Michel Rocard est décédé cet après-midi

Il y a 15 jours, il donnait une interview-fleuve au Point. On redécouvrait son sens de l’analyse, sa grande franchise et sa connaissance de l’économie et des évolutions de notre société. Ce samedi 2 juillet, Michel Rocard, Premier ministre de François Mitterrand de mai 1988 à mai 1991, est mort à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris où il avait été admis il y a quelques jours. Militant socialiste depuis 1949, il a fondé le PSU et fut son porte-drapeau à la présidentielle de 1969. Cinq ans plus tard, il rejoignait le PS, où ses désaccords avec Mitterrand furent légion et légendaires. Ministre du Plan, puis de l’Agriculture de 1981 à 1985, il soutint la candidature de son rival en 1988 et fut nommé à Matignon. On lui doit le RMI, la CSG et la rédaction d’un livre blanc sur les retraites qui fait autorité encore aujourd’hui. Éphémère premier secrétaire du Parti socialiste en 1993 et 1994, il milita jusqu’au bout pour que le PS ouvre les yeux sur les réalités sociales-démocrates, fasse son aggiornamento et se réconcilie avec le libéralisme.

Son fils Francis a confirmé le décès de Michel Rocard à l’Agence France Presse. Le président François Hollande a aussitôt salué une « grande figure de la République et de la gauche », qui incarnait « un socialisme conciliant utopie et modernité ».

Européen convaincu

Longtemps héros de la deuxième gauche, il fut et était resté un européen convaincu souvent impliqué dans des questions de prospective, d’écologie ou de réforme des institutions.

Le 18 mars 2009, Nicolas Sarkozy le nomme ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. Avec Alain Juppé, il copréside la commission chargée de réfléchir à la mise en œuvre d’un grand emprunt national, installée le 26 août 2009 par Nicolas Sarkozy. Avec l’ancien Premier ministre chiraquien, il prend position le 14 octobre 2009 pour un désarmement nucléaire mondial.