Julian Assange, « cyber-warrior » en cage

Londres – Dfenseur hroque des liberts pour ses fans, gocentrique en mal d’attention pour ses dtracteurs, Julian Assange a atteint une renomme mondiale en 2010 en publiant sur internet les « War Logs », documents classs secret-dfense dvoilant des abus commis par l’arme US en Afghanistan et en Irak.

Réfugié depuis plus de trois ans à l’ambassade d’Équateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède, le fondateur de Wikileaks, 44 ans, a fait connaître cette organisation qui veut « libérer la presse« , et « démasquer les secrets et abus d’État« . Elle a dévoilé des milliers de télégrammes diplomatiques américains, devenant définitivement la bête noire de Washington.

Julian Assange, ancien hackeur, est désigné « homme de l’année » 2010 par Time magazine et Le Monde, et distingué par de nombreux défenseurs des droits de l’Homme.

Mais la même année, la vie de l’Australien blond à l’enfance nomade bascule lorsqu’il a est accusé –à tort, dit-il– de viol et d’agressions sexuelles en Suède.

Visé par un mandat d’arrêt européen, le « cyber-warrior« , bourreau de travail à l’intelligence fine, est rapidement arrêté et assigné à résidence en Grande-Bretagne.

Après avoir épuisé tous ses recours, l’ancien hacker finit par pousser le 19 juin 2012 la porte de l’ambassade d’Équateur à Londres, pour y demander l’asile politique.

Plus de trois ans et demi plus tard, il vit toujours reclus dans cet immeuble en brique rouge à Knightsbridge, dans des conditions « misérables« , selon son ami Vaughan Smith.

Il y retrouve une clandestinité qui lui est familière, rappelant le temps où il évitait de dormir deux nuits de suite dans le même lit et changeait constamment les puces de son téléphone pour effacer les traces.

Mais c’est aussi l’une des premières fois de sa vie qu’il reste aussi longtemps au même endroit, lui qui fut baladé de gauche à droite dès sa plus tendre enfance, au gré des amours de sa mère.

– L’homme le plus dangereux du monde » –

Christine Ann Assange, une artiste, s’est séparée du père de Julian avant même sa naissance. Jusqu’à l’âge de 15 ans, le futur fondateur de Wikileaks vivra dans plus de trente villes australiennes différentes et fréquentera plusieurs écoles avant de se poser à Melbourne.

Doué, il étudie les mathématiques, la physique et l’informatique, mais sans obtenir de diplôme. Déjà, il est happé par la communauté des hackers, où son esprit brillant séduit, et commence à pirater les sites de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudo de « Mendax« .

C’est à cette période qu’il a un fils, Daniel, dont il se disputera la garde avec la mère.

Lorsqu’il accède à la notoriété avec Wikileaks, il est célébré comme un génie informatique et un messie libertaire. « L’homme le plus dangereux du monde« , titre un biographe.

Mais rapidement, les critiques l’emportent. En provenance des autorités bien sûr qui l’accusent de mettre des vies en danger et le traitent de paria. Mais aussi d’anciens amis et collaborateurs qui décrivent un personnage égocentrique, obsessionnel et paranoïaque.

Dès 2010, le porte-parole de l’organisation, l’Allemand Daniel Domscheit-Berg, prend ses distances et son livre critique nourrira plusieurs films. Chargé de rédiger l’autobiographie d’Assange, Andrew O’Hagan finit lui aussi par jeter l’éponge avec ce verdict définitif: « l’homme qui se targue de dévoiler les secrets de ce monde ne supporte par les siens. »

Depuis, l’étoile d’Assange n’a cessé de pâlir. Disant constamment être victime de « persécutions« , il a brouillé son image de cyber-guerrier de l’information et perdu de nombreux soutiens.

La plupart des grands médias qui l’ont soutenu en diffusant ses scoops ont pris leurs distances. Il a changé plusieurs fois d’avocats. S’est fâché avec son éditeur.

Un noyau dur est resté fidèle et continue à relayer son combat avec Wikileaks, notamment lorsqu’il s’agit d’apporter son soutien à Edward Snowden, l’un des « successeurs » de l’Australien.

Mais celui qui se targue d’avoir inventé « le premier service de renseignements du peuple au monde » et d’avoir popularisé les lanceurs d’alerte semble aujourd’hui bien esseulé.