ePrix des Invalides : comment la Formule E a séduit Paris

Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, en rêvait, la Formule E l’a fait. Le 23 avril prochain, les rues de Paris accueilleront une course automobile. Au programme : des monoplaces 100 % électriques qui batailleront aux Invalides. « Ça va certainement être la plus belle course de l’année », se réjouit Alain Prost, copropriétaire de l’écurie Renault-e.dams, championne du monde en titre. « L’endroit est incroyable, ça va être une belle fête populaire », ajoute le quadruple champion du monde de F1. « Ce sera très excitant », s’enthousiasme le vice-champion du monde Sébastien Buemi. « Avec les Invalides, la vue sur la tour Eiffel, ce sera un énorme coup de projecteur, les images seront reprises dans le monde entier », ajoute Frédéric Espinos, en charge de la Formule E à la FIA, la Fédération internationale automobile. Mais à quoi va ressembler cette manche parisienne ? Réponse en cinq questions.

 

Really excited about our new #uptrend cover: The #ABT Schaeffler FE01 driving through Paris. Out this weekend! pic.twitter.com/SH7ZrZPRkc

— ABT Formula E Team (@abt_formula_e) 14 Octobre 2015

 

Mairie, FIA : comment la course a-t-elle fait le consensus ?

Début juillet, c’est l’heure des confirmations : la maire de la capitale Anne Hidalgo, et la FIA, la Fédération internationale automobile, actent la tenue du « ePrix » de Paris en avril prochain. « Paris soutient la Formule E, un accélérateur fantastique pour l’innovation dans le champ électrique », assure la maire de Paris. Au conseil municipal, seuls les Verts sont sceptiques. « Nous avons encore une bataille culturelle à gagner », estime la coprésidente du groupe, Anne Souyris. « La municipalité s’est montrée très demandeuse, attentive au projet et coopérative avec le promoteur », assure Frédéric Espinos de la FIA.

AUTO - FORMULA E PARIS 2015 © Frederic Le Floch DPPIAUTO - FORMULA E PARIS 2015 © Frederic Le Floch DPPI
Le Français Nicolas Prost (Renault-e.dams) a hâte de découvrir le circuit parisien. © Frederic Le Floch DPPI

Pourquoi les Invalides ?

Les premières hypothèses pour les organisateurs : un circuit autour du Parc des princes, un autre au bois de Boulogne ou un tracé à la Pelouse de Reuilly, à l’extrémité du bois de Vincennes. Sauf que les images et le symbole n’auraient pas été assez forts. L’an dernier, les images de la manche londonienne, dans le parc de Battersea, ont eu moins d’impact que celles tournées à Moscou – « des images incroyables », expliquait au Point.fr Jean Todt, le président de la FIA –, où les monoplaces longeaient le Kremlin quelques mois plus tôt à Moscou.

« Il faut trouver le plus bel écrin », assure d’ailleurs l’entourage d’Anne Hidalgo. Une vingtaine de tracés sont alors évoqués, notamment autour du Grand Palais ou au Quartier latin. Mais le cahier des charges est très précis, avec notamment des dégagements nécessaires pour installer les stands. Une configuration répond à l’ensemble de ces critères : les Invalides. Le gouverneur militaire de Paris, qui siège aux Invalides, s’est laissé séduire par le projet. « Nous n’imaginions pas qu’il était possible d’être au plein cœur de la capitale », confie Frédéric Espinos.

Le « ePrix » de Paris aura lieu autour des Invalides. © DR

Quel sera le tracé ?

La piste est située tout autour des Invalides : les stands seront placés sur l’esplanade et les monoplaces longeront le boulevard de la Tour-Maubourg, bifurqueront sur l’avenue de Tourneville, avant d’emprunter le boulevard des Invalides. Une seule incertitude réside encore sur la présence ou non d’une chicane à proximité de la place Vauban. Le circuit n’est pas encore « validé » par la FIA. « C’est le principe avec la Formule E : étant donné que tout est nouveau, nous n’avons pas de calendrier préétabli. Il y a de nombreux aspects sur lesquels s’accorder, notamment en matière de sécurité. »  Le tracé final sera rendu public par la Formule E à la suite d’un plan de communication qui, lui non plus, n’est pas encore déterminé.

 

Formula E en avril à Paris « un spectacle global ». Sport et responsabilité environnementale #SPORSORA15pic.twitter.com/orhap32SZU

— Marie Triballat (@marietriballat) 8 Octobre 2015

 

La course va-t-elle provoquer de nombreux bouchons à Paris ?

La Formule E se distingue des autres disciplines automobiles pour contenir l’ensemble des événements (essais, qualification et course) le même jour. Seul un shakedown – plusieurs tours de piste – de deux heures maximum est organisé le vendredi. Sur les axes utilisés pour le circuit (les boulevards de la Tour-Maubourg, des Invalides et l’avenue de Tourneville principalement), la circulation sera donc interdite deux à trois heures le vendredi et toute la journée du samedi 23 avril. Il ne risque donc pas d’y avoir énormément de bouchons : en plus d’être en week-end, la course a lieu pendant le deuxième week-end des vacances des écoliers parisiens et franciliens.

Quels sont les grands acteurs français de la discipline ?

« Une manche à Paris pour nous, c’est essentiel, explique Xavier Mestelan-Pinon de chez DS-Virgin Racing. La marque est associée à la capitale, ce sera très fort. » © DR

Renault est présent depuis l’origine de la discipline : après avoir fourni les châssis, la marque dispose d’une écurie (e.dams-Renault), championne du monde en titre. Cette saison, DS s’est également engagé en étant associé avec Virgin Racing, écurie au sein de laquelle est présent l’ex-pilote de F1 Jean-Éric Vergne. « Une manche à Paris pour nous, c’est essentiel, explique Xavier Mestelan-Pinon de chez DS-Virgin Racing. La marque est associée à la capitale, ce sera très fort. » Un constat partagé chez Michelin, comme l’explique Serge Grisin, responsable Formule E du manufacturier : « Ce sera une course superbe. Mais ce n’est pas uniquement pour le show : ça permet d’améliorer nos connaissances en matière électrique. La compétition accélère l’innovation et, à terme, ça peut profiter à tous les usagers. » De quoi rendre encore plus excitante cette manche parisienne, en avril prochain.