Au planning familial, Bartolone défend les associations «qui font de la politique»

Ce jeudi midi, Claude Bartolone a passé deux heures avec les médecins et le personnel du centre de planification et d’IVG Bluets-Trousseau. Un organisme de planning familial, exemplaire de surcroît dans ses actions. Par cette visite «qui n’était pas forcément prévue», la tête de liste socialiste voulait signifier que, lui président, pas un euro de subvention à l’association Ambroise Croizat, qui gère ce centre, ne serait supprimé. Soulignant par là-même les positions de son adversaire Valérie Pécresse quant à savoir qui elle subventionnera ou pas.

Les paradoxes de Valérie Pécresse

Le socialiste trouve les propos de la tête de liste de la droite et du centre «ambigus». Devant la Manif pour tous, elle avait dit qu’elle ne subventionnerait pas «les associations qui font du lobbying politique». Dans les mêmes phrases, elle avait affirmé qu’elle soutiendrait «les associations d’intérêt public régional», la «lutte contre l’homophobie» et la «prévention santé», mais a stigmatisé la «théorie du genre», qui ne bénéficierait de rien de sa part. La LGBT, dont le sigle contient «bi» et «trans», n’a pas manqué de souligner le paradoxe lors d’un échange aigre de tweets avec l’intéressée.

Tout cela intervenait juste après la révélation des propos de Marion Maréchal-Le Pen, qui avait dit une semaine plus tôt devant le même public qu’elle sucrerait les subventions du Planning familial. Valérie Pécresse s’est bien gardée de telles extrémités mais quand BFM lui demande de préciser quelles sont les associations qu’elle vise, elle ne peut donner aucune autre indication que «celles qui font de la politique».

«Une action extrêmement politique»

Ce flou fait le miel de Bartolone. Aux Bluets, les soignants et les personnels revendiquent de «faire de la politique». «Une association qui lutte pour les droits des femmes, c’est une action extrêmement politique», renchérit le candidat. S’agissant de son adversaire, il dit qu’«on voit cette gêne qu’a madame Pécresse d’avoir à gérer en même temps un certain nombre de militants de la Manif pour tous et madame Jouanno».

Quelques jours plus tôt, Raphaëlle de Monteynard, membre de Sens commun, antenne de la Manif pour tous au sein du parti Les Républicains, et présente sur la liste de Valérie Pécresse, tweetait sur «les 200 000 enfants par an [qui] sont tués à cause de cette loi sur l’IVG».

Qd 1 colistière de V Pecresse combat droit à l’avortement,avec @claudebartolone nous rencontrons équipe des #bluets pic.twitter.com/phBpZfM3i7

— mpdelagontrie (@mpdelagontrie) 3 Décembre 2015

Depuis, le tweet a été enlevé par son auteur.

Sibylle Vincendon