Boutin condamnée pour avoir qualifié l’homosexualité d’«abomination»

L’ancienne présidente du Parti chrétien démocrate Christine Boutin a été condamnée à 5 000 euros d’amende pour avoir qualifié l’homosexualité d’«abomination». L’ancienne ministre comparaissait à Paris pour «provocation à la haine ou à la violence» contre les homosexuels, après des propos tenus en 2014 dans la revue «charles». «Je n’ai jamais condamné un homosexuel. L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné». Ce vendredi, devant les juges, Christine Boutin s’est défendue en déclarant qu’elle avait «des amis homos».

En Chine, les viticulteurs du Ningxia ont soif d’experts étrangers

Helanshan (Chine) – Dans une Chine tristement clbre pour ses contrefaons, le viticulteur chilien Jose Hernandez peste contre ces hectolitres de faux Bordeaux qui viennent jeter le discrdit sur une industrie vinicole chinoise en plein essor.

La Chine dispose du deuxième plus vaste vignoble au monde derrière l’Espagne et ses viticulteurs rêvent de se hisser au meilleur niveau mondial en termes de qualité. Pour ce faire, ils devront innover plutôt qu’imiter les vins d’Europe et du « Nouveau monde« , avertissent des experts.

La première fois qu’il est entré dans une exploitation viticole du Ningxia (nord de la Chine), M. Hernandez y a découvert un mélange fort peu gouleyant: du matériel chinois flambant neuf mais des idées françaises éculées sur la vinification, dit-il.

Ce Chilien faisait partie d’un groupe d’une cinquantaine de viticulteurs internationaux venus participer à une compétition parrainée par les autorités. Chaque professionnel étranger y était associé à une exploitation viticole locale, avec l’espoir pour les autorités chinoises d’y faire grimper la qualité et d’attirer l’attention.

« Les vins ont du potentiel, quelque chose de spécial, mais pour l’instant la plupart des exploitations copient le style des Bordeaux. Les pays d’Amérique du Sud ont fait la même erreur il y a 20 ou 30 ans« , constate M. Hernandez, qui a vinifié en Argentine, en Espagne et dans son Chili natal.

Les producteurs devraient plutôt mettre en valeur leur propre terroir, plaide-t-il, et « offrir quelque chose d’unique« .

– Le vin, c’est comme les voitures –

Le Ningxia s’est lancé dans le vin récemment. Sur place, la plupart des ouvriers viticoles n’ont jamais dégusté leur propre production: car dans la région vit une forte communauté Hui, des Chinois musulmans dont la loi islamique prohibe toute consommation d’alcool.

C’est l’ethnie majoritaire Han qui tient les impressionnants domaines viticoles du Ningxia, dotés de technologies dernier cri, avec fûts de chêne importés et espaces de dégustation classieux.

M. Hernandez combat l’idée répandue qu’argent et investissement peuvent à eux seuls produire de grands vins: « Les exploitations viticoles du Ningxia pensent que faire du vin, c’est plus ou moins comme faire des voitures: on rentre du raisin et du vin en sort« .

Alors que les vins régionaux sont produits majoritairement à base de cabernet, un cépage avec lequel les viticulteurs créent des breuvages riches en alcool et très boisés, les viticulteurs étrangers en visite ont plutôt eu l’impression que le marselan – un croisement entre le cabernet sauvignon et le grenache, qui produit un vin plus épicé et fruité – serait plus adapté au terroir local.

Développer son « propre style sera important car la région est très différente de Bordeaux ou de toute autre région dans le monde« , pointe Carsten Migliarina, un Sud-Africain qui a travaillé en France et produit désormais à Stellenbosch, dans son pays d’origine. « Sélectionner le bon cépage prendra du temps« , prévient-il.

La première exploitation viticole commerciale de Chine a ouvert en 1892, il y a plus d’un siècle, mais la production de vin chinoise a surtout décollé ces 15 dernières années. Le pays dispose désormais de 799.000 hectares de vigne, principalement destinés à l’alimentation, selon l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin (OIV).

Les vins du Ningxia progressent en qualité. Ils ont même fait bonne figure lors de dégustations à l’aveugle: un « match Bordeaux-Ningxia » organisé à Pékin en 2011 avait ainsi vu les bouteilles chinoises l’emporter sur les françaises… — la compétition était toutefois biaisée puisque les bouteilles testées devaient avoir un prix de vente en Chine compris entre 200 et 400 yuans (30-50 euros), ce qui, mécaniquement, désavantageait les Bordeaux dont le prix incluait une lourde taxe d’importation.

– ‘Le problème, c’est le prix’ –

La Chine bénéficie d’un contexte qui pourrait profiter au vin chinois: l’intense campagne anticorruption initiée par le président chinois Xi Jinping a entraîné une chute de la demande en produits de luxe, grands crus étrangers compris, et cette tendance pourrait avoir comme effet de stimuler la vente de marques locales… C’est en tout cas ce qu’espèrent les autorités du Ningxia.

« Les bouteilles qui coûtent des dizaines de milliers de yuans ont été très touchées par la réglementation anticorruption« , explique Cao Kailiang, directeur adjoint du Bureau des forêts, qui gère les vignobles.

Or « les vins du Ningxia ne coûtent que quelques centaines de yuans, il ne s’agit pas de produits de luxe, ces vins sont à la portée des gens ordinaires« , souligne-t-il.

Les grands groupes s’intéressent au potentiel viticole de la Chine et les géants français des spiritueux que sont Pernod-Ricard et Moët Hennessy, par exemple, possèdent tous deux des exploitations de vin dans la région.

La Chine a toutefois encore du chemin à faire: au 8e rang mondial des producteurs, elle a produit 1,1 milliard de litres de vin en 2014, soit quatre fois moins que la France, et le public local doit encore être convaincu.

En effet, la plupart des Chinois ne boivent pas de vin, lui préférant la bière ou le « baijiu« , un alcool blanc fort qui peut titrer jusqu’à 72°C. Quant à ceux qui en boivent, ils privilégient presque systématiquement une bouteille importée, note Mariano Larrain Hurtado, propriétaire d’une boutique de vins à Pékin.

« Le problème avec les vins chinois n’est pas le goût, mais le prix« , ils sont trop chers car « pour le moment les prix ne correspondent pas à la qualité« , souligne-t-il.

De fait, produire coûte parfois très cher: dans le Nangxia, par exemple, il faut enterrer les vignes l’hiver pour les protéger du froid, une démarche gourmande en main-d’oeuvre et qui fait s’envoler les coûts…

« Pour de grands vins chinois, il faudra encore attendre cinq à dix ans« , prédit M. Larrain Hurtado.

Noël : quelle bûche choisir ?

Parce que l’appétit ne vient pas qu’en mangeant, pâtissiers et chocolatiers imaginent des trésors gourmands qui flattent les rétines autant que les papilles. À mi-chemin entre le gâteau et l’objet, les grands noms de la pâtisserie se sont livrés à une véritable course au chef-d’œuvre.

De l’âtre à l’assiette

Aujourd’hui vénérée comme l’essence de la tradition, la bûche pâtissière est pourtant une invention relativement récente. En effet, elle est le fruit de l’imagination de Pierre Lacan, célèbre pâtissier parisien de la fin du XIXe siècle qui voulut faire écho à une autre coutume beaucoup plus ancienne. La veille de Noël, le père de famille avait pour mission d’aller chercher une énorme bûche de bois que l’on plaçait dans l’âtre, et dont les cendres avaient la propriété de protéger la maison de la foudre et des pouvoirs maléfiques du diable. Cet usage transformé en gâteau est devenu un passage obligé pour les pâtissiers qui se risquent une fois par an à ce périlleux exercice de style.

Du tronc d’arbre à la bûche haute couture

150 ans après sa création la traditionnelle bûche de Noël, qui faillit tomber aux oubliettes pour cause de ringardise, fait depuis quelques années son grand retour sur les tables de fêtes. Et, « comme à la fashion-week, il faut montrer son savoir-faire », explique Hugues Pouget, à la tête de la célèbre pâtisserie Hugo & Victor.

Pour propulser les codes de la bûche dans le XXIe siècle, les nouveaux orfèvres de la pâtisserie (Sébastien Gaudard, Pierre Hermé, Christophe Michalak, Cyril Lignac…) n’hésitent pas à unir leurs talents avec les grands noms du luxe et de la mode. Angélina a ainsi bûché avec Annick Goutal, Pierre Hermé, fasciné par une sculpture de Giuseppe Penone aperçue à Art Basel, l’a répliquée en version sucrée, Ladurée a fait appel au très branché Pharrell Williams tandis que Hermès flirte avec Lenôtre. Gourmande, généreuse et kitch à souhait, la bûche version 2015 pourra combler toutes les envies. Seul bémol, l’addition pour ces bûches haute-couture est bien souvent stratosphérique.

Wall Street reprend encore de l’allant à la veille de la Fed

New York – Obnubile par la perspective imminente d’une hausse des taux directeurs de la Rserve fdrale (Fed), Wall Street a mont mardi, poursuivant comme la veille un rebond aprs une trs mauvaise semaine: le Dow Jones a pris 0,90% et le Nasdaq 0,87%.

Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 156,41 points à 17.524,91 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,13 points à 4.995,36 points.

Très suivi par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 a 21,47 points, soit 1,06%, à 2.043,41 points.

« On avait trop baissé la semaine dernière« , le Dow Jones ayant perdu plus de 3%, a souligné Art Hogan, de Wunderlich Securities, pour qui Wall Street a évolué dans le sillage d’un bond des places européennes.

De plus, « on continue à suivre étroitement les cours du pétrole brut, donc la stabilisation des marchés de l’énergie a été très favorable« , a-t-il mis en avant.

Les cours du pétrole ont confirmé un rebond amorcé la veille, après avoir chuté à leurs plus bas niveaux depuis près de sept ans, dans un contexte restant prudent à la veille d’une probable hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, comme la Réserve fédérale (Fed) vient d’entamer une réunion de deux jours à ce sujet.

Les investisseurs ne doutent plus que la banque centrale américaine commencera mercredi à limiter son soutien à l’économie en relevant ses taux, presque nuls depuis 2008, mais, depuis le début du mois, ils semblent avoir du mal à se décider quant à l’attitude à adopter, comme le montrent les récentes fluctuations des grandes Bourses.

Le rebond de Wall Street, « à mon avis, va continuer une fois que la Fed aura fait ce à quoi tout le monde s’attend, autrement dit relever ses taux« , a estimé Sam Stovall de Standard and Poor’s Capital IQ.

« Beaucoup d’investisseurs sont en train d’essayer de faire des vagues, de créer de l’instabilité pour passer à l’achat quand les cours baissent« , a-t-il avancé pour expliquer les fluctuations des dernières séances, se félicitant du fait que « la Fed lève les incertitudes » mercredi.

Dans ce contexte incertain, les investisseurs ne trouvent guère de direction les données de fond comme les indicateurs américains de mardi, dont des chiffres corrects sur l’inflation de novembre, ainsi qu’une nouvelle chute de l’activité manufacturière de la région de New York en décembre, certes moins forte que l’attendaient les analystes.

Le marché obligataire baissait. Vers 21H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans montait à 2,269% contre 2,224% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,991% contre 2,955% précédemment.

Noël : dans les coulisses des vitrines des grands magasins

« Il faut trouver le thème dès janvier, commencer à se raconter une histoire. Ensuite, on travaille tous les process des mouvements des vitrines, on ajoute les décors, la musique composée spécialement… Ces histoires qu’on raconte doivent fonctionner comme une multitude de petits théâtres. » Frédéric Bodenes est le directeur artistique du Bon Marché Rive Gauche. Noël, pour lui, commence en janvier. Il faut en effet 12 mois de travail pour concevoir ces vitrines qui ne seront visibles que durant 6 semaines. Le processus démarre au « bureau de tendances » qui développe un thème et une histoire. Le « bureau d’identité visuelle » prend alors le relais et se charge de transcrire cette histoire en univers esthétique : choix des matières, des couleurs, des formes et des fonds à privilégier pour donner vie sur le papier, étape par étape, à ces mini tableaux. Aux Galeries Lafayette on privilégie par exemple cette année le cuivre pour évoquer la planète rouge, les démarches robotiques, les étoiles et les formes rondes qui vont de pair avec l’univers interstellaire. Ces deux premières étapes nécessitent environ quatre mois de travail. Vient ensuite le moment des animations. Il s’agit là de déterminer avec précision les différentes dynamiques et variétés de mouvements. La vitrine animée est une spécialité française, les grands magasins portent donc un soin tout particulier à diversifier les éléments de décoration.

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Pour renouveler le genre, il faut donc employer les grands moyens : l’expérience digitale et interactive est de mise. Musiques, vidéos, télécommandes permettant de guider certaines figurines, QR codes renvoyant à des applications pour smarphone… La vitrine de Noël 2.0 en est à ses balbutiements. Vient alors le moment de la production. Il faut trouver des fabricants, comparer les prix et faire fabriquer avant de pouvoir passer à la réalisation. Plus de 15 nuits entières sont nécessaires pour monter ces vitrines et les inaugurer mi-novembre. Tout arrive en pièces détachées et doit être monté sur place dans la vitrine. Par souci écologique et pour éviter la surchauffe des installations, les vitrines ne fonctionnent pas 24 heures sur 24, mais seulement de 7 heures du matin à minuit. Jusqu’au 3 janvier, les passants peuvent enfin profiter de ces vitrines sur leur 31. L’ultime étape est celle de la désinstallation. Malheureusement, une grande partie des éléments qui composent la vitrine seront détruits. Il faut dire qu’après 6 semaines de bons et loyaux services, les animations sont souvent en mauvais état. Si une quantité résiduelle d’objets décoratifs sont conservés dans les entrepôts pour être réutilisés ultérieurement, les grands magasins disent tous réfléchir à un moyen d’optimiser les restes de ces vitrines qui ont fait tant rêver.

Une tradition centenaire

C’est en 1909, au Bon Marché, que la première vitrine de Noël a vu le jour. Les Parisiens et les touristes éblouis découvrent dans les vitrines du grand magasin toute l’histoire de la découverte du pôle Nord, atteint pour la première fois le 6 avril 1909. Murs de neige, igloos glacés, ours mécaniques et autres Esquimaux animés font ainsi le régal des passants. Quelques années plus tard, le Printemps du boulevard Hausmann fait ses premières vitrines sur le thème du « Noël Lorrain ». Il faudra néanmoins attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la tradition du lèche-vitrine de Noël s’installe durablement dans les mœurs.

En ponctuant leurs vitrines d’univers bien différents, les grands magasins contenteront hommes, femmes et enfants cet hiver. Les  Galeries Lafayette nous invitent à un voyage intergalactique. Robots, vaisseaux et autres insectes cosmiques rendent un fastueux hommage à la saga Star Wars, à quelques jours de la sortie mondiale de son septième volet. Quelques mètres plus loin, le Printemps met à l’honneur l’univers féérique d’un conte qui fut créé en son honneur en 1911. L’idée ? Faire renaître le printemps à Noël. Derrière ce coup de baguette magique, le travail du scénographe Philippe Découflé. Après avoir mis en scène les cérémonies des Jeux olympiques, du Festival de Cannes ou du Cirque du Soleil, il a été chargé par la célèbre enseigne de donner vie à l’extraordinaire féérie de Noël. Au Bon marché, l’ambiance est plus enfantine. Les lutins, ces fidèles complices du père Noël qui ont la lourde tâche de tester les futurs cadeaux, sont mis à l’honneur.

Question budget : c’est Noël

Si les vitrines présentaient à l’origine des jouets par milliers, astucieusement mis en scène pour faire voyager l’imagination des enfants, force est de constater que la cible a évolué. La féérie de Noël ne parle plus exclusivement aux petits et les accessoires siglés ont peu à peu pris place aux côtés des rennes en bois. La candeur de l’enfance se dissipe au profit du consumérisme. Il faut dire que l’emplacement est stratégique. On estime que plus de 8 millions de personnes posent leurs yeux émerveillés sur ses vitrines. Les produits qui y figurent ne sont donc pas choisis au hasard. Officiellement, les grands magasins disent vouloir s’adresser aux enfants et aux grands enfants qui sommeillent en chaque adulte. Mais lorsque l’on sait que les grands magasins réalisent 20 % de leur chiffre d’affaires annuel au mois de décembre, on comprend que l’enjeu est hautement stratégique.

Interrogés sur l’investissement financier que représente l’élaboration des vitrines, les grands magasins sont moins loquaces. « Question budget, c’est Noël », répondent les interlocuteurs que nous avons rencontrés. Les sommes allouées sont conséquentes. Il se murmure que 20 % du budget marketing annuel y serait consacré. La tentation de faire sponsoriser par des marques de luxe les vitrines est grande. Les Galeries Lafayette Homme se sont ainsi associées à Disney pour réaliser leurs vitrines sur le thème de Star Wars. De même au Printemps on trouve des fées vêtues de jolies robes griffées et de souliers à semelles rouges.

Cette année pourtant, Le Bon Marché et les Galeries Lafayette Femme revendiquent fièrement cette absence de « mélange des genres ». Si l’intention est louable, on peut nuancer le propos, car toutes les vitrines ne sont pas consacrées à Noël. Au Bon Marché, seul un quart des vitrines (celles de la rue de Sèvres) proposent une mise en scène destinée aux enfants. Toutes les vitrines de la rue du Bac, de Babylone et de Velpeau sont occupées contre une contrepartie financière par des marques des grandes maisons de luxe. C’est une opération « gagnant-gagnant » : en rentabilisant ces espaces stratégiques, les grands magasins financent indirectement leurs extravagances de Noël tandis que les enseignes qui occupent ces espaces de choix profitent du passage massif de touristes pour promouvoir leurs créations et plus largement leur image.

Consultez notre dossier : Le Journal de Noël

Une journée de mobilisation pour le climat

Avoir le dernier mot. Sans attendre la signature de l’accord de Paris, les ONG environnementales ont fait de samedi une vaste journée de mobilisation pour la défense du climat. Venus des quatre coins du monde pour la COP21 ou pour ce week-end d’action, des milliers de manifestants ont pris part aux trois actions phares organisées ce jour pour «écrire l’histoire». Libération les a suivis. Voici le fil de cette journée.

La manif virtuelle dans tout Paris

Les défenseurs du climat se sont levés tôt samedi. Dès 8h30 débutaient les briefings dans 19 lieux de la capitale sur l’action de la matinée, organisée par les Amis de la Terre (avec Greenpeace, CCFD-terre solidaire, les Jeunes écolos, Alternatiba et Oxfam). Objectif : faire apparaître les mots «Climate justice peace» (Climat justice paix) sur une carte numérique de la capitale.

«C’est la première fois qu’on tente ça. L’idée est née de l’impossibilité de manifester comme d’habitude», raconte Lucie Pinson, porte-parole des Amis de la Terre. Au lieu de se réunir à un endroit et de défiler, les manifestants se sont chacun vus attribuer un point de rendez-vous dans la capitale. Par groupe de six, ils se sont géolocalisés en trois points d’un quartier en se connectant au site climatejusticepeace.org. Chaque repère formant ensuite une partie des lettres du message.

«C’est une très bonne idée, c’est moderne. J’espère que là-haut, au Bourget, ils pourront vivre ça en direct», sourit une sexagénaire venu de Lyon qui, place des Vosges, a déployé une banderole réclamant «Justice climatique pour la paix». «Que ferait l’être humain sans la nature ?, interroge Jailys, 26 ans. La plupart des gens sont endormis. Qu’attendent-ils pour bousculer leur petit confort ? On vit dans une société décadente, et c’est pour réclamer davantage de justice que je suis ici aujourd’hui.»

Il est 11 heures et son groupe commence à s’agiter. «On est censés se géolocaliser dès maintenant mais on n’arrive pas à se connecter au site. Vous avez Internet ?», lance un barbu venu du Pays de Galles pour la COP21. Le stress le gagne : «On est en train d’échouer. Ça va être un désastre si c’est pareil pour les autres.» A cet instant, autour de la place des Vosges, il n’est pas le seul à avoir des difficultés pour accéder au site.

Le message commence à se former. On devrait bientot y lire #ClimateJusticePeacepic.twitter.com/heMSy1t3SL

— Gabriel Siméon (@gabsimeon) 12 Décembre 2015

Petit à petit, les mots finissent néanmoins par se former sur la carte. Rue de Turennes, Alice, 36 ans, venue de Londres pour l’occasion, s’en émerveille : «C’est beau ! Et regardez tous ces gens qui ont publié une photo sur les réseaux sociaux. Allez, on prend la nôtre et on rejoint le prochain point !» Elle ira ensuite rejoindre la deuxième manifestation, les «lignes rouges».

Ca y est. #ClimateJusticePeace géolocalisé par des milliers de militants sur https://t.co/vGwpDJvwi6 BRAVO ! #COP21pic.twitter.com/AyzX3glocg

— Greenpeace France (@greenpeacefr) 12 Décembre 2015

Les «lignes rouges» près de l’Arc-de-Triomphe

A midi, ils ne sont pas encore nombreux à être arrivés jusqu’à l’avenue de la Grande-Armée, où deux grands rubans rouges doivent être déployés à 12h12. Sébastien, militant et syndicaliste de Solidaires fait partie des premiers arrivés, avec son poncho, rouge bien sûr. «Nous avons le pouvoir et nous allons le montrer, explique-t-il, tout en jetant un regard un peu inquiet à la foule encore clairsemée. Les gens n’ont peut-être pas encore conscience de l’urgence de la situation. Pour certains, la question de l’environnement est encore un peu lunaire, notamment dans les entreprises et du côté des syndicats». «Pourtant, les emplois verts sont source de solutions contre le chômage, pointe, de son côté, Jonathan, vingt ans de militantisme au compteur, venu de Grande-Bretagne. Les travailleurs, comme l’ensemble des citoyens, doivent comprendre que si l’on ne fait rien, ce sera une catastrophe».

Mais les craintes des premières minutes sont vite dissipées. Passé les contrôles des forces de police, présentes à chaque intersection, les militants arrivent en masse. Parapluie, vélo, pyjama, bouquet de fleurs, guirlande, pull, fleurs, béret, rideau : à chacun sa touche de rouge, pour coller au code couleur de l’événement. Chacun aussi son message. Pêle-mêle, on peut lire sur les pancartes : «Nous sommes la nature qui se défend», «Laissez le pétrole dans le sol», «Le changement, c’est nous» ou encore «Changer le système, pas le climat».

Bonnet phrygien, Arc de Triomphe, tulipes et #lignesrouges, avenue de la Grande Armée, à Paris #COP21pic.twitter.com/q6zMtMz8jK

— Amandine Cailhol (@A_Cailhol) 12 Décembre 2015

Après une minute de silence, «hommage pour les victimes du réchauffement climatique», plusieurs cornes de brume retentissent, marquant le départ de l’action. Au milieu de la rue, les deux tissus rouges, portés par les militants, s’étirent, côte à côte, depuis l’Arc-de-Triomphe, jusqu’en bas de l’avenue, et sa vue plongeante sur le quartier de La Défense. Un symbole de la «ligne rouge» à ne pas franchir dans les négociations sur le climat, qui doivent s’achever samedi au Bourget.

Les#lignesrouges commencent à descendre dans le calme pour se disperser vers la Porte Maillot. pic.twitter.com/WukriLHSke

— Amandine Cailhol (@A_Cailhol) 12 Décembre 2015

«Je suis vieille, mais je veux essayer de faire le maximum pour le climat et pour les générations futures, explique une participante «pacifiste», venue «marquer le territoire». Un peu plus loin, C’est toute une famille qui marche pour dire que «la société civile est garante des limites à ne pas dépasser». «Quand on a su que l’action était autorisée, on a décidé de prendre les enfants. C’est en étant dans les manifestations que l’on comprend les choses», expliquent les parents. Quant à Darius, Jeannette et Nelly, 10, 11 et 9 ans, ils espèrent que «vu le monde présent, les présidents prendront la bonne décision». D’où leur question, adressée à François Hollande : «Veux-tu sauver la planète ?»

Dans le calme et en musique, la troupe bigarrée commence à se disperser. Une scène vient toutefois rompre la bonne humeur : quatre hommes en blousons noirs plaquent brusquement au sol une jeune fille en train de courir, avant de la relâcher, sous les cris de la foule : «Attention, la police essaye d’arrêter quelqu’un». «Laissez-nous. On est des pacifistes. On est des Bisounours», lance un homme. Mais déjà, à quelques pas, une chorale reprend un enjoué Bella ciao. Un peu plus loin, c’est un Père Noël rockeur, qui enflamme les foules : «Dites-moi à quoi ressemble la démocratie. C’est à cela qu’elle ressemble !»

#lignesrouges Le Père-Noël a aussi fait le déplacement. pic.twitter.com/pDEnBNy2Fu

— Amandine Cailhol (@A_Cailhol) 12 Décembre 2015

La chaîne humaine au Champ-de-Mars

Dernier rendez-vous de la journée, c’est face à la tour Eiffel que les militants ont choisi de se faire entendre, en formant une chaîne humaine, «symbole de solidarité et de pacifisme», explique un bénévole. Mains dans les mains, les militants enchaînent les slogans : «Enterrons les énergies fossiles», «le Tafta, c’est tabou, on en viendra tous à bout», «un autre monde est possible», «justice climatique».

Pendant que certains forment une #chaînehumaine près de la Tour Eiffel, d’autres discutent climat sur un banc. pic.twitter.com/fjA2gurnJg

— Amandine Cailhol (@A_Cailhol) 12 Décembre 2015

Puis, c’est devenu une habitude depuis deux semaines de mobilisation citoyenne, pour clôturer la journée, le groupe HK et les Saltimbanks entonne son refrain : «On lâche rien», repris par la foule. Vient alors le temps des prises de paroles et du bilan. L’accord du Bourget, un «arrangement honteux», figure bien sûr en haut de la colonne des points négatifs. Reste, pour se consoler, la mobilisation citoyenne, «un moment historique», selon Geneviève Azam, d’Attac. Et de conclure : «Nous allons poursuivre nos alternatives, nos résistances. Nous allons continuer le combat.»

Gabriel Siméon , Amandine Cailhol

Renault, constructeur automobile étroitement lié à l’histoire de France

Paris – Le groupe automobile Renault, pomme de discorde entre l’Etat et Nissan, est troitement li l’histoire de France depuis le dbut du XXe sicle, autant par ses modles emblmatiques que son statut d’entreprise nationale pendant plus de quarante ans.

Alliée depuis 1999 au japonais Nissan, dont elle détient 43% et avec lequel elle forme le quatrième groupe automobile mondial en volumes, l’entreprise au Losange emploie plus de 117.000 personnes dans le monde et distribue ses véhicules dans 125 pays.

En 2014, le constructeur a vendu 2,71 millions d’unités, réalisé un chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros et dégagé un bénéfice net de 1,89 milliard.

C’est en 1898 que le jeune autodidacte Louis Renault construit à Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de Paris, sa première automobile, la « Type A« . L’année suivante est fondée l’entreprise Renault Frères, dont le succès commercial s’étend avant la Première Guerre mondiale grâce aux exploits sportifs de ses modèles.

Mobilisées pour l’effort de guerre, les usines Renault produisent des munitions, mais aussi le char léger FT, qui contribue aux avancées alliées avant l’armistice.

Alors que son nouveau concurrent André Citroën connaît un grand succès en appliquant les méthodes américaines, Louis Renault modernise aussi son outil de production. Cela passe par l’usine géante de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt au début des années 1930.

A l’époque, la gamme Renault comprend des petites voitures mais aussi de puissantes autos de grand luxe.

– « Laboratoire social » –

Mais la Seconde Guerre mondiale va rebattre les cartes. Les usines Renault sont réquisitionnées par l’occupant, et en 1944 Louis Renault est arrêté pour faits de collaboration. Il meurt en détention quelques semaines plus tard.

Le gouvernement nationalise l’entreprise, qui devient la « Régie nationale des usines Renault » et se voit confier la construction de voitures d’entrée de gamme: la 4CV (1946) puis la Dauphine qui contribueront à la motorisation de la France d’après-guerre.

Cette orientation populaire subistera dans l’ADN de la marque, que ce soit avec la Renault 4 de 1961, la Renault 5 de 1972 puis les Clio et Twingo depuis le début des années 1990, régulièrement parmi les voitures les plus vendues en France et en Europe.

Renault, dont l’implantation industrielle en France s’est développée (Flins, Cléon, Sandouville dans l’axe Paris-Le Havre, mais aussi Le Mans et Douai), s’étend à l’international, en particulier en Espagne, en Amérique du Sud, en Turquie, puis au Maroc et en Algérie. Sa première usine chinoise sera inaugurée début 2016.

Plusieurs tentatives de conquérir le marché nord-américain échouent toutefois, et l’entreprise peine à s’imposer dans le haut de gamme au-delà de son fief malgré des véhicules novateurs comme la R16 (1965) ou l’Espace (1984).

La Régie, qui a dépassé en 1969 le million de véhicules produits en rythme annuel, est considérée comme le « laboratoire social » de la France, avec notamment des accords précurseurs sur les congés payés. Bastion syndical, c’est aussi l’un des épicentres de la contestation en mai 1968.

Une époque s’achève entre 1990 et 1996, avec la transformation en société anonyme et un désengagement graduel de l’Etat. C’est sous le PDG Louis Schweitzer qu’est rachetée la marque roumaine Dacia; elle devient un phénomène commercial dans le secteur du « low-cost« . Les groupes coréen Samsung et russe Avtovaz rejoignent ensuite l’orbite du constructeur.

Renault, dirigé depuis 2005 par Carlos Ghosn, ambitionne de rejoindre le « top 3 » des groupes automobiles mondiaux grâce à son alliance avec Nissan, source de synergies et de juteux dividendes, mais aussi de tensions avec l’Etat français qui est récemment remonté de 15 à 19% du capital de l’entreprise pour lui imposer une loi anti-spéculateurs.

La Porsche très spéciale de Janis Joplin vendue 1,8 million de dollars

Il n’aura fallu que 5 minutes pour que les montants atteignent des sommets, et que cette Porsche très spéciale soit adjugée à 1,76 million de dollars, un record pour ce modèle, selon RM Sotheby’s. Il faut dire que ce modèle 1964 qui fut la propriété de Janis Joplin est facilement reconnaissable à ses peintures psychédéliques et colorées. Elle n’a jamais quitté la famille de la chanteuse jusqu’à sa mise en vente par RM Sotheby’s à un prix de départ de 300 000 dollars.

PORSCHE 356C JANIS JOPLIN © DR

Une voiture qui transcende l’art

« La 356C de Janis Joplin est sans aucun doute l’une des Porsche les plus importantes de tous les temps », avait déclaré en amont de la vente Ian Kelleher, directeur général du RM Sotheby’s pour la côte ouest des États-Unis. Le modèle 356C 1600 Cabriolet sur lequel ont notamment été peints des papillons et des méduses est « une voiture fantastique qui transcende l’art, la culture pop et les mouvements sociaux et est aussi avant-gardiste et éblouissante que l’était la chanteuse », avait-il ajouté. Janis Joplin a beaucoup conduit cette voiture, qui était garée à l’extérieur de l’hôtel hollywoodien où elle est décédée d’une overdose en 1970.

Noël : ces livres qui raviront les passionnés d’automobile

À Noël, les fans d’automobile ont de quoi être comblés ! De nombreux « beaux livres » ont été publiés ces dernières semaines et il y en a pour tous les goûts. Les inconditionnels de Porsche, de Jaguar, de Ferrari seront servis, tout comme les aficionados de la F1. Le Point.fr a lu pour vous ces livres qui trouveront forcément une place au pied du sapin.

Tout savoir sur Jaguar

« Jaguar », ETAI Edition, 560 pages © DR

Pour les fans de la fameuse marque britannique, Jaguar est une bible. Tous les modèles (de l’Austin Swallow à la F-Type) y sont décryptés, toutes les technologies de la firme expliquées et une chronologie précise y figure. Mais ce coffret s’adresse à un lectorat bien plus large que les passionnés de la firme, notamment grâce au travail de l’auteur, Heiner Stertkamp. Il évoque en introduction les lignes racées de chacun de ses modèles, leur grâce et leur élégance permettant à la marque de traverser l’histoire et de devenir l’un des meilleurs ambassadeurs d’un certain chic « so british ». Auteur de la préface, Michael Quinn, arrière-petit-fils du fondateur de Jaguar, sir William Lyons, rappelle que « Jaguar a toujours représenté le nec plus ultra en matière d’émotions ». Ce livre rappelle en effet à quel point chacun des modèles est un « must » en termes de design, de performance et de confort.

« Jaguar », ETAI Edition, 560 pages, 129 €

Porsche et la 911 à la fête

« Porsche, la 911 et les autres modèles mythiques », Solar Editions, 184 pages © DR

En 1964, la firme de Stuttgart lance la Porsche 911 2.0 pour succéder à la 356. Qui aurait imaginé que trente ans plus tard, cette première 911 aurait autant de petites sœurs ? Dans le livre Porsche, la 911 et les autres modèles mythiques, on revit l’histoire d’une gamme à part. Richement illustré, l’ouvrage n’oublie aucun des modèles qui ont fait l’histoire de la marque allemande. Les 911 Carrera et GT s’y trouvent, comme la 911 Type 991 Turbo S de 2013, mais aussi la 924 (1982), la 928 GTS (1992) et même la Cayman S Type de 2005. À la plume, les journalistes essayeurs de Sport Auto, un magazine né dans les années 1960, comme la 911. Les fans de Porsche seront comblés !

« Porsche, la 911 et les autres modèles mythiques », Solar éditions, 184 pages, 29 €

Ferrari et ses 40 diamants

« Ferrari, modèles de légende », Solar Editions, 173 pages © DR

La firme italienne n’est pas seulement prompte à briller sur les circuits. À Maranello, on ne façonne pas seulement des champions mais aussi des voitures d’exception. Pour en profiter, plongez-vous dans Ferrari, modèles de légende. De la 166 Inter de 1948 au dernier modèle, LaFerrari et ses 963 chevaux, les voitures mythiques y figurent sur des pages qui, dépliées, donnent toute la mesure à leur sportivité et leur esthétisme. « Le propos du livre est d’apporter un tribut à la perfection du Cheval cabré. À ce qu’il fut. À ce qu’il est », s’enthousiasment les deux auteurs, Marco de Fabianis Manferto et Saverio Villa. Un « grand » livre rouge qui ravira tous les passionnés !

« Ferrari, modèles de légende », Solar éditions, 173 pages, 29 €

Pilotes de F1, histoire de légende

« Pilotes de légende, les grands pilotes de Formule 1 », Hugo&Image, 224 pages © DR

« Pour moi, ceux qui clament que l’important, c’est de participer disent une absurdité. » La phrase barre une large photo d’Ayrton Senna ajustant sa combinaison, le regard droit et mystérieux. Le Brésilien a bien sûr sa place dans le beau livre Pilotes de légende. C’est d’ailleurs le triple champion du monde, via une photo du reconnu Bernard Asset, qui fait la couverture, avec son fameux casque jaune qui reprend les couleurs du drapeau brésilien. Pour raconter les épopées de Nino Farina, Juan Manuel Fangio, Jim Clark, François Cevert, Niki Lauda et Alain Prost entre autres, c’est le journaliste italien Roberto Gurian qui a pris la plume. Pour lui, les pilotes sont des « chevaliers des temps modernes » et des « héros sans peur ». Sa galerie de portraits (43 au total), agrémentée de photos saisissantes, retrace l’histoire de la plus prestigieuse des disciplines automobiles par ses plus beaux ambassadeurs. À ne pas manquer !

« Pilotes de légende, les grands pilotes de Formule 1 », Hugo&Image, 224 pages, 35 €

Consultez notre dossier : Le Journal de Noël