Loi Travail – Manuel Valls : « ça me fait mal au coeur »

Le gouvernement a décidé de passer en force. Après que le Conseil des ministres a donné son autorisation, Manuel Valls a eu recours au controversé 49.3 pour faire adopter le projet de loi Travail, mardi. Sur le plateau de TF1, le Premier ministre s’est justifié sur le passage en force d' »d’une réforme essentielle pour les entreprises et importante pour les salariés », allant jusqu’à affirmer que le recours à cette arme constitutionnelle lui faisait « mal au cœur ». « Mais je le fais parce que je pense ce texte est utile. »

Face à Gilles Bouleau, le chef du gouvernement a d’ailleurs défendu son texte. Selon lui, le projet de loi va permettre « d’encourager l’embauche » et « le dialogue social dans les entreprises ». Et de promettre « moins de rigidité » et « plus de droits plus de salariés ». « C’est ça qui compte pour moi », insiste-t-il. « Ce qui compte pour moi c’est de pouvoir réformer ». « Nous allons continuer à réformer et à faire ce travail que les Français attendent de notre part ».

« Un problème de majorité »

Sur le plateau de TF1, il a dénoncé « un problème de majorité, avec des contraires qui se rencontraient », évoquant « la droite, qui veut mettre en cause le rôle des intermédiaires, du dialogue social et des syndicats. Et ceux qui pensent qu’il faut en rester là ». Malgré la colère des opposants au texte, Manuel Valls « ne croit pas que son gouvernement soit renversé par une motion de censure ». « A chacun de prendre ses responsabilités. S’il y a des députés de gauche qui veulent voter la motion de censure la droite, ils n’ont qu’à le faire. Mais quelle contradiction » a lancé le Premier ministre. « Ca veut dire qu’ils approuvent un projet (de la droite, ndlr) qui met en cause concrètement le modèle social que nous, nous modernisons, mais dont nous gardons les grands principes et les valeurs », a-t-il critiqué.

Sur la situation de la France, le chef du gouvernement se veut optimiste. « La France va mieux », assure-t-il, rappelant la baisse du chômage le mois dernier. « Les choses vont dans le bon sens ». Enfin, interrogé sur l’affaire Baupin, Manuel Valls a tenu à rappeler qu’il était « présumé innocent ». « La justice est saisie de cette affaire », a insisté le Premier ministre avant d’assurer que « le harcèlement, la drague appuyée, les blagues lourdes doivent être combattus ». « Quand une femme dit non, c’est non », a conclu Manuel Valls.