Primaire du PS : Benoît Hamon bientôt candidat ?

Benoît Hamon, l’ex-ministre de l’Éducation, désormais figure de la fronde au PS, tentera-t-il de devenir président de la République ? En tout cas, sa candidature à la primaire du PS, première étape avant le scrutin de 2017, semble être « plus que probable », titre Le Journal du dimanche.

« Il a mis du temps, mais il ira jusqu’au bout »

L’hebdomadaire fait le point ce 14 août sur les derniers préparatifs du camp Hamon avant une grande annonce prévue entre le 27 et le 28 août, lors d’un rassemblement à Saint-Denis. L’intitulé des invitations laisse en effet peu de place au doute : « Rassemblement pour gagner en 2017. » Et cette victoire ne se fera certainement pas avec François Hollande.

Comme le souligne le JDD, Benoît Hamon dresse dans son invitation un constat qui rend impossible toute candidature du président sortant : « Au terme d’un quinquennat déboussolé, la gauche est sans repère, éclatée entre deux camps qui s’estiment irréconciliables […] Les électeurs de gauche n’ont pas à endosser l’impopularité d’un gouvernement qui a échoué, de la loi travail à la déchéance de la nationalité, parce qu’il s’est rallié aux axiomes de ses adversaires. » En bref, le PS est au bord de la déchirure et il faut quelqu’un capable de rassembler pour le guider dans la campagne présidentielle. D’après les proches de Benoît Hamon, il ne fait plus aucun doute que l’intéressé veut désormais incarner ce rôle de leader providentiel, même si cela n’a pas toujours été le cas : « Il a mis du temps, mais il ira jusqu’au bout. »

Hamon contre Montebourg, le duel des anciens ministres frondeurs

Et le bout de la course, pour Benoît Hamon, ça peut très bien être la primaire PS. En effet, pour aller plus loin, il lui faudrait s’imposer face à plusieurs candidats plus ou moins déclarés. Parmi eux, on trouverait bien sûr François Hollande, mais aussi Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann sur l’aile gauche, ainsi qu’Arnaud Montebourg qui a commencé à avancer ses pions depuis mai, avec son discours du mont Beuvray. C’est sans doute l’adversaire le plus redoutable de Benoît Hamon, puisqu’il symbolise lui aussi un lien entre les deux camps du PS. À la fois ancien ministre du quinquennat Hollande et opposant au gouvernement Valls, Arnaud Montebourg pourrait s’attirer les faveurs des électeurs socialistes. Mais d’après le député Mathieu Hanotin, qui gère la précampagne du bientôt-candidat Hamon, Montebourg ne fait pas l’unanimité chez les partenaires potentiels du PS. « Nous, on est capable de rassembler l’ensemble de la gauche, alors que les écolos ne veulent pas entendre parler de Montebourg. » Hamon offre aussi une approche plus sociale de la politique de gauche, alors que son rival est plus centré sur l’aspect économique.

En attendant de voir si ces arguments vont convaincre les votants de la primaire socialiste, Benoît Hamon met toutes les chances de son côté et peaufine les différents aspects de sa campagne, notamment l’aspect financier. En coulisse, le 22 juillet dernier, il a déposé avec ses proches les statuts de l’association Les Amis de Benoît Hamon. Une structure destinée à « recueillir les fonds destinés au seul financement du parti politique Association Elpis », qui lui permettrait de faire campagne.