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Tesla Model 3 : la tueuse de BMW Série 3 ?

Si le secret plane encore un peu sur la révélation officielle de la « petite » Tesla le 31 mars, les fuites concernant ce nouveau modèle se multiplient alors que le constructeur a déjà ouvert une liste de réservation avant même sa commercialisation. Sous-entendu « il n’y en aura pas pour tout le monde », la marque californienne au marketing très affûté laisse planer la menace d’une pseudo-pénurie pour, à la façon d’Apple lançant un nouveau smartphone, créer une forte envie chez les acheteurs.

Signe des temps, alors que les autres modèles arborent une lettre en guise de nom (X ou S), celui-ci aura un chiffre, et pas n’importe lequel. « 3 » renvoie en effet à la BMW Série 3, une pure icône du premium que, descendant en gamme, Tesla aimerait bien déboulonner. Cela donne une idée précise de la taille du véhicule et de sa cible clientèle qui s’apparentent à celles de l’allemande.

Le nouveau Model 3 de Tesla sera donc présenté ce 31 mars aux États-Unis (1er avril pour nous), et fait l’objet d’un teaser sur Internet. Si vous souhaitez, sans attendre, prendre votre ticket dans la file, il vous faudra débourser en France 1 000 euros. Mais cela ne suffira pas, car, selon Tesla qui ne doute de rien, il vaudra mieux pour être servi en priorité appartenir déjà à la famille Tesla. Comme chez Ferrari, McLaren ou Aston Martin ! En d’autres termes, précise la marque : « Pour ceux qui ne seraient pas encore clients Tesla, cela veut dire que le moyen le plus rapide d’avoir votre Model 3, c’est d’acheter un Model S ou un Model X. »

Beaucoup moins de 40 000 euros ?

Présentée jeudi à Los Angeles, la Model 3 demeure une voiture 100 % électrique, mais dont le prix vise à lui ouvrir le marché grand public et donner un coup de fouet au marché des véhicules propres. Il s’agira d’une voiture destinée à être distribuée en grande série, le constructeur californien de véhicules électriques de luxe s’étant fixé l’objectif de produire 500 000 véhicules par an en 2020, contre 50 000 l’an dernier.

Son prix devrait s’établir autour de 35 000 dollars (31 500 euros) hors subventions publiques, selon les rares informations distillées par Tesla, qui ne vend actuellement que deux modèles – la berline Model S et le crossover Model X – au prix de base de 70 000 dollars, soit le double. Mais beaucoup d’observateurs font remarquer que Tesla perd encore beaucoup d’argent sur chaque voiture qu’il vend, même si son patron, Elon Musk, assure que 2016 devrait être l’année des premiers bénéfices.

Tesla Model 3 © bb DR

La Model 3 serait une berline compacte s’alignant dans le segment de la BMW Série 3 et de l’Audi A4, avec quatre roues motrices, selon des sources proches du dossier. Elle serait équipée, selon ces mêmes sources, des technologies d’assistance à la conduite comme le système Autopilot, mais les fonctionnalités seront adaptées. L’autonomie devrait être comprise entre 300 et 500 km en fonction de la motorisation et de l’option de batterie choisies. La batterie devrait être au choix d’une capacité de 75 kilowattheures (kWh) ou 90 kWh. Le démarrage de la production et les premières livraisons aux États-Unis sont prévus fin 2017 et 2018 en Europe.

Le défi des gros volumes

« C’est la voiture la plus importante de la jeune histoire de Tesla. Elle va dire si Tesla est un constructeur automobile de long terme », estime Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds.com. Le groupe, dont les innovations technologiques ont changé les usages de la voiture comme Apple avec le téléphone portable, doit prouver qu’il n’est pas un « smartphone sur roues », résume Mme Caldwell.

« Tesla doit prouver qu’il peut fabriquer une voiture de grande qualité dans de gros volumes », renchérit Karl Brauer chez Kelley Blue Book. Dès le lancement de la start-up en 2003, Elon Musk, son charismatique fondateur et patron, avait indiqué que la mission du groupe était d’aider à l’accélération de la transition mondiale vers un mode de transport durable.

Pour y parvenir, Tesla avait choisi de pénétrer le segment électrique par le haut de gamme avec la sportive Roadster, dont il avait racheté les châssis à Lotus. Le groupe était ensuite descendu en gamme de prix avec la Model S, premier véhicule construit intégralement, et le crossover Model X. Avec la Model 3, M. Musk veut concrétiser ses ambitions de départ.

Des interrogations entourent toutefois le calendrier, Tesla ayant par le passé connu de gros retards de production. Le groupe assure avoir pris en compte l’impératif des volumes dès la conception : la Model 3 ne disposera pas, par exemple, de gadgets inattendus comme les portières papillon, une technologie complexe présente sur le Modèle X.

Face-à-face avec Chevrolet

Tesla doit aussi composer avec la concurrence de General Motors (GM), qui va commercialiser dès la fin de l’année une berline électrique bon marché, la Chevrolet Bolt, bardée de nouvelles technologies et avec une autonomie de batterie de plus de 320 km. Cette année d’avance devrait permettre à GM de gagner des parts de marché, d’autant que les deux tiers des 3 000 concessionnaires du réseau Chevrolet aux États-Unis devraient écouler la Bolt, assure à l’AFP Darin Gesse, responsable produits et marketing.

« Il y a le cachet pour Tesla, mais Chevrolet a l’image de la marque », défend M. Gesse.

L’essentiel est de créer un appel d’air, rétorque-t-on chez Tesla. « Si la Model 3 était arrivée sur le marché maintenant, cela aurait vraiment changé la donne », estime toutefois Karl Brauer. Pour l’analyste, le grand défi de la Model 3 sera de séduire au-delà des inconditionnels de la marque Tesla et face aux bas prix de l’essence à la pompe, qui favorise davantage les voitures à combustion.

« Il y aura de la curiosité parce que c’est Tesla, mais va-t-elle se traduire dans les ventes ? J’en doute », opine Jessica Caldwell. En février, 39 247 voitures « propres », hybrides compris, ont été vendues aux États-Unis, soit environ 3 % du 1,34 million de véhicules écoulés, selon le site Hybridcars.com. Le segment électrique compte dans ce total pour 0,4 %.

Décès de l’écrivain et académicien français Alain Decaux à 90 ans

L’écrivain, biographe et académicien Alain Decaux est décédé dimanche à l’Hôpital Georges-Pompidou à Paris, à l’âge de 90 ans, a annoncé à l’AFP son épouse, Micheline Pelletier-Decaux.

À partir des années 1950, ce formidable conteur, auteur d’une soixantaine d’ouvrages, a incarné l’histoire à la radio et à la télévision, où il a créé plusieurs émissions célèbres.

AFP

Israël: la Cour suprême rejette un accord controversé sur le gaz en Méditerranée

Jérusalem – La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche un accord controversé conclu entre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu et un consortium israélo-américain pour l’exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.

La Cour a indiqué que cette décision était due à une clause « inacceptable » qui empêchait la modification de l’accord pendant une décennie.

« Nous avons décidé d’annuler l’accord sur le gaz à cause de cette clause de stabilité« , a affirmé la Cour, précisant qu’elle donnait au Parlement un an pour l’amender.

Benjamin Netanyahu était allé devant la Cour suprême en février pour défendre l’accord, une première dans l’histoire d’Israël.

« L’accord actuel n’a pas d’alternative et s’il n’est pas approuvé, cela aura des conséquences négatives pour le pays« , avait-il plaidé devant les juges.

Mais les détracteurs de l’accord signé avec les groupes américain Noble Energy et israélien Delek Drilling estiment qu’il favorise les intérêts des deux compagnies aux dépens des consommateurs. Ils ont demandé à la Cour Suprême de le bloquer, dénonçant également des manoeuvres du Premier ministre pour contourner la législation antimonopole.

Le chef de l’opposition israélienne Isaac Herzog s’est félicité dimanche d’une décision de justice « correcte et courageuse« .

M. Netanyahu, grand défenseur de l’accord, considère lui cette décision comme « une grave menace au développement des réserves de gaz d’Israël« .

« Personne n’a des raisons de célébrer le fait que du gaz pourrait rester au fond de la mer et que des centaines de milliards de shekels ne reviennent pas aux citoyens israéliens« , a déclaré M. Netanyahu cité dans un communiqué.

Le ministre de l’Energie Yuval Steinitz a quant à lui déploré une décision « pitoyable » qui va nuire « à l’économie, la sécurité énergétique et le développement gazier » du pays et provoquer des « pertes de revenus à Israël et à ses citoyens« .

La ministre de la Justice Ayelet Shaked a qualifié le verdict de la Cour de « sommaire« .

« Il est inacceptable que le gouvernement porte la responsabilité de la prospérité de l’Etat mais n’ait pas l’autorité pour agir« , a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Le consortium composé de l’Israélien Delek et de l’Américain Noble Energy qui devait au terme de l’accord exploiter le gisement de gaz offshore Léviathan, le plus important parmi ceux découverts ces dernières années au large des côtes israéliennes, reste toutefois optimiste.

« La Cour a accepté dans son jugement tout l’accord gazier excepté la clause de stabilité« , a-t-il indiqué dans un communiqué.

« Les juges ont également compris la nécessité (…) de créer les conditions qui rendront possible les investissements indispensables à la recherche et au développement des réserves de gaz« , a poursuivi le consortium.

Les découvertes de gaz au large d’Israël ont fait entrevoir l’indépendance énergétique à un pays lourdement tributaire de l’étranger en la matière.

Un premier accord entre le gouvernement, Noble Energy et Delek Drilling avait été remis en cause en décembre 2014 par l’autorité de la concurrence.

Malgré les réserves de cette autorité, un avis négatif d’une commission parlementaire et une manifestation ayant réuni des milliers d’Israéliens dénonçant le « vol » du gaz par des grands groupes privés, M. Netanyahu avait signé un nouvel accord le 17 décembre 2015.

Le consortium Delek-Noble exploite depuis 2013 le gisement offshore de Tamar, à environ 80 kilomètres au large de Haïfa (ouest).

Le nouvel accord règlemente l’exploitation, prévue en août 2019, du vaste champ de Leviathan, au large des côtes.

Le Pérou : sur les traces des fils du Soleil

Au nord de Lima, la région de la Libertad conjugue côte, montagne et forêt. Après avoir cheminé dans les méandres d’adobe (mélange d’argile, d’eau et de paille) de Chan Chan, glorieuse capitale de la civilisation chimu, on se prend à rêver de fraîcheur océane. À quelques kilomètres au nord, la station balnéaire de Huanchaco livre ses plages à la fougue du Pacifique. Pour dompter les vagues, les surfeurs ont misé sur leurs planches de mousse de polyuréthane tandis que les pêcheurs locaux leur préfèrent le roseau depuis bientôt deux mille ans.

Les totoras, barques en roseaux sur la Playa Huancarute. La station balnéaire de Huanchanco. © Christophe Migeon Les totoras, barques en roseaux sur la Playa Huancarute. La station balnéaire de Huanchanco. © Christophe Migeon
Un pêcheur chevauchant une « totora », pirogue en r…

Bruxelles : un suspect identifié comme le 3ème homme de l’aéroport

Les autorités belges ont demandé samedi à la population de ne pas manifester dimanche. Voici les nouvelles informations concernant les attentats de Bruxelles et l’attentat déjoué en France :

Attentats de Bruxelles : 

• Un des suspects arrêtés jeudi a été inculpé d’assassinats terroristes, a annoncé samedi le parquet belge.

• Le troisième homme du commando de l’aéroport Zaventem (celui qui portait un bob et une veste blanche sur les images de vidéosurveillance qui avaient permis d’identifier Ibrahim el-Bakraoui) a été identifié comme étant Fayçal Cheffou, grâce notamment à une confrontation avec le chauffeur de taxi, rapporte la presse belge. Le parquet a déclaré samedi après-midi que les enquêteurs tentaient d’établir si le suspect inculpé était effectivement bien le troisième homme de l’aéroport. 

#BrusselsAttacks#Zaventem prosecutors ‘appointed’ journalist Faycal Cheffou as ManInHat. Increadible((( pic.twitter.com/EK2rQza1KC

— Anna van Densky (@annaeureporter) March 26, 2016

Il a été inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste, assassinats terroristes et tentative d’assassinats terroristes, selon le Soir. Fayçal Cheffou a été arrêté lors d’une opération de police vendredi. Son domicile a également été perquisitionné, rapporte le journal belge. 

A lire aussi13 novembre-22 mars : un seul groupe

Attentat déjoué en France :

• Un suspect a été inculpé à Bruxelles, a annoncé le parquet belge samedi. En attendant plus d’informations, lisez le récit de l’opération qui a permis de déjouer ce projet d’attentat, par nos journalistes Célian Macé et Willy Le Devin. 

LIBERATION

Crispations à Hollywood, déstabilisé par l’ascension du streaming

Los Angeles – Les diffuseurs traditionnels d’Hollywood n’en finissent plus de voir leur modèle menacé par l’ascension des groupes de streaming, qui bousculent le secteur avec des abonnements à prix sabrés pour des programmes haut-de-gamme à la maison.

Tandis que les chaînes câblées payantes continuent à facturer plus de 50 dollars (44 euros) par mois pour l’accès à leurs bouquets de programmes haut-de-gamme, y compris la diffusion à la demande d’un grand nombre de films ou de séries, Netflix, Hulu et Amazon proposent pour quelque 8 dollars par mois des séries ou films de grande qualité.

Les chaînes du câble « premium » sont peut-être encore reines pour la diversité de leurs offres de productions maison, notamment HBO (« Game of Thrones« , « Girls« , « True Detective« …), Showtime (« Homeland« , « The Affair« ) ou encore AMC (« Mad Men« , « Breaking Bad« , « The Walking Dead« …).

Mais les poids lourds du streaming (en flux sans téléchargement) leur font de plus en plus d’ombre: les séries de Netflix comme « House of Cards » et « Orange is the New Black » ou d’Amazon (« Transparent« , « Mozart in the Jungle« ) ont été plébiscitées par le public, la critique, et ont reçu une pluie d’Emmy Awards ou de Golden Globes.

Quant à Hulu, il passe aussi à l’offensive avec notamment le lancement d’ici quelques jours de « The Path« , une ambitieuse production aux accents fantastiques avec Aaron Paul et Michelle Monaghan, sur le pouvoir de destruction des sectes.

La firme américaine de services de paiements Vindicia vient de publier les résultats d’une enquête sur 1.000 Américains qui souscrivent à au moins un service de programmes par abonnement: 45% ont cité les services de vidéo en streaming comme HBO Now, Netflix et Hulu comme les plus importants pour eux, et plus de la moitié des 20-39 ans, les fameux « millenials » courtisés par les annonceurs, les utilisent.

Une autre étude menée par le cabinet de conseil LEK diffusée en janvier montrait une tendance similaire en Grande-Bretagne.

– Cinéma à la maison –

« Dans ce monde de plus en plus à la demande, la qualité des programmes sera plus importante que jamais » et « le niveau élevé d’investissement dans les contenus originaux de Netflix et Amazon illustre cette dynamique« , a souligné l’étude de LEK.

Les nouveaux diffuseurs internet offrent en outre aux créatifs d’Hollywood une grande liberté artistique, comme chez les géants du câble, face aux chaînes hertziennes plus conservatrices.

Hulu « nous a laissés pousser les limites, prendre notre temps et laisser le récit respirer« , s’est réjouie Jessica Goldberg, créatrice de « The Path« , interrogée par l’AFP.

La révolution du streaming crispe aussi les cinémas. Après le lancement par Netflix et Amazon de films au générique prestigieux comme « Beasts of no nation » ou « Chi-raq« , de Spike Lee, diffusés simultanément en salles et en streaming, un nouveau projet fait grincer des dents.

Intitulé « Screening Room » (« Salle de projection« ) et mené par Sean Parker, qui a déjà torpillé l’industrie musicale en créant le site de partage de musique en ligne Napster, il veut rivaliser directement avec les exploitants en offrant des films en première exclusivité à la maison.

Avec l’achat requis d’un boîtier pour 150 dollars et de chaque titre pour 50 dollars pièce, il est a priori bien plus coûteux qu’un ticket de cinéma, mais peut être rentabilisé pour un groupe d’amis, et revient moins cher qu’un baby-sitter pour les parents qui veulent s’offrir une toile.

D’après la proposition, les exploitants de salles et les studios récolteraient jusqu’à 20 dollars sur les 50 facturés par film.

Le service compte parmi ses partisans des réalisateurs prestigieux comme Martin Scorsese, Steven Spielberg et Peter Jackson, qui a souligné dans une déclaration au magazine Variety que Screening Room était conçu pour « un public qui ne va pas actuellement au cinéma« .

L’association américaine des exploitants (NATO) et celle des salles d’arts et d’essai Art House Convergence ne l’entendent pas de cette oreille, sonnant l’alerte face à une « dévaluation » de l’expérience en salles et un « embrasement du piratage« .

Chaque innovation dans l’audiovisuel, de la cassette vidéo au DVD en passant par l’internet haute vitesse, suscite une levée de boucliers et de sombres présages sur la mort du cinéma.

Pour autant, le public des salles de cinéma est resté quasi stable sur 50 ans tandis que le box-office nord-américain se maintient autour de 10-11 milliards de dollars depuis 2009.

Immobilier: la Suède limite à 105 ans la durée des prêts

Stockholm – Le Parlement suédois a adopté mercredi une loi limitant à 105 ans la durée théorique de remboursement d’un emprunt immobilier, afin de juguler la hausse des prix et de l’endettement.

La durée de ces crédits était sans limite jusqu’à cette loi et la tradition est que les ménages les plus solvables remboursent si lentement qu’ils sont voués à mourir encore endettés.

Dans ce système, il revient aux héritiers de rembourser le prêteur, le plus souvent en revendant le logement.

Le régulateur financier avait ainsi calculé en 2013 que la durée moyenne théorique d’un crédit immobilier, s’il en avait une, avoisinait 140 ans.

Plus étonnant et inquiétant: une bonne part des crédits immobiliers en Suède (32% de ceux contractés en 2014) permettent de ne rembourser que les intérêts, sans jamais toucher au capital.

L’idée d’instaurer une durée maximale avait été lancée par le gouvernement de centre-droit lors de ses derniers mois au pouvoir en 2014, puis reprise par son successeur de gauche. Elle doit enfin aboutir avec l’entrée en vigueur le 1er juin d’une loi adoptée mercredi à l’unanimité.

« C’est important que nous ayons une solide culture du remboursement« , a justifié le président de la commission des Finances, le député social-démocrate Fredrik Olovsson, cité par le quotidien Aftonbladet.

La règle, valable pour les nouveaux emprunts uniquement, sera alors de rembourser au moins 1% du capital par an pour les emprunts représentant 50 à 70% du prix d’achat. Sachant qu’une exemption lors des cinq premières années est prévue pour les logements neufs, la durée théorique maximale est de 105 ans.

Pour les emprunts représentant 70 à 85% du prix d’achat (le maximum autorisé), l’emprunteur devra rembourser au moins 2% du capital chaque année.

Les banques suédoises ont combattu la règle, estimant qu’elle n’allait pas atteindre ses objectifs.

« Elle n’est pas bonne pour les finances des ménages, puisqu’elle va donner des emprunts plus chers et moins bons. Et elle n’est pas bonne pour la stabilité financière« , a affirmé au quotidien financier Dagens Industri le directeur général de l’Association bancaire, Hans Lindberg.

L’inflation dans le logement a fait que les ménages suédois sont parmi les plus endettés d’Europe. Ceux qui ont un emprunt immobilier ont une dette équivalant en moyenne à 366% de leur revenu disponible annuel.

Lanvin : Lucas Ossendrijver, l’homme fort du Faubourg

En une décennie – autant dire un siècle dans le milieu de la mode ! -, le designer a repensé l’allure de l’homme chez Lanvin en associant la coupe impeccable des costumes issue de la tradition tailleur de la maison à des volumes et des détails empruntés au sportswear. De ses expériences passées chez Kenzo, Kostas Murkudis, puis Dior Homme, où il travailla trois ans et demi auprès d’Hedi Slimane, Lucas Ossendrijver a appris à jouer à la fois sur l’austérité apparente des lignes et sur la sensualité des tissus et des peaux, veillant au moindre détail dans la facture du vêtement. Une démarche qui, loin de trahir un héritage, le sublime avec subtilité.

Du cachemire au kangourou, du cerf à l’alpaga, du python mat à la soie satinée technique, chaque texture définit une silhouette, à la fois fluide et graphique, urbaine et sportswear, au filtre d’un colorama poétique, conçue pour un homme contemporain affranchi et cosmopolite. En exclusivité pour Le Point, il revient en images sur ses passions et sur les moments forts de cette décennie au cours de laquelle il a redéfini les codes de l’univers masculin de Lanvin.

La musique

Image de la vidéo de « The sky was pink » © DR

« J’aime sortir pour écouter de la musique électronique. The Sky Was Pink, de Nathan Fake, grand classique de ce genre musical, me touche beaucoup. Je vais dans des clubs ou des salles de concert pour observer les gens. Je les trouve plus créatifs, moins stressés, à la fois dans leur attitude et dans leur façon de s’habiller. Humer cette ambiance particulière est important pour moi. »

Les images

© DR

« J’adore la photographie. Je vis entouré de tirages photos et de livres. Ma peur du vide et de la page blanche me pousse à m’entourer en permanence de matière artistique. La photographie est ma compagne d’inspiration ; elle m’aide également à m’évader. Deux photographes me touchent particulièrement : David Armstrong et son ouvrage Night and Day, une sorte de documentaire sur ses amis dans le New York de la fin des années 70. Et Vivianne Sassen, photographe de mode avec qui j’étais à l’école. »

Le vêtement a une mémoire

© DR

« Je souhaitais des pièces qui donnent l’impression d’avoir vécu. Comme si elles avaient eu plusieurs vies auparavant. Cette parka de la collection Printemps-été 2016 est portée sur un imperméable. Elle a été travaillée comme un collage. Des détails ont été cousus. Puis, après traitement, ils ont été enlevés, laissant des traces, comme des ombres. Le vêtement fut ensuite entièrement démonté pour être reconstruit en y contre-collant une soie-viscose imprimée zèbre. Le contraste entre vieux et neuf apparaît alors. »

La symphonie des bleus

© DR

« Ma couleur préférée est sans doute le bleu marine. Je la trouve masculine, avec son côté uniforme, et en même temps terriblement versatile. Il n’y a pas un seul bleu marine, mais plusieurs. Plus vif ou plus profond selon les matières sur lesquelles il est apposé. Pour la collection Printemps-été 2008, j’ai souhaité exprimer ces multiples nuances de bleu en superposant des pièces en soie lavée, en tissu technique, en popeline ou en piqué de coton. C’est également la collection où j’ai montré une chemise polo avec un col en gros-grain, une des signatures du dressing masculin de Lanvin. »

La basket

© Olivier Claisse

« Pour assouplir l’allure, j’ai naturellement pensé aux baskets. Pour qu’elles soient très Lanvin, il fallait associer matières sophistiquées et techniques et jouer sur un colorama subtil. J’ai imaginé de nombreuses versions : en cuir patiné, en tissu et bouts en cuir verni et déclinée en satin et veau-velours. Je ne m’attendais pas du tout au succès de nos modèles lors de leur sortie, mais ils sont très vite devenus un best-seller de la maison, sans doute parce qu’ils répondaient aux attentes des clients. »

La coupe

x © DRx © DR
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« C’est la coupe qui fait la silhouette. Pour la collection Automne-hiver 2014, j’ai imaginé un vêtement très simple, sans doublure. Un duffle-coat au volume rond avec une grande capuche. Tout est dans la construction des manches, coupées en un seul morceau, faisant corps avec le reste de la pièce. Ce vêtement reste très fluide malgré le tissu utilisé, une laine double face composée après assemblage de quatre épaisseurs de matière. »

L’art

Installation de « Tuazon » à Art Basel 44 en 2013 © Stefan Altenburger

« Je ne suis pas un collectionneur. En revanche, j’aime rencontrer les artistes. Dès que j’entretiens un rapport personnel avec l’un d’eux, je suis leur travail. J’ai besoin de connaître un artiste pour mieux comprendre sa démarche. J’ai récemment été voir l’exposition de l’Américain Oscar Tuazon à Los Angeles. Il imagine des installations monumentales, simples par leur construction mais très brutes, en bois et béton. J’ai la chance de posséder une toute petite pièce signée de cet artiste. »

Le tournant

© DR

« La collection Automne-hiver 2010 fut pour nous une nouvelle étape : nous sommes passés des hôtels du Crillon et de la Monnaie au palais de Tokyo, bien plus vaste. Ici, les manches de la veste zippée sont dénudées de couches extérieures. J’ai ensuite ajouté une batiste de coton (tissu brillant léger et fin), comme une doublure semi-transparente. L’effet est là : l’allure n’est ni totalement sportswear ni totalement formelle. Le sac à dos brouille les pistes : ce n’est pas vraiment militaire mais, dans la silhouette, ça l’est. »

Le sac hybride

© DR

« Je me suis toujours appliqué, chaque saison, à imaginer une forme de sac aux multiples portés : à la main, en bandoulière, dans le dos. Il est transformable grâce aux sangles, aux zips, aux poignées multiples. Et il intrigue en raison des différentes matières assemblées entre elles et des associations de couleurs. Je voulais un sac moins sérieux que le porte-documents ou le shopping-bag. »

La prouesse technique

© Lanvin

« La collection Automne-hiver 2011 a mis en lumière l’excellence de nos ateliers. La réalisation de cette doudoune entièrement réversible fut extrêmement complexe. La doublure en laine feutrée, amovible (à l’instar de la capuche), comprend des tas de zips attachés dans le dos et sur les côtés. Une fois de plus, ce va-et-vient entre détails techniques, soupçon sportswear et tradition tailleur est mis en avant. »

L’heureuse élue

© DR

Depuis le départ d’Alber Elbaz, la question était sur toutes les lèvres : qui allait lui succéder ? Lanvin vient d’annoncer la nomination de Bouchra Jarrar au poste de directrice artistique des collections femme. Membre permanent de la haute couture depuis trois ans avec sa propre maison créée en 2010, la jeune femme avait auparavant oeuvré chez Christian Lacroix, Jean Paul Gaultier et Balenciaga.

Attentats de Bruxelles, les dernières avancées de l’enquête

Trois des auteurs des attentats de Bruxelles ont été formellement identifiés grâce à leurs empreintes digitales : il s’agit des frères El-Bakraoui et de Najim Laachraoui. Ibrahim El-Bakraoui s’est fait exploser à 7h58 à l’aéroport en compagnie de Najim Laachraoui. Khalid El-Bakraoui a déclenché sa charge explosive peu après 9 heures dans le métro, à la station Maelbeek.

Qui sont les frères El-Bakraoui ?

Montage de deux photos d'archives fourni le 23 mars 2016 par Interpol de Khalid et Ibrahim El BakraouiLes kamikazes belges du 22 mars étaient déjà connus de la justice. La police les recherchait depuis la fusillade à Forest le 15 mars (qui avait précédé l’arrestation de Salah Abdeslam vendredi), affirme la Libre Belgique. Ibrahim, 30 ans, était connu pour des faits de banditisme. Selon un responsable turc, il aurait en outre été arrêté en Turquie en juin 2015 puis expulsé du pays en juillet. En octobre 2010, rapporte la Dernière Heure, le tribunal correctionnel de Bruxelles l’a condamné à neuf ans de prison pour avoir ouvert le feu, à la kalachnikov, sur des policiers, en blessant un. Les faits remontent au 30 janvier 2010 : après avoir commis un braquage avec un complice, il aurait tiré à deux reprises sur les policiers.

Khalid, 27 ans, n’est pas en reste : en février 2011, il a écopé de cinq ans de prison pour des car-jackings. «Lors de son arrestation à l’époque, il détenait des kalachnikovs avec ses complices», précise la Libre Belgique. C’est lui qui a loué sous une fausse identité l’appartement du 60, rue du Dries à Forest, où a eu lieu la fusillade du 15 mars avec la police. Il est également soupçonné d’avoir loué l’appartement de Charleroi où auraient été préparés les attentats de Paris.

Qu’ont révélé les perquisitions ?

Cinq perquisitions ont été menées à Bruxelles depuis les attentats, a indiqué le procureur fédéral. Dans l’appartement des kamikazes de l’aéroport, 15 kilos de TATP (l’explosif utilisé par les terroristes) ont été retouvés, ainsi qu’une grande quantité de matériel de chimie : «150 litres d’acétone, 30 litres d’eau oxygénée, des bacs en plastiques, des ventilateurs, des détonateurs, des clous et des vis.»

Dans une poubelle à proximité du logement, les enquêteurs ont également déniché un ordinateur appartenant à Ibrahim el-Bakraoui. Un message «testament» dans lequel il se dit «recherché de partout» et où il affirme «ne plus savoir quoi faire» y est enregistré, a annoncé Frédéric Van Leeuw.  

Qui est Najim Laachraoui ? 

Agé de 24 ans, Najim Laachraoui(photo DR) était jusqu’à lundi connu sous le pseudonyme de Soufiane Kayal. La veille des attentats de Bruxelles, le parquet fédéral belge annonçait l’avoir identifié comme étant l’un des complices des terroristes de Paris. Mardi, il s’est fait sauter à l’aéroport de Bruxelles.

Photo non datée fournie le 21 mars 2016 par la police fédérale de Najim LaachraouiAvec Mohamed Belkaïd, qui a été tué le 15 mars lors de la fusillade à Forest, il est soupçonné d’avoir coordonné la logistique des attentats de Paris, depuis Bruxelles. Il aurait également été l’un des artificiers des attaques parisiennes, son ADN ayant été identifié sur plusieurs ceintures d’explosifs, et retrouvé dans une maison à Auvelais (près de Namur, dans le sud de la Belgique), perquisitionnée le 26 novembre. L’habitation aurait servi de planque pour préparer les attentats. On sait par ailleurs qu’il a voyagé avec Salah Abdeslam et Mohamed Belkaïd, puisqu’ils ont été contrôlés ensemble le 9 septembre à la frontière austro-hongroise, de retour de Hongrie. Autre élément : son ADN a aussi été retrouvé dans un appartement de Schaerbeek, rue Henri-Bergé, où des explosifs auraient été préparés.

Spécialiste du terrorisme pour Europe 1, Didier François a estimé ce matin que Laachraoui était l’un des rares cadres de l’Etat islamique identifiés «ayant certainement connaissance de filières, voire de cellules clandestines implantées en Europe et en France» par l’organisation jihadiste. Najim Laachraoui était, selon lui, une personnalité «brillante» et «très organisée». En février 2013, il avait interrompu ses études d’électromécanique pour se rendre en Syrie, rapporte la Libre Belgique. Il a été jugé en février par contumace dans le procès d’une filière de recrutement de combattants pour la Syrie.

Des médias belges avaient annoncé pendant quelques heures ce mercredi matin son arrestation, le présentant comme le jeune homme à la veste blanche et au bob repéré sur les images de vidéosurveillance de l’aéroport, avant de faire marche arrière. L’homme arrêté mercredi matin à Anderlecht, qui refuse de livrer son identité, n’est donc pas Najim Laachraoui. Mercredi soir, il a été identifié comme le deuxième kamikaze de l’aéroport de Bruxelles.

Quel est le rôle du chauffeur de taxi qui a conduit les kamikazes à l’aéroport ?

Le chauffeur de taxi qui a déposé les terroristes à l’aéroport aurait livré aux enquêteurs des éléments clés, selon le média belge la Dernière Heure. «Alors que les médias et sites d’information diffusaient la photo des trois suspects photographiés avec des chariots et faisaient état de trois sacs de voyage, le chauffeur était certain qu’il avait sorti de son coffre un nombre de sacs plus important. C’est ce qui a déclenché de nouvelles fouilles à l’aéroport, lesquelles allaient permettre la découverte de la troisième bombe qui n’avait pas explosé. Les démineurs ont pu neutraliser le dispositif grâce au témoignage du chauffeur de taxi», écrit le journal. Il s’agissait de la charge explosive la plus puissante, a indiqué le procureur fédéral.

Le chauffeur de taxi a aussi indiqué aux policiers l’adresse où il avait été prendre ses passagers. Le logement a immédiatement été perquisitionnée par la police. Deux autres véhicules sont par ailleurs recherchés : une Renault Clio et une Audi S4 noire «appartenant à un Limbourgeois de 22 ans fiché depuis l’an passé en terrorisme par la sûreté de l’Etat». 

Célian Macé , Kim Hullot-Guiot

Henri de Castries, l’énarque devenu capitaine d’un géant mondial

Paris – Henri de Castries, PDG sortant d’Axa, est devenu en 17 ans l’un des grands patrons les plus écoutés en France et à l’international, un exemple de « la France qui réussit » pour le patronat, en faisant du groupe d’assurance un géant mondial du secteur.

« Voilà la France qui réussit grâce au leadership et à une vision d’Henri de Castries« , un « formidable entrepreneur, formidable capitaine d’industrie qui a mené sa barque depuis 17 ans » et hissé Axa au rang des premiers mondiaux, a salué lundi le patron du Medef, Pierre Gattaz sur Europe 1, peu après l’annonce de son départ de la tête du groupe d’assurance.

Favori selon le Sunday Times pour reprendre les rênes de la banque britannique HSBC, Henri de Castries, 61 ans, est un financier autant qu’un assureur qui s’est forgé au fil des ans un profil de grand patron visionnaire et résolument tourné vers l’étranger.

Né à Bayonne (Pyrénées-atlantiques), descendant d’une vieille famille de la noblesse française, il est diplômé d’HEC et ancien élève de l’ENA, dans la désormais célèbre promotion Voltaire où il a cotoyé notamment François Hollande, Michel Sapin, Ségolène Royal et Jean-Pierre Jouyet.

Il commence par un parcours classique de haut fonctionnaire: inspection des finances (1980-84), direction du Trésor (1984-85). De 1986 à 1988, il travaille sur les privatisations orchestrées par Edouard Balladur, notamment celle de TF1. En 1988, après la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République, il devient chef de bureau du marché des changes et de la balance des paiements au Trésor.

En 1989, il entre chez Axa et y occupe jusqu’en 1993 diverses fonctions, notamment celle de secrétaire général, qui lui donne une bonne connaissance des hommes et de la maison.

– Une voix qui compte –

Nommé directeur général en 1993, il prend en charge un an plus tard les activités d’assurance dans les pays anglo-saxons et de la gestion d’actifs.

Formé par Claude Bébéar, alors patron du groupe et personnalité imposante du CAC 40, Henri de Castries apparaît très rapidement comme son dauphin potentiel.

Impliqué dans la prise de contrôle de l’Union des Assurances de Paris (UAP) en 1996, alors numéro un du secteur, et chargé notamment de l’intégration des filiales hors de France, il est associé à toutes les grandes manoeuvres stratégiques du groupe jusqu’à sa nomination en 2000 à la tête du directoire d’Axa où il succède à Claude Bébéar.

Depuis avril 2010, il est PDG d’Axa. Sous sa présidence, le groupe a gagné ses galons de groupe international, devenant numéro deux européen, avec plus de 100 millions de clients dans le monde.

Prolixe dans les médias sur sa vision de la France et de l’évolution économique internationale, Henri de Castries est réputé pour être entendu par les milieux dirigeants, aussi bien de gauche que de droite, sans pour autant faire état d’ambitions politiques pour le moment.

Marié, père de trois enfants, il a été conseiller municipal d’Abitain, village des Pyrénées-Atlantiques dont son grand-père a été maire pendant trente ans.

Plutôt tourné vers l’analyse, il préside depuis juin 2015 l’Institut Montaigne, l’un des principaux « think tank » français, ou groupe de réflexion sur les politiques publiques, d’inspiration libérale et fondé par son prédécesseur, Claude Bébéar.