Après le covoiturage, voici le le coavionnage !

Il y a quelques années, pour sa tournée européenne, le groupe U2 avait loué un A380 de 100 places, avec peinture extérieure et aménagement intérieur refaits à ses couleurs… Aujourd’hui, tout le monde peut s’offrir ce transport de rêve, et pour bien moins cher… Tout comme le covoiturage, le coavionnage décolle : pilotes et passagers s’arrangent pour partager les frais. Mais attention aux initiatives trop alléchantes et aux conditions de sécurité, car les pilotes restent des privés. L’État devra d’ailleurs rendre son jugement quant à la légalité d’un tel modèle… À l’opposé, O My Fly s’est inspiré de la formule mais revendique haut et fort son statut de première plateforme communautaire qui ne fait appel qu’à des pilotes professionnels.

Réserver le siège

Chez Le Jet, on réserve le siège, pas l’avion. Il suffit de bloquer sa place le temps d’un trajet ou à l’année. Ce BlaBlaCar de l’aviation d’affaires permet de partager son vol avec d’autres passagers, de se présenter seulement dix minutes avant le décollage et même de prendre un forfait porte-à-porte avec chauffeur en bas de chez soi. Une nouvelle liaison Paris-Londres s’ouvre cette semaine, qui propose de gagner Biggin Hill Airport, au sud de Londres, réservé à l’aviation d’affaires, en quarante-cinq minutes pour 588 euros (prix fixe).

Ces derniers mois, une multitude d’initiatives ont fleuri pour rendre le jet plus accessible. PrivateFly a mis en ligne un guide Comment choisir son jet privé rempli d’astuces. Cette société a lancé une application pour commander son jet via un smartphone et décoller quarante-cinq minutes plus tard. La plateforme compare instantanément les prix et inclut la recherche de vols à vide, ces trajets « perdus » qui permettent à l’avion de retourner à l’aéroport d’origine une fois que le premier passager a été déposé. Les vols sont alors vendus jusqu’à 75 % moins cher. Chez le courtier Private Flying, qui traque également les vols à vide, le vol Barcelone-Toulon en Falcon 900 est vendu 1 800 euros. Attention, toutefois, le trajet retour est dépendant de l’aller, donc soumis à un éventuel retard ou annulation… Autre bonne combine, Wijet et Air France offrent l’acheminement sur mesure avant et après un vol long-courrier. Une fois l’avion posé à Roissy, une limousine vous dépose au lounge ou directement à votre jet privé.

L’intérieur d’un jet VIP de Jet Airplane… © DR

Multipropriété

Et si l’on n’a pas les moyens de s’offrir un jet entier avec équipage personnel, pourquoi ne pas opter pour la multipropriété et posséder une part de l’avion ? Le coût d’achat et de maintenance est fractionné. Chez NetJets, on achète une part d’avion correspondant au nombre d’heures de vol qu’on estime réaliser chaque année. Le minimum est fixé à 1/16 d’avion, soit cinquante heures de vol par an. Il faut compter à partir de 150 000 euros pour un Phenom 300 (entrée de gamme). Autre acteur de la propriété partagée, JetFly s’est spécialisé dans la proximité : ses petits avions (8 places) se posent partout, en montagne (Courchevel) comme à la mer (Saint-Tropez). Les cartes de vol sont aussi de plus en plus prisées. Rien de plus simple : on dispose d’un crédit qu’on utilise à souhait. Chez Kepplair, les cinquante heures coûtent environ 100 000 euros (pour des avions de 4 à 6 sièges, ou environ 130 000 euros pour 6 à 8 sièges), ce qui permet par exemple d’effectuer 16 ou 17 vols par an.

Pour voir grand

Enfin, pour les transports plus complexes, le mastodonte Air Partner affrète toutes sortes d’avions depuis un demi-siècle. Des jets privés pour 1 à 19 personnes, des avions au-delà de 20 passagers et des cargos pour les marchandises. La société s’occupe aussi bien des groupes de rock que des gouvernements. Sur leur site, on en a la preuve : « Depuis 2004, votre compagnie a toujours su démontrer un professionnalisme hors pair dans toutes ses activités. Je voudrais réitérer mes félicitations et remercier toute votre équipe pour l’excellent service que vous avez fourni durant cette période. » Signé : la famille royale britannique !

Consultez notre dossier : Spécial Hommes d’affaires