Présidentielle : Sarkozy voterait Hollande en cas de duel Hollande-Le Pen

Au micro de Jean-Jacques Bourdin, l’ancien chef de l’État a notamment justifié les réductions massives des effectifs de policiers et de gendarmes durant son quinquennat. Il s’est également confié sur sa vision de la primaire à droite et les scénarios de vote, dans le cas où il serait absent de la présidentielle de 2017.

Crise de la police

Durant l’interview, Nicolas Sarkozy a expliqué ne pas regretter les réductions d’effectifs de gendarmes et policiers effectuées durant son quiquennat, expliquant sur RMC/BFM TV qu' »il fallait faire des économies ». À la question « Vous avez supprimé 12 469 postes de gendarmes et policiers entre 2007 et 2012, est-ce que vous regrettez ? », Nicolas Sarkozy a répondu : « Non ». « On croulait sous les dettes et les déficits, il fallait faire des économies (…) il fa(llait) réduire les effectifs dans la fonction publique », a-t-il expliqué, alors que les policiers manifestent à travers la France depuis dix jours pour demander plus de moyens. « La lutte contre l’insécurité n’est pas une question d’effectifs », a souligné l’ancien chef de l’État.

Nicolas Sarkozy a répété qu’il était en faveur de la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes, « pour qu’on ne mette pas sur le même plan les délinquants et les forces de l’ordre ». Il a aussi estimé « utile, nécessaire » que les policiers soient équipés d’armes non létales pour « pouvoir se défendre sans mettre en cause la vie du délinquant ». Il a aussi dit vouloir « dans l’avenir équiper les policiers en intervention de caméras ». Il a aussi demandé que « la peine soit doublée » pour « toute personne qui touche à l’intégrité physique (…) d’un symbole de la république », tels les policiers, les gendarmes et les professeurs. Ces personnes, a-t-il dit, doivent « se retrouver en prison immédiatement ».

Primaire à droite

Le candidat à la primaire de la droite a expliqué qu’il ne croyait « pas une minute à la fable des électeurs de gauche qui viendraient voter à la primaire de la droite » des 20 et 27 novembre. L’ancien chef de l’État, qui a lui-même accusé Alain Juppé de faire des « compromis avec la gauche » pour gagner la primaire, a en revanche estimé que des électeurs FN pourraient venir voter. « Cela peut très bien se faire (…) Parce qu’avant de voter une, deux, ou trois fois pour Madame Le Pen, ils votaient pour nous. » « On les a déçus ou je les ai déçus, et je les encourage à voter pour nous », a-t-il dit. « Pour voter, il faudra signer une charte indiquant sur l’honneur qu’on partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, ensuite il faudra payer deux euros, enfin faire la queue et devant tous les médias afficher son appartenance à la droite ou au centre », a-t-il dit. « Je suis très confiant, je sens la mobilisation du peuple de droite », a-t-il ajouté.

Il y a deux semaines, l’ancien chef de l’État avait estimé qu’il y avait « un problème de loyauté. Pour voter à la primaire, il faudra signer une charte dans laquelle on s’engage à partager les valeurs de la droite et du centre. Si on est de gauche, c’est qu’on ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Donc on appelle des gens à venir pour signer une charte dont ils ne croient pas un mot. Ça s’appelle quoi ? Du mensonge et de la déloyauté », avait-il dit, visant le maire de Bordeaux.

Présidentielle 2017

L’ancien chef de l’État a également laissé entendre qu’il voterait François Hollande contre le FN si la situation devait se présenter.  « Je n’ai jamais voté pour le FN et je n’ai pas l’intention de le faire », a-t-il dit, interrogé sur son choix dans une telle hypothèse. Voterait-il pour François Hollande ? « Pas de gaieté de coeur », a-t-il lâché sans prononcer le nom de celui qui l’a battu en 2012. « Je pense qu’entre nous avec le FN il y a une barrière infranchissable. Pour eux, l’immigration, c’est un problème de principe, pour moi, c’est un problème de nombre, c’est pas tout à fait la même chose », a indiqué l’ancien chef de l’État.