Pas de hausse pour le Smic en 2017, préconise un comité d’experts

Le comité d’experts, dont l’avis est généralement suivi par l’exécutif, se serait, selon Les Echos, prononcé contre une hausse du Smic au 1er janvier 2017. Pour ne pas freiner la reprise.

Trop généreux, le Smic français? Il l’est assez, en tous cas, pour le groupe d’experts économiques chargé chaque année de donner son avis au gouvernement. D’après Les Echos, qui ont eu accès à ses conclusions, il préconise pour la cinquième année consécutive de ne pas le revaloriser au-delà du minimum légal, calculé d’après l’inflation et les indices salariaux.

Dans cet avis que les partenaires sociaux recevront d’ici à la mi-décembre, les experts estiment que la conjoncture et l’emploi ne sont pas suffisamment bien orientés cette année pour préconiser une hausse du salaire minimum. Ils citent notamment le taux de chômage des jeunes, encore trop élevé. Une revalorisation trop forte représente « un risque de déstabilisation » qui dissuaderait leur embauche, selon eux.

Un Smic plus élevé que chez nos voisins

La logique est la même que dans leur avis précédent, en 2015, quand la croissance attendue était de 1%. « Ce n’est pas le moment d’ajouter à l’incertitude en cherchant à accélérer dès à présent la hausse des salaires », estimaient les experts, qui visaient un retour de l’emploi marchand à son niveau d’avant crise. « Dans ces conditions, s’en tenir à l’indexation légale du SMIC sur l’inflation et les indices salariaux semble le plus raisonnable », concluaient-ils. Avec une prévision très optimiste de 1,5% pour 2017, le contexte n’a guère changé.

Par ailleurs, le Smic français est égal à 62,8% du salaire médian, notaient-ils également en 2015. Soit légèrement au dessus de l’objectif de 60% que se donnent les pays de l’OCDE. Même si les allègements de charge sur les bas salaires le rende moins coûteux pour les employeurs.

Le gouvernement prendra sa décision le 19 décembre

Si l’avis des experts est suivi par l’exécutif, ce qui est généralement le cas, le Smic ne bénéficierait donc que de la revalorisation légale et automatique au 1er janvier, comme c’est le cas depuis les quatre dernières années. Début 2016, la hausse avait été de 0,6%, plaçant le Smic brut mensuel à 1466,52 euros.

Le gouvernement doit se prononcer le 19 décembre. Sur sa gauche, on le somme de donner un coup de pouce plus volontariste. « Ce serait bien la première fois dans l’histoire qu’un gouvernement de gauche n’aurait engagé durant tout un mandat aucune hausse des bas salaires et du salaire minimum, entretenant la fausse idée que la rémunération des salariés serait un handicap pour notre développement économique », dénonce la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann. Un futur enjeu pour la primaire à gauche?