Mois : février 2016

Les cinq leçons du Davos du luxe

Le top 100 des acteurs du luxe vient de se réunir place Vendôme, à Paris. Un lieu symbole du luxe, justement, à l’échelle de la planète. L’objet de cette rencontre au sommet, de ce véritable Davos du luxe : débattre du « luxe d’expérience ». Un vaste sujet, probablement trop vaste, qui aura rassemblé le temps d’un colloque CEO, stratèges en tout genre, consultants et même un philosophe qui, d’emblée, a ouvert les débats avec une seule question : le luxe est-il immoral ? Ambiance garantie ! Pourtant, au terme de quelques heures de débats, quelques leçons de luxe ont émergé. Inventaire…

Leçon 1 : le mass market tu fuiras

Premier postulat : le luxe doit s’écarter de la grande consommation. À la première la sensation, au luxe l’émotion. Autre différence, le mass market se concentre sur la vente, alors que le luxe se distingue par un soin du client avant, pendant et après la transaction. Pourtant, la frontière se brouille lorsqu’on parle service après-vente. À ce jeu, le luxe lorgne quand même férocement la grande consommation. « Le modèle, c’est Amazon, et c’est lui qui nous défie aujourd’hui », confie un orateur. Le monde du luxe, pour survivre, devra donc soit le copier soit… inventer mieux. Et en la matière, la route est encore longue.

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Leçon 2 : le jeune tu courtiseras

Deuxième choc culturel de la journée : comment faire venir les jeunes générations au luxe ? Elles aiment l’immédiat, les sensations fortes, cèdent à l’achat compulsif, vivent et rêvent 100 % digital. Le luxe, lui, joue sur le temps long, l’émotion durable, la rareté et le contact physique. Mondes incompatibles ? En tout cas, à date, le luxe cherche encore la passerelle.

Leçon 3 : du produit tu ne parleras pas (en premier)

Les statistiques sont venues perturber les plans : dans l’industrie du luxe, un achat sur deux est associé à une expérience (voyage, gastronomie, etc.), et non à un produit (une montre, un bijou). Voilà qui vient passablement contrarier les boutiques les plus onéreuses, ces fameux « flagship » à plusieurs millions. Pourquoi cette opposition expérience-produit ? Parce que, comme le note un participant, « le client passe de plus en plus d’une culture de l’avoir à une culture de l’être ». D’où, incidemment, la progression du storytelling et du marketing horloger : on délivre un message, une émotion, et non plus une simple montre. La contradiction est latente : l’industrie fabrique des objets de plus en plus forts…, mais préfère parler davantage de ce qu’ils représentent que de ce qu’ils sont !

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Leçon 4 : de l’amour tu donneras

La générosité, voilà un thème qui s’est curieusement invité aux débats. Pourquoi ? « Parce que le luxe est le seul domaine où l’on peut donner et espérer davantage en retour », sourit un expert. Voilà une bien curieuse conception marketo-humaniste du retour sur investissement. C’est pourtant la voie ouverte par Poiray, axée sur la générosité : ambassadeurs, mécénat, dons massifs. Mais la jeune maison indépendante est encore bien isolée dans cet exercice…

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Leçon 5 : aux cultures tu t’adapteras

Le monde horloger se souvient de la campagne Baume & Mercier des Hamptons, où divers protagonistes foulaient pieds nus le sable fin d’une plage parsemée de maisons de bois. Un air de campagne, de mer, l’hédonisme, la légèreté, le retour aux sources… Sauf que la campagne vue d’Asie se lisait comme des pêcheurs sans domicile n’ayant pas les moyens de se chausser et obligés d’aller en mer pour se nourrir ! L’anecdote, délivrée par une représentante de Richemont, ne manque pas de piquant. Exit les Hamptons, retour sur la « célébration des moments », moins ambivalente. Le luxe, si ancré soit-il dans certains terroirs, suisses notamment, doit encore apprendre à arpenter notre petite planète sans faux pas…

Le contrat de génération, loin de l’objectif

C’est un tir à boulets rouges contre le contrat de génération si cher à François Hollande. «Hybride», «peu lisible», «complexe», avec un «effet sur le chômage quasiment négligeable», la Cour des comptes n’a pas épargné le dispositif de soutien à l’emploi des jeunes et des seniors lancé en mars 2013. Première raison de son «insuccès» : le manque de simplicité, les modalités d’application dépendant de la taille des entreprises. Pour celles de moins de 50 salariés, il correspond à une aide annuelle de 4 000 euros pendant trois ans pour l’embauche en CDI d’un jeune et le maintien d’un senior (l’aide est doublée si l’entreprise recrute simultanément un jeune et un senior). Mais pour celles de plus de 300 salariés, il prend la forme d’une obligation de négocier un accord d’entreprise ou d’être couverte par un accord de branche, sous peine de pénalité financière. Et pour toutes les autres, qui se situent entre les deux seuils, les deux modalités s’appliquent. Une architecture trop complexe pour la Cour des comptes, d’autant que l’obligation de négocier, jugée peu incitative, «a été perçue par de nombreuses entreprises comme une contrainte et non comme une opportunité». Ce qui a fait «passer au second plan l’intérêt de l’aide financière».

«Appariement purement statistique»

Résultat, le bilan chiffré du dispositif est tout aussi catastrophique, bien loin de l’objectif d’atteindre 500 000 emplois d’ici 2017. Fin juillet 2015, «seulement 40 300 contrats assortis d’une aide [avaient été] signés, alors que plus de 220 000 étaient espérés à cette date». Quant au peu de contrats enregistrés, leur objet aurait été en partie dévoyé, selon les magistrats. Ainsi, les accords de branche ont «souvent renoncé au principe d’un binôme effectif entre un jeune et un senior pour privilégier un appariement purement statistique entre des jeunes et des seniors sans liens professionnels». Le contrat de génération s’est donc éloigné «de la logique de « compagnonnage » à laquelle se référait la définition initiale du dispositif». Pire, il aurait aussi souffert d’un effet d’aubaine, en devenant un «instrument de titularisation des jeunes» déjà présents au sein de l’entreprise. Avec, de fait, peu d’effet sur le chômage.

Dommage, puisque selon le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, le contrat de génération, était au départ «une bonne idée» pour favoriser la transmission des compétences, d’ailleurs «accueillie très favorablement par les partenaires sociaux». Mais en y ajoutant deux objectifs, celui de lutter contre le chômage des jeunes et celui de maintenir dans l’emploi des seniors, le dispositif serait devenu une usine à gaz. Pour la Cour, il convient donc de simplifier, voire d’abandonner les obligations liées à la négociation préalable pesant sur les entreprises de plus de 50 salariés et d’assouplir, de manière plus large, les critères d’aide. Des recommandations qui, sans nul doute, devraient plaire à Pierre Gattaz, le patron du Medef.

Amandine Cailhol

Wall Street en net recul cherche le juste prix

New York – La Bourse de New York chutait lundi la mi-journe, amplifiant un mouvement amorc vendredi dans le secteur technologique qui se gnralisait l’ensemble de la cote, les investisseurs cherchant le juste prix pour leurs actions: le Dow Jones abandonnait 2,14% et le Nasdaq 2,58%.

Vers 17h00 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average chutait de 346,12 points à 15.859,06 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 112,45 points à 4.250,78 points.

Très suivi par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 reculait de 40,58 points, soit 2,16%, à 1.839,47 points.

« Il s’agit de la prolongation de (la chute de) la semaine dernière due à des inquiétudes pour la croissance mondiale« , a noté Michael James, chez Wedbush Securities, estimant qu’aucune actualité particulière à la journée de lundi ne pouvait suffire à expliquer le mouvement, même si une nouvelle fois le marché du pétrole s’affichait dans le rouge.

Selon lui, la déconfiture d’une poignée de noms de la tech vendredi, comme LinkedIn qui s’était écroulé de plus de 40% après des prévisions décevantes, a conduit les investisseurs à réexaminer ce que doit être le rapport entre le prix d’une action et les performances d’une entreprise.

« La magnitude de la correction (..) a déclenché l’inquiétude des investisseurs du secteur de la tech, et j’imagine que pendant le weekend des gens se sont posé des questions sur leur exposition dans la tech, et on assiste à une compression des multiples de valorisation« , a dit M. James.

Le mouvement s’étend à l’ensemble de la cote car « le souci est que les valorisations vont continuer à baisser dans un contexte de croissance en baisse voire de récession, et les investisseurs qui vendent essaient de devancer ce que sera l’économie dans trois mois« , a ajouté M. James.

Hormis des résultats décevants, le marché avait également souffert vendredi des chiffres ambigus sur le marché de l’emploi américain: les créations d’emplois ont été décevantes, mais assorties d’un taux de chômage en baisse et surtout d’une progression du salaire horaire.

Selon plusieurs analystes, ces chiffres pourraient ne pas dissuader la Réserve fédérale de rehausser les taux d’intérêt en mars, ce que beaucoup estiment très risqué alors que la croissance marque déjà le pas.

« La Fed n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre« , relevaient les analystes de la maison de courtage Charles Schwab: « avec l’amélioration du tableau de l’emploi, les grandes questions pour la Fed tournent autour des perspectives d’inflation faible et du resserrement des conditions financières« .

– rumeur de faillite –

Le groupe Chesapeake Energy s’effondrait de 30,07% à 2,14 dollars après avoir assuré qu’il ne préparait pas une procédure de faillite, comme en courait la rumeur.

Le fabricant de jouets Hasbro était en hausse de 1,27% à 75,04 dollars, après avoir annoncé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, tout comme son chiffre d’affaires, ayant bénéficié du succès des figurines créées sous licence des films de la Guerre des Etoiles et Jurassic Park.

Le secteur bancaire était particulièrement malmené avec un recul de 5,21% à 12,27 dollars de Bank of America, de 5,89% à 147,26 dollars de Goldman Sachs et de 4,09% à 38,23 dollars de Citigroup.

Le spécialiste des caméras portables GoPro bondissait de 8,86% à 10,84 dollars, après l’annonce d’un partenariat avec Microsoft (-2,49% à 48,91 dollars) portant sur une technologie de stockage de données.

Le constructeur automobile Ford perdait 1,08% à 11,33 dollars. Le Wall Street Journal lui prête l’intention de renforcer sa production au Mexique, où il prévoirait de construire une nouvelle usine d’assemblage, quelques mois après avoir accordé une augmentation de salaire à ses ouvriers américains.

Le marché obligataire était en forte hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s’affichait à 1,750% contre 1,837% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,574% contre 2,673% précédemment.

NasdaqNyse

My Secret NY : on vous invite dans les coulisses du Metropolitan Opera !

Avez-vous déjà imaginé le chassé-croisé des rats d’opéra derrière les rideaux de velours lors d’un ballet ? Le branle-bas de combat des changements de décor à l’opéra ? L’agitation des artistes pour changer de costumes entre deux actes au théâtre ? Si oui, il y a un rendez-vous dominical new-yorkais que vous ne devez pas manquer. Peu de gens le savent, mais il est possible de visiter les coulisses du Metropolitan Opera au Lincoln Center. Chaque semaine, un groupe d’une dizaine de privilégiés part à la découverte de l’envers du décor.

Les coulisses du MET

Visiter les coulisses du MET, c’est entrer dans le temple de la démesure. La scène du MET, pourtant une des plus grandes au monde, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a une arrière-scène bien plus vaste, des coulisses qui s’étalent sur quatorze étages et une dizaine d’ateliers. C’est dans ces entrailles que les décors sont assemblés et les costumes confectionnés. Parce que oui, au MET opéra, tout est fabriqué sur place ! Vous pénétrerez dans l’atelier de couture, une vaste pièce encombrée de portants lourdement chargés. Soixante-quinze personnes composent l’équipe des couturiers, accessoiristes et perruquiers. C’est une véritable fourmilière. Au milieu du capharnaüm de tissus, entre les empilements de patrons de couture, vous apercevrez les costumes en cours de préparation : le kimono raffiné de Madame Butterfly aux motifs de fleurs de cerisier ou le drapé fluide de la robe de chambre de Manon Lescaut dans le célèbre opéra éponyme de Puccini. Quelques étages au-dessous, dans les sous-sols, se trouve le magasin d’accessoires. Cette caverne d’Ali Baba est remplie de trésors aussi fabuleux que farfelus : armoires chargées de baïonnettes et de sabres, hallebardes alignées au garde-à-vous, florilège d’accessoires de cuisine, la carriole dans laquelle Musetta fait son entrée dans le deuxième tableau de La Bohème (en représentation au MET depuis 35 ans !)

Votre visite sera ponctuée par quelques anecdotes historiques. Vous apprendrez que l’opéra se trouvait initialement au croisement de Broadway et de la 39e, avant qu’il soit relocalisé Upper West Side en 1966. Vous apprendrez que les lustres en cristal qui ornent l’entrée et l’auditorium ont été offerts par le gouvernement autrichien pour remercier les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Il y a aussi des histoires plus cocasses – vous apprendrez ainsi que les animaux sont, eux aussi, auditionnés avant de prendre part à un spectacle et vous découvrirez l’ascenseur spécial qui a été conçu pour amener chevaux, ânes et autres bêtes sur scène.

Vous suivrez avec ravissement votre guide dans les méandres de ce labyrinthe onirique. Vous apercevrez les loges (spartiates) des solistes et les salles de répétition des choristes. Tendez l’oreille – au détour d’un dédale de couloirs, vous aurez peut-être la chance d’entendre une voix de soprano fredonner un air de La Traviata avant le baisser de rideau de la visite.

Visite des coulisses du MET

Dimanche à 10 h 30 ou 13 heures

25 dollars par personne

212-769-7028

Plus d’adresses sur le site de My Secret NY.

A Calais, «Migrants dehors!», Marseillaise et doigts d’honneur

Une grosse centaine de manifestants, une vingtaine d’interpellés ­dont un général en retraite­-, un paquet de journalistes, quelques pétards, quelques Marseillaise, des échauffourées, des jets de gaz lacrymogènes. La manif interdite anti-­migrants des islamophobes de Pegida samedi devant la gare de Calais s’est dispersée dans le calme.

Devant le buffet de la gare, beaucoup de crânes rasés, David Rougemont et son fils Gaël, les deux Calaisiens qui avaient été pris à partie et essuyé des projectiles de participants à la manifestation de soutiens aux migrants du 23 janvier – Gaël Rougemont avait sorti un fusil de chasse et fait mine de leur tirer dessus­ -, et puis le général en retraite Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère. Selon Nord Littoral, David Rougemont avait participé à la précédente manifestation islamophobe de Pegida à Calais le 8 novembre 2015 devant la gare, au cours de laquelle un Coran a été en partie brûlé. Des identitaires sont là, mais aussi des commerçants calaisiens. Denis, 54 ans, ouvrier à Châlons­-en-­Champagne, est venu avec des amis de Douai : «Il y a des terroristes dans les immigrés», avance-t-il. Et puis, : «je suis pas raciste mais on est un pays, catholique. Ils veulent mettre des mosquées partout, la charia en France, voiler les femmes. Bientôt vous verrez, on va tous voter Marine Le Pen. Moi je ne l’aime pas, mais je vote pour elle». Il assure : «On n’est pas des fachos, on est des patriotes, on en a ras-­le­-bol». De quoi ? Il a peur de perdre son travail. «On est descendu à 27 heures par semaine, chômage technique. Les immigrés, on va les mettre où, on va leur donner quel travail. Moi je suis senior, si je perds mon boulot, je fais comment ?» Son héros ? «Mitterrand. C’est lui qui nous a donné la cinquième semaine. C’est un homme comme ça qu’il faudrait à la France. Ou un Poutine.»

«La manifestation est interdite. Repartez chez vous»

Un gendarme prend un porte-voix «La manifestation est interdite. Repartez chez vous». Huées, slogans. «On est chez nous !», «Antifa fils de pute !», «Antifa où es tu ?» Doigts d’honneur. Marseillaise. Drapeau identitaire flamand. Drapeaux tricolores. Re­Marseillaise. «La police avec nous !» «Liberté d’expression !» «Migrants dehors !» «Vive Calais !» «Hollande, démission !» Et le classique identitaire : «Europe, jeunesse, révolution !» Hostilités envers les journalistes, surtout si on a des traces de boue sur les bottes, preuve qu’on a marché dans la «jungle». Quelques-uns refusent de répondre : «Vous n’avez qu’à interroger vos copains No Border !», les militants pro-migrants.

Un homme plaqué au sol, mais ligotées dans le dos. Une femme : «bon, ben c’est fini, je défendrai plus les forces de l’ordre.» Une commerçante du marché de Calais, venue avec son mari et sa fille, a les larmes aux yeux : «J’ai perdu 60% de mon chiffre d’affaires depuis un an. Au marché ce matin, on aurait pu jouer au foot avec les autres commerçants tellement il y avait peu de monde. Certains d’entre nous n’ont pas 10 euros pour finir le mois.» Elle pense que c’est à cause de l’image que les migrants donnent de sa ville. «Ils n’ont pas demandé à vivre tout ça, mais pourquoi ils s’en prennent aux routiers ? Vous imaginez le routier anglais qui veut rentrer chez lui après quatre semaines de route, la peur au ventre ?» Autre grief : «On voit des migrants pousser des caddies remplis, alors que certains Calaisiens ne finissent pas le mois. Il y a des boutiques dans la jungle, des restaurants. Ils ne paient aucune taxe, nous on croule sous les impôts.» Échauffourées, lacrymos. Le général Piquemal, ancien commandant de la légion étrangère, est interpellé.

A leur place, «on partirait aussi» 

«Des interpellations ont eu lieu, les regroupements sont terminés. La police a fait un remarquable travail et je les en remercie très sincèrement», a indiqué Natacha Bouchart, maire LR de Calais, dans un communiqué. «Je ne saurais accepter que Calais soit le terrain de jeu des extrémistes, d’un côté ou d’un autre, et force doit rester à la loi.» Elle a ajouté : «A l’issue de la manifestation, un individu apparenté « antifa » a été interpellé à la statue du Général de Gaulle, alors qu’il était en train d’y apposer un drapeau d’extrême gauche. Pris en flagrant délit, il a été emmené au commissariat.» 

Le quotidien local Nord Littoral a par ailleurs déposé plainte jeudi contre des internautes qui leur ont envoyé des menaces de mort, dans des commentaires Facebook, et des messages privés. Extrait : «J’espère qu’il va vous arriver comme à Charlie Hebdo en pire. (…) On va violer vos enfants» ou encore : la roue tourne et nous allons tous sortir les armes» et aussi : «Vous inquiétez pas. Ils finiront tondus et brûlés vifs comme les autres connards de politiciens.» Objet de leur ire? Le 29 janvier, Nord Littoral avait titré : «Gilbert Collard défendra les deux fachos calaisiens», c’est à dire Gaël et David Rougemont. De l’autre côté du pont, dans une boulangerie, une femme s’étouffe d’indignation : «Mais on est parti où là? J’ai même vu des gens qui disaient « Dehors les Bougnoules! » Des gens venus de partout, même de Berlin! Mais qu’ils les laissent tranquilles les étrangers. Qu’est­-ce qu’on ferait, nous ? On partirait aussi. Dans n’importe quel pays, pour fuir. J’en tremble.» Près du pont, un migrant afghan regarde la masse des gendarmes et des policiers, sans comprendre ce qu’il se passe derrière. On lui explique. «C’est mauvais pour nous», dit-il.

Haydée Sabéran Lille, de notre correspondante

Assange crie « victoire » et réclame sa liberté

Londres – Julian Assange a cri « victoire » vendredi et appel le Royaume-Uni et la Sude le laisser libre aprs plus de trois ans de confinement dans l’ambassade d’Equateur Londres, confort par la dcision d’un comit de l’ONU.

« Victoire!« , a lancé dans l’après-midi le fondateur de WikiLeaks en apparaissant, teint pâle, en cravate, barbichette et cheveux blancs, au balcon de l’ambassade, malgré le rejet par Londres et Stockholm des conclusions de ce comité.

« Comme c’est bon!« , a-t-il ajouté, très ému, s’adressant à un petit groupe de sympathisants. Évoquant ses enfants, il a ajouté: « Il est temps qu’ils retrouvent leur père. Cela arrivera, d’une manière ou d’une autre« .

Plus tôt dans la journée, Assange avait appelé, lors d’une conférence de presse, la Suède et le Royaume-Uni à « appliquer le verdict » du comité de l’ONU, affirmant que cette décision était « légalement contraignante« .

Ce comité a appelé à mettre fin à sa « détention arbitraire » mais les gouvernements britannique et suédois ont immédiatement rejeté cet avis, Londres laissant entendre qu’Assange serait arrêté s’il mettait un pied hors de l’ambassade.

Julian Assange, 44 ans, a été « arbitrairement détenu par la Suède et le Royaume-Uni depuis son arrestation à Londres le 7 décembre 2010« , a estimé le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, dans des conclusions publiées vendredi à Genève.

-Décision ‘ridicule’ pour Londres-

Le comité appelle « les autorités suédoises et britanniques » à « mettre fin à sa détention » et à respecter son droit à être « indemnisé« .

Ces dernières ont répliqué que cette décision ne changeait rien, ouvrant le débat sur son caractère contraignant ou pas.

« Nous rejetons catégoriquement l’affirmation selon laquelle Julian Assange est victime d’une détention arbitraire« , a dit un porte-parole du gouvernement britannique. « Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu’il contesterait formellement l’opinion de ce groupe de travail« .

Considérant que l’Australien, accusé de viol par une Suédoise, est un « fugitif« , le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a jugé « ridicule » l’avis de l’ONU.

Même réaction à Stockholm : « Le gouvernement n’est pas d’accord » avec ce comité, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Un porte-parole de l’ONU a tempéré : « la décision en elle-même n’est pas contraignante mais elle l’est de façon indirecte« , a expliqué à l’AFP Xabier Celaya.

Les Etats « n’ont pas d’obligations à l’égard du groupe de travail, mais ils en ont à l’égard des conventions (…) ils sont liés par leurs propres lois et leurs engagements (…) c’est pourquoi la décision est indirectement contraignante« , a-t-il souligné.

Un avocat suédois d’Assange, Thomas Olsson, interrogé par l’AFP, a fait valoir que « si la Suède attend des autres pays qu’ils suivent les recommandations de l’ONU, alors elle doit elle-même respecter ces décisions« .

« Nous pouvons demander au parquet de réviser le mandat d’arrêt mais nous allons d’abord leur laisser une chance de montrer qu’ils respectent la décision des Nations unies« , a-t-il souligné.

-‘Honte à la Grande-Bretagne!’-

Quito a affirmé de son côté qu’Assange était fondé à recouvrer la liberté, estimant que le lanceur d’alerte australien faisait l’objet d’une « persécution politique« . « Il est temps que les deux gouvernements (britannique et suédois, ndlr) corrigent leur erreur« , a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patiño.

En attendant que la situation s’éclaircisse, M. Assange s’est gardé de sortir de l’ambassade, devant laquelle journalistes et sympathisants avaient patienté toute la journée dans l’espoir de le voir apparaître.

« Honte à la Grande-Bretagne! Nous demandons que Julian Assange puisse se rendre librement à l’hôpital pour motifs humanitaires« , a crié Elsa, keffieh palestinien autour du cou, au mégaphone.

Personnage controversé, défenseur héroïque des libertés pour ses fans, égocentrique en mal d’attention pour ses détracteurs, Julian Assange nie le viol dont on l’accuse.

Les magistrats suédois ont émis contre lui un mandat d’arrêt européen et souhaitent l’entendre à l’ambassade d’Équateur.

Assange refuse en effet de se rendre en Suède de peur d’être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l’Irak et l’Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques. La principale source des documents publiés, le soldat américain Bradley Manning (devenu Chelsea), a été condamné à 35 ans de prison pour espionnage

Fabuleuses au foyer : lettre ouverte aux mamans connectées

Toi, la maman 2.0, sache-le : je suis comme toi.

Toi qui as posté un selfie, coiffée d’une charlotte, alors que tu étais « à 7 », prête à passer en salle d’accouchement ;

Toi qui inondes mon fil d’actualité des dernières nouvelles de la purée de carotte de ton chérubin ;

Toi qui mets en scène ta vie de famille avant de la publier sur Instagram, en prenant bien soin d’y appliquer un filtre discret, pour feindre le naturel ;

Toi qui es trop absorbée par ton smartphone pour remarquer que ton fils remonte le toboggan, bloquant ainsi une dizaine de petits innocents ;

Toi qui jalouses les blogueuses qui ne vêtissent leur progéniture que de Tartine et Chocolat, et dont les coussins brodés sont, tu ne sais par quel miracle, scintillants et à leur juste place ;

Toi qui te rassures en constatant que ta belle-soeur est encore plus accro à Facebook que toi ;

Toi qui éveilles la convoitise de tes amies, bernées par l’image impeccable que tu leur laisses entrevoir sur les réseaux sociaux ;

Toi qui exaspères les mères parfaites qui, elles, n’ont pas besoin d’une pause iPhone sur le banc du parc :

Besoin d’exister

J’ai besoin de m’évader. Après avoir joué les matons pendant plus de 9 heures d’affilée, évitant ainsi à un tube de dentifrice d’être avalé et à une boîte de cacao d’être éventrée, j’ai besoin de lâcher les fauves dans une aire de jeux, de me poser et de penser à autre chose. Mon seul compagnon étant mon smartphone à cette heure de la journée, on m’y trouve généralement plongée.

J’ai besoin d’exister. Puisque personne ne voit les exploits que j’accomplis au quotidien derrière les portes de mon foyer, pas même les bénéficiaires en question, qui ont encore du mal à m’octroyer un « s’il te plaît » ou à me gratifier d’un « merci », j’ai besoin de reconnaissance. Et je dois confesser que quelques likes sous une photo de mes anges blonds m’apportent un peu de réconfort, comme une rémunération de mon travail précieux mais invisible.

J’ai besoin d’envoyer un e-mail. Croyez-le ou non, je dois envoyer cet e-mail maintenant, tout de suite, alors que les enfants font mousser le bain, et ce, pour la pérennité de ma micro-entreprise.

Derrière les portes des foyers

À l’heure où, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, nous avons sous les yeux un aperçu de ce qui se passe derrière les portes des foyers, aperçu certes parfois lourd, voire carrément voyeuriste, certains se rient des MILK (Mother I’d Like to Kill), d’autres jugent les mères-façades. Mais qui voit l’appel des mères qui, au fond, cherchent à être reconnues ?

À l’heure où une maman sur deux serait accro à son smartphone, certains condamnent l’omniprésence de la technologie dans la vie de famille, d’autres applaudissent les courses en ligne et autres applications qui facilitent la vie des mères. Mais qui offre à sa voisine une heure de baby-sitting pour lui permettre de respirer un peu, autrement qu’un iPhone à la main ?

Et qui verra que, peut-être, elle a besoin de vraies amies, denrée rare depuis que les mères passent leur temps à se comparer sur Facebook ?

À l’heure où toutes formes de ressources sur la parentalité sont disponibles en ligne, les mères se ruent sur les articles du type « Les 5 Secrets des mamans idéales ». Mais qui leur dira qu’elles n’ont pas besoin d’être parfaites pour être avant tout des fabuleuses ?

Le maire divers droite Luc Jousse à nouveau en délicatesse avec la justice

Le maire divers droite de Roquebrune-sur-Argens (Var) Luc Jousse a été mis en examen jeudi pour favoritisme et détournement de fonds publics, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Draguignan. «M. Jousse a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les autres protagonistes du dossier, et il doit verser une caution de 40 000 euros en guise de garantie de représentation et de réparation s’il venait à être condamné à une amende», a détaillé Ivan Auriel, procureur de la République de Draguignan.

L’affaire pour laquelle Luc Jousse a été mis en examen remonte à 2010. Dans le cadre de l’aménagement d’un port sur le ressort de sa commune, une délégation de service public (DSP) avait été passée avec une société dont le dirigeant avait, selon le parquet, «des liens étroits avec le maire». Cet ami du maire s’était vu dédommager de 400 000 euros lorsque la DSP avait finalement été annulée. Il s’agit, pour le parquet, d’une gestion «cavalière» des fonds publics.

Plusieurs condamnations à son actif

Luc Jousse avait déjà été condamné en appel, en avril 2015, à cinq ans de privation de ses droits civiques (et donc cinq ans d’inéligibilité) et 20 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics, pour avoir notamment abusé de l’utilisation de cartes d’essence de sa commune. Luc Jousse s’est pourvu en cassation.

A lire aussiLuc Jousse, soutien douteux du FN dans le Var

L’élu avait par ailleurs été condamné le mois suivant, toujours en appel, à 10 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité pour provocation à la haine ou à la violence raciales pour des propos tenus en 2013 après un incendie dans un campement de sa commune abritant une communauté rom. Luc Jousse avait alors déclaré : «Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours».

AFP

Julian Assange, « cyber-warrior » en cage

Londres – Dfenseur hroque des liberts pour ses fans, gocentrique en mal d’attention pour ses dtracteurs, Julian Assange a atteint une renomme mondiale en 2010 en publiant sur internet les « War Logs », documents classs secret-dfense dvoilant des abus commis par l’arme US en Afghanistan et en Irak.

Réfugié depuis plus de trois ans à l’ambassade d’Équateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède, le fondateur de Wikileaks, 44 ans, a fait connaître cette organisation qui veut « libérer la presse« , et « démasquer les secrets et abus d’État« . Elle a dévoilé des milliers de télégrammes diplomatiques américains, devenant définitivement la bête noire de Washington.

Julian Assange, ancien hackeur, est désigné « homme de l’année » 2010 par Time magazine et Le Monde, et distingué par de nombreux défenseurs des droits de l’Homme.

Mais la même année, la vie de l’Australien blond à l’enfance nomade bascule lorsqu’il a est accusé –à tort, dit-il– de viol et d’agressions sexuelles en Suède.

Visé par un mandat d’arrêt européen, le « cyber-warrior« , bourreau de travail à l’intelligence fine, est rapidement arrêté et assigné à résidence en Grande-Bretagne.

Après avoir épuisé tous ses recours, l’ancien hacker finit par pousser le 19 juin 2012 la porte de l’ambassade d’Équateur à Londres, pour y demander l’asile politique.

Plus de trois ans et demi plus tard, il vit toujours reclus dans cet immeuble en brique rouge à Knightsbridge, dans des conditions « misérables« , selon son ami Vaughan Smith.

Il y retrouve une clandestinité qui lui est familière, rappelant le temps où il évitait de dormir deux nuits de suite dans le même lit et changeait constamment les puces de son téléphone pour effacer les traces.

Mais c’est aussi l’une des premières fois de sa vie qu’il reste aussi longtemps au même endroit, lui qui fut baladé de gauche à droite dès sa plus tendre enfance, au gré des amours de sa mère.

– L’homme le plus dangereux du monde » –

Christine Ann Assange, une artiste, s’est séparée du père de Julian avant même sa naissance. Jusqu’à l’âge de 15 ans, le futur fondateur de Wikileaks vivra dans plus de trente villes australiennes différentes et fréquentera plusieurs écoles avant de se poser à Melbourne.

Doué, il étudie les mathématiques, la physique et l’informatique, mais sans obtenir de diplôme. Déjà, il est happé par la communauté des hackers, où son esprit brillant séduit, et commence à pirater les sites de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudo de « Mendax« .

C’est à cette période qu’il a un fils, Daniel, dont il se disputera la garde avec la mère.

Lorsqu’il accède à la notoriété avec Wikileaks, il est célébré comme un génie informatique et un messie libertaire. « L’homme le plus dangereux du monde« , titre un biographe.

Mais rapidement, les critiques l’emportent. En provenance des autorités bien sûr qui l’accusent de mettre des vies en danger et le traitent de paria. Mais aussi d’anciens amis et collaborateurs qui décrivent un personnage égocentrique, obsessionnel et paranoïaque.

Dès 2010, le porte-parole de l’organisation, l’Allemand Daniel Domscheit-Berg, prend ses distances et son livre critique nourrira plusieurs films. Chargé de rédiger l’autobiographie d’Assange, Andrew O’Hagan finit lui aussi par jeter l’éponge avec ce verdict définitif: « l’homme qui se targue de dévoiler les secrets de ce monde ne supporte par les siens. »

Depuis, l’étoile d’Assange n’a cessé de pâlir. Disant constamment être victime de « persécutions« , il a brouillé son image de cyber-guerrier de l’information et perdu de nombreux soutiens.

La plupart des grands médias qui l’ont soutenu en diffusant ses scoops ont pris leurs distances. Il a changé plusieurs fois d’avocats. S’est fâché avec son éditeur.

Un noyau dur est resté fidèle et continue à relayer son combat avec Wikileaks, notamment lorsqu’il s’agit d’apporter son soutien à Edward Snowden, l’un des « successeurs » de l’Australien.

Mais celui qui se targue d’avoir inventé « le premier service de renseignements du peuple au monde » et d’avoir popularisé les lanceurs d’alerte semble aujourd’hui bien esseulé.

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