Le yuan rejoint le club très fermé des grandes monnaies mondiales

Le FMI a annoncé ce samedi que la devise chinoise serait intégrée au club très prisé des monnaies de réserves mondiales.

Il s’agit d’un grand bond pour la République Populaire de Chine. Ce samedi, le Fond monétaire international (FMI) a annoncé que la devise de l’Empire du milieu faisait son entrée dans le panier des grandes monnaies de référence, aux côtés du dollar et de l’euro. Une victoire économique importante, qui vient couronner les années d’effort de Pékin pour ouvrir son marché à la mondialisation économique.

« C’est une étape historique » pour la Chine, a affirmé la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ajoutant que cette décision allait accélérer « l’intégration de l’économie chinoise dans le système financier et monétaire international ». Depuis qu’elle a accédé au rang de deuxième puissance économique mondiale, la Chine redouble d’effort pour faire de son yuan une véritable monnaie de réserve internationale. Cette transition a été facilitée avant tout par l’ouverture progressive mais inexorable de son économie sur le monde -une politique amorcée à la fin des années 70 par le vice-premier ministre de l’époque, Deng Xiaoping.

Une transition symbolique

C’est après un long examen que le FMI a donné son feu vert en novembre 2015. Le yuan remplissait alors deux principaux critères: une présence massive dans les transactions internationales et être « librement utilisable ». Mais malgré son importance, cet événement ne bousculera pas le rapport de force entre les grandes devises de ce monde, nommément le dollar et l’euro.

Le billet vert reste de loin le plus utilisé, avec 41% des transactions mondiales à son actif, suivi de l’euro (30,8%) puis de la livre sterling (8,7%). En outre, « les responsables de réserves de changes y réfléchiront à deux fois avant de se lier à la devise d’un pays dont les autorités interviennent quand ça leur chante », confirme l’analyste Julian Evans-Pritchard. A titre d’exemple, en août 2015, la Banque centrale de Chine a décidé une soudaine dévaluation du yuan de 5%. La manoeuvre avait ébranlé les marchés mondiaux.

Mais il est certain que cet adoubement accélérera l’internationalisation balbutiante de la monnaie chinoise. « Il s’agit d’un symbole », a déclaré à l’AFP Mitul Kotech, analyste à la Barclays. Son principal effet sera de permettre la diversification des réserves des banques centrales et fonds souverains, conformément à l’unité de compte du FMI, les fameux droits de tirage spéciaux (DTS), auxquels le yuan s’est donc greffé.