intégrité et de réserve » de l’Union européenne en acceptant un poste à la banque d’affaires Goldman Sachs, mais son choix est peu judicieux, estime le comité ad hoc de l’institution.

« Sur la base des informations fournies par monsieur Barroso dans une lettre adressée au président (de la Commission) Juncker, et considérant le Code de conduite pour les commissaires, il n’y a pas d’éléments suffisants pour établir une violation du devoir d’intégrité et de réserve », conclut le comité, dont l’avis est non-contraignant.

Vague d’indignation

Il avait été saisi en septembre par la Commission elle-même face à la vague d’indignation déclenchée par l’arrivée de l’ex-chef de l’exécutif européen (2004-2014) chez Goldman Sachs, institution vilipendée pour son rôle supposé dans le déclenchement de la crise des subprimes et celle de la dette grecque.

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« M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu’en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l’Union en général », soulignent les rapporteurs du comité dans leur avis.

Un manque de « jugement »

Le comité a bien considéré le fait que José Manuel Barroso « n’a pas fait preuve du bon jugement que l’ont pourrait attendre de quelqu’un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années », mais n’a pas pu établir d’entorse au règlement. « Il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict », est-il encore précisé.

La tempête médiatique est « certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même » pour conclure que les règles éthiques ont été violées, poursuit le rapport, qui note que Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

Les nouvelles fonctions auxquelles le Portugais est appelé auront « certainement » un lien avec son précédent mandat à la tête de la Commission, reconnait le comité, d’autant qu’il Barroso a dû s’atteler à réformer le secteur bancaire en pleine crise.

La Commission va « examiner » ces conclusions

Les règles imposent une « période de refroidissement » de 18 mois aux anciens commissaires, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Et cette période a été respectée, rappelle le comité. Plus d’un an et demi s’est en effet écoulé depuis le départ de Bruxelles de José Manuel Barroso, en novembre 2014.

La Commission européenne actuelle va maintenant se donner le temps d’examiner les conclusions du comité. « Dans un souci de transparence, et comme nous l’avons promis, la Commission européenne a publié cette opinion sur notre site Web. Nous allons maintenant (l’)examiner attentivement avant de prendre une éventuelle décision sur des mesures de suivi appropriées », a déclaré ce lundi le porte-parole en chef de l’exécutif européen Margaritis Schinas, lors d’un point presse.

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PS : la révolte des sans-dents !

Rarement un livre aura provoqué un tel séisme politique. Et autant de répliques après la première secousse. Militants et dignitaires socialistes ne se faisant déjà plus d’illusions : mai 2017 résonnerait comme une cruelle défaite. Dans l’adversité, il n’y a qu’une seule chose à sauver : l’honneur. Le 21 avril 2002, battus par Jean-Marie Le Pen, Lionel Jospin et le Parti socialiste purent revendiquer une politique rationnelle, une gouvernance irréprochable, un comportement exemplaire et une hauteur de vue jamais démentie. Bref un petit paragraphe dans l’histoire car Jospin fut un homme d’Éta…

Sarkozy voterait Hollande… et se fait railler par Le Maire

La petite phrase de Nicolas Sarkozy cette semaine n’est pas passée inaperçue : en cas de duel François Hollande-Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, il voterait pour l’actuel chef de l’État pour faire barrage à la candidate du Front national, même si ce serait « une douleur extrême ». Alors que le sujet devrait probablement être discuté lors du prochain débat de la primaire de la droite jeudi 3 novembre, Bruno Le Maire a déjà taclé son adversaire dimanche sur France 3.

« Les revirements de Nicolas Sarkozy sur tout un tas de sujets, vous y êtes comme moi tout à fait habitués. On a eu le revirement sur la loi Taubira : Il faut abroger la loi Taubira puisque ça vous fait plaisir. Ah ben non, finalement, on ne l’abroge pas. On l’a eu sur l’environnement : priorité absolue, puis finalement c’est plus une priorité », a lâché l’ancien ministre de l’Agriculture. Bruno Le Maire a aussi cité le revirement de l’ex-chef de l’État « sur l’ouverture à gauche où en 2007, il n’y avait rien de plus urgent, après avoir été élu par le peuple de droite, d’ouvrir le gouvernement à gauche (…) Maintenant, le voilà qui critique Alain Juppé quand il tend la main vers la gauche. »

Un duel Hollande-Le Pen « totalement improbable »

À ses yeux, « tous ces revirements-là montrent un manque de cohérence et de ligne politique ». Interrogé lui aussi sur ce qu’il ferait en cas de duel Hollande-Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, le député LR de l’Eure s’est refusé à se placer dans « ce cas de figure, d’ailleurs totalement improbable quand on voit la situation de François Hollande dans les sondages ».

Il a par ailleurs ironisé sur les échanges très tendus entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, évoquant des « vieilles querelles » et des « règlements de comptes à OK Corral ». « Il faut tourner la page de ceux qui ont occupé des hautes fonctions et n’ont pas su répondre aux enjeux », a lancé celui qui entend incarner « le renouveau » en politique. Bruno Le Maire a aussi jugé que François Hollande « a dévalorisé la fonction » présidentielle, estimant que si Manuel Valls devait le remplacer pour la présidentielle de 2017, « ce serait un adversaire plus digne ».

Pour continuer à utiliser Airbnb, il faudra signer une charte contre le racisme

À partir du 1er novembre, les utilisateurs de la plateforme de location de logements entre particuliers devront signer un « engagement » contre les discriminations. Ceux qui refuseront se verront privés d’accès aux services du site.

Longtemps accusée de laissez-faire après plusieurs cas de racisme, notamment aux Etats-Unis, Airbnb a envoyé un mail à ses usagers pour les informer de sa nouvelle politique de lutte contre les discriminations. A partir du 1er novembre, les utilisateurs de la plateforme dans le monde seront ainsi appelés à signer une charte intitulée « L’engagement de la communauté d’Airbnb ».

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« J’accepte de traiter tous les membres de la communauté Airbnb avec respect, sans préjugé et sans distinction de race, religion, origine nationale, origine ethnique, handicap, sexe, identité de genre, orientation sexuelle, ou âge », stipule notamment l’engagement.

Capture d'écran du site Airbnb.fr

Capture d’écran du site Airbnb.fr

L’Express.fr

Les usagers qui se connecteront au site seront automatiquement appelés à y répondre. En cas de refus, ils ne pourront plus ni héberger des voyageurs, ni réserver sur le site. L’entreprise américaine stipule néanmoins que « les usagers pourront continuer à consulter les annonces Airbnb ».

Des consignes spécifiques pour les Etats Unis

Après de nombreux cas de racisme rapportés ces derniers mois aux Etats-Unis, la plateforme a également rendu public des « consignes spécifiques destinées aux hôtes américains ». Airbnb diffuse ainsi une longue liste de comportements que « peuvent » ou ne « doivent pas » adopter les utilisateurs concernant « la race, la couleur de peau, l’origine ethnique, l’origine nationale, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et la situation de famille ».

L’existence de discriminations au sein des plateformes de l’économie collaborative a été confirmée en janvier 2016 par une étude de l’Université d’Havard, selon laquelle les demandes d’hébergement d’usagers afro-américains sont moins souvent acceptées que celle d’usagers blancs.

L’heure sautante mise à nu

Cette version transparente de la Salthora Meta mono-aiguille transforme le saut de l’heure en un véritable spectacle visuel. Ici, une seule aiguille indique les minutes, tandis que l’heure s’affiche numériquement dans un guichet rond, à 12 heures. Lorsque 60 minutes se sont écoulées, cette unique aiguille atteint le milieu de la fenêtre pour faire apparaître immédiatement, sur le disque, l’heure suivante. Les amateurs de mécanique apprécieront d’entendre alors un léger son annonçant le début d’une nouvelle heure. Mais, surtout, à chaque changement d’heure, on peut ainsi voir le mécanisme s’activer pour effectuer avec exactitude le saut de l’heure. Clairement visible au centre du cadran, on découvre ainsi une technologie ingénieuse faisant pivoter l’anneau transparent des heures, relié au disque bleu nuit des minutes. Mis en scène dans un boîtier en acier de 43 mm de diamètre, l’ensemble confère à cette MeisterSinger une allure racée, identifiable au premier regard.

© DR

Technique et 100 % suisse

Pour assurer un saut de l’heure ponctuel, MeisterSinger a développé un module sur la base du calibre à remontage automatique suisse ETA 2824-2 et Sellita SW 200-1. La tension requise pour actionner le levier du disque des heures est produite par un colimaçon attaché à l’aiguille des minutes afin qu’il puisse sauter toutes les 60 minutes. Générée tout au long de la course des 60 minutes, elle n’est donc pas directement prélevée sur le barillet, mais recherchée de façon continue, ce qui influence le travail à un degré minimal. Monté sur un bracelet en cuir de veau avec un gaufrage crocodile, cet étonnant garde-temps est proposé à 3 200 euros.

Strauch-Bonart – L’élite politique doit-elle refléter la société ?

La dernière sortie de Jean-François Copé sur le prix du pain au chocolat, qu’il estime entre 10 et 15 centimes d’euro, a relancé les interrogations récurrentes, dans notre pays, sur la distance entre l’élite politique et le peuple. Car cette bourde n’est que la plus récente d’une liste malheureusement trop longue – on se rappelle le ticket de métro à 4 euros de NKM. Si l’âge aristocratique pouvait tolérer ce fossé – après tout, pourquoi exiger que l’aristocratie, dans un système féodal, vive comme nous ? –, l’âge démocratique s’en émeut, à raison – pourquoi ne vivent-ils toujours pas comme…

La France est « sur un sentier de croissance », juge François Hollande

Le produit intérieur brut a enregistré une hausse de 0,2% au troisième trimestre, après un recul au printemps. L’objectif d’1,5% de croissance fixé par le gouvernement pour 2016 sera difficile à atteindre, a reconnu le ministre de l’Économie Michel Sapin.

L’économie française a renoué avec une légère croissance au troisième trimestre, enregistrant une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), après le repli inattendu enregistré au printemps (-0,1%), selon une première estimation publiée ce vendredi par l’Insee. La France est « sur un sentier de croissance » même si elle est « trop faible », a réagi François Hollande.

Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions publiées par l’institut statistique, s’explique principalement par une hausse de l’investissement des ménages et des exportations, la consommation restant pour sa part stable. Le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin a reconnu dans une déclaration que ce résultat rendait « plus difficile d’atteindre » l’objectif de 1,5% de croissance fixé par le gouvernement pour 2016.

Accélération dans le secteur des services

Il ne remet toutefois pas en cause « la dynamique de reprise à l’oeuvre depuis un an et demi » et « ne change rien sur le front du chômage qui baisse nettement, comme sur le front du déficit qui recule et atteindra les objectifs fixés », a-t-il estimé. Sur l’ensemble du trimestre, la production totale de biens et de services a augmenté de 0,4%, alors qu’elle avait reculé de 0,2% entre avril et juin, selon l’Insee.

L’accélération est particulièrement nette dans le secteur des services (+0,6% après -0,2%), de la construction (+1,0% après +0,8%) et du raffinage (+13,7% après -12,8%), affecté au deuxième trimestre par les manifestations contre la loi Travail.

Prévision de 0,4% au quatrième trimestre

La production s’est à l’inverse repliée pour les matériels de transport (-3,3% après +1,5%) et dans l’énergie (-2,7% après +0,7%), la production générale de biens s’étant pour sa part quasiment stabilisée (-0,1% après -0,7%).

Pour le quatrième trimestre, l’Insee prévoit une accélération de la croissance, qui devrait atteindre 0,4%. Ce rebond serait toutefois trop faible pour compenser le trou d’air subi par l’économie française au printemps. La croissance, selon l’institut statistique, ne devrait ainsi pas dépasser 1,3% en 2016. Un chiffre inférieur au taux de 1,6% initialement anticipé, mais aussi au pronostic officiel du gouvernement, fixé à 1,5%.

Présidentielle : Sarkozy voterait Hollande en cas de duel Hollande-Le Pen

Au micro de Jean-Jacques Bourdin, l’ancien chef de l’État a notamment justifié les réductions massives des effectifs de policiers et de gendarmes durant son quinquennat. Il s’est également confié sur sa vision de la primaire à droite et les scénarios de vote, dans le cas où il serait absent de la présidentielle de 2017.

Crise de la police

Durant l’interview, Nicolas Sarkozy a expliqué ne pas regretter les réductions d’effectifs de gendarmes et policiers effectuées durant son quiquennat, expliquant sur RMC/BFM TV qu' »il fallait faire des économies ». À la question « Vous avez supprimé 12 469 postes de gendarmes et policiers entre 2007 et 2012, est-ce que vous regrettez ? », Nicolas Sarkozy a répondu : « Non ». « On croulait sous les dettes et les déficits, il fallait faire des économies (…) il fa(llait) réduire les effectifs dans la fonction publique », a-t-il expliqué, alors que les policiers manifestent à travers la France depuis dix jours pour demander plus de moyens. « La lutte contre l’insécurité n’est pas une question d’effectifs », a souligné l’ancien chef de l’État.

Nicolas Sarkozy a répété qu’il était en faveur de la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes, « pour qu’on ne mette pas sur le même plan les délinquants et les forces de l’ordre ». Il a aussi estimé « utile, nécessaire » que les policiers soient équipés d’armes non létales pour « pouvoir se défendre sans mettre en cause la vie du délinquant ». Il a aussi dit vouloir « dans l’avenir équiper les policiers en intervention de caméras ». Il a aussi demandé que « la peine soit doublée » pour « toute personne qui touche à l’intégrité physique (…) d’un symbole de la république », tels les policiers, les gendarmes et les professeurs. Ces personnes, a-t-il dit, doivent « se retrouver en prison immédiatement ».

Primaire à droite

Le candidat à la primaire de la droite a expliqué qu’il ne croyait « pas une minute à la fable des électeurs de gauche qui viendraient voter à la primaire de la droite » des 20 et 27 novembre. L’ancien chef de l’État, qui a lui-même accusé Alain Juppé de faire des « compromis avec la gauche » pour gagner la primaire, a en revanche estimé que des électeurs FN pourraient venir voter. « Cela peut très bien se faire (…) Parce qu’avant de voter une, deux, ou trois fois pour Madame Le Pen, ils votaient pour nous. » « On les a déçus ou je les ai déçus, et je les encourage à voter pour nous », a-t-il dit. « Pour voter, il faudra signer une charte indiquant sur l’honneur qu’on partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, ensuite il faudra payer deux euros, enfin faire la queue et devant tous les médias afficher son appartenance à la droite ou au centre », a-t-il dit. « Je suis très confiant, je sens la mobilisation du peuple de droite », a-t-il ajouté.

Il y a deux semaines, l’ancien chef de l’État avait estimé qu’il y avait « un problème de loyauté. Pour voter à la primaire, il faudra signer une charte dans laquelle on s’engage à partager les valeurs de la droite et du centre. Si on est de gauche, c’est qu’on ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Donc on appelle des gens à venir pour signer une charte dont ils ne croient pas un mot. Ça s’appelle quoi ? Du mensonge et de la déloyauté », avait-il dit, visant le maire de Bordeaux.

Présidentielle 2017

L’ancien chef de l’État a également laissé entendre qu’il voterait François Hollande contre le FN si la situation devait se présenter.  « Je n’ai jamais voté pour le FN et je n’ai pas l’intention de le faire », a-t-il dit, interrogé sur son choix dans une telle hypothèse. Voterait-il pour François Hollande ? « Pas de gaieté de coeur », a-t-il lâché sans prononcer le nom de celui qui l’a battu en 2012. « Je pense qu’entre nous avec le FN il y a une barrière infranchissable. Pour eux, l’immigration, c’est un problème de principe, pour moi, c’est un problème de nombre, c’est pas tout à fait la même chose », a indiqué l’ancien chef de l’État.

La création d’entreprise, nouveau pansement Pôle emploi pour enrayer le chômage?

Le nombre de demandeurs d’emploi pour septembre sera connu ce 25 octobre. Pôle emploi s’est fixé comme objectif d’accompagner 70 000 chômeurs vers la création d’entreprise d’ici la fin de l’année. Une nouvelle prestation Activ’Créa est destinée à convaincre les plus hésitants.

Alors que le taux de chômage peine toujours à baisser, Pôle emploi veut désormais inciter davantage de demandeurs d’emploi à créer leur entreprise. D’ici fin 2016, l’opérateur public s’est fixé comme objectif d’amener 70 000 personnes sur le chemin de l’entrepreneuriat. Pour y parvenir, il a lancé le dispositif Activ’Créa en juillet dernier.

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Effectuée par des prestataires extérieurs, différents selon les territoires, cette prestation existait dans le passé sous d’autres appellations. Mais selon une étude parue début octobre, ces dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprise étaient très peu utilisés.

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Tout l’enjeu donc, pour Pôle emploi, est de persuader certains chômeurs à franchir le pas. « L’intérêt, c’est de faire émerger toutes les idées que vous avez, rassure une conseillère Pôle emploi, devant un peu plus d’une douzaine de demandeurs d’emploi, à Versailles (Yvelines) en ce début octobre. Pour intégrer Activ’Créa, vous n’avez pas besoin d’idée fixe. Il n’y a pas d’obligation de créer une entreprise à la fin de la prestation ». S’en suit une revue des services auxquels ces potentiels entrepreneurs auront accès. Notamment, « un entretien de diagnostic qui dure 1h45 » suivi de « 10 contacts minimum » avec des experts de la création d’entreprise. Ils peuvent prendre la forme d’entretiens individuels, ou alors d’ateliers collectifs. Le parcours dure trois mois maximum.

« On ne juge pas l’idée »

Pour Cédric, les premiers contacts ont été très positifs. Suite à une rupture conventionnelle avec son ex-employeur, fin 2015, il a décidé d’abandonner le salariat. A 41 ans, il veut créer une entreprise autour de sa passion, la musculation. Problème: il ignore tout des démarches à suivre. « Le conseiller détecte si l’idée est bonne, et il fait preuve de beaucoup de pédagogie, juge-t-il. Comme vous n’avez jamais fait, vous avez peur. Si vous empruntez et que vous vous plantez, il se passe quoi? ». Le jeune créateur connaît désormais la marche à suivre pour concrétiser son projet: identifier ses concurrents et des clients potentiels, l’importance de bien chiffrer son budget, et les pièges à éviter. Il a déjà assisté à deux formations, l’une portant sur la recherche d’investisseurs et l’autre sur les différents statuts juridiques d’entreprise. Il se donne jusqu’à la fin de l’année pour décider de lancer ou non son affaire.

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« On ne juge pas l’idée, précise David Kennedy, responsable de formation chez Nuevo, le sous-traitant vers lequel le Pôle emploi de Versailles dirige ses candidats à l’entrepreneuriat. Ce n’est pas tant l’idée qui fait qu’on réussit que de travailler son projet ». Par exemple, si monter un food truck est plutôt une bonne idée en soi, lancer son business peut être plus compliqué qu’il n’y paraît, à cause des autorisations à obtenir par exemple. Etre déterminé à surmonter ou contourner ces obstacles compte. Lors de l' »entretien de diagnostic », ce professionnel sera donc surtout attentif à la motivation. Pour poursuivre dans Activ’Créa, il faut être prêt à engager des démarches rapidement, c’est-à-dire vouloir monter sa boîte dans les mois qui suivent.

Une course contre la montre?

Et surtout, il faut s’accrocher! Il va falloir apprendre à faire son étude de marché ou son business plan tout seul. « Pour quelqu’un qui n’a pas un bagage scolaire ou qui n’a pas une facilité à être autonome, ça peut être difficile à suivre. S’il l’on n’est pas au fait de ce que veut dire un bilan, l’actif, le passif, c’est un peu ardu », juge Pierre, 34 ans, un ex-opticien qui va lui créer une entreprise dans l’électricité domotique.

Une opinion que partage Sophie. Début septembre, elle a assisté à un premier atelier sur les recherches de financement auprès des banques. « Je suis vite larguée, mais ça m’intéresse énormément », raconte cette femme de 54 ans. Ex-décoratrice dans une enseigne de loisirs créatifs, elle veut devenir démonstratrice indépendante dans les salons professionnels. Toutefois, elle s’inquiète que les ateliers collectifs n’apportent pas toutes les réponses à ses questions. Autre déconvenue: parmi les dix « rencontres » promises avec des référents, « il y en aura sûrement sept par téléphone. Les jeunes sont plus habitués à Skype, aux mails mais moi… J’ai besoin de voir les gens. Les rares fois où je le pourrai, il va falloir que je prépare bien mes questions! ».

McLaren 570S : supercar accessible

VERDICT CHRONO

Première représentante de la gamme Sport Series, la 570S est présentée par McLaren comme une voiture de sport à vocation principalement routière, par opposition avec les 650S et 675LT de la gamme Super Series dont le niveau de performance plus élevé justifierait à lui seul de fréquentes excursions sur circuit. Pourtant, dans la réalité, la 570S apparaît plutôt plus radicale que ses grandes sœurs : un peu moins confortable du fait de sa suspension classique et seulement marginalement moins performante que celles-ci, elle est paradoxalement plutôt plus amusante à conduire sur circuit en raison de réglages censés la rendre plus accessible à une large clientèle. Une réussite.

LE PROJET

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Avec cette 570S et la 540C, McLaren compte porter sa production à 4000 exemplaires d’ici 2017. Pour y parvenir, McLaren opère une légère descente en gamme pour élargir sa clientèle. Forte de 570 ch et commercialisée à 182 350 euros, la 570S peut en effet intéresser les mêmes clients qu’une Audi R8 Plus de 610 ch (199 000 euros) ou une Porsche 911 Turbo S de 560 ch (199 763 euros). Et le feu d’artifices McLaren n’est pas fini, à 161 250 euros, la future 540C se permettra même d’ici quelques mois d’établir une nouvelle référence en termes performances/prix dans le segment des voitures de sport.

LA TECHNIQUE

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Pour parvenir à ce résultat tout en restant rentable, McLaren a dû réduire le coût de la 570S et adapter son outil de production pour des volumes supérieurs permettant de générer des économies d’échelle. Cette descente en gamme n’est pas vraiment évidente à la lecture de la fiche technique : la coque est toujours réalisée en fibre de carbone (en procédé RTM par le sous-traitant autrichien CarboTech), le V8 biturbo, à peine dégonflé pour cette 570S (78 Nm et 80 ch de moins que pour la 650S) est toujours assemblé chez Ricardo, tandis que la boîte double embrayage 7 rapports reste fournie par l’italien Graziano.

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Mais la 570S renonce à la suspension PCC (pour ProActive Châssis Control) à gestion hydraulique de l’antiroulis – remplacée par de classiques barres stabilisatrices métalliques et des amortisseurs pilotés – et à l’aérodynamique active de ses grandes sœurs (bye bye l’aérofrein caractéristique des précédents modèles de la marque). De même, les éléments de carrosserie de la 570S ne sont plus réalisés en matériau composite comme ceux de la 650S, mais en aluminium, un procédé qui, s’il s’avère plus onéreux en termes d’investissement initial, devrait permettre de réduire les coûts unitaires si les volumes de production prévus pour ce modèle sont atteints. Ce choix garantit en outre un meilleur fini des pièces, ce qui permet de réduire les coûts de finition et la durée du processus de production.

Les freins à disque en céramique renforcée de fibres de carbone font partie de l’équipement de série (des disques en fonte sont proposés en option gratuite pour ceux qui en préfèrent le toucher et le moindre coût d’entretien) et participe à contenir la masse de la 570S à seulement 1 440 kilos, soit une bonne centaine de moins que ses concurrentes directes. Et de plus, il est possible de l’équiper d’éléments de carrosserie et de sièges en plastique renforcé de fibre de carbone qui permettent d’abaisser ce chiffre à 1 409 kg, soit 19 de moins que la 650S.

VIE À BORD

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L’accès à bord est facilité par une coque en fibre de carbone spécifique dont la hauteur des pontons latéraux a été réduite de 85 mm par rapport à ceux de la 650S. Du coup, malgré les imposantes portes en élytre typique des modèles de la marque, il n’est pas nécessaire d’avoir la souplesse d’un gymnaste pour se glisser en douceur dans le baquet de la 570S. La position de conduite est très agréable, mais nettement plus allongée que celle d’une Audi R8 ou d’une 911. Or, avec les sièges monoblocs en fibre de carbone proposés en option (6240 euros), le dossier n’est pas réglable en inclinaison. Il est donc conseillé de les essayer avant d’acheter. Les montants de pare-brise ont aussi été affinés au profit du champ de vision, qui se révèle un des points forts de la 570S à l’usage, en particulier sur route sinueuse. Plus épurée que celle de ses rivales germaniques – il faut dire que les fonctions sont moins nombreuses – l’interface homme machine est centrée sur un écran tactile très facile à utiliser tandis que l’installation audio Bower and Wilkins (4310 euros) permet de meubler agréablement les silences mécaniques lorsque le stop&start entre en action…

L’AVIS DU POINT AUTO

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Comme la 650S, la 570S met rapidement à l’aise, même si elle se montre légèrement moins confortable que sa grande sœur, en particulier sur les petites inégalités abordées à faible vitesse. L’amortissement piloté « classique » de la 570S n’est pas aussi « rond » que celui du système PCC de la 650S et son assiette est moins constante, ce qui signifie qu’elle impose des mouvements de roulis/plongée/cabrage plus rapides et plus marqués à ses occupants au passage des bosses. Cela dit, le niveau de confort reste excellent dans l’absolu, meilleur que celui d’une 911 Turbo S par exemple, mais légèrement moins bon que celui d’une Audi R8. En revanche, les commandes de la McLaren sont les meilleures du moment à notre avis, car les plus communicatives. Plus directe que celle de la 650S (14,3:1 contre 15,1:1) et toujours à assistance hydraulique, la direction de la 570S est un régal de précision et de linéarité, même si elle apparaît un peu légère au premier abord (on s’y fait très vite). Pour le freinage c’est au contraire le faible niveau d’assistance qui surprend, mais là encore, c’est une très bonne surprise tant ce choix facilite le dosage des décélérations, notamment des plus faibles, ce qui se révèle très utile pour conduire en douceur au quotidien. Un registre pour lequel le V8 biturbo et le mode automatique de la boîte double embrayage font aussi merveille. Résultat cette 570S est un vrai vélo à conduire en ville où son système rapide de rehausse hydraulique du train avant – commandé par un levier sous le volant – permet en outre d’affronter sans angoisse les difficultés du type gendarme couché ou rampe de parking.

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Sur la route, quoi qu’en dise McLaren, les limites de la 570S restent hors d’atteinte pour un conducteur disposant d’un instinct de conservation minimal. Tout au plus peut-il remarquer une motricité plus facilement prise en défaut que celle de la 650S, par la faute des pneumatiques moins larges de la 570S (225 mm au lieu de 235 à l’avant, 285 au lieu de 305 à l’arrière), mais aussi des barres antiroulis classiques qui perturbent le travail des pneumatiques sur mauvaise route. Pour aller plus loin, il est recommandé d’aller faire un tour sur circuit. Et il serait vraiment dommage de s’en priver, car la 570S s’y montre la McLaren la plus amusante à conduire du moment.

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En raison de ses pneus plus étroits (et plus durs) et de son appui aérodynamique réduit (pas d’aileron arrière mobile ici) la 570S glisse plus tôt et plus progressivement qu’une 650S pour le plus grand plaisir de son pilote. Mieux, elle permet de le faire avec un très grand niveau de sécurité grâce au fonctionnement particulièrement peu intrusif de l’ESP Bosch de nouvelle génération (9.0) dont le mode « dynamic » a été calibré spécifiquement par McLaren pour cet usage. Un système qui reste en outre complètement déconnectable. Tout juste faut-il alors se méfier de la réponse du V8 à l’accélérateur : le temps de réponse des turbocompresseurs peut en effet générer des déferlements de couple dont les effets sont parfois difficiles à contrôler. Mais après tout, cela fait aussi partie du plaisir consistant à conduire une voiture de sport sur circuit…

Créée en 2009, la branche Automotive en est encore au stade de découvrir et comprendre une clientèle de voitures de sport que ses concurrents directs cultivent depuis des décennies. Mais le positionnement de la 570S devrait éveiller son intérêt.

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LES PLUS

Facilité de conduite

Performances de supercar

Réactivité de la boîte double embrayage.

LES MOINS

Sonorité mécanique manquant de caractère

Modulation de la puissance parfois difficile (temps de réponse du turbo)

Sous le capot de la McLaren 570S :

Cylindrée : 3 799 cm3

Type : 8 cylindres en V à 90 °, central AR, biturbo

Puissance : 570 ch à 7 500 tr/min

Couple : 600 Nm de 5 000 à 6 000 tr/min

Transmission : aux roues arrière

Boîte : double embrayage à 7 rapports

Dimensions (L/l/h) : 4 530 × 2 095 × 1 202 mm

Coffre : 144 l (AV)

Poids : 1 440 kg (2,5 kg/ch)

0-100 km/h : 3,2 s

0-200 km/h : 9,5 s

Vitesse maxi : 328 km/h

Freinage : 200-0 km/h : 126 m ; 100-0 km/h : 31 m

Consommation : 10,7 l/100 km

Émissions CO2 : 249 g (malus : 8 000 euros)

Prix : 182 250 €

Site internet : http://cars.mclaren.com