Mois : mars 2016

Crispations à Hollywood, déstabilisé par l’ascension du streaming

Los Angeles – Les diffuseurs traditionnels d’Hollywood n’en finissent plus de voir leur modèle menacé par l’ascension des groupes de streaming, qui bousculent le secteur avec des abonnements à prix sabrés pour des programmes haut-de-gamme à la maison.

Tandis que les chaînes câblées payantes continuent à facturer plus de 50 dollars (44 euros) par mois pour l’accès à leurs bouquets de programmes haut-de-gamme, y compris la diffusion à la demande d’un grand nombre de films ou de séries, Netflix, Hulu et Amazon proposent pour quelque 8 dollars par mois des séries ou films de grande qualité.

Les chaînes du câble « premium » sont peut-être encore reines pour la diversité de leurs offres de productions maison, notamment HBO (« Game of Thrones« , « Girls« , « True Detective« …), Showtime (« Homeland« , « The Affair« ) ou encore AMC (« Mad Men« , « Breaking Bad« , « The Walking Dead« …).

Mais les poids lourds du streaming (en flux sans téléchargement) leur font de plus en plus d’ombre: les séries de Netflix comme « House of Cards » et « Orange is the New Black » ou d’Amazon (« Transparent« , « Mozart in the Jungle« ) ont été plébiscitées par le public, la critique, et ont reçu une pluie d’Emmy Awards ou de Golden Globes.

Quant à Hulu, il passe aussi à l’offensive avec notamment le lancement d’ici quelques jours de « The Path« , une ambitieuse production aux accents fantastiques avec Aaron Paul et Michelle Monaghan, sur le pouvoir de destruction des sectes.

La firme américaine de services de paiements Vindicia vient de publier les résultats d’une enquête sur 1.000 Américains qui souscrivent à au moins un service de programmes par abonnement: 45% ont cité les services de vidéo en streaming comme HBO Now, Netflix et Hulu comme les plus importants pour eux, et plus de la moitié des 20-39 ans, les fameux « millenials » courtisés par les annonceurs, les utilisent.

Une autre étude menée par le cabinet de conseil LEK diffusée en janvier montrait une tendance similaire en Grande-Bretagne.

– Cinéma à la maison –

« Dans ce monde de plus en plus à la demande, la qualité des programmes sera plus importante que jamais » et « le niveau élevé d’investissement dans les contenus originaux de Netflix et Amazon illustre cette dynamique« , a souligné l’étude de LEK.

Les nouveaux diffuseurs internet offrent en outre aux créatifs d’Hollywood une grande liberté artistique, comme chez les géants du câble, face aux chaînes hertziennes plus conservatrices.

Hulu « nous a laissés pousser les limites, prendre notre temps et laisser le récit respirer« , s’est réjouie Jessica Goldberg, créatrice de « The Path« , interrogée par l’AFP.

La révolution du streaming crispe aussi les cinémas. Après le lancement par Netflix et Amazon de films au générique prestigieux comme « Beasts of no nation » ou « Chi-raq« , de Spike Lee, diffusés simultanément en salles et en streaming, un nouveau projet fait grincer des dents.

Intitulé « Screening Room » (« Salle de projection« ) et mené par Sean Parker, qui a déjà torpillé l’industrie musicale en créant le site de partage de musique en ligne Napster, il veut rivaliser directement avec les exploitants en offrant des films en première exclusivité à la maison.

Avec l’achat requis d’un boîtier pour 150 dollars et de chaque titre pour 50 dollars pièce, il est a priori bien plus coûteux qu’un ticket de cinéma, mais peut être rentabilisé pour un groupe d’amis, et revient moins cher qu’un baby-sitter pour les parents qui veulent s’offrir une toile.

D’après la proposition, les exploitants de salles et les studios récolteraient jusqu’à 20 dollars sur les 50 facturés par film.

Le service compte parmi ses partisans des réalisateurs prestigieux comme Martin Scorsese, Steven Spielberg et Peter Jackson, qui a souligné dans une déclaration au magazine Variety que Screening Room était conçu pour « un public qui ne va pas actuellement au cinéma« .

L’association américaine des exploitants (NATO) et celle des salles d’arts et d’essai Art House Convergence ne l’entendent pas de cette oreille, sonnant l’alerte face à une « dévaluation » de l’expérience en salles et un « embrasement du piratage« .

Chaque innovation dans l’audiovisuel, de la cassette vidéo au DVD en passant par l’internet haute vitesse, suscite une levée de boucliers et de sombres présages sur la mort du cinéma.

Pour autant, le public des salles de cinéma est resté quasi stable sur 50 ans tandis que le box-office nord-américain se maintient autour de 10-11 milliards de dollars depuis 2009.

Immobilier: la Suède limite à 105 ans la durée des prêts

Stockholm – Le Parlement suédois a adopté mercredi une loi limitant à 105 ans la durée théorique de remboursement d’un emprunt immobilier, afin de juguler la hausse des prix et de l’endettement.

La durée de ces crédits était sans limite jusqu’à cette loi et la tradition est que les ménages les plus solvables remboursent si lentement qu’ils sont voués à mourir encore endettés.

Dans ce système, il revient aux héritiers de rembourser le prêteur, le plus souvent en revendant le logement.

Le régulateur financier avait ainsi calculé en 2013 que la durée moyenne théorique d’un crédit immobilier, s’il en avait une, avoisinait 140 ans.

Plus étonnant et inquiétant: une bonne part des crédits immobiliers en Suède (32% de ceux contractés en 2014) permettent de ne rembourser que les intérêts, sans jamais toucher au capital.

L’idée d’instaurer une durée maximale avait été lancée par le gouvernement de centre-droit lors de ses derniers mois au pouvoir en 2014, puis reprise par son successeur de gauche. Elle doit enfin aboutir avec l’entrée en vigueur le 1er juin d’une loi adoptée mercredi à l’unanimité.

« C’est important que nous ayons une solide culture du remboursement« , a justifié le président de la commission des Finances, le député social-démocrate Fredrik Olovsson, cité par le quotidien Aftonbladet.

La règle, valable pour les nouveaux emprunts uniquement, sera alors de rembourser au moins 1% du capital par an pour les emprunts représentant 50 à 70% du prix d’achat. Sachant qu’une exemption lors des cinq premières années est prévue pour les logements neufs, la durée théorique maximale est de 105 ans.

Pour les emprunts représentant 70 à 85% du prix d’achat (le maximum autorisé), l’emprunteur devra rembourser au moins 2% du capital chaque année.

Les banques suédoises ont combattu la règle, estimant qu’elle n’allait pas atteindre ses objectifs.

« Elle n’est pas bonne pour les finances des ménages, puisqu’elle va donner des emprunts plus chers et moins bons. Et elle n’est pas bonne pour la stabilité financière« , a affirmé au quotidien financier Dagens Industri le directeur général de l’Association bancaire, Hans Lindberg.

L’inflation dans le logement a fait que les ménages suédois sont parmi les plus endettés d’Europe. Ceux qui ont un emprunt immobilier ont une dette équivalant en moyenne à 366% de leur revenu disponible annuel.

Lanvin : Lucas Ossendrijver, l’homme fort du Faubourg

En une décennie – autant dire un siècle dans le milieu de la mode ! -, le designer a repensé l’allure de l’homme chez Lanvin en associant la coupe impeccable des costumes issue de la tradition tailleur de la maison à des volumes et des détails empruntés au sportswear. De ses expériences passées chez Kenzo, Kostas Murkudis, puis Dior Homme, où il travailla trois ans et demi auprès d’Hedi Slimane, Lucas Ossendrijver a appris à jouer à la fois sur l’austérité apparente des lignes et sur la sensualité des tissus et des peaux, veillant au moindre détail dans la facture du vêtement. Une démarche qui, loin de trahir un héritage, le sublime avec subtilité.

Du cachemire au kangourou, du cerf à l’alpaga, du python mat à la soie satinée technique, chaque texture définit une silhouette, à la fois fluide et graphique, urbaine et sportswear, au filtre d’un colorama poétique, conçue pour un homme contemporain affranchi et cosmopolite. En exclusivité pour Le Point, il revient en images sur ses passions et sur les moments forts de cette décennie au cours de laquelle il a redéfini les codes de l’univers masculin de Lanvin.

La musique

Image de la vidéo de « The sky was pink » © DR

« J’aime sortir pour écouter de la musique électronique. The Sky Was Pink, de Nathan Fake, grand classique de ce genre musical, me touche beaucoup. Je vais dans des clubs ou des salles de concert pour observer les gens. Je les trouve plus créatifs, moins stressés, à la fois dans leur attitude et dans leur façon de s’habiller. Humer cette ambiance particulière est important pour moi. »

Les images

© DR

« J’adore la photographie. Je vis entouré de tirages photos et de livres. Ma peur du vide et de la page blanche me pousse à m’entourer en permanence de matière artistique. La photographie est ma compagne d’inspiration ; elle m’aide également à m’évader. Deux photographes me touchent particulièrement : David Armstrong et son ouvrage Night and Day, une sorte de documentaire sur ses amis dans le New York de la fin des années 70. Et Vivianne Sassen, photographe de mode avec qui j’étais à l’école. »

Le vêtement a une mémoire

© DR

« Je souhaitais des pièces qui donnent l’impression d’avoir vécu. Comme si elles avaient eu plusieurs vies auparavant. Cette parka de la collection Printemps-été 2016 est portée sur un imperméable. Elle a été travaillée comme un collage. Des détails ont été cousus. Puis, après traitement, ils ont été enlevés, laissant des traces, comme des ombres. Le vêtement fut ensuite entièrement démonté pour être reconstruit en y contre-collant une soie-viscose imprimée zèbre. Le contraste entre vieux et neuf apparaît alors. »

La symphonie des bleus

© DR

« Ma couleur préférée est sans doute le bleu marine. Je la trouve masculine, avec son côté uniforme, et en même temps terriblement versatile. Il n’y a pas un seul bleu marine, mais plusieurs. Plus vif ou plus profond selon les matières sur lesquelles il est apposé. Pour la collection Printemps-été 2008, j’ai souhaité exprimer ces multiples nuances de bleu en superposant des pièces en soie lavée, en tissu technique, en popeline ou en piqué de coton. C’est également la collection où j’ai montré une chemise polo avec un col en gros-grain, une des signatures du dressing masculin de Lanvin. »

La basket

© Olivier Claisse

« Pour assouplir l’allure, j’ai naturellement pensé aux baskets. Pour qu’elles soient très Lanvin, il fallait associer matières sophistiquées et techniques et jouer sur un colorama subtil. J’ai imaginé de nombreuses versions : en cuir patiné, en tissu et bouts en cuir verni et déclinée en satin et veau-velours. Je ne m’attendais pas du tout au succès de nos modèles lors de leur sortie, mais ils sont très vite devenus un best-seller de la maison, sans doute parce qu’ils répondaient aux attentes des clients. »

La coupe

x © DRx © DR
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« C’est la coupe qui fait la silhouette. Pour la collection Automne-hiver 2014, j’ai imaginé un vêtement très simple, sans doublure. Un duffle-coat au volume rond avec une grande capuche. Tout est dans la construction des manches, coupées en un seul morceau, faisant corps avec le reste de la pièce. Ce vêtement reste très fluide malgré le tissu utilisé, une laine double face composée après assemblage de quatre épaisseurs de matière. »

L’art

Installation de « Tuazon » à Art Basel 44 en 2013 © Stefan Altenburger

« Je ne suis pas un collectionneur. En revanche, j’aime rencontrer les artistes. Dès que j’entretiens un rapport personnel avec l’un d’eux, je suis leur travail. J’ai besoin de connaître un artiste pour mieux comprendre sa démarche. J’ai récemment été voir l’exposition de l’Américain Oscar Tuazon à Los Angeles. Il imagine des installations monumentales, simples par leur construction mais très brutes, en bois et béton. J’ai la chance de posséder une toute petite pièce signée de cet artiste. »

Le tournant

© DR

« La collection Automne-hiver 2010 fut pour nous une nouvelle étape : nous sommes passés des hôtels du Crillon et de la Monnaie au palais de Tokyo, bien plus vaste. Ici, les manches de la veste zippée sont dénudées de couches extérieures. J’ai ensuite ajouté une batiste de coton (tissu brillant léger et fin), comme une doublure semi-transparente. L’effet est là : l’allure n’est ni totalement sportswear ni totalement formelle. Le sac à dos brouille les pistes : ce n’est pas vraiment militaire mais, dans la silhouette, ça l’est. »

Le sac hybride

© DR

« Je me suis toujours appliqué, chaque saison, à imaginer une forme de sac aux multiples portés : à la main, en bandoulière, dans le dos. Il est transformable grâce aux sangles, aux zips, aux poignées multiples. Et il intrigue en raison des différentes matières assemblées entre elles et des associations de couleurs. Je voulais un sac moins sérieux que le porte-documents ou le shopping-bag. »

La prouesse technique

© Lanvin

« La collection Automne-hiver 2011 a mis en lumière l’excellence de nos ateliers. La réalisation de cette doudoune entièrement réversible fut extrêmement complexe. La doublure en laine feutrée, amovible (à l’instar de la capuche), comprend des tas de zips attachés dans le dos et sur les côtés. Une fois de plus, ce va-et-vient entre détails techniques, soupçon sportswear et tradition tailleur est mis en avant. »

L’heureuse élue

© DR

Depuis le départ d’Alber Elbaz, la question était sur toutes les lèvres : qui allait lui succéder ? Lanvin vient d’annoncer la nomination de Bouchra Jarrar au poste de directrice artistique des collections femme. Membre permanent de la haute couture depuis trois ans avec sa propre maison créée en 2010, la jeune femme avait auparavant oeuvré chez Christian Lacroix, Jean Paul Gaultier et Balenciaga.

Attentats de Bruxelles, les dernières avancées de l’enquête

Trois des auteurs des attentats de Bruxelles ont été formellement identifiés grâce à leurs empreintes digitales : il s’agit des frères El-Bakraoui et de Najim Laachraoui. Ibrahim El-Bakraoui s’est fait exploser à 7h58 à l’aéroport en compagnie de Najim Laachraoui. Khalid El-Bakraoui a déclenché sa charge explosive peu après 9 heures dans le métro, à la station Maelbeek.

Qui sont les frères El-Bakraoui ?

Montage de deux photos d'archives fourni le 23 mars 2016 par Interpol de Khalid et Ibrahim El BakraouiLes kamikazes belges du 22 mars étaient déjà connus de la justice. La police les recherchait depuis la fusillade à Forest le 15 mars (qui avait précédé l’arrestation de Salah Abdeslam vendredi), affirme la Libre Belgique. Ibrahim, 30 ans, était connu pour des faits de banditisme. Selon un responsable turc, il aurait en outre été arrêté en Turquie en juin 2015 puis expulsé du pays en juillet. En octobre 2010, rapporte la Dernière Heure, le tribunal correctionnel de Bruxelles l’a condamné à neuf ans de prison pour avoir ouvert le feu, à la kalachnikov, sur des policiers, en blessant un. Les faits remontent au 30 janvier 2010 : après avoir commis un braquage avec un complice, il aurait tiré à deux reprises sur les policiers.

Khalid, 27 ans, n’est pas en reste : en février 2011, il a écopé de cinq ans de prison pour des car-jackings. «Lors de son arrestation à l’époque, il détenait des kalachnikovs avec ses complices», précise la Libre Belgique. C’est lui qui a loué sous une fausse identité l’appartement du 60, rue du Dries à Forest, où a eu lieu la fusillade du 15 mars avec la police. Il est également soupçonné d’avoir loué l’appartement de Charleroi où auraient été préparés les attentats de Paris.

Qu’ont révélé les perquisitions ?

Cinq perquisitions ont été menées à Bruxelles depuis les attentats, a indiqué le procureur fédéral. Dans l’appartement des kamikazes de l’aéroport, 15 kilos de TATP (l’explosif utilisé par les terroristes) ont été retouvés, ainsi qu’une grande quantité de matériel de chimie : «150 litres d’acétone, 30 litres d’eau oxygénée, des bacs en plastiques, des ventilateurs, des détonateurs, des clous et des vis.»

Dans une poubelle à proximité du logement, les enquêteurs ont également déniché un ordinateur appartenant à Ibrahim el-Bakraoui. Un message «testament» dans lequel il se dit «recherché de partout» et où il affirme «ne plus savoir quoi faire» y est enregistré, a annoncé Frédéric Van Leeuw.  

Qui est Najim Laachraoui ? 

Agé de 24 ans, Najim Laachraoui(photo DR) était jusqu’à lundi connu sous le pseudonyme de Soufiane Kayal. La veille des attentats de Bruxelles, le parquet fédéral belge annonçait l’avoir identifié comme étant l’un des complices des terroristes de Paris. Mardi, il s’est fait sauter à l’aéroport de Bruxelles.

Photo non datée fournie le 21 mars 2016 par la police fédérale de Najim LaachraouiAvec Mohamed Belkaïd, qui a été tué le 15 mars lors de la fusillade à Forest, il est soupçonné d’avoir coordonné la logistique des attentats de Paris, depuis Bruxelles. Il aurait également été l’un des artificiers des attaques parisiennes, son ADN ayant été identifié sur plusieurs ceintures d’explosifs, et retrouvé dans une maison à Auvelais (près de Namur, dans le sud de la Belgique), perquisitionnée le 26 novembre. L’habitation aurait servi de planque pour préparer les attentats. On sait par ailleurs qu’il a voyagé avec Salah Abdeslam et Mohamed Belkaïd, puisqu’ils ont été contrôlés ensemble le 9 septembre à la frontière austro-hongroise, de retour de Hongrie. Autre élément : son ADN a aussi été retrouvé dans un appartement de Schaerbeek, rue Henri-Bergé, où des explosifs auraient été préparés.

Spécialiste du terrorisme pour Europe 1, Didier François a estimé ce matin que Laachraoui était l’un des rares cadres de l’Etat islamique identifiés «ayant certainement connaissance de filières, voire de cellules clandestines implantées en Europe et en France» par l’organisation jihadiste. Najim Laachraoui était, selon lui, une personnalité «brillante» et «très organisée». En février 2013, il avait interrompu ses études d’électromécanique pour se rendre en Syrie, rapporte la Libre Belgique. Il a été jugé en février par contumace dans le procès d’une filière de recrutement de combattants pour la Syrie.

Des médias belges avaient annoncé pendant quelques heures ce mercredi matin son arrestation, le présentant comme le jeune homme à la veste blanche et au bob repéré sur les images de vidéosurveillance de l’aéroport, avant de faire marche arrière. L’homme arrêté mercredi matin à Anderlecht, qui refuse de livrer son identité, n’est donc pas Najim Laachraoui. Mercredi soir, il a été identifié comme le deuxième kamikaze de l’aéroport de Bruxelles.

Quel est le rôle du chauffeur de taxi qui a conduit les kamikazes à l’aéroport ?

Le chauffeur de taxi qui a déposé les terroristes à l’aéroport aurait livré aux enquêteurs des éléments clés, selon le média belge la Dernière Heure. «Alors que les médias et sites d’information diffusaient la photo des trois suspects photographiés avec des chariots et faisaient état de trois sacs de voyage, le chauffeur était certain qu’il avait sorti de son coffre un nombre de sacs plus important. C’est ce qui a déclenché de nouvelles fouilles à l’aéroport, lesquelles allaient permettre la découverte de la troisième bombe qui n’avait pas explosé. Les démineurs ont pu neutraliser le dispositif grâce au témoignage du chauffeur de taxi», écrit le journal. Il s’agissait de la charge explosive la plus puissante, a indiqué le procureur fédéral.

Le chauffeur de taxi a aussi indiqué aux policiers l’adresse où il avait été prendre ses passagers. Le logement a immédiatement été perquisitionnée par la police. Deux autres véhicules sont par ailleurs recherchés : une Renault Clio et une Audi S4 noire «appartenant à un Limbourgeois de 22 ans fiché depuis l’an passé en terrorisme par la sûreté de l’Etat». 

Célian Macé , Kim Hullot-Guiot

Henri de Castries, l’énarque devenu capitaine d’un géant mondial

Paris – Henri de Castries, PDG sortant d’Axa, est devenu en 17 ans l’un des grands patrons les plus écoutés en France et à l’international, un exemple de « la France qui réussit » pour le patronat, en faisant du groupe d’assurance un géant mondial du secteur.

« Voilà la France qui réussit grâce au leadership et à une vision d’Henri de Castries« , un « formidable entrepreneur, formidable capitaine d’industrie qui a mené sa barque depuis 17 ans » et hissé Axa au rang des premiers mondiaux, a salué lundi le patron du Medef, Pierre Gattaz sur Europe 1, peu après l’annonce de son départ de la tête du groupe d’assurance.

Favori selon le Sunday Times pour reprendre les rênes de la banque britannique HSBC, Henri de Castries, 61 ans, est un financier autant qu’un assureur qui s’est forgé au fil des ans un profil de grand patron visionnaire et résolument tourné vers l’étranger.

Né à Bayonne (Pyrénées-atlantiques), descendant d’une vieille famille de la noblesse française, il est diplômé d’HEC et ancien élève de l’ENA, dans la désormais célèbre promotion Voltaire où il a cotoyé notamment François Hollande, Michel Sapin, Ségolène Royal et Jean-Pierre Jouyet.

Il commence par un parcours classique de haut fonctionnaire: inspection des finances (1980-84), direction du Trésor (1984-85). De 1986 à 1988, il travaille sur les privatisations orchestrées par Edouard Balladur, notamment celle de TF1. En 1988, après la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République, il devient chef de bureau du marché des changes et de la balance des paiements au Trésor.

En 1989, il entre chez Axa et y occupe jusqu’en 1993 diverses fonctions, notamment celle de secrétaire général, qui lui donne une bonne connaissance des hommes et de la maison.

– Une voix qui compte –

Nommé directeur général en 1993, il prend en charge un an plus tard les activités d’assurance dans les pays anglo-saxons et de la gestion d’actifs.

Formé par Claude Bébéar, alors patron du groupe et personnalité imposante du CAC 40, Henri de Castries apparaît très rapidement comme son dauphin potentiel.

Impliqué dans la prise de contrôle de l’Union des Assurances de Paris (UAP) en 1996, alors numéro un du secteur, et chargé notamment de l’intégration des filiales hors de France, il est associé à toutes les grandes manoeuvres stratégiques du groupe jusqu’à sa nomination en 2000 à la tête du directoire d’Axa où il succède à Claude Bébéar.

Depuis avril 2010, il est PDG d’Axa. Sous sa présidence, le groupe a gagné ses galons de groupe international, devenant numéro deux européen, avec plus de 100 millions de clients dans le monde.

Prolixe dans les médias sur sa vision de la France et de l’évolution économique internationale, Henri de Castries est réputé pour être entendu par les milieux dirigeants, aussi bien de gauche que de droite, sans pour autant faire état d’ambitions politiques pour le moment.

Marié, père de trois enfants, il a été conseiller municipal d’Abitain, village des Pyrénées-Atlantiques dont son grand-père a été maire pendant trente ans.

Plutôt tourné vers l’analyse, il préside depuis juin 2015 l’Institut Montaigne, l’un des principaux « think tank » français, ou groupe de réflexion sur les politiques publiques, d’inspiration libérale et fondé par son prédécesseur, Claude Bébéar.

Fabuleuses au foyer – Les mères, ces femmes invisibles

“Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.” Et après ? Aucune donnée digne d’être exploitée. L’histoire ne conte que la femme d’avant. Celle qui brillait en société, bien gainée dans sa robe de bal, celle dont la fraîcheur et le courage avaient ébloui moult prétendants et fait baver moult reines-mères.

L’histoire tait la femme d’après. Celle dont les doigts jadis délicats véhiculent désormais une perpétuelle odeur de crème de change à l’huile de foie de poisson. Celle dont les yeux diamants sont dorénavant cernés et dont les rêves d’antan sont aujourd’hui éprouvés par la dure réalité d’une vie de famille trop souvent vécue en jogging ruisselant de bave ou de purée de carottes. Celle qui pourtant, derrière les portes du château, apporte soin et soutien aux princes de demain. La femme qui, devenue mère, est devenue invisible.

Un avant et un après

“Devenir mère entraîne une transformation irréversible des priorités et des préoccupations », explique Mme de Liedekerke, présidente de Make Mothers Matter, ONG internationale à l’origine de la publication du rapport “Ce que les mères d’Europe veulent* ». Une mère ne considère plus jamais la vie de la même manière qu’avant. Quand une femme devient mère, elle développe une perception spécifique et devrait pouvoir parler pour elle-même.” Ce rapport rappelle que, selon Eurofound, 76 % des femmes européennes de 18 ans ou plus sont mères. “Nous avons voulu transmettre les messages de cette majorité trop souvent silencieuse.”

Plus de reconnaissance

Dans le rapport publié par MMM, les mères d’Europe expriment des désirs similaires, quels que soient leur âge, leur profil socio-démographique et leur origine. Ces préoccupations se regroupent en trois thèmes principaux : temps pour leur famille, choix sur le mode de garde des enfants et reconnaissance de leur rôle de mère. “Les mères répondantes demandent clairement une meilleure reconnaissance par la société de l’importance du travail de soins et de la maternité. Elles demandent que les familles soient considérées comme source de cohésion sociale et comme ressource pour la société entière. En éduquant et prenant soin de leurs enfants, les mères et les pères travaillent pour le futur de nos sociétés”, poursuit Mme de Liedekerke.

Et ce besoin de reconnaissance ne serait pas réservé à celles qui ont fait le choix de garder leurs enfants à plein temps, 23 % seulement des répondantes étant mères au foyer. La question serait plutôt d’inverser la tendance des contes de fées, où l’on tait toute tranche de vie, ou tranche de journée, passée derrière les portes du château.

L’invisibilité comme remède

Le nom des constructeurs de nos plus belles cathédrales est-il passé à la postérité ? Connait-on ceux qui ont consacré toute une vie, jour après jour, à ce travail de titan dont ils ne verraient jamais l’accomplissement ? Et pourquoi aucune grande cathédrale ne sera plus jamais construite ? Parce que notre société considère l’invisibilité comme une tare. Ne reconnaître que les actions visibles et mesurables. Fermer les yeux sur les exploits accomplis en secret par des millions de femmes (et d’hommes) anonymes, derrière la porte des foyers. Et si les femmes invisibles étaient justement le remède à l’individualisme et à l’égocentrisme qui ronge notre société ? Et si chacun, à commencer par les conjoints et les enfants en âge de comprendre, pouvait offrir un peu de reconnaissance aux bâtisseuses de cathédrales modernes ?

Mesdames les femmes invisibles, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas vues que vous n’êtes pas fabuleuses !

*”Ce que les mères d’Europe veulent”, grande enquête des Mères en Europe, menée par l’ONG Make Mothers Matter Europe. Résultats 2011 sur 11 000 réponses, en 10 langues et dans 16 pays. Plus d’infos auprès de http://www.mmmeurope.org/fr/

En 2012, Hélène Bonhomme vit la naissance de ses jumeaux comme un tsunami. Se sentant un peu désarmée face à cette vie de maman dont elle avait pourtant rêvé, elle décide de partir à la recherche de contenus pertinents sur l’art d’être une maman qui aime sa vie au XXIe siècle. C’est ainsi que voient le jour le site Fabuleuses au foyer ainsi que le livre collaboratif illustré Il y a une Fabuleuse dans chaque foyer (Première partie, 2015).

Décoration du frère Bartolone : «Valeurs actuelles» caresse les «antisystème» dans le sens du poil

Dans son dernier numéro, Valeurs actuelles – l’hebdo qui fait sa pub sur le site Fdesouche – se pose en contempteur des pourris du système. Il s’est penché avec gourmandise sur la remise par Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, de la médaille de l’Ordre du mérite à son frère, le restaurateur Renato Bartolone. Une récompense en famille qui a suscité une petite polémique, et de nombreux articles de presse. Mais le magazine d’extrême droite a sa manière, bien à lui, de présenter l’affaire. Le court article, titré «Qui a payé pour Bartolone ?», se conclut ainsi : «Même si la cérémonie n’est pas illégale, elle dérange. « Qui va payer pour cette petite fête familiale ? » questionne, faussement naïf, un parlementaire socialiste. A cette question, ni le cabinet de Claude Bartolone ni l’Assemblée nationale n’ont souhaité répondre.»

Aguicheur

Qui a payé, donc ? Eh bien l’hebdomadaire ne le dit pas, mais apprécions l’emploi du «faussement naïf», suggérant que c’est bien le contribuable qui a payé. Le seul souci, c’est que si Valeurs actuelles n’a pas eu la réponse à la question du financement de cette petite sauterie, tous les autres journaux qui se sont naturellement penchés sur la question l’ont eue. Ainsi, Libération a demandé à l’entourage de Bartolone, lequel a précisé que c’est le frère du dirigeant socialiste qui avait honoré la facture. Ce qu’affirme aussi le Parisien, mais aussi les Inrocks citant France TV info à qui l’entourage de Claude Bartolone a assuré que «toutes ces cérémonies obéissent à des règles identiques» et que «les frais engagés sont à la charge du récipiendaire».

Il faut donc croire que les limiers de Valeurs actuelles ont été privés par l’entourage de Bartolone de la réponse faite à tous les autres journalistes, mais aussi qu’ils n’ont pas lu les articles consacrés au sujet. A moins qu’ils n’aient préféré suggérer (plus vendeur ?) délibérément que la sauterie familiale des Bartolone a été financée par le denier du contribuable. Preuve que pour justifier son aguicheur slogan («Tous les jours, ce qu’il faut savoir, ce qu’on vous cache»),Valeurs actuelles est même capable de créer des mystères là où il n’y en a pas.  

Cédric Mathiot

Grève des contrôleurs aériens: trafic fortement perturbé dans les aéroports parisiens

Paris – Le trafic dans les aéroports parisiens était fortement perturbé dimanche, surtout à Orly, en raison d’une grève des contrôleurs aériens appelée à se poursuivre lundi, qui a également engendré des retards et annulations dans d’autres aéroports français.

« On devait partir à 14H35. Il était écrit sur les écrans que le vol était maintenu, mais on a appris qu’en réalité le vol était retardé de 4 heures« , s’énerve Sophie Leost, une passagère en partance de Roissy pour rejoindre Barcelone.

« Près de 40 % des vols sont retardés » à Roissy, a rapporté à l’AFP une source aéroportuaire, alors que l’aéroport compte en moyenne 1.400 vols par jour.

« Il n’y a aucune communication, la compagnie devrait au moins nous donner à boire, mais elle est inexistante et comme on a déjà passé les contrôles, on ne peut pas aller se plaindre au comptoir ! On suppose que c’est lié à la grève des contrôleurs aériens, mais comme on ne nous dit rien…« , poursuit Mme Leost.

A Orly, où le mouvement lancé par l’Unsa (troisième syndicat chez les aiguilleurs) « s’est durci en début d’après-midi« , seulement 50% du trafic était assuré dimanche, selon une autre source aéroportuaire.

« Il y a de plus en plus d’annulations, mais ce sont surtout les vols nationaux qui sont impactés. Les vols vers l’Outremer sont maintenus, mais accusent des retards de 3 à 4 heures« , a précisé cette même source.

La situation commence « à devenir compliquée« . « Pas mal de monde est en attente dans l’aérogare, d’autant que c’est un dimanche chargé« , s’inquiétait cette même source.

Air France demande ainsi à ses passagers, dont les vols ont été annulés, de ne pas se rendre à Orly.

Dimanche, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire de 50% supplémentaire leurs programmes de vol à Orly, prévus le jour même entre 16H et 23H30, en raison du mouvement de grève « particulièrement suivi« .

– ‘Pannes de plus en plus fréquentes’ –

Une décision qui s’ajoute à l’appel qu’elle avait lancé vendredi aux compagnies de réduire de 20% leurs programmes de vol dans cinq aéroports (Orly, Beauvais, Lyon, Nice et Marseille) en prévision de la grève qui doit durer 48 heures.

Pour lundi, la DGAC leur a demandé de porter à un tiers la réduction de leur programme de vol sur les aéroports d’Orly et de Marseille, tandis que « la réduction de 20% des programmes de vol pour les aéroports de Lyon, Nice et Beauvais est maintenue« , a-t-elle précisé dans un communiqué.

Dimanche matin, des retards de 20 à 40 minutes ont été constatés en moyenne dans six aéroports français.

Les plus importants concernaient l’aéroport de Marseille où le retard moyen enregistré était de 40 minutes. A Toulouse, Bordeaux et Orly les retards enregistrés étaient en moyenne d’une demi-heure et de 20 minutes à Roissy Charles-de-Gaulle et Lyon, selon la DGAC.

L’Unsa-ICNA (20% des voix chez les 4.000 contrôleurs aériens) proteste contre « la décision d’accélérer la baisse des effectifs » en 2016, « en passant le taux de remplacement des départs de 80% à 65%, (ce qui) apparaît en totale déconnexion avec les besoins opérationnels des centres de contrôle » alors que « toutes les prévisions de trafic indiquent désormais des perspectives de croissance importantes« .

Le syndicat a dénoncé dans un communiqué le « retard technologique considérable » des outils utilisés par les contrôleurs aériens français et le « manque d’investissement« , qui « conduisent à des pannes de plus en plus fréquentes ayant des implications directes dans la chaîne de sécurité« .

Les contrôleurs aériens « exigent de la DGAC qu’elle se dote de moyens pour réaliser ces révolutions technologiques qu’elle ne peut plus différer« , poursuit l’Unsa, qui souhaite que le gouvernement « garantisse, comme il s’y était engagé, la prise en compte et le financement des missions de la DGAC« .

Un shooting en apnée avec Guillaume Néry

Avec ses seuls poumons, et quelques coups de palmes, Guillaume Néry se propulse à plus 120 mètres sous l’eau. Depuis qu’il s’est arrêté de respirer dans un bus, enfant, histoire de gagner un pari avec un copain, il a battu, à 33 ans seulement, quatre records du monde d’apnée, tourné un clip sous-marin pour Beyoncé, « Runnin’ (Lose it All) », et échappé de peu à la mort aux championnats du monde de septembre 2015 après une erreur de mesure de l’organisation, qui l’a fait descendre à – 139 mètres au lieu des 129 mètres demandés… Guillaume Néry n’est pourtant pas un casse-cou, juste un athlète passionné par l’inconnu. Fort de cette information précieuse, Le Point lui a proposé quelque chose qui pour lui relevait de l’inconnu : descendre sous l’eau en cachemire, cuir et popeline de coton pour un shooting de mode sous-marin… Quand la proposition a été acceptée, il a juste fallu trouver des plombs pour lester les vêtements – la technique de Fabrice Léonard, avec des épingles à nourrice, est imparable– et surtout un photographe de mode maîtrisant les arcanes de la plongée (et accessoirement du yoga). Cyril Lagel fut cet oiseau, ou plutôt ce poisson rare. Arrivé de l’île de La Réunion où il explorait des épaves, le champion nous a rejoints dans une fosse de plongée du nord de Paris et s’est mis à l’eau donc, tout habillé. Avant de descendre tout au fond, avec une décontraction qui (vous le verrez dans le film du making-of réalisé par les pros de Splashprod, et cela vaut mieux que plusieurs lignes d’explication) lui permet aussi de se retourner pour marcher sur l’eau, mais sous l’eau… Voici les images : beauté, grâce, liberté. À celles et ceux qui s’en inquiéteraient, nous précisons qu’aucun vêtement n’a été maltraité sur ce tournage.

Photographe : Cyril Lagel assisté de Volga Wagner

Réalisation : Fabrice Léonard avec Jean-Baptiste Messié

Guillaume Néry est représenté par l’agence Marilyn

Production : SplashProd.fr

Lire aussi notre portrait de Guillaume Néry, sa Majesté des abysses

Loi travail : 150 000 manifestants en France, selon l’Unef

A Strasbourg, Noémie Rousseau a recueilli les propos de Pascale Fogel, infirmière au bloc opératoire, 40 ans (photo Pascal Bastien pour Libération) :

«Ce projet de loi travail, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Comme tous les gens de gauche, je suis perdue, je ne comprends pas ce que fait ce gouvernement depuis le début du quinquennat. Avant de s’en prendre au code du travail, il y a eu l’ANI, le pacte de responsabilité, le curseur se déplace toujours plus à droite, dans le sens de la flexibilité, jamais de la sécurité. En 2012, Hollande déclarait la guerre à la finance et dans la foulée, il a fait une politique qui va dans le sens des banquiers et des patrons. Forcément, on se sent trahis. Aujourd’hui, nous en sommes à nous battre pour défendre le modèle social français, la République, la sécurité sociale, la solidarité… Bref, l’héritage du conseil national de la Résistance. Comme le disait le philosophe Michel Clouscard, nous sommes dans « un monde où tout est permis mais rien n’est possible ». On nous dit d’acheter notre bonheur mais, en fait, on n’a pas les moyens ! Je travaille à l’hôpital, je vis l’austérité au quotidien, les fermetures de lits, les restrictions budgétaires… La vraie politique de gauche, l’alternative au gouvernement actuel, où est-ce qu’on va la trouver désormais ? Et comment la faire arriver au pouvoir ? J’ai vraiment peur que ce ras-le-bol général s’exprime par un vote FN massif en 2017, par une Marine Le Pen au deuxième tour.»