Mois : septembre 2016

Le yuan rejoint le club très fermé des grandes monnaies mondiales

Le FMI a annoncé ce samedi que la devise chinoise serait intégrée au club très prisé des monnaies de réserves mondiales.

Il s’agit d’un grand bond pour la République Populaire de Chine. Ce samedi, le Fond monétaire international (FMI) a annoncé que la devise de l’Empire du milieu faisait son entrée dans le panier des grandes monnaies de référence, aux côtés du dollar et de l’euro. Une victoire économique importante, qui vient couronner les années d’effort de Pékin pour ouvrir son marché à la mondialisation économique.

« C’est une étape historique » pour la Chine, a affirmé la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ajoutant que cette décision allait accélérer « l’intégration de l’économie chinoise dans le système financier et monétaire international ». Depuis qu’elle a accédé au rang de deuxième puissance économique mondiale, la Chine redouble d’effort pour faire de son yuan une véritable monnaie de réserve internationale. Cette transition a été facilitée avant tout par l’ouverture progressive mais inexorable de son économie sur le monde -une politique amorcée à la fin des années 70 par le vice-premier ministre de l’époque, Deng Xiaoping.

Une transition symbolique

C’est après un long examen que le FMI a donné son feu vert en novembre 2015. Le yuan remplissait alors deux principaux critères: une présence massive dans les transactions internationales et être « librement utilisable ». Mais malgré son importance, cet événement ne bousculera pas le rapport de force entre les grandes devises de ce monde, nommément le dollar et l’euro.

Le billet vert reste de loin le plus utilisé, avec 41% des transactions mondiales à son actif, suivi de l’euro (30,8%) puis de la livre sterling (8,7%). En outre, « les responsables de réserves de changes y réfléchiront à deux fois avant de se lier à la devise d’un pays dont les autorités interviennent quand ça leur chante », confirme l’analyste Julian Evans-Pritchard. A titre d’exemple, en août 2015, la Banque centrale de Chine a décidé une soudaine dévaluation du yuan de 5%. La manoeuvre avait ébranlé les marchés mondiaux.

Mais il est certain que cet adoubement accélérera l’internationalisation balbutiante de la monnaie chinoise. « Il s’agit d’un symbole », a déclaré à l’AFP Mitul Kotech, analyste à la Barclays. Son principal effet sera de permettre la diversification des réserves des banques centrales et fonds souverains, conformément à l’unité de compte du FMI, les fameux droits de tirage spéciaux (DTS), auxquels le yuan s’est donc greffé.

Le Mondial de l’automobile comme si vous y étiez

Le plus grand Salon automobile qui soit au monde, en termes de fréquentation, ouvre ses portes à Paris, ce jeudi pour les professionnels et à partir de samedi (et jusqu’au 16 octobre) pour le public. Cette année encore les nouveautés sont légion, même si, jeudi matin, elles seront pour la plupart encore cachées sous les bâches. Mais le voile va se lever et nos journalistes spécialisés feront le point en direct, toute la journée de jeudi sur Le Point.fr, sur les tendances qu’elles révèlent.

Les SUV ont la cote

À ce jeu, pas de surprise, les SUV continuent leur colonisation progressive de tous les segments du marché automobile, et, partant, de toutes les marques. Outre l’historique Land Rover, et les « premiums » allemands qui lui ont emboîté le pas il y a déjà quelques années, les généralistes cèdent à leur tour aux sirènes de la carrosserie surélevée. Venu du luxe, le SUV s’est, certes démocratisé, mais conserve ses attaches au très haut de gamme. Pourtant, après un dimanche sans voitures dans la capitale et la fermeture des voies sur berge rive droite pour une expérience qui risque de durer, la place de l’automobile dans nos sociétés reste un sujet controversé.

Quel avenir pour le diesel ?

En plein « dieselgate », le salon parisien propose de regarder aussi ce qui se passe sous les capots, savoir si le moteur à gazole a encore un avenir où si l’essence reprend le dessus. Mais l’alternative n’est plus celle-là, puisque le salon se place aussi sous le signe d’un progrès soudain de la voiture électrique « abordable ». Poussés par les incitations fiscales, les progrès réalisés dans les domaines de la batterie lithium-ion permettent de pratiquement doubler son autonomie pour le même prix. Et, avec le développement continu du réseau de bornes de recharge, les constructeurs se ruent vers la propulsion zéro émission avec des concepts ou des modèles déjà prêts à être commercialisés.

Laquelle acheter ?

Achètera, achètera pas, c’est toute la question de ce Mondial qui offre une vitrine exceptionnelle sur notre mobilité à venir et sur les bons choix stratégiques à opérer. La plus grande concession du monde rassemble en effet en un même lieu et au même moment pratiquement tous les acteurs qui comptent sur la planète. Les absents ont souvent tort : quelques constructeurs osent casser la vitrine du Mondial de l’auto, le Salon de Paris devant faire face à la défection de trois marques et à la non-venue probable de la nouveauté française de l’année, Alpine.

Pouvoir comparer à quelques mètres les uns des autres les modèles convoités est une occasion à ne pas rater et les plus de 1,2 million de visiteurs attendus ne s’y trompent pas. Voici donc, heure par heure, les révélations de la journée, celles qui seront le fil conducteur de votre visite lors des journées publiques.

Consultez notre dossier : Mondial de l’automobile

Copé : « Sarkozy agite des leurres »

Le Point : Qu’est-ce qui vous distingue le plus de vos adversaires ? Commençons par Juppé, le favori des sondages.

Jean-François Copé : Je ne crois pas beaucoup aux sondages dans cette primaire. Mais il me semble que les termes du débat sont clairs : d’un côté, le modèle que je défends depuis des années d’une droite décomplexée ; de l’autre, une droite plus tiède, plus timorée. Celle d’Alain Juppé et de son « identité heureuse ». Bien sûr, l’identité heureuse, on en rêve tous. Mais elle ne sera possible que si, d’abord, nous apportons une réponse juste et ferme à la situation actuelle pa…

Emploi, investissement, exportations: mais où sont passés les milliards du CICE?

Face à une mesure qualifiée « d’usine à gaz » par certains, les économistes ont été contraints de multiplier les hypothèses. Mais les effets vérifiés du CICE restent plus que décevants.

On le craignait. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), mesure phare du quinquennat de François Hollande, n’aura eu finalement que des effets limités. Le comité de suivi du dispositif a présenté ce jeudi son bilan pour la période 2013-2014. Pour cela, il a épluché les travaux de plusieurs organismes sur le sujet… Et leurs conclusions en matière d’emploi, d’investissement ou encore de marges des entreprises ne sont pas fameuses, quand elles ne sont pas totalement contradictoires.

LIRE AUSSI >> Le CICE a eu un effet positif « probable » sur l’emploi, pas sur l’investissement

La faute à la nature même de la mesure, explique Bruno Palier, co-directeur du Liepp, un des organismes chargés de rendre leurs conclusions sur le CICE. « Il ne s’agit ni d’un crédit d’impôt ciblé, ni d’une baisse de charges. Une fois dans les comptes des entreprises, il est difficile à tracer » explique-t-il au Monde ce jeudi.

A tel point que les économistes ont dû se résigner à envisager plusieurs hypothèses pour retrouver la trace des milliards du CICE. Entre 2013 et 2014, le montant des créances des entreprises s’est élevé à 28,7 milliards d’euros.

Un effet limité ou nul sur l’emploi?

Ce qui est sûr, c’est que les bénéfices en termes d’emploi – le fameux E du CICE – n’auront pas tenu face à l’assaut des analystes. Dans leurs conclusions, les chercheurs du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp) de Sciences Po sont catégories. L’effet de la mesure a été nul.

La fédération Tepp (Travail, emploi et politiques publiques) du CNRS se montre, pour sa part, un peu plus optimiste. « Nous avons identifié le maintien ou la création de 81 000 emplois entre 2013 et 2014, détaille l’économiste Yannick L’Horty. Les entreprises ayant le plus bénéficié du CICE ont bel et bien créé des emplois ». Et d’ajouter: « Mais il est vrai que l’on peut discuter l’ampleur de cet effet au regard des masses budgétaires mises en oeuvre ».

Ce sont ces résultats, jugés plus« cohérents » et « précis », que le comité de suivi du CICE a retenus. Le dispositif a eu « [probablement] un effet direct de l’ordre de 50 000 à 100 000 emplois crées ou sauvegardés sur la période 2013-2014 », s’est ainsi félicité Jean Pisani-Ferry, le commissaire général de France Stratégie, lors de la présentation des résultats ce jeudi. Mais le bilan reste bien maigre et le coût disproportionné: entre 287 et 574 000 euros par emploi et par an.

Consommateurs, actionnaires ou reconstitution du stock?

Et il l’est encore plus en matière d’investissement, de R&D et d’exportations. Les chercheurs sont unanimes: « le CICE n’a pas eu d’impact de court terme sur ces points » résume Clément Carbonnier au Liepp. Quant aux marges des entreprises, elles auraient connu « une amélioration sensible ». « Mais les résultats ne permettent pas de démontrer que les entreprises ayant touché beaucoup d’argent dans le cadre du CICE ont vu leurs marges s’améliorer plus que celles ayant touché peu », nuance Philippe Askenazy, économiste au CNRS et membre expert du comité de suivi.

En l’absence de résultats probants, il met en avant un éventuel effet « de diffusion sur l’ensemble des entreprises ». « Les entreprises ayant touché le plus de CICE ont pu accorder des baisses de prix, de manière volontaire ou non, à des entreprises non bénéficiaires, détaille-t-il. Un fois redistribué, l’argent aurait profité aux actionnaires, aux consommateurs ou à la reconstitution du stock des entreprises.

« On constate que les entreprises ont reconstitué en deux ans un stock à hauteur de 30 milliards d’euros, une somme pas très éloignée du montant du CICE sur la période, justifie Philippe Askenazy. Les dividendes ont également connu une augmentation d’environ 10 milliards ».

En ce qui concerne les consommateurs, une partie du CICE aurait pu leur être reversée via une baisse des prix. « Les entreprises ont peut-être voulu gagner des parts de marché, et donc baissé leurs prix de vente », envisage Philippe Askenazy… aboutissant à un scénario noir, relève Le Monde. « Le CICE a été financé via une augmentation de la TVA, et il aurait permis une baisse des prix? On tourne en rond », s’étouffe l’économiste du CNRS.

Des effets à long terme?

Pour autant, les économistes tiennent à modérer le sens de ces conclusions. « Une autre réflexion sur le sujet devrait avoir lieu dans les prochains mois, pour confirmer les hypothèses qui ressortent de cette première analyse », confirme Philippe Askenazy. Par ailleurs, « les effets sur l’investissement apparaissent à plus long terme, une fois justement que les marges des entreprises ont été reconstituées », relève Mathieu Plane à l’OFCE.

Le gouvernement lui, continue à y croire. « Compte-tenu de la montée en charge progressive du CICE, les effets sur l’emploi seront forcément plus importants cette année, a affirmé ce jeudi le ministre de l’Economie Michel Sapin au Monde. Du reste, on voit bien que les entreprises n’ont commencé à recréer des emplois qu’à partir de 2015. Les effets attendus du CICE sur l’investissement et les exportations ne peuvent se matérialiser qu’à plus long terme ». Mais sans doute trop tard pour sauver son bilan économique.

C’est la bérézina autour de Montebourg

Les temps sont durs pour Arnaud Montebourg. Distancé dans un récent sondage par François Hollande et Manuel Valls, l’ancien ministre du Redressement productif serait également délaissé par certains de ses proches, révèle RTL.

Selon les informations de la radio, les défections se multiplient dans le camp du candidat socialiste. Son ancien chef de cabinet à Bercy aurait pris ses distances, tout comme celui qui était en charge de ses déplacements : un proche d’Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture et compagne d’Arnaud Montebourg. Le personne qui gérait ses réseaux sociaux aurait également claqué la porte. La raison ? Les proches du candidat à la campagne présidentielle « ne comprennent pas la tournure que prend sa campagne » explique le site de RTL.

Pas assez de déplacements

Plusieurs reproches sont adressés à l’ancien vice-président du conseil de surveillance d’Habitat. Parmi eux : la trop grande discrétion d’Arnaud Montebourg, qui ne serait pas assez présent sur le terrain. Le candidat avait pourtant commencé sa campagne en fanfare, le 19 août dernier, depuis son fief de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Multipliant les attaques contre le chef de l’État et annonçant les grandes lignes de son Projet France, l’ancien ministre avait tenu à frapper un grand coup.

Mais depuis sa déclaration à l’élection présidentielle, le candidat socialiste n’a réalisé que deux déplacements, l’un à Gonesse, dans le Val-d’Oise, l’autre à Belfort, afin de soutenir les salariés d’Alstom, rappelle RTL. Il faut dire qu’Arnaud Montebourg n’a pas l’intention de réaliser une campagne coûteuse. Ses appels aux dons lancés sur sa plateforme internet n’ont permis de récolter que 60 000 euros. « La faute aussi tout simplement à son manque d’organisation, de coordination », peut-on lire sur RTL.

Mais ce n’est pas tout. Son directeur de campagne, François Kalfon, concentre également les critiques de certains proches d’Arnaud Montebourg. Un fidèle du candidat le décrit comme « maladroit, balourd et obsédé par les manœuvres au Parti socialiste ». De son côté Montebourg relativise : « Je suis la tortue romaine, j’avance pas à pas » aurait-il déclaré !

Ce qu’il faut retenir du projet de budget 2017

Le dernier budget du quinquennat de François Hollande est l’occasion de dire adieu aux 50 milliards d’économies promis en 2014. Mais les nouvelles dépenses sont entièrement financées, assure le gouvernement.

Un tour de force? Le budget 2017, dernier du quinquennat de François Hollande, signe le retour d’un Etat protecteur et prévoyant, qui n’hésite pas à engager de nouvelles dépenses en contredisant certains engagements passés. Il doit aussi permettre de ramener le déficit sous les 3% du PIB, à 2,7% précisément, et sortir la France de la procédure engagée contre elle depuis 2009 par l’Europe. Relance et rigueur seraient-elles devenues compatibles? Oui, à condition de croire les chiffres avancés par le gouvernement.

Des dépenses en hausse de 7,4 milliards

Pour le commun des mortels, faire des économies signifie dépenser moins. Pour l’Etat, cela signifie dépenser moins par rapport à une trajectoire de hausse. En 2017, les dépenses de l’Etat doivent atteindre 381,7 milliards, soit 7,4 milliards de plus qu’en 2016. Bien que Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au budget, ait défendu cet accroissement en citant l’exemple des dépenses de santé, qui augmentent naturellement avec le vieillissement de la population, le chiffre correspond à trois autres postes: l’éducation, la sécurité et l’emploi.

Le premier gagnant de ce budget 2017 est en effet le ministère de d’Education, qui se voit doté de 3 milliards d’euros supplémentaires, avec notamment 11 712 créations de postes. Le gouvernement veut tenir sa promesse de créer 60 000 postes dans ce domaine au cours du quinquennat. Après les attentats, le second gagnant est le secteur de la sécurité, pour lequel les crédits supplémentaires à près de 2 milliards. Ils vont à la justice, à la police, et également à l’armée. Le dernier bénéficiaire des dépenses est l’emploi, avec 2 milliards d’euros pour financer notamment le plan de formation pour 500 000 chômeurs et la prime à l’embauche pour les PME.

La dépense publique totale devrait progresser de 1,6% en 2017, d’après les calculs du ministère. C’est légèrement plus que l’année dernière (1,3%), mais moins qu’entre 2002 et 2012, où elle était de 3,6% en moyenne, argumente-t-il.

Des recettes sauvées par la TVA

Pour compenser en partie cette hausse des dépenses, les recettes devraient elles aussi augmenter, passant de 301,7 milliards à 307 milliards, soit 5,3 milliards de plus. Pourtant les ménages bénéficient d’un nouvelle baisse d’impôt sur le revenu, les PME voient leur impôt sur les sociétés passer de 33,3% à 28% et les allègements de cotisations des artisans sont renforcés.

Pour s’y retrouver, le gouvernement table en grande partie sur une hausse de 4,4 milliards d’euros des rentrées de TVA. Une estimation liée à sa prévision de croissance de 1,5%, qui tirerait l’activité, mais que le Haut conseil des finances publiques a mise en doute.

Les recettes ont également été accrues en modifiant la règle de perception de l’accompte sur l’impôt sur les sociétés. La part devant être réglée à l’avance en 2017 a été revue à la hausse pour les plus grandes entreprises, pour un gain de 500 millions d’euros de trésorerie. Une mesure qui ne consiste pas à vider les caisses de 2018, s’est défendu Michel Sapin, puisqu’elle sera reconduite année après année. Avec d’autres petites modifications, concernant les véhicules de société ou l’ISF, le gouvernement veut gagner 1,3 milliard d’euros.

Par ailleurs, en réorientant le dernier volet du pacte de responsabilité vers une montée en puissance du CICE, qui ne pèsera sur les comptes publics qu’en 2018, le gouvernement a maintenu pour 2017 la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) pour les plus grandes entreprises. Le taux de prélèvement obligatoire, à 44,5%, ne baissera pas par rapport à 2016.

La dette publique contenue à 96% du PIB

Ces prévisions, estime le gouvernement, permettent de faire passer le déficit budgétaire de 69,9 milliards à 69,3 milliards en 2017. Une amélioration qui peut sembler minime. Grâce à un PIB qui passerait de 2232 à 2287 milliards toutefois, le taux de déficit passerait de 3,3% à 2,7%, prouvant la bonne foi de la France dans la poursuite de ses engagements européens.

Ce budget est pourtant l’occasion de renoncer en chiffres aux 50 milliards d’économies promis par Manuel Valls entre 2015 et 2017 dans le cadre du programme de stabilité budgétaire. « Au total, nous aurons réalisé 46 milliards d’économies entre 2015 et 2017, grâce à l’implication de l’ensemble des administrations et au bas niveau des charges d’intérêt de la dette », a convenu Michel Sapin.

François Hollande avait déjà reconnu que cet objectif promis à Bruxelles ne serait pas tenu, lors de son interview télévisée le 14 juillet. Malgré cela, le gouvernement estime que la légère baisse du déficit, associée à la reprise de l’activité, permettra de contenir la dette publique à 96% du PIB. A peine moins qu’en 2015 (96,2%) et en 2016 (96,1%). Et encore bien loin de l’objectif de 60% fixé par les textes européens.

La Commission européenne, qui doit maintenant se prononcer, appréciera si les efforts français sont suffisants.

Jeep préfère Rio plutôt que Paris pour le Compass

Ce n’est pas la première fois qu’un véhicule est révélé en grande avant-première, mais, avec l’engouement planétaire pour le SUV et la scène offerte par le Mondial dans quelques jours, il est assez curieux que Jeep, s’attaquant à des références telles que la Qashqai, le Tiguan ou le Sportage, rate la rampe de lancement parisienne.

Au prétexte qu’il inaugure sa production dans l’usine brésilienne Jeep de FCA à Goiânia, dans l’État du Pernambuco, le tout nouveau Jeep Compass boude la scène parisienne et préférera le salon de Los Angeles au mois de novembre. Le constructeur a néanmoins lâché quelques éléments succincts, affirmant que « ce nouveau SUV compact, à vocation internationale, proposera un choix de 17 combinaisons moteur-boîte économes en carburant pour les consommateurs de plus de 100 pays à travers le monde ».

Jeep Compass 2017 © JeepJeep Compass 2017 © Jeep
Jeep Compass 2017 © Jeep

Il remplace donc le vieux Compass, lancé en 2007 et disparu depuis 2012, qui n’a pas laissé une grande trace dans les mémoires. Mais fort du succès du Renegade qui réalise en France 80 % de conquête, tous les espoirs sont permis à ce nouveau modèle qui offrira de réelles capacités d’évolution hors routes, fidèle à la tradition maison.

Fiat plutôt que Mitsubishi

Au lieu de la plateforme d’origine Mitsubishi de son prédécesseur, il utilisera celle du Renegade/500 X, mais nettement allongée afin de tutoyer les 4,50 m de longueur. Cela lui autorisera aussi la production sur les lignes de l’usine mexicaine de FCA pour l’Amérique du Nord, la première servie au premier semestre 2017, la Chine à Canton, mais aussi l’Italie pour l’Europe avec une arrivée prévue sur nos routes au second semestre.

Jeep Compass 2017 © FCA US LLC JeepJeep Compass 2017 © FCA US LLC Jeep
Jeep Compass 2017 © FCA US LLC Jeep

Pour les détails plus techniques, il faudra attendre Los Angeles, mais les premières photos montrent un SUV bien dans l’air du temps avec sa célèbre calandre à sept barres et une présentation intérieure plus raffinée. Il sera disponible en traction avant et en version intégrale avec la panoplie des moteurs FCA essence et diesel et plusieurs boîtes de vitesse, dont une automatique à 9 rapports. Nul doute que, devenu la première marque en volume de FCA (Fiat Chrysler Automobiles), le Compass pourrait inciter à rebaptiser le groupe JFCA.

Connue dans le monde entier et dotée d’une splendide image, elle porte tous les espoirs de Sergio Marchionne, patron de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), qui lui a assigné un objectif… de 2 millions de Jeep en 2018. Pas simple, mais possible si l’on en juge par la progression des ventes dans l’Union européenne en 2015 (+ 122 %) à 84 200 immatriculations. 2016 sera bien meilleure et, avec de nouveaux outils, une fiabilité et surtout une finition au niveau, la conquête mondiale de Jeep, sorti de son Middle West, semble bien partie.

EXCLUSIF. Le quinquennat de François Hollande vu par Michèle Cotta

En cette fin de quinquennat, les livres politiques foisonnent. Mais tous ressemblent à des plaidoyers pro domo. Tel conseiller éconduit veut régler ses comptes, tel ministre déçu veut défendre sa politique, tel ambitieux veut prendre date pour l’avenir. Mais aucun de ces auteurs n’a la hauteur de vue qu’exigent l’époque et les événements.

Dieu merci, les plumitifs ont trouvé leur maître. Ou plutôt leur maîtresse. Dans Comment en est-on arrivé là. Histoire d’un chaos politique, Michèle Cotta a fait le job : rencontrer un à un tous ceux qui, dans la majorité et dans les oppositions, ont politiquement compté dans ces cinq dernières années. Des députés de terrain aux grands barons locaux, des ministres qui comptent aux secrétaires d’État moins gâtés, des nostalgiques des années Mitterrand aux jeunes loups des cabinets ministériels, elle les a cuisinés à sa sauce en leur posant souvent les trois mêmes questions : « Où sommes-nous ? », « Où allons-nous ? » et « Quels sont vos rapports avec François Hollande ? ». L’ensemble offre aux lecteurs un livre cohérent et très documenté. Michèle Cotta – dont on retrouve les analyses politiques sur Le Point.fr – est partout à la fois. Deux mois après l’installation du gouvernement, elle connaît déjà la forteresse de Bercy comme sa poche. Elle a jaugé et jugé Montebourg, Moscovici et Cahuzac, dont elle loue le sérieux et la maîtrise des dossiers. Si l’on voulait être ironique, on dirait qu’elle voit les ministres de François Hollande plus souvent que le président lui-même.

Savoir, comprendre et apprendre

Dès l’été 2012, elle sent poindre la catastrophe. La cacophonie gouvernementale, un Premier ministre sans charisme ni autorité, un président qui louvoie, une première dame incontrôlable, des alliés de gauche qui doutent puis se rebiffent et un président sourd et aveugle… En vieille routière des arcanes du pouvoir, elle saisit bien vite que tout cela n’ira pas très loin. Et, de quelque côté qu’elle se tourne, soeur Michèle ne voit rien venir. La gauche se décompose, la droite ne sait pas se reconstruire après la défaite de 2012, Marine Le Pen taille bruyamment sa route, les souverainistes redoublent de populisme et le centre s’atomise un peu plus. Ce spectacle ne l’enchante pas, elle se décourage même parfois devant tant de médiocrité, de renoncement, de bêtises, de mensonges et de mépris des électeurs. Mais, dès que « ça sent la poudre », l’ancienne patronne de la Haute Autorité revêt son battle-dress pour savoir, comprendre et apprendre. Puis faire partager son expérience et ses convictions à ses lecteurs. Dans le désastre politico-médiatique des années 2012-2016, Michèle Cotta s’attache plus particulièrement à deux personnages pour lesquels elle ne dissimule pas sa tendresse. Dans ce no man’s land, Manuel Valls, dont elle subodore l’avenir dès son installation place Beauvau, et Emmanuel Macron, qui ne la laisse pas indifférente, sont ceux qui la désespèrent le moins…

Extraits de Comment en est-on arrivé là. Histoire d’un chaos politique de Michèle Cotta (éditions Robert Laffont)

Manuel Valls, le 19 février 2014

Manuel Valls m’ouvre la porte de son bureau, à 18 h 30 pile. Il est mince, pâle, souriant, avec ses cheveux bruns sur le front, en une frange irrégulière. Il est vêtu, pour une fois, de sombre. Je lui demande quels combats l’ont marqué depuis la rentrée. Tout, depuis cette rentrée, lui a paru difficile. « Je ne veux pas me plaindre ni jouer les victimes, mais c’est un fait que j’ai dû faire face à de nombreuses polémiques, qui n’ont pratiquement pas cessé. La sortie de ma note sur la réforme de la justice, dans Le Monde, sciemment tronquée. Puis mes propos sur l’immigration et les sans-papiers, tenus à l’occasion d’un séminaire gouvernemental, et (mal) répétés. » Il ajoute à cela la sortie de Cécile Duflot, très violente contre lui au sujet des Roms, à la fin de l’automne dernier, et abondamment relayée par la presse. Et puis l’affaire Leonarda : « Le missile m’était en réalité destiné. » Personne, en effet, ne l’a épargné. Le Premier ministre notamment a eu au Parlement une phrase pour le moins malvenue : « S’il y a eu faute, la famille reviendra. »

« Au lieu de laisser croire qu’il y avait eu faute de la part du préfet, donc du ministre de l’Intérieur, Jean-Marc aurait mieux fait de dire que la famille ne reviendrait pas, sauf si, en effet, il y avait eu faute… D’autant que ses propos ont été repris par les parlementaires socialistes, puis par le PS lui-même. La déclaration de Peillon sur la nécessaire sanctuarisation de l’école, à la sortie du conseil des ministres qui a suivi, ne valait guère mieux, ainsi que la déclaration de Valérie Trierweiler (*), tout cela au moment où les lycéens étaient dans la rue. Sans oublier les attaques de Mélenchon. »

Il a raison, cela fait beaucoup sur ses épaules, je comprends qu’il trouve le temps long et difficile. L’affaire Leonarda l’a d’autant plus éprouvé que le dossier, affirme-t-il, était administratif et politique. Les élus socialistes du Doubs, qui s’occupaient dans leur département des familles roms, lui ont dit n’avoir de problèmes d’intégration qu’avec un seul père de famille, celui de Leonarda. D’autres Roms, dans ce même groupe, ont obtenu leurs papiers. Le rapport demandé au ministère de l’Intérieur a confirmé, un peu plus tard, le comportement, jugé agressif, du père. « Sur cette histoire, je ne suis pas arrivé, et pas plus le Premier ministre, à protéger François Hollande. Bref, depuis le mois de septembre, conclut-il, que de montées d’adrénaline ! »

L’affaire Dieudonné n’a pas contribué à adoucir ce climat : Manuel Valls pense qu’il s’agit là de son combat républicain le plus important. Il est convaincu que les propos défendus et propagés par l’amuseur portent atteinte à la dignité humaine, qu’ils constituent une incitation à la haine de l’autre, à l’antisémitisme, au racisme. En d’autres termes, oui, s’il avait à refaire ce qu’il a fait, c’est-à-dire interdire le spectacle de Dieudonné, baptisé Le Mur, il le referait. Il me confie néanmoins avoir été inquiet au moment, le 9 janvier, où il a saisi en urgence le Conseil d’État pour faire valider cette décision. Il se trouvait en Bretagne, en train de féliciter policiers et gendarmes locaux en lutte contre les inondations, tout en attendant la sentence du Conseil d’État. Une décision négative aurait été pour lui un désaveu cuisant, au moment où beaucoup, à gauche, jugeaient inutile et néfaste sa volonté de ne rien céder sur ce sujet, tandis que d’autres dénonçaient une atteinte à la liberté d’expression. Manuel Valls est donc un homme qui, pour ses convictions, est capable de prendre le plus grand risque politique. Pas si mal.

Le paradoxe est que Manuel Valls, jusqu’alors personnalité la plus populaire du gouvernement, a chuté lourdement dans les sondages après cette affaire. Preuve que la conviction n’est pas forcément récompensée ; il en fait, à travers l’affaire Dieudonné, sa première expérience personnelle.

Pascal Praud – La terre a tremblé à Noirmoutier

Il y a eu un tremblement de terre à Noirmoutier. La page Facebook de l’association Climat Vendée rapporte qu’un séisme s’est produit dans la nuit du 21 au 22 septembre « à quelques kilomètres au large de l’île. Il a eu lieu après 3 h 57 ». Climat Vendée m’a rassuré : « La magnitude est beaucoup trop faible pour avoir fait des dégâts. Mais un séisme de 3,5 commence à être bien ressenti. »


Ouf.


J’ai quand même appelé le capitaine Gragnon :

– T’as ressenti quelque chose à 3 h 57 dans la nuit de mercredi dernier ?

– Tu te fous de ma gueule ? À 3 heures combien ?

O.K., François. Tout va bien. Et cette secousse de rien du tout me permet de donner signe de vie, de prendre des nouvelles comme ça en passant, l’air de rien, histoire de ne pas couper le fil.


Les filles ont repris leurs habitudes. On entre dans leur chambre à reculons. Y a un bordel que je ne m’explique pas. Je ne sais même pas comment il est possible d’entasser autant de jeans, de t-shirts, de pulls à même le sol sans qu’à aucun moment Lou ou Faustine se disent : « Tiens, c’est dimanche, je vais faire un truc de ouf, prendre les affaires qui sont par terre et les ranger dans le placard, ce machin en bois blanc que papa et maman ont installé, enfin surtout maman, vu que c’est elle qui a fixé les étagères et monté les tiroirs, et que même il y a des cintres avec lesquels on accroche les habits. »

« De toute façon, tu ne viens jamais dans ma chambre », m’a dit Lou.

Pas faux. Pourquoi les parents s’évertuent-ils à ce que les enfants rangent leur chambre alors qu’ils n’y vont pas souvent ? Je me méfie avec l’autorité. J’avance en souplesse. Je n’ordonne pas grand-chose. À propos d’ordonnée, ce serait bien quand même que leur chambre le soit.

« De toute façon, tu ne viens jamais dans ma chambre », Lou a dit ça aussi vite qu’elle a remis son casque sur les oreilles. Il paraît que les enfants issus de familles nombreuses avalent les mots, parlent à toute berzingue contrairement aux autres, ceux qui grandissent tout seuls dans les appartements. François Truffaut avait une théorie là-dessus et il l’a apprise à Catherine Deneuve quand ils étaient ensemble. Elle le rappelle dans la revue Schnock du mois de septembre (Lisez Schnock les amis ! Lisez Schnock !). Lou est la quatrième. Il a fallu lever le doigt pour parler, prendre son tour à table. Résultat : un débit de mitraillette. Et pas de sous-titre en direct. On comprend un mot sur deux. Bonne-maman a décroché. Estelle fait les gestes d’Herbert von Karajan, façon Concert du nouvel an : piano Loulou, piano…


La saison a recommencé et Paris est un embouteillage. Madame Hidalgo aime le vélo, les navettes fluviales, les drones, le téléphérique, le métro, la course à pied, mais pas l’automobile. Résultat, le bordel dans la chambre de mes enfants, ce n’est rien comparé à la circulation dans Paris.

À part ça, tout va bien ? La vie est belle ? L’automne a commencé. Personne ne parle de Noël, mais moi, j’y pense déjà. Chaque 1er décembre, j’entre en transe. Noël, c’est un truc spécial. T’aimes ou t’aimes pas. Je vous raconterai. Promis.

LIRE la dernière chronique de Noirmoutier de Pascal Praud.

François Hollande et le chômage : courbe maudite !

François Hollande a fait de l’inversion de la courbe du chômage la condition d’une nouvelle candidature, le voilà à quelques mois de la présidentielle en très fâcheuse posture. Les mauvais chiffres du mois d’août sont une nouvelle douche froide : 50 000 chômeurs de plus en catégorie A. Après deux mois de baisse, ce chiffre tombe au plus mal pour le président. Il ne reste désormais plus que deux livraisons mensuelles de cet indicateur de Pôle emploi avant la mi-décembre, fenêtre désignée par le président lui-même pour annoncer s’il sollicite ou non un second mandat.

Certes, le gouvernement a beau se défendre : il invoque l’attentat du 14 juillet, souligne que le solde reste positif depuis un an comme depuis le début de l’année et que, au sens de l’Insee, la courbe du chômage est déjà inversée (9,9 % contre 10,5 % il y a un an), rien n’y fera, et la droite s’en donne à coeur joie. « Depuis 2012, c’est un dérapage sans exemple », a réagi Alain Juppé. « Depuis 2012, le chômage n’a cessé d’exploser en France », a renchéri Nicolas Sarkozy. Les deux favoris de la primaire omettent de préciser que, si la France compte 634 000 chômeurs de plus (catégorie A, chiffres de métropole) depuis l’élection de M. Hollande, « leur » quinquennat, de 2007 à 2012, en avait laissé 783 700 en héritage.

Un « appareil statistique vulnérable »

Mais à gauche également, faute de résultats plus probants, le scepticisme monte. « Nous devons préparer l’alternative à François Hollande », celui-ci n’ayant « pas rempli le mandat pour lequel les Français ont voté pour lui », a jugé mardi le député PS Yann Galut.

Les soutiens revendiqués du chef de l’État, eux, cherchent la parade. L’axiome présidentiel liant une candidature à l’inversion de la courbe ? Une « règle » que « personne ne lui avait demandée », évacue le député Patrick Mennucci. « Il y a bien d’autres critères sur lesquels on peut fonder la réussite de son action que l’unique critère de la baisse du chômage », veut croire Bruno Le Roux. Mais le chef de file des députés PS l’a lui-même reconnu mardi : cet objectif tant annoncé, « nous l’avons payé ». Nombreux sont ceux qui, au sein de la majorité, avaient déploré cette communication présidentielle qui revenait à indexer l’ensemble de l’action de l’exécutif sur cet indicateur, que l’Élysée qualifiait pourtant d’« appareil statistique extrêmement vulnérable ».

Je n’ai ou aucune raison d’être candidat ou aucune chance d’être réélu si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017

La formule venait pourtant de loin. « Le prochain mandat doit en effet permettre d’inverser la courbe. J’accepterai d’être jugé sur cette promesse », avait annoncé François Hollande en avril 2012, avant même son élection. Une « inversion de la courbe » n’équivalant pas à une baisse franche du nombre de demandeurs d’emploi, la promesse était prudemment formulée. Mais François Hollande a aggravé son cas en fixant des objectifs dans le temps. Juste avant son élection, le candidat se donnait alors « un an » pour y parvenir. Puis s’accordait lui-même un répit sur TF1 en septembre 2012 en repoussant l’objectif à la fin 2013.

Une fois l’échec constaté, changement de braquet en janvier 2014 avec le pacte de responsabilité, ce vaste dispositif d’aide aux entreprises. Et c’est en avril 2014, à Clermont-Ferrand, lors d’un déjeuner avec des dirigeants et syndicalistes de Michelin que François Hollande finit par lâcher cette phrase qui conditionne désormais sa fin de mandat : « Je n’ai ou aucune raison d’être candidat ou aucune chance d’être réélu si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017. »

M. Hollande va-t-il renoncer à se représenter ? Tout dans son activité récente semble démontrer le contraire, le chef de l’État multipliant les sorties sur le terrain et les attaques contre Nicolas Sarkozy. « Je crois qu’il est de plus en plus difficile pour Hollande d’être candidat à la primaire, mais le choix lui appartiendra », a cependant jugé un député socialiste réputé légitimiste.