Mois : août 2016

Présidentielle américaine : les derniers soutiens embarrassants de Trump

C’est le genre de soutien qui gêne dans une campagne électorale. À trois mois de l’élection présidentielle aux États-Unis, des journaux américains ont repéré deux nouveaux supporteurs de Donald Trump durant le week-end dernier. Le problème pour le milliardaire, c’est que les deux hommes font polémique pour leur engagement passé ou actuel dans des formations suprématistes de la race blanche.

Le premier, David Duke, avait déjà expliqué qu’il soutiendrait la candidature de l’homme d’affaires il y a quelques mois et il a de nouveau affiché un soutien indéfectible vendredi dernier sur la radio NPR. Ancien dirigeant du Ku Klux Klan dans les années 70, Duke compte profiter de la campagne du représentant républicain pour glaner des soutiens en Louisiane où il brigue le poste de sénateur. Affirmant partager les mêmes idées que Donald Trump, l’ex-leader du KKK défend le milliardaire face aux accusations de racisme. « Donald Trump n’est pas raciste. Dans ce pays, c’est que si vous défendez l’héritage des Américains d’origines européennes, vous êtes automatiquement taxés de raciste », a analysé l’homme politique suprématiste.

Une condamnation tardive

Accusé d’antisémitisme et de racisme, David Duke soutient la politique migratoire de Donald Trump qui prévoit notamment la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique ou l’interdiction pour les musulmans d’entrer sur le territoire américain. Après avoir été interrogé sur ce supporteur pas forcément recommandable en février, l’homme d’affaires avait refusé de condamner les positions du candidat au Sénat, ainsi que celles du Ku Klux Klan, arguant ne pas connaître leurs idées. Fin juillet, il a finalement critiqué Duke du bout des lèvres sur CNN se disant même prêt à soutenir un démocrate pour l’empêcher de se faire élire en Louisiane.

Embarrassé face à ces représentants d’organisations controversés, Donald Trump se retrouve tiraillé entre sa rhétorique hostile à l’étranger et la difficulté d’assumer des soutiens provocateurs. Le milliardaire est de nouveau dans cette situation délicate après les propos de Rocky Suhayda, le président de l’American Nazi Party, une formation qui défend la séparation raciale. « Je crois que Trump va gagner (…). Cela constituera une vraie opportunité pour des gens comme les nationalistes blancs agissant intelligemment pour construire à partir de cela », a déclaré cet homme dans un enregistrement audio dévoilé par BuzzFeed vendredi dernier. Suhayda et Duke ne sont pas les seuls suprématistes ou séparatistes pro-Trump puisque le Washington Post a répertorié tous les soutiens suprématistes polémiques du milliardaire. Jared Taylor du magazine Renaissance américaine ou Rachel Pendergraft du Parti des Chevaliers, qui se réclame du KKK, ont également déjà affirmé qu’ils voteront pour le représentant du GOP au mois de novembre.

Wall Street, toujours brillante, peut espérer un peu de calme

New York – Au sortir d’une période chargée, conclue par d’excellents chiffres sur l’emploi américain, Wall Street maintient ses records et peut compter sur un peu de calme la semaine prochaine, même si la campagne présidentielle reste présente dans les esprits aux Etats-Unis.

Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,60% à 18.543,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,14% à 5.221,12 points, un niveau jamais vu. L’indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a avancé de 0,43%, à 2.182,87 points, là aussi un record.

Après un début de semaine en demi-teinte, la Bourse de New York s’est lancée vers ces records juste avant le week-end, grâce à des chiffres particulièrement encourageants sur l’emploi américain pour juillet, dont une poussée inattendue des créations de postes.

« C’est le deuxième mois de suite que l’on a des chiffres très positifs, même si auparavant on avait pris connaissance d’un rapport très décevant« , a remarqué David Levy, de Republic Wealth Advisors. « Si l’on lisse ces trois rapports, on peut dire que l’économie américaine reste stable, avec une petite tendance à s’améliorer. »

Même si plusieurs analystes se sont empressés de rappeler que de bons chiffres étaient susceptibles d’encourager la Réserve fédérale (Fed) à vite se remettre à réduire son soutien à l’économie, les investisseurs ont manifestement préféré retenir le fait que ce rapport était quasiment immaculé.

Entre une hausse des salaires, le retour de plus en plus d’Américains sur le marché du travail et un taux de chômage maintenu sous les 5%, « il n’y a presque aucun point faible dans ce rapport, ce qui n’arrive presque jamais« , a souligné dans une note Joel Naroff, économiste indépendant.

Wall Street, où la période trimestrielle des résultats d’entreprises commence à s’achever, y a trouvé de quoi se remettre en selle après avoir tangué à la suite d’un chiffre décevant sur la croissance américaine une semaine plus tôt.

– Ventes de détail –

« On peut ressentir positivement le fait que (la Bourse) monte sur de bons fondamentaux économiques« , a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert. « Très souvent, (le marché) montait parce que la faiblesse de l’économie faisait penser que la Fed ne monterait pas les taux, mais là ce n’est pas du tout le cas. »

« A écouter les campagnes présidentielles, les Etats-Unis ne se portent pas bien économiquement, surtout évidemment d’après Donald Trump« , le candidat républicain opposé au gouvernement actuel et à la démocrate Hillary Clinton, a-t-il enchaîné . « Pour les investisseurs, ça crée un peu d’angoisse car le discours politique, on l’écoute continuellement. Mais la réalité est mieux que la fiction politique. »

En tout état de cause, les analystes sont plusieurs à juger que la campagne présidentielle, en vue des élections de novembre, va prendre de plus en plus de place sur les marchés, d’autant que la semaine prochaine verra peu d’indicateurs très notables à part les ventes de détail juste avant le week-end.

« Plus on va approcher de novembre, plus la Bourse va se pencher sur qui sera le prochain président et quels effets cela aura sur l’économie, surtout quand une semaine sera dépourvue d’actualité marquante pour les marchés« , a prévenu M. Levy.

Cet analyste s’attend à une ambiance de ce type lors des prochaines séances, après presque deux mois très animés, entre vote britannique pour une sortie de l’Union européenne, période de résultats, réunion de la Fed, estimation de la croissance et chiffres de l’emploi.

« La semaine prochaine, ce sera le calme après la tempête« , a conclu M. Levy. « La Bourse va pouvoir faire une pause et digérer les résultats d’entreprises. »

NasdaqNyse

France: le déficit commercial s’est détérioré au premier semestre

Paris – Le déficit commercial de la France s’est détérioré au premier semestre de 1,1 milliard d’euros pour atteindre un total de 24 milliards, une dégradation qui pourrait empêcher le gouvernement d’atteindre son objectif annuel.

Dans son projet de budget 2016, l’exécutif espérait ramener ce déficit à 40,3 milliards d’euros cette année, soit son niveau d’avant-crise.

« La détérioration du solde commercial de 1,1 milliard s’explique par l’élargissement du déficit manufacturier qui l’emporte sur l’allègement de la facture énergétique« , expliquent vendredi les Douanes dans un communiqué.

Sur les six premiers mois de l’année, les exportations se sont repliées de 1,4% et les importations de 1%, précisent-elles.

« En 2016, malheureusement, (le déficit) risque de se creuser à nouveau« , reconnaît le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, dans une interview accordée au Figaro.

« Nous sommes dans un contexte de ralentissement mondial, notamment du côté des pays émergents, avec une hausse du commerce mondial qui reste faible, à 2,7% en 2016 selon le FMI« , rappelle-t-il.

« Et nous bénéficions moins que l’année dernière du diptyque +euro faible-pétrole bas+. Ce cocktail rend difficile une amélioration de la situation dans l’immédiat« , a assuré M. Fekl.

Mode d’été : inspirations italiennes

En beauté. À glisser dans sa valise, l’eau de parfum Cedro di Taormina, collection Blu Mediterraneo, Acqua di Parma, 66 euros les 75 ml, l’huile solaire corps et cheveux, 49 euros les 150 ml, et le lait protecteur Adaptsun mer et tropiques, 47 euros les 150 ml, Esthederm.

Farniente. Pour bronzer chic, maillot de bain une pièce one-shoulder en peau douce, 350 euros, Eres ; et sandales en agneau et perles brodées, 750 euros, Emilio Pucci.

Exclusif. Tod’s dévoile trois versions de son mocassin Gommino à franges imaginées pour ses boutiques de Saint-Tropez, Capri et Porto Cervo, 355 euros.

La panoplie idéale. Le kit pour des escapades sur les côtes italiennes : la besace GG Marmont (2 490 euros, Gucci) ; le panama en paille bicolore et gros-grain (180 euros, Gili’s et Atelier Théodore) ; les lunettes de soleil News Icons à monture en acétate et métal (220 euros, Persol) et l’indispensable chemise à manches courtes en coton et soie imprimés (650 euros, Valentino au Printemps de l’homme).

La griffe italienne Etro est célèbre pour ses motifs chatoyants. Chemise en coton imprimé (310 euros), pantalon en coton (280 euros), derbys et ceinture en cuir (prix sur demande).

Saison après saison, Dolce & Gabbana rend hommage à ses racines transalpines. Cafetan en dentelle brodée, foulard en soie imprimée, sac en nylon imprimé et anses en métal et perles, sac à main en python et perles et sandales en cuir et perles, prix sur demande.

Trésors Baume & Mercier joue avec le bracelet double tour en cuir ou en acier et s’empare de la tendance du boîtier mini en acier serti de diamants pour le modèle Petite Promesse (prix sur demande). Cartier lance la version en or rose, malachite et diamants de la bague Amulette (prix sur demande).

Loi travail : le Conseil constitutionnel valide l’essentiel du texte

C’est un revers pour Myriam El Khomri. Le Conseil constitutionnel a censuré cinq mesures secondaires de la loi travail : deux sur le fond, consacrées au dialogue social dans les entreprises franchisées et aux locaux syndicaux, et trois sur la forme, a-t-il annoncé jeudi. Les sages ont précisé ne pas avoir examiné les autres articles de ce texte très décrié, notamment à gauche, qui pourront « faire l’objet de questions prioritaires de constitutionnalité ».

Les sages n’ont par ailleurs pas donné raison au recours déposé par 61 députés de gauche, qui considéraient l’usage du 49.3 comme un non-respect du débat parlementaire.

Des articles attaqués par la droite

Les deux articles censurés sur le fond avaient été attaqués par des parlementaires LR et UDI. Le premier, qui instaure sous certaines conditions une instance de dialogue social dans les réseaux de franchise, a été censuré partiellement. Le Conseil n’a pas remis en cause le principe, mais a estimé que les dépenses de fonctionnement de l’instance ne devaient pas être imputées aux seuls franchiseurs, cette disposition portant « une atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre ».

Le deuxième article prévoit que, si une collectivité territoriale retire des locaux à un syndicat qui en bénéficiait depuis plus de cinq ans sans lui proposer d’alternative, l’organisation a droit à une indemnisation. Les sages n’ont censuré que l’application rétroactive de la mesure à des mises à disposition passées ou en cours.

Des « entonnoirs législatifs »

Par ailleurs, les trois articles censurés sur la forme portent sur les ressources du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), sur des modalités de la couverture complémentaire santé, et sur la possibilité pour les entreprises de moins de 50 salariés de déduire de leurs résultats imposables une somme correspondant aux indemnités susceptibles d’être ultérieurement dues à leurs salariés pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait de cavaliers (articles sans lien avec le texte initial) et d’entonnoirs législatifs (amendements à des articles déjà approuvés conformes par les deux chambres).

Consultez notre dossier : Code du travail : la révolution impossible ?

La banque d’Angleterre baisse son taux face aux risques du Brexit

Londres – La banque d’Angleterre (BoE) a annoncé jeudi qu’elle abaissait son taux directeur à son plus bas niveau historique, 0,25%, afin de soutenir l’économie britannique en proie à l’angoisse d’une récession depuis la décision du pays de quitter l’Union européenne.

Il s’agit du premier abaissement du taux de la BoE depuis mars 2009, lorsque l’institut d’émission cherchait à sortir le Royaume-Uni d’une récession dans laquelle il avait plongé en pleine crise financière internationale.

La BoE a en outre décidé d’injecter davantage de liquidités dans l’économie, en augmentant de 60 milliards de livres (71 milliards d’euros) son programme de rachats d’obligations d’Etat, et en achetant aussi jusqu’à 10 milliards de livres d’obligations d’entreprises. Elle a enfin lancé un nouveau système pour fournir des fonds à bon marché aux banques.

En assouplissant sa politique monétaire, l’institut d’émission veut doper une économie qui suscite l’inquiétude depuis le vote britannique favorable au Brexit au référendum du 23 juin. La BoE a elle même prévu une « croissance nettement plus faible » maintenant que le pays se dirige vers la sortie de l’UE.

Enfiévré ces dernières années par une montée vertigineuse des prix, le marché de l’immobilier donne depuis des signes de tensions, faisant craindre à certains experts l’éclatement d’une bulle.

La chute de la livre sterling depuis le vote a renchéri le coût des voyages à l’étranger pour les Britanniques et risque d’alourdir le prix des importations et donc des produits vendus dans le pays – la chaîne d’habillement Next a par exemple prévenu mercredi qu’elle pourrait devoir payer jusqu’à 5% plus cher ses importations de vêtements.

Le moral des consommateurs et des industriels a aussi flanché, bien qu’aucun impact marqué ne soit encore perçu du côté de la consommation. Primordial au Royaume-Uni, le secteur des services s’est contracté à un rythme inédit depuis plus de sept ans, a prévenu mercredi le cabinet Markit, qui, comme d’autres spécialistes, évoque un risque de récession.

– Sous la pression d’agir –

Dans ce contexte difficile, la banque centrale cherche donc encore à rassurer. Son gouverneur, Mark Carney, avait déjà été omniprésent dans les jours qui ont suivi le séisme politique du référendum, apparaissant plusieurs fois à la télévision pour assurer que l’institut ferait le nécessaire pour stabiliser si besoin le système financier.

Cette fois, c’est en actionnant le levier de la politique monétaire que la BoE cherche à maintenir la confiance. A la mi-juillet, elle avait maintenu intacte son orientation lors de la première réunion de son comité de politique monétaire (CPM) depuis le référendum.

Mais la détérioration visible depuis dans les indicateurs a cette fois incité à l’action les neuf membres de son CPM, qui se sont prononcés à l’unanimité pour la baisse du taux directeur.

« Je préfère prendre le risque d’écraser une noisette avec une masse plutôt que de creuser un tunnel avec un piolet miniature« , avait d’ailleurs prévenu l’économiste en chef de la BoE Andrew Haldane, en répondant par avance aux critiques doutant de l’efficacité d’une telle action dans un contexte de taux déjà très bas.

La décision de la BoE pourrait avoir en effet pour effet pervers de limiter encore davantage les marges des banques et les revenus des épargnants: Royal Bank of Scotland a même prévenu récemment ses clients professionnels qu’elle pourrait avoir à leur faire payer pour leurs comptes de dépôts.

Mais la banque centrale était sous la pression d’agir, d’autant que le nouveau ministre des Finances, Philip Hammond, a exclu pour sa part toute initiative gouvernementale pour relancer la croissance avant l’automne.

La livre, qui avait très légèrement rebondi face à l’euro et au dollar avant l’annonce, est fortement repartie à la baisse une fois la décision publiée.

Terres lointaines : Floreana, la perle des Galapagos

C’est sur l’île Floreana qu’ont débarqué les premiers occupants des Galapagos, à savoir des pirates. Puis sont venus des personnages fleuris : un dentiste allemand, végétarien en quête d’une vie saine qui mourut après avoir mangé du poulet avarié, une baronne venue avec ses deux amants qui s’autoproclama « impératrice de Florenana ».

Au XIXe siècle, la position stratégique de l’île n’avait pas échappé à un riche marchand basque, Léon Uthurburu. Le 27 juillet 1844, le ministre des Affaires étrangères de Louis Philippe, François Guizot, reçoit une lettre de ce monsieur, nommé vice-consul de France à Guayaquil. Dans sa missive, le diplomate fait part de l’intention du dictateur équatorien, le général Flores, de vendre les Galapagos. À la suite de fréquents revers de fortune, ce dernier ne peut plus payer les forces armées. Le vice-consul écrit : « Vaniteux et prodigue par caractère, et de plus porté aux spéculations souvent ruineuses, le général Flores se trouve disposé à exploiter les avantages liés à l’influence illimitée qu’il exerce dans les affaires de la République. Il a entrevu qu’en vendant les Galapagos aux étrangers il lui reviendrait un pot-de-vin considérable. »

Le mécène de Barcus

Visionnaire, Léon Uthurburu envisageait le percement d’un canal qui aurait permis de relier plus directement les colonies antillaises de l’Atlantique à celle de Tahiti dans le Pacifique. En revanche, au sein du gouvernement de l’époque, c’était pure utopie et les Galapagos ne restaient tout au plus qu’un port de relâche pour les baleiniers. La réponse à la lettre resta donc morte. Mais, dès 1824, Léon Uthurburu s’était enrichi. Parmi ses débiteurs, il y avait un autre général, Villamil, proche du dictateur Flores. Il avait fondé une société de colonisation dont il contrôlait les deux cinquièmes. Incapable de rembourser ses dettes, il céda l’île de Floreana à son créancier.

Plein aux as, Léon revient à Barcus en 1853, sous Napoléon III, avant de décéder en 1860. Il lègue tous ses biens au village basque de Barcus, dont les deux cinquièmes de l’île Floreana rebaptisée, en France « l’île des pauvres de Barcus ». Depuis plus d’un siècle, le village basque réclame en vain ses droits sur cette terre volcanique, peuplée d’iguanes. En 1886, sous la IIIe République, la France tente de timides et brèves démarches. Comme l’avait prévu Léon, le canal de Panama était ouvert à la navigation, mais l’action n’aboutit à rien. « La question reste toutefois embrouillée », reconnaît Bruno Fuligni (1). Face à la difficulté qu’il y aurait à faire valoir les droits cédés par Villamil, la diplomatie reprit ses droits. En 1887, la France reconnaît la souveraineté de l’Équateur afin de couper court aux ambitions des autres pays dans la région. Malgré tout, pour les habitants de Barcus, Floreana est toujours leur bout de France lointain. « Et quand, en janvier 2001, une marée noire touche les côtes des Galapagos, les habitants de Barcus enragent qu’on ose souiller leur île », conclut l’historien.

(1) « Tour du monde des terres françaises oubliées » de Bruno Fuligni (éditions
 du Trésor, 18 euros).

Financement du culte musulman : la valse du couple exécutif

Les derniers attentats revendiqués par Daech ont de nouveau mis en lumière l’incohérence motrice du couple exécutif. Dans Le Journal du dimanche, Libération et Le Monde, Manuel Valls a ouvert la porte à « une forme de financement public » des lieux de culte musulmans. Face aux journalistes de la presse présidentielle, le chef de l’État a contredit son Premier ministre : lui président, il n’y aura pas de financement public.

« On ne va pas ouvrir un brûlot à l’automne prochain »

Chez les hollandais, on tente de minimiser ce désaccord. « Je ne sais pas s’il y a vraiment une opposition entre les deux. De toute façon, on ne peut pas faire de financement public avec la loi de 1905. Et je ne crois pas une seconde qu’elle soit modifiée par une nouvelle loi. On ne va pas ouvrir un brûlot à l’automne prochain », désamorce Bernard Poignant, ancien maire de Quimper et conseiller du président.

Pourtant, chez les vallsistes, on a du mal à digérer le camouflet public. « Je n’ai pas compris la sortie du président. Il a été maire de Tulle. Il a été confronté à des demandes de construction de lieux de culte. À chaque fois les maires font des contorsions avec la loi de 1905 pour que le contrôle de légalité se passe bien », s’indigne Luc Carvounas, véritable lieutenant du Premier ministre.

La loi de 1905 reste et restera notre totem mais @manuelvalls a raison de poser le débat du financement des lieux de culte. #LaiciteModerne

— Luc Carvounas (@luccarvounas) 3 août 2016

Ce n’est pas la première fois que les deux hommes affichent leurs désaccords. Dans le conflit à Air France, Valls soutenait la direction tandis qu’Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports et proche de François Hollande, adoptait le parti des syndicats. Il y a aussi eu le désaccord sur la réforme du chômage : en octobre 2014, Valls avait tenté d’ouvrir le débat sur les indemnités du chômage. Le chef de l’État lui a demandé de se concentrer sur les réformes en cours. Plus récemment, on peut également citer l’arbitrage du président en faveur de Bernard Cazeneuve qui ne souhaitait pas interdire la manifestation, contrairement à Manuel Valls. À chaque fois, le couple se livre à une valse en deux temps, véritable danse du quinquennat. Le Premier ministre fait savoir qu’une question mérite d’être posée, ou affirme carrément sa position sur un sujet, et l’Élysée fait savoir qu’il n’en est pas question.

Rien d’étonnant. Les stratégies politiques des deux hommes sont opposées : Hollande joue son rôle de président de tous les Français, et en particulier de toute la gauche. Il est persuadé qu’il ne pourra pas gagner en 2017 sans la rassembler. De son côté, Manuel Valls souhaite une recomposition du paysage politique. Pour lui, l’avenir du PS consiste à gouverner avec le centre et se débarrasser de cette gauche de la gauche qu’il déteste tant, de Martine Aubry aux Verts en passant par les frondeurs et les communistes.

« Si Valls bouge, il bouge. Mais il ne fera pas de demi-pas »

Pour affirmer son identité politique et occuper l’espace médiatique, le Premier ministre prend régulièrement position sur des sujets de société, quitte à froisser le chef de l’État. Tant pis s’il hérisse une partie de son camp et des électeurs de gauche. La stratégie a, pour l’instant, été adoptée avec succès par le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Pour Valls, elle marchait à la perfection lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et au début de son exercice de Premier ministre. Mais depuis quelques mois, sa cote de popularité est tirée vers le bas par celle du président le plus impopulaire de la Ve République. Peut-être a-t-il en tête l’exemple de François Fillon, jugé en partie responsable du bilan du quinquennat sarkozyste, et qui ne cesse d’affirmer, en privé, qu’il aurait dû démissionner.

À l’approche de la présidentielle, cette situation semble de plus en plus intenable. « Depuis fin juin, début juillet, je sens qu’il réfléchit à ce qu’impliquent ces événements [les attentats, NDLR]. Pour l’instant, il est Premier ministre à 100 % mais on verra après les vacances », croit savoir le député Malek Boutih, qui n’a jamais caché sa bienveillance envers le Premier ministre. « Parfois, dans un couple, on évite de soulever des désaccords car on a le sentiment que ça va soulever autre chose, entraîner des conséquences plus lourdes. Si Valls bouge, il bouge. Mais il ne fera pas de demi-pas », résume un parlementaire vallsiste. Seul ou en couple, le Premier ministre tentera de garder le rythme de la course présidentielle.

La voie publique ouverte à l’expérimentation des véhicules sans conducteur

Paris – Le conseil des ministres a donné mercredi son feu vert à la circulation sur la voie publique de véhicules autonomes pour l’expérimentation de ces voitures disposant de systèmes d’aides à la conduite ou sans chauffeur.

Ces véhicules à délégation partielle ou totale de conduite (VDPTC) « appelés aussi ‘véhicules autonomes’, sont une étape incontournable vers une mobilité apaisée, une régulation et une sécurisation des trafics, et des transports plus efficaces et plus respectueux de l’environnement. Ils constituent l’avenir de l’industrie automobile« , souligne le compte-rendu du Conseil des ministres publié par l’Elysée.

Une ordonnance adoptée ce mercredi par le gouvernement « introduit la notion d’autorisation de circulation sur la voie publique spécifique à l’expérimentation » de ces véhicules et aboutira « à la construction d’un cadre réglementaire solide au travers d’un décret en Conseil d’État« , précise le texte.

Elle s’inscrit dans une démarche visant à ce que que « la France soit reconnue comme une terre d’expérimentation du véhicule autonome, un centre d’excellence de l’intelligence embarquée et un leader en sécurité des systèmes complexes, afin de préparer les nouvelles mobilités de demain« , poursuit le document.

Par ailleurs, le véhicule autonome « devrait avoir des capacités de réaction et d’adaptation supérieures à celles d’un conducteur humain et ainsi commettre moins d’erreurs que ce dernier sujet à la fatigue, l’alcool, la distraction ou l’inexpérience » et il représente « une piste de progrès prometteuse pour la sécurité routière« , ajoute le texte.

La conduite autonome est considérée comme un enjeu majeur pour les prochaines années dans le secteur de l’automobile.

L’américain Tesla est un pionnier de ce type de technologies.

Deux enquêtes ont été ouvertes aux Etats-Unis sur Autopilot, le système d’aide à la conduite automatique du constructeur américain, qui était notamment enclenché au moment d’une collision mortelle d’une Tesla Model S avec un camion en Floride le 7 mai.

Cet accident a porté un coup au développement de la voiture autonome, certains observateurs appelant à retarder le plus longtemps possible l’arrivée des véhicules sans conducteur sur les routes.