Emmanuel Macron :  » Je ne parlerai plus de la présidentielle ! »

En campagne, ou pas en campagne ? Telle est la question. Officiellement, Emmanuel Macron était en visite, ce lundi, chez Rexiaa, une entreprise aéronautique du Puy-de-Dôme, « au contact d’une industrie qui se modernise, innove et se diversifie. Bref, une industrie du futur. » Plus subtilement, le chouchou des sondages vient aussi prendre le pouls, à la rencontre de « celles et ceux qui constituent la valeur ajoutée d’un pays ». Tout sourire dehors, costume impeccable, courtoisie garantie, Emmanuel Macron a opéré un véritable numéro de séduction auprès des salariés, « dont la moitié sont des femmes ». Tantôt charmeur, tantôt hâbleur, il n’oublie pas de distribuer des poignées de main à tous ceux qu’il croise. Sans exception. Pas la peine de s’en émouvoir. Il le jure, il salue toujours tout le monde, « y compris à 2 heures du matin, dans les couloirs de l’Assemblée nationale ».

« Nous enfler avec le sourire ! »

Accueilli par une cinquantaine de syndicalistes de la GCT et de FO venus lui demander bruyamment, une énième fois, le retrait de la loi travail, Emmanuel Macron n’a pas évité le contact. Eux aussi ont eu droit à un petit détour, en forme toutefois de dialogue de sourds. « Je viens aussi discuter des choses qui ne vont pas », fait-il remarquer aux manifestants. « Vous voulez nous enfler avec le sourire ! » lui lance aussi sec un militant.

Mais il en faudrait plus pour déstabiliser le locataire de Bercy. Macron écoute les salariés, s’intéresse, prend les compliments et se trouve tout à sa joie lorsque le patron de Rexiaa, 70 ans, qui a cédé son entreprise à ses enfants, lui lance : « Les quadras, il faut leur donner les moyens de foncer. » Coups de coude, ricanements, sourires entendus… Le message est passé.

« Je ne suis en marge de rien »

Cerné par une cohorte de journalistes, Emmanuel Macron n’échappe pas longtemps à la question du jour. Pourquoi n’est-il pas invité ce lundi soir, à Paris, au lancement du mouvement « Hé oh la gauche ! », destiné à remobiliser les proches de François Hollande en vue de la présidentielle. « Je ne suis en marge de rien. Ce soir, je serai à Hanovre avec mon collègue allemand pour un rendez-vous prévu de longue date. C’est là qu’on m’attend. Vous savez, il n’y a pas besoin d’être dans les réunions à Paris pour soutenir le président de la République », lâche le ministre, avant de s’agacer vraiment contre l’équipe du Petit Journal de Canal+ qui lui demandait si, oui ou non, il serait candidat en 2017. « Pour mettre fin à toute polémique, vous allez arrêter avec moi ce petit jeu circulaire qui consiste à me faire parler d’autres sujets pour ensuite me reprocher de le faire. Je ne parlerai plus d’aucun de tous ces sujets. Ce qui m’intéresse, c’est la vie des gens, et c’est mon travail de ministre de l’Économie. Arrêtons ce jeu narcissique ! » Décidément, 2017 est encore loin.