Bol d’air de rêve au cœur des Alpes

VAL THORENS

Hôtel Pashmina – Refuge au sommet

La petite histoire. Dix ans : c’est le temps qu’il a fallu à la famille Gorini pour voir l’hôtel dont elle rêvait sortir de terre. Dix ans d’acharnement pour obtenir un terrain et commencer les travaux. Mais qu’importe la gageure, tant qu’on a l’ivresse de la montagne… Voilà plus de quatre décennies que père, mère et fils (Cédric et Arnaud) s’activent dans la station, participant à la création de l’ESF au début des années 70, créant des commerces, inaugurant en 1979 l’un des premiers hôtels et obtenant il y a trois ans une fourchette Michelin pour leur restaurant d’altitude situé à 2 500 mètres ! Inauguré en décembre, le Pashmina confirme l’audace et la ténacité de ces pionniers, et offre à Val Thorens son quatrième 5-étoiles.

L’esprit. Fidèles à leur passion pour le ski et la nature, les Gorini ont conçu leur établissement tel un refuge de haute montagne cosy et contemporain, ouvert aux vacanciers comme aux Val-Thorinois. Ici, tout est histoire d’hommes, de rencontres et de coups de cœur, du photographe à l’artisan local en passant par le guide, l’architecte, l’artiste, la championne de slalom ou le meilleur ouvrier de France, qui ont tous mis leur pierre à l’édifice.

On aime. La structure du bâtiment (pierre et bois), élevé sur sa verticalité pour épouser la pente de la montagne. La diversité des ambiances et des pièces design dans l’espace lounge. L’igloo-pod sur le toit pour une nuit insolite et tout confort. La surface des chambres (à partir de 36 mètres carrés). Le sauna avec hublot au spa L’Occitane.

On regrette. Certaines références à la montagne (skis vintage, piolets, brodequins, cloches, toile de tente) qui semblent avoir été posées là par hasard.

Les + ski. Ski shop, casiers à skis chauffants et accès skis aux pieds § M. T.

Pashmina-Le Refuge, quartier du Slalom, Val Thorens. À partir de 225 euros la nuit. 04 79 00 09 99, www.hotelpashmina.com

© Audrey Masson DR

CHAMONIX

Hôtel Mont-Blanc – Esprit villégiature

La petite histoire. Construit en 1849 par une famille chamoniarde qui le déplace plus tard à son emplacement actuel pour mieux l’orienter vers le mont Blanc, ce 5-étoiles appartient au patrimoine de la commune. Il assiste aux premières ascensions, à l’engouement de la Belle Epoque pour les séjours en montagne l’été puis à la naissance du ski alpin, des sports d’hiver et de haute montagne. Malgré le développement de Chamonix, rien ou presque n’est venu perturber le panorama exceptionnel qui s’offre depuis cet hôtel, classé monument historique. De ses balcons s’embrassent toujours d’un regard le mont Blanc, l’aiguille du Midi, les Drus, les Grandes Jorasses… Entièrement rénové par la famille Taittinger en 2013, il vient d’être repris par Jean-Philippe Cartier, fondateur du groupe H8, un collectionneur d’adresses de caractère et de charme.

L’esprit. Avec son chic pour mixer les styles, la décoratrice Sybille de Margerie a imaginé une atmosphère douce et tonique, cosy et design, en s’appuyant sur des éléments d’origine, comme l’escalier en ferronnerie ou les dallages en damier. Quant au restaurant, baptisé Le Matafan depuis l’arrivée en juillet 2015 du chef Mickey Bourdillat, une grande figure de la gastronomie locale, le Mont-Blanc renoue avec sa tradition de grande table.

On aime. La piscine extérieure chauffée. La douche hammam dans 9 des 40 chambres et suites. Le spa by Clarins et son soin Haute Montagne. La mitoyenneté avec l’office du tourisme pour tout savoir sur la vallée.

On regrette. La fausse cheminée du restaurant. La ronde des chasse-neige la nuit, mais les automobilistes apprécieront leur efficacité.

Les + ski. Navettes facilitant l’accès aux pistes. Proximité avec la Compagnie des guides et l’École du ski français. Formules court séjour avec randonnées guidées, à ski ou en raquettes.

Hôtel Mont-Blanc, Chamonix. À partir de 227 euros la nuit. 04 50 53 05 64, www.hotelmontblancchamonix.com

© CLIC GAUCHE DR

FLAINE

Terminal neige – « Friendly » altitude

La petite histoire. Après avoir ressuscité l’hiver 2015 l’hôtel Les Dromonts à Avoriaz, la famille Sibuet – avec en tête son fils, Nicolas – jette son dévolu sur le domaine non moins emblématique de Flaine. Un site bien connu pour son architecture tout béton impulsée dans les années 60 par le couple mécène Sylvie et Éric Boissonnas, et réalisée par l’une des figures du modernisme, Marcel Breuer. Une vision urbaine – et souvent mésestimée – de la station de ski, à laquelle les Sibuet rendent ses lettres de noblesse grâce au Terminal neige, un nouveau concept hôtelier, 100 % décomplexé et inédit à la montagne.

L’esprit. Interaction entre les espaces (lounge, bar et restaurant ne font qu’un), références citadines (néons, béton, street art, jeux vidéo), snacking branché (burger des cimes, fish & chips, cocottes savoyardes), patchwork de styles (ethnique, vintage, seventies, arty, industriel), service décontracté (le personnel officie en jean et tee-shirt)… L’hôtel réinvente les codes de l’hôtellerie avec simplicité et convivialité sans pour autant négliger la qualité. Aussi bien dans les matériaux (nobles) que dans les prestations (literie, insonorisation, pièces design, spa). Au Terminal neige, pas d’heure, de contraintes ou de faux frais. Uniquement des libertés de circuler et de vivre la montagne comme bon nous semble.

On aime. Les larges baies vitrées. Le jus de pomme chaud offert à l’arrivée. Les vestiges de l’époque Breuer (murs en béton, poignées de porte, cheminées). Les références déco (motifs des rideaux, lignes graphiques sur les murs) aux œuvres de Dubuffet, Picasso et Vasarely jalonnant la station.

On regrette. L’absence d’une piscine, qui aurait complété un espace bien-être (salle fitness, douches sensorielles, jacuzzi, saunas extérieurs) déjà bien fourni pour un 3-étoiles.

Les + ski. Ski shop au cœur de l’hôtel et accès skis aux pieds

Terminal neige-Totem, Flaine Forum, Flaine. À partir de 150 euros la nuit. 04 30 05 03 40, www.terminal-neige.com

© DR

COURCHEVEL

Hameau de la Volière – Nid douillet

La petite histoire. Après avoir fait fortune sur le marché des générateurs et des moteurs électriques, l’industriel Pierre Bastid se lance dans l’hôtellerie. Le groupe s’appelle Evok et ne cache pas ses objectifs d’expansion avec l’ouverture d’ici à 2017 de deux 5-étoiles à Paris : l’un (le Nolinski), près du Louvre, signé Jean-Louis Deniot ; l’autre, près du Trocadéro, confié à Philippe Starck. Pour l’heure, l’enseigne se concentre sur la montagne avec le lancement du Hameau de la Volière, un ensemble de trois superbes chalets avec service hôtelier.

L’esprit. Sobre et élégant, façon « maison de propriétaire ». Pour ce faire, Evok a fait appel à l’architecte Christophe Tollemer (Les Airelles, La Bastide de Gordes), virtuose du sur-mesure, qui n’a retenu que le meilleur et le plus raffiné : matériaux (pierre, marbre, vieux bois), étoffes (laine, flanelle, gros lin, cachemire), couleurs (tons naturels, orangé, vert anglais, brun, rouge cuivré, gris, prune), objets chinés (poteries, lampes, pièces de mobilier) et œuvres d’art (plus d’une centaine).

On aime. Le fil conducteur du Hameau – les oiseaux – décliné dans les nichoirs, garde-corps et linge de maison. Le branchage en métal – monumental – imaginé par les ateliers Pouenat (ferronnier d’art) pour les escaliers.

On regrette. La complexité de la domotique dans les chambres. Le prix qui, forcément, cible Anglais, Russes, Brésiliens et Moyen-Orientaux.

Les + ski. Ski room avec placards chauffants et chauffe-chaussures, accès skis aux pieds.

Hameau de la Volière, Courchevel 1850. Trois chalets avec six chambres, piscine, espace bien-être et salle de cinéma. À partir de 40 000 euros la semaine, personnel de maison inclus. 04 79 00 18 50, www.cimalpes.com

© GUILLAUME DE LAUBIER DR