Mois : septembre 2016

Estivales de Marine Le Pen : « La flamme me manque »

Au revoir les « Universités d’été du FN », bienvenue aux « Estivales de Marine Le Pen ». Le nom même de l’événement de rentrée qui rassemble cadres et militants du FN est révélateur de la stratégie d’effacement du parti au profit de la candidate. Il suffit de parcourir les allées entre les stands installées à la base nautique de Fréjus pour constater que, la communication de la campagne ne mentionne pas le nom du FN, l’oriflamme, et se contente de mettre en avant la personnalité de sa présidente.

En se promenant entre les stands de Fréjus, qui proposent des produits de différents terroirs, on peut tomber sur la « Place Marine Le Pen ». Et observer sur les murs les affiches de campagne avec sa photo barrée du slogan « la France apaisée », ou encore « Oui ! La France ». Ses photos, avec ou sans chevaux, sont mises en vente : une pour dix euros, trois pour vingt euros. Un culte de la personnalité de la présidente du FN,  qui va jusqu’au mimétisme physique de certaines militantes vis à vis de Marine Le Pen.

En temps de campagne présidentielle, cette stratégie est habituelle : le fonctionnement de la Vème République exige que le candidat se hisse au dessus des partis pour créer un lien direct avec les Français. Mais elle s’inscrit également dans le prolongement de la dédiabolisation, qui passe par la rupture avec Jean-Marie Le Pen et les symboles qui lui sont associés. Le menhir a d’aileurs considéré dans nos colonnes qu’il s’agissait d’une erreur d’analyse politique. Désireux de solder l’héritage politique du fondateur du parti, le bras gauche de Marine Le Pen, Florian Philippot, a déjà dit que le changement de nom n’était « pas un tabou ». Et son directeur de cabinet avait même enregistré le nom « Les Patriotes » à l’INPI, après la sortie médiatique de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz. « Un renouveau » jugé normal par la plupart des militants. Même si certains regrettent tout de même le bon vieux temps.

Balthazar, le côté obscur des robots

Les robots, il y a ceux qui vous aiment et ceux qui comptent bien prendre votre place. Ceux qui aident l’humanité, façon Transformers, et ceux qui veulent l’exterminer, à la Terminator. Attention, Balthazar – c’est le petit nom de ce robot – serait plutôt dans la deuxième catégorie. Comme tout le monde, il possède son côté obscur, mais lui l’affiche plus facilement.

Après quelques folles créations horlogères, entre vaisseau de Star Wars ou de Star Trek et araignée géante, MB&F et la manufacture L’Epée 1839 ont imaginé un nouveau robot horloger, à la fois fidèle aux techniques mécaniques traditionnelles et inquiétant. Avec ses heures sautantes et ses minutes traînantes affichées sur le torse, régulées par un cerveau mécanique visible sous un dôme transparent, ce Balthazar fonctionne non-stop pendant 35 jours. La clé de remontage et de mise à l’heure de ce robot horloge est intégrée à son bouclier. Détail inquiétant ; ses yeux scannent les alentours toutes les 20 secondes.

Un crâne aux yeux rouges

Au-delà de son style, la conception d’une telle créature suppose tout de même 618 composants pour plus de 8 kilos et 40 centimètres de hauteur. À cela s’ajoute aussi une élégante complication horlogère : un indicateur de phases de lune sur deux hémisphères, à ajuster seulement tous les 122 ans. Mais Balthazar recèle encore un secret… Lorsqu’on le fait pivoter de 180 degrés autour des hanches, son visage rassurant devient un crâne terrifiant, aux yeux rouge rubis et aux dents menaçantes.

Mais, au fait, pourquoi Balthazar ? C’était, avec Melchior et Gaspard, l’un des noms des trois mages de la tradition biblique. Toutefois, cette horloge robot a été nommée Balthazar pour une autre raison. Maximilian Büsser l’explique : « Dans ma famille, depuis plus de cinq siècles, car cela remonte aux années 1400, tous les aînés Büsser ont été prénommés Melchior ou Balthazar, en alternance. Mon grand-père a été baptisé Melchior, mais il détestait son prénom. Il se faisait appeler Max, d’où mon prénom. Mon grand-père détestait tant Melchior et Balthazar qu’il a mis un terme à cette tradition vieille de 500 ans… et il a appelé mon père Mario. Sauf que, un siècle plus tard, il se trouve que j’aime les noms Melchior et Balthazar ! » Balthazar est proposé en édition limitée de 50 pièces par couleur d’armure : noire, argent, bleue ou verte.

Docteur Duhamel ausculte les maux politiques français

On l’avait quitté, en 2014, chroniqueur affûté de la Ve République et portraitiste chevronné de ses acteurs politiques. On retrouve le prolixe Alain Duhamel, deux ans plus tard, stéthoscope autour du cou, en pleine auscultation de l’esprit politique français dans Les Pathologies politiques françaises (Plon)*. Et son diagnostic, à l’orée de la campagne présidentielle, fait craindre une élection dépourvue de ferveur, d’envie et surtout d’espoir. Car, à lire docteur Duhamel, le « tempérament politique des Gaulois » souffre de plusieurs maux : égalitarisme, déclinisme, intellectualisme, nationa…

Protection sociale: pour une nouvelle solidarité

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Loi Travail: après la rue, une dernière lutte syndicale dans les prétoires?

Les opposants à la loi Travail ont manifesté ce jeudi pour la quatorzième fois dans toute la France. Si ce nouveau rassemblement a eu des airs de baroud d’honneur, les syndicats espèrent encore obtenir une abrogation en justice.

Ne leur parlez plus de retrait. Les milliers d’opposants à la loi Travail réunis ce jeudi à Paris réclament désormais l’abrogation du texte. Le glissement sémantique est loin d’être anodin. Il illustre l’échec des syndicats à gagner la bataille de la rue. Les 13 manifestations des derniers mois ne leur ont jamais permis de peser face à un gouvernement déterminé au point d’engager sa responsabilité, à plusieurs reprises, par l’intermédiaire du 49.3. Certes, le texte a évolué. Mais certains des points les plus sensibles du texte, comme l’article 2, font partie intégrante de la version promulguée.

LIRE AUSSI >> L’article 2 permet-il au patron de faire ce qu’il veut?

Leur combat, jurent-ils, n’est toutefois pas terminé. Désormais, ils entendent se tourner vers la justice pour obtenir gain de cause. Pour quel résultat?

Le Conseil constitutionnel de nouveau saisi?

Malgré l’examen du texte par le Conseil constitutionnel, saisi en juillet dernier par des parlementaires, les syndicats sont parfaitement en mesure de se tourner de nouveau vers les Sages. Pour cela, ils devront tout de même attendre que l’ensemble des décrets d’application de la loi soient publiés au Journal officiel. Ce qui pourrait prendre plusieurs mois, puisque le ministère du Travail nous indique qu’à la fin de l’année, seuls 80% des décrets seront publiés.

Les revendications des syndicats devraient notamment porter sur l’article 2 de la loi, qui acte la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche, dans des domaines tels que le temps de travail, de repos ou encore les congés payés. Les syndicats dénoncent depuis des mois une « inversion de la hiérarchie des normes », susceptible de créer selon eux une rupture d’égalité des salariés devant la loi. Dans les faits, ils s’indignent du fait que deux salariés d’une même branche ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail d’une entreprise à une autre.

Un article « inattaquable »?

Reste à savoir si l’argument se tient. Au sein du cabinet de Myriam El Khomri, l’heure est à la sérénité. « Nous avons beaucoup travaillé sur ce texte, fait savoir un conseiller. Il a été examiné par le Conseil d’Etat qui n’a rien trouvé à redire. S’agissant du Conseil constitutionnel, je rappelle qu’il est habilité à s’autosaisir sur des points précis, ce qu’il n’a pas fait en juillet [Les Sages n’ont censuré que des points mineurs du texte, NDLR]. » Un avis partagé dans Le Monde par maître Thiébart, avocat au cabinet Jeantet, qui qualifie cet article « d’inattaquable ». Joint par L’Express, l’avocat nous renvoie vers une décision du Conseil constitutionnel du 29 avril 2004. Cette dernière portait sur la loi relative à la formation professionnelle et au dialogue social, qui permettait déjà à un accord d’entreprise de déroger à un accord de branche, sauf si ce dernier l’excluait. Ironie du sort: François Hollande faisait partie des contestataires…

Les Sages avaient alors relevé que le principe de faveur au bénéfice de la branche ne « saurait être regardé comme un principe fondamental ». S’ils souhaitent obtenir gain de cause, les syndicats en sont donc réduits à espérer un revirement de jurisprudence.

Un salut venu de Genève?

Si cette première option venait à tomber à l’eau, les syndicats auraient un autre plan en tête: en appeler à l’intervention de l’Organisation internationale du travail. Cette hypothèse a l’avantage de ne pas reposer sur le fond de la loi. Or, pour les opposants au texte, le gouvernement n’a tout simplement pas suivi la procédure régulière pour réformer le code du travail. Ces affirmations reposent sur la convention de 1998, qui contraint l’exécutif à saisir les partenaires sociaux en amont de la réforme pour les consulter, voire lancer une négociation collective. Cette obligation est également inscrite en droit français, dans l’article L1 du code du Travail.

Le gouvernement, là encore, jure ne pas avoir enfreint les règles. « Toutes les consultations qui devaient être mises en oeuvre l’ont été, poursuit notre interlocuteur au ministère du Travail. Je ne vais pas me prononcer à la place de l’OIT. On essaie de nous accuser d’une forme d’impréparation, alors que ce n’est pas le cas. Il faut savoir que les échanges précédant une telle loi restent assez informels. »

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La loi impose tout de même un certain formalisme dans le cadre de cette consultation: « Le gouvernement leur [aux syndicats, NDLR] communique un document d’orientation présentant des éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis et les principales options. » Seul un cas d’urgence peut lui permettre de ne pas respecter l’obligation de consultation. Mais même dans ce cas, les syndicats doivent obtenir la motivation de cette « urgence » dans un document écrit. Le cabinet de Myriam El Khomri n’a pas souhaité détailler précisément la nature des échanges ayant précédé l’annonce de la loi Travail. Egalement contacté, l’OIT restait injoignable au moment de la publication de cet article.

Crus bourgeois du Médoc, futur classement à l’horizon 2020 !

Il y a longtemps qu’une assemblée générale de l’alliance des crus bourgeois du Médoc n’avait pas attiré autant de monde. Hier, en assemblée générale extraordinaire, 239 adhérents sur 290 au total ont entériné, à hauteur de 78 % des votes, le principe de la mise en place d’un nouveau cahier des charges. Après approbation des pouvoirs publics, il devrait entrer en vigueur en 2020.

Le grand changement annoncé est l’attribution du classement pour une durée de cinq ans, contre un an aujourd’hui. Le but, permettre aux châteaux d’organiser sereinement communication et politique commerciale. Deuxième réforme de taille, le classement retrouve une hiérarchie à trois niveaux, comprenant les crus bourgeois, les crus bourgeois supérieurs et les crus bourgeois exceptionnels. « Les piliers de notre cahier des charges perdurent – insiste Frédérique de Lamothe, directrice de l’alliance –, avec un plan de vérification très strict mis en œuvre par un organisme habilité, et des contrôles aléatoires au cours des cinq ans. » En vue de l’attribution du classement, chaque château devra présenter à la dégustation des vins des cinq derniers millésimes, qui seront goûtés ensemble afin d’en apprécier la qualité constante et la capacité de vieillissement.

« Ces bons résultats auraient fait plaisir a Frédéric de Luze, lui qui a tant œuvré ces dernières années pour qu’un nouveau classement voie le jour », a déclaré, à l’issue des débats, Olivier Cuvelier, qui a pris la présidence de l’alliance au décès de Frédéric de Luze en juillet dernier.

Consultez notre dossier : Les dossiers vins

Sarkozy ne veut pas rouvrir « une guerre sur le mariage pour tous »

22 h 27. Dernier intervenant de cette « prise directe » : un militant du Front national. Ils vont évoquer ensemble l’Union européenne.

22 h 20. Nicolas Sarkozy dialogue avec une enseignante, secrétaire générale de la SE-Unsa. Elle est en duplex de la Martinique. Il est question d’école et des élèves perturbateurs. Il milite pour un « service militaire obligatoire » aux jeunes décrocheurs.

22 h 05. Après l’interview musclée de Léa Salamé, Nicolas Sarkozy affronte des Français. Le débat est mené par Karim Rissouli. Il dialogue avec Mohamed Bajrafil, imam d’Ivry-sur-Seine , – tournant le dos à David Pujadas et Léa Salamé – qui se dit blessé par plusieurs propos de l’ancien chef de l’État. Nicolas Sarkozy réplique et déclare que son interlocuteur fait « un amalgame ».

Face à un imam qui l’accuse de stigmatisation N.#Sarkozy ne cède rien et choisit l’affrontement. #LEP@LEPolitique

— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 15 septembre 2016

21 h 49. « Le regard de Léa ». Léa Salamé interroge Nicolas Sarkozy sur son discours d’investiture de 2007. Elle pointe les évolutions du candidat sur des questions comme la réforme de la constitution ou de l’assimilation. « Avez-vous des convictions successives durables ou est-ce des fidélités successives ? », questionne-t-elle. « Comme disait Mandela, je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. En 2007, j’ai gagné. En 2012, j’ai appris », se défend-il. Il explique également que les épreuves l’ont « enrichi ». Sur le mariage pour tous, le candidat explique que « la France a d’autres problèmes que de rouvrir une guerre sur le mariage pour tous […] On ne démariera pas, les homosexuels pourront continuer à se marier ».

Sarkozy devant les images de 2007 : « je vois qu’au 1er rang il y avait M. Fillon qui avait l’air heureux de mon discours » #coucouFillon

— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 15 septembre 2016

21 h 32. Nicolas Sarkozy débat maintenant avec Damien Carême (EELV), le maire de Grande-Synthe. Il est question de migrants. L’ancien président de la République défend son bilan, notamment sur la fermeture de Sangatte. « Nous n’avons pas à vider la Jungle de Calais et à la disséminer dans toute la France », explique Sarkozy. La mesure proposée par Bernard Cazeneuve a suscité la critique de la droite, notamment Laurent Wauquier. Le maire de Grande-Synthe reproche à Sarkozy d’accuser « les migrants de tous les maux ». « Comme disait Michel Rocard, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », explique-t-il.

21 h 22. Le programme est très commenté sur les réseaux sociaux. Journalistes, politiques ou militants sont devant France 2, comme Jean-Luc Mélenchon, plutôt critique sur l’émission.

Pujadas avait promis : pas de corrida. C’est pire : le café du commerce. #LEmissionPolitique#LEP#France2

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 15 septembre 2016

21 h 15. David Pujadas revient sur les affaires, notamment celle de Bygmalion. « Je les assume moralement, pénalement, financièrement, politiquement (…) Je n’ai jamais trahi la confiance des Français. Je n’ai jamais été condamné. Je suis le justiciable le plus interrogé depuis quatre ans et demi », se défend-il liant cette affaire au procès Cahuzac qui se déroule actuellement. Le candidat de la primaire accuse David Pujadas d’être un « juge d’instruction ». « Il fallait calomnier, salir et démolir », tonne-t-il. La rubrique « Sur le vif » porte bien son nom. L’émission est plutôt animée.

21 h 05. Le programme commence sur les questions de sécurité. Nicolas Sarkozy répète son envie de créer un principe de précaution pour la sécurité. « Je demande que toute personne fichée S fasse l’objet d’un contrôle », explique-t-il. Il renouvelle sa proposition de placer en rétention les fichés S dangereux. « Pour protéger la liberté des Français, on réduire celle de ceux qui nous menacent », révèle-t-il. Pour lui, « tous ces gens dans la mouvance radicale » ne devraient pas avoir  « les mêmes droits qu’un citoyen français qui, lui, ne consulte pas des sites djihadistes ».

20 h 59. C’est parti pour deux heures d’émission. Le programme commence par une introduction de David Pujadas. Nicolas Sarkozy est debout, sur un fond blanc. Des mots clés s’affichent, un peu à la manière du Supplément sur Canal+. Au programme un débat avec un maire écolo sur les migrants, un face à face avec Léa Salamé ou l’intervention des Français.

C’est un grand oral. Et une grande première. Le programme phare de France 2, Des Paroles et des Actes, laisse place à L’Émission politique. Avec pour ambition d’être au coeur de la présidentielle et de créer les débats qui vont animer la campagne. Le premier invité est Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’État inaugure le dispositif de France 2 et souhaite poursuivre sa dynamique, lui qui a rejoint Alain Juppé dans les sondages. Il sera interrogé par David Pujadas, Léa Salamé, Karim Rissouli et François Lenglet. Des séquences viendront animer l’émission. Cependant aucun débat avec un poids lourd du gouvernement ou un de ses concurrents à la primaire n’est prévu.

Arrivée de @NicolasSarkozy, une heure avant le début de notre émission #LEPpic.twitter.com/fCQ8LLO5X9

— L’Emission politique (@LEPolitique) 15 septembre 2016

Lait: une nouvelle marque où les consommateurs ont le pouvoir, chez Carrefour fin octobre

Paris – Et si c’était le consommateur qui décidait du prix et des conditions de production des produits qu’il achète’ Partant de cette idée, une nouvelle marque devrait faire son apparition dans hyper et supermarchés Carrefour dès la fin octobre.

Le premier produit de cette nouvelle marque, nommée « C’est qui le patron ‘! La marque du consommateur« , sera une brique de lait. Un choix hautement symbolique après la bataille qui a opposé les producteurs laitiers à Lactalis pour une revalorisation des tarifs.

Elle sera vendue 99 centimes le litre, et permettra aux producteurs d’obtenir une rémunération autour des 39 centimes le litre. Pour mémoire, l’accord obtenu de haute lutte par les agriculteurs avec le géant Lactalis fixe le prix du litre de lait à 27,5 centimes en moyenne sur 2016. Et avant l’accord, en juillet, Lactalis l’achetait 25,69 centimes.

Le tarif qui sera en vigueur à Carrefour sur cette nouvelle marque a été fixé par les consommateurs eux-mêmes, à l’issue d’un questionnaire en ligne, diffusé cet été. 6.000 consommateurs y ont participé.

« C’est une première en France comme c’est une première mondiale« , déclare Nicolas Chabanne, président des Gueules Cassées, l’asso anti-gaspillage alimentaire à l’origine de l’initiative, avec Laurent Pasquier de Mesgoûts.fr.

« Personne ne viendra se mettre en travers de cette rémunération garantie fixe et constante« , assure M. Chabanne.

Les Gueules Cassées était déjà l’initiateur de l’opération « Fruits et Légumes moches » lancée en 2014 chez Intermarché pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Cette fois, le partenariat a été établi avec la Laiterie de Saint-Denis pour la partie collecte et conditionnement, et avec Carrefour pour la distribution.

Les 51 producteurs laitiers qui en bénéficieront sont issus de petites exploitations familiales en grande difficulté, rassemblés en coopérative dans la région de Macon. Les volumes devraient se situer entre 7 et 10 millions de litres.

« En échange d’un coût supplémentaire minime (environ 7 centimes d’euros par brique, soit 3,50 euros par an), les consommateurs vont pouvoir participer à sauver cette filière« , témoigne M. Chabanne.

En contrepartie, ils auront la possibilité de savoir exactement ce qu’ils consomment, car en plus du prix, ils ont également voté sur un cahier des charges précis quant à la production: celle-ci sera ainsi issue de vaches nourries sans OGM et avec des fourrages locaux, allant au pâturage entre 3 et 6 mois par an …

Pour l’instant, la marque se cantonne au lait, mais ses fondateurs réfléchissent à l’étendre. D’autres produits laitiers, mais aussi un jus de pomme, une pizza, de la charcuterie sont à l’étude, indique M. Chabanne.

De la même manière, Carrefour étant le premier à avoir répondu positivement à l’initiative, il est aujourd’hui le distributeur exclusif. Mais Les Gueules Cassées indique avoir déjà été contactée par trois autres enseignes.

Spécial golf : une cave royale et sur mesure

Point de grand hôtel sans une belle cave. À la tête de celle de l’Hôtel royal à Evian depuis déjà douze ans, Loïc Chavasse-Frette : un oncle restaurateur dans les Landes, dont les cuisines l’intéressaient plus que l’océan, l’école hôtelière en cuisine, pour ensuite passer en salle et se spécialiser en sommellerie. « Très vite, ce qui était un travail est devenu une passion, explique le jeune sommelier de 36 ans. Je ne pense pas que ce soit un métier que l’on puisse pratiquer sans passion. On y pense tout le temps, nuit et jour, pour trouver les bonnes bouteilles, faire plaisir à nos hôtes. »

Dans le long programme de rénovation de l’hôtel, l’équipe de sept sommeliers qui accompagne Loïc a hérité d’une nouvelle et magnifique cave de présentation. Un modèle unique, conçu et construit sur mesure, qui accueille les clients à l’entrée du restaurant La Véranda. De chaque côté du couloir, de grandes parois vitrées habillées de laiton abritent les grands crus français les plus prestigieux en bordeaux, bourgogne, champagne, une sélection pointue des meilleurs vins de Savoie et quelques trésors cachés. En tout, 1 200 bouteilles prêtes à être dégustées. « Au total, nous avons environ 10 000 bouteilles en stock pour alimenter l’Hôtel royal mais aussi l’Hermitage, le Chalet du golf et le restaurant du Casino », précise Loïc Chavasse-Frette.

Prestige et nouveauté

Avec un marché du vin extrêmement tendu sur les étiquettes les plus prestigieuses, le sommelier du Royal reste à l’affût des moindres nouveautés et découvertes de jeunes vignerons talentueux. Avec un attachement fort pour sa région d’adoption, la Haute-Savoie. « Nous avons à la carte 20 références de vin rouge de Savoie et autant en blanc. Cette région regorge de talents qui proposent des vins excellents, parfois exceptionnels comme la cuvée Paroxysme de Julien Viana (le Cellier de la Baraterie), un mélange inhabituel de pinot noir, gamay et mondeuse. Un vin qui ne se boit pas, mais qui se croque. » Son plus beau souvenir ? Un client qui, passant devant la cave en se rendant au restaurant, découvre deux très rares bouteilles de romanée-conti. Elles finiront à sa table pour le dîner, non sans avoir été ouvertes avec précaution et goûtées au préalable par Loïc. Un des avantages du métier.

Mes meilleurs vins de Savoie

Marin, cuvée Clos de Pont de Benoît et Samuel Delalex 

Mondeuse Prestige de Michel Grisard 

Mondeuse d’Arbin de Céline Jacquet 

Mondeuse d’Arbin « Avalanche » de Fabien Trosset 

Le Cellier de la Baraterie, cuvée Paroxysme de Julien Viana

Législatives 2017 : des députés PS jettent l’éponge

Longévité, âge avancé, loi sur le cumul des mandats, mais aussi pour certains désenchantement ou peur de l’échec : une part conséquente des députés socialistes a décidé de jeter l’éponge pour les législatives de juin 2017. « Je pense qu’il y a aujourd’hui grosso modo un bon quart du groupe qui ne se représente pas en l’ayant fait savoir », déclare à l’Agence France-Presse le chef de file des députés PSBruno Le Roux. Sachant que le groupe majoritaire compte 289 membres (dont 13 apparentés), au moins 70 élus ne rempileront donc pas pour le scrutin des 11 et 18 juin prochain.

« Peut-être un peu plus que d’habitude », concède Bruno Le Roux, mais « si tout allait très bien, le nombre ne serait pas forcément très différent ». Une manière de récuser un impact des luttes intestines notamment des derniers mois sur la loi travail ou la déchéance de nationalité. « Je n’en vois pas qui s’arrêteraient parce qu’ils ont peur de perdre », assure le « Monsieur Élections » du PS, Christophe Borgel. « On arrive à une fin de génération », explique cet élu de Haute-Garonne, avec la plupart des plus de 70 ans qui vont arrêter (42 au groupe PS).

Selon lui, les principales motivations de ceux qui décrochent sont le temps passé comme député, l’âge ou une situation de cumul – la loi de 2014 qui interdit d’être député et maire, maire-adjoint, président ou vice-président de collectivité locale, s’appliquera à compter de 2017. Mais en juillet, un responsable du parti reconnaissait aussi que beaucoup envisagent des législatives périlleuses. Selon Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’Opinionway, dans « un nombre important de circonscriptions, la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour » : de 170 à 230, suivant le niveau de participation.

Une réduction de plus de 100 sièges

Mais le politologue exclut « une hypothèse d’élections qui ressembleraient à 1993 », débâcle avec seulement 57 députés PS (contre 263 en fin de législature précédente). Il projette 188 à 208 sièges pour toute la gauche sur 539 en France métropolitaine, contre plus de 300 actuellement. Jean-Louis Touraine (Rhône), « candidat à la candidature », admet que la « crainte de ne pas être réélu » peut parfois jouer, mais n’a « pas l’impression d’une vague de désenchantement ». Partir après « 20 ans de mandat parlementaire en mars 2017 » n’est « pas une démarche de déception », garantit Alain Claeys (Vienne). Le maire de Poitiers, qui a décidé de privilégier ses mandats locaux le jour où il a voté le non-cumul, note toutefois un « phénomène nouveau » : « certains jeunes députés décident de faire autre chose » dans ce « climat de déception et de crise de la représentation politique ».

Élu de Côte-d’Or de 38 ans, Laurent Grandguillaume a surpris en annonçant dernièrement qu’il ne se représenterait pas. Il a invoqué le non-cumul des mandats dans le temps pour éviter « une forme de glaciation qui empêche le renouvellement des idées », piste de réforme relancée la semaine dernière par François Hollande. Quadragénaire, Alexis Bachelay (Hauts-de-Seine), réfléchit encore, mais « pense que ce quinquennat a été éprouvant et que beaucoup de collègues sont écœurés ou démotivés ». Les attaques visant certaines permanences PS dans le conflit contre la loi travail ont pu peser. Il juge « paradoxal que ce soient des premiers mandats comme Grandguillaume qui arrêtent, alors que des dinosaures avec 3 ou 4 mandats au compteur vont repartir ! »

Odile Saugues (Puy-de-Dôme), 73 ans, avait, elle, envie d’un repos « bien mérité », ayant commencé à travailler à 18 ans chez Michelin. Pour Pascale Crozon (Rhône), 72 ans, « à un moment donné, il faut savoir s’arrêter » et faire plus de place aux femmes et à la diversité. Sa circonscription pourrait échoir à la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem. Gérard Bapt (Haute-Garonne), « interloqué » par des sollicitations pour se représenter, n’a pas tranché. Malgré huit mandats depuis 1978, il dit avoir toujours la passion pour ses dossiers. La convention nationale d’investiture PS est programmée le 17 décembre.