Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion

J’ai beaucoup hésité à vous raconter cette expérience, ; on se sent toujours un peu ridicule de reconnaître ses craintes, tout spécialement quand elles sont irrationnelles. Mais ceux qui partagent la même peur pourraient le trouver utile. Quand j’étais jeune, je prenais l’avion sans la moindre gêne. Mais à cause de quelques vols un peu mouvementés (traversée d’un orage, plateaux repas qui volent, etc), j’ai commencé à trembler quand je devais prendre l’avion. L’Atarax est devenu mon compagnon de voyage. Il y a de ça deux mois, j’ai donc fini par suivre un stage pour affronter cette phobie grandissante. Mon stage s’est passé à Paris un dimanche. Nous étions cinq participants réunis pour l’occasion, en majorité des femmes. J’avais peur lorsque je devais prendre l’avion mais je parvenais encore à voyager. Pour d’autres, c’était pire : une stagiaire avait fait une crise de panique et avait dû être débarquée ! Les organisateurs ont commencé par nous rassurer, en nous apprenant que nous étions loin d’être les seuls à être dans ce cas : à tout instant, il y a 500 000 personnes dans le ciel, dont 150000 qui ont peur ! Nous avons donc commencé par aborder la partie psychologique du stage, en apprenant à gérer nos peurs « irraisonnées » enchaînées à l’avion. Le but de ce groupe de parole était de prendre conscience des biais de raisonnement qui entretiennent nos peurs… Ca faisait un bien fou de pouvoir en rire. Puis la psychologue nous a montré comment nous détendre au moyen de la respiration abdominale, assistée par un logiciel de cohérence cardiaque. Après un copieux déjeuner, nous avons commencé la seconde partie du stage : découvrir le fonctionnement d’un avion. L’idée est toute simple : c’est parce que nous ne comprenons pas que nous avons peur. Un authentique pilote de ligne en uniforme nous a donc raconté comment un avion volait, puis nous avons pu le bombarder de questions (du genre : qu’arrive-t-il si un oiseau tombe dans un réacteur ? Est-il possible qu’une vitre se brise et que les passagers soient aspiré hors de l’avion ?). Après deux heures de questions, j’étais devenu un maître sur le sujet. Puis nous sommesfinalement passés à la troisième étape, la plus ludique : nous avons pris les commandes d’un 737 ! Le simuateur de vol était la réplique détaillée d’un cockpit de 737, et il était si réaliste qu’une fois dedans, on s’y croirait. Un autre pilote de ligne nous a aidés à en prendre les commandes et nous avons ainsi pu le faire décoller et atterrir chacun notre tour. La journée s’est conclue par un débriefing où chacun a partagé son ressenti. Au final ? J’ai repris l’avion beaucoup plus calmement qu’auparavant. Je ne mentirai pas en disant que je ne ressens pas de l’appréhension avant le décollage, mais je sais maintenant comment la contrôler.