Ile-de-France : en parlant de parachutage, LR se trompe d’élection

Le communiqué se veut vigoureux. «Au lendemain du premiertour des élections régionales qui a vu Valérie Pécresse arriver nettement en tête, Claude Bartolone change de programme et de colistiers», écrit Florence Portelli, porte-parole du parti dans le Val-d’Oise. Elle souligne que la tête de liste du PS s’est vu remplacée par «un parachuté, chef de l’opposition verte à Vincennes et ex-tête de liste des Verts dans le Val-de-Marne, Pierre Serne».

Ce petit coup de calcaire est la bonne occasion pour rappeler comment fonctionne une élection régionale. Et une région tout court. Côté élection, les fusions de listes entraînent quasiment toujours une redistribution des cartes. Celle-ci a-t-elle une conséquence géographique ? Aucune. Ce qui compte dans cette nouvelle donne, c’est la place de chacun plus ou moins haut dans les listes.

Esprit de clocher

Pierre Serne, vice-président sortant en charge des transports, est un habitué de l’échelle régionale et comme tous les Verts, assez peu marqué par l’esprit de clocher. Parler de «parachutage» pour une régionale serait valable si Serne avait débarqué en Auvergne-Rhône-Alpes par exemple.

Ce qui nous amène à la fonction de la région. Ici, il n’est pas question de promettre des réfections de trottoir, un emploi municipal pour le cousin ou des places en crèche. La région, c’est le pilote des politiques économiques, de la répartition de ses fonds, de la construction et de l’entretien des lycées, de la formation professionnelle. Avec de telles responsabilités, il serait temps que les politiques comprennent que faire campagne, ce n’est plus défendre son territoire mais l’aider.

Sibylle Vincendon