Burkini – Sarkozy : « Changeons la Constitution ! »

Une loi interdisant le burkini coûte que coûte ! Nicolas Sarkozy a redemandé lundi sur RTL que soit voté un texte « qui viserait spécifiquement » le port du burkini sur une plage et dans les piscines. « Qu’est-ce que c’est, la liberté, quand il y a la tyrannie des minorités ? » a lancé Sarkozy, commentant la décision du Conseil d’État qui avait suspendu un arrêté anti-burkini pris dans une commune des Alpes-Maritimes au nom du respect des libertés publiques.

« Aujourd’hui, je demande une loi parce qu’on ne peut pas laisser les maires seuls face à cette situation. Une loi d’interdiction, je ne sais pas s’il faut dire le costume de bain islamique ou le burkini, je n’en sais rien… C’est une loi qui viserait spécifiquement le port d’un burkini sur une plage, et dans les piscines », a déclaré l’ancien président de la République.

« Une provocation d’un islam politique »

L’inconstitutionnalité d’une telle loi, mise en avant par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ? « Parfait. Très bien. Eh bien, on change la Constitution ! On l’a changée une petite trentaine de fois, c’est pas gênant. La question qui est posée : est-ce que c’est la société qui s’adapte au droit, ou le droit à la société ? » a rétorqué Nicolas Sarkozy. Sinon, « quelle va être la prochaine demande ? Je vais vous le dire, c’est très simple : on va nous demander des horaires à la piscine pour les femmes et pour les hommes. Et puis à l’arrivée, dans dix ans, qu’est-ce qui va se passer ? […] Celles qui ne porteront pas le burkini vont être désignées par leur communauté comme fautives. C’est ce que j’appelle la tyrannie des minorités. »

« Quand même, la liberté de la femme, ce n’est pas rien ! » s’est exclamé l’ancien président. « C’est une provocation d’un islam politique qui teste la résistance de la République. Il s’agit de savoir si la République est plus forte, si dans le pays il y a une autorité ou pas, je souhaite incarner cette autorité, je souhaite le rétablissement de cette autorité, et je dis que c’est l’absence de règles et d’autorité qui explique cette pagaille généralisée et qui autorise et explique tous les débordements qu’on a vus cet été », a-t-il poursuivi. « Nous avons un mode de vie, nous avons des coutumes, nous avons des usages, nous avons des principes, et je n’ai nullement l’intention d’accepter le moindre compromis raisonnable sur ce sujet », a-t-il dit.