Mois : décembre 2015

Ile-de-France : en parlant de parachutage, LR se trompe d’élection

Le communiqué se veut vigoureux. «Au lendemain du premiertour des élections régionales qui a vu Valérie Pécresse arriver nettement en tête, Claude Bartolone change de programme et de colistiers», écrit Florence Portelli, porte-parole du parti dans le Val-d’Oise. Elle souligne que la tête de liste du PS s’est vu remplacée par «un parachuté, chef de l’opposition verte à Vincennes et ex-tête de liste des Verts dans le Val-de-Marne, Pierre Serne».

Ce petit coup de calcaire est la bonne occasion pour rappeler comment fonctionne une élection régionale. Et une région tout court. Côté élection, les fusions de listes entraînent quasiment toujours une redistribution des cartes. Celle-ci a-t-elle une conséquence géographique ? Aucune. Ce qui compte dans cette nouvelle donne, c’est la place de chacun plus ou moins haut dans les listes.

Esprit de clocher

Pierre Serne, vice-président sortant en charge des transports, est un habitué de l’échelle régionale et comme tous les Verts, assez peu marqué par l’esprit de clocher. Parler de «parachutage» pour une régionale serait valable si Serne avait débarqué en Auvergne-Rhône-Alpes par exemple.

Ce qui nous amène à la fonction de la région. Ici, il n’est pas question de promettre des réfections de trottoir, un emploi municipal pour le cousin ou des places en crèche. La région, c’est le pilote des politiques économiques, de la répartition de ses fonds, de la construction et de l’entretien des lycées, de la formation professionnelle. Avec de telles responsabilités, il serait temps que les politiques comprennent que faire campagne, ce n’est plus défendre son territoire mais l’aider.

Sibylle Vincendon

La Bourse de Paris dans le rouge, toujours affaiblie par le pétrole

Paris – La Bourse de Paris continuait perdre du terrain mardi aprs-midi (-1,41%), dans le sillage de Wall Street, toujours mine par le fort recul des cours du ptrole, dans un march pauvre en indicateurs conomiques.

A 15H45 (14H45 GMT), l’indice CAC 40 perdait 67,24 points à 4.689,17 points, dans un volume d’échanges de 2,2 milliards d’euros. La veille, il avait progressé de 0,88%.

La place parisienne avait ouvert en léger recul avant de creuser ses pertes dans l’après-midi, ralentie par la baisse du pétrole et pénalisée par l’ouverture en nette baisse de Wall Street.

« Les places boursières européennes sont soumises à une forte aversion au risque à court terme, avec l’effet conjugué de la déception vis-à-vis de la BCE et de l’OPEP« , souligne Vincent Ganne, analyste chez FXCM.

Les cours du pétrole brut WTI coté à New York et ceux du Brent coté à Londres continuaient à toucher des plus bas mardi, après que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a renoncé vendredi à abaisser ses objectifs de production.

« Ce mardi 8 décembre signe le retour du prix du pétrole sur son plus bas du mois de décembre 2008, soit les plus bas de la crise financière de 2008, après la faillite de Lehman Brother’s« , observe Vincent Ganne.

Cette baisse du brut pourrait compliquer la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui s’apprête très probablement à relever ses taux lors d’une réunion très attendue la semaine prochaine, avec le risque de « renforcer la pression sur le marché actions« , estime l’analyste.

Du côté des indicateurs, l’agenda ne comptait que la croissance en zone euro qui a légèrement ralenti au troisième trimestre, avec un Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,3% contre 0,4% au trimestre précédent.

Sur le terrain des valeurs, le secteur pétrolier était toujours pénalisé: CGG perdait 7,91% à 2,60 euros, Vallourec 2,86% à 8,21 euros, Technip 1,80% à 43,75 euros et Total 1,74% à 42,10 euros.

TF1 passait dans le rouge (-1,12% à 11,04 euros) et Bouygues était en hausse (+1,57% à 34,94 euros) après des informations de presse évoquant un rachat par Orange, même si le groupe de construction a démenti tout projet de sortie des télécoms.

EDF souffrait (-2,59% à 12,96 euros) de l’annonce de sa sortie de l’indice CAC 40 le 21 décembre où il sera remplacé par Klepierre (+0,93% à 42,33 euros).

Vivendi perdait 1,50% à 19,43 euros. Le groupe a continué à se renforcer au capital de l’éditeur français de jeux vidéo sur mobile Gameloft et détient désormais 26,69% du capital.

Air France-KLM perdait 0,90% à 6,36 euros alors que l’impact négatif des attaques du 13 novembre à Paris sur le chiffre d’affaires du mois de novembre est estimé à 50 millions d’euros, la croissance du trafic et du coefficient d’occupation ayant été « sensiblement affectée« .

Euronext perdait 1,72% à 45,79 euros après avoir écopé d’une amende de 5 millions d’euros auprès du gendarme boursier français dans une affaire concernant le « trading à haute fréquence« .

LDLC.com bondissait de 7,67% à 25,00 euros, dynamisé par son entrée en négociations exclusives avec la société Domisys pour acquérir le site Materiel.net, et ainsi atteindre une taille critique.

Oeneo progressait de 0,82% à 7,35 euros, soutenu par un bénéfice net en hausse de 10% au premier semestre de son exercice décalé 2015/2016, grâce à la bonne marge dégagée par son activité de tonnellerie haut de gamme.

Cac 40 (Euronext)

Citroën Cactus M : la véritable héritière de la Méhari

Coup de bluff ou coup de génie ? L’embryonnaire marché de la voiture électrique se réveille soudain en cette fin d’année à l’annonce, par Citroën, de la renaissance de la Méhari. Rien de moins ! En quête de repères face à DS qui est devenue une marque à part entière, Citroën tourne depuis longtemps autour du pot de la Méhari, une icône d’un autre temps qu’il est bien difficile d’adapter à la sauce réglementaire actuelle.

Cette petite voiture de conception très légère et disposant de moyens rudimentaires a parfaitement correspondu à une époque, celle de 1968 et du grand chambardement des modes de vie. Mais en disparaissant en 1987 après une vingtaine d’années de carrière, elle s’est montrée victime collatérale des nouvelles réglementations en matière de sécurité.

Quelques années plus tard, en 1990, son aînée la 2 CV fait aussi les frais d’un pareil durcissement de la réglementation. On imagine mal en effet une 2 CV ou une Méhari subir aujourd’hui les crashs tests réglementaires et satisfaire aux normes de dépollution, en vigueur pour l’ensemble de la production occidentale. Même chose pour la Mini Moke et la Renault Rodéo qui, chacune à leur façon, jouaient des emplois aussi décalés qu’attachants, mais hors d’âge.

Citroën C-Cactus M © Citroën

Néanmoins, la Méhari véhicule une idée jeune et décomplexée des loisirs qui n’a pas pris une ride. C’est la raison pour laquelle Citroën se penche à nouveau sur la question en essayant d’adapter le concept plutôt novateur de ses Cactus à une finition, voire une carrosserie en partie découverte qui signifierait loisirs, surf, plage et soleil. Pourquoi pas, car la Cactus, très innovante dans ses formes et ses intentions, est particulièrement bien adaptée à une évolution loisirs ou 4×4.

Le changement pour idéal

Il va de soi que ce véhicule a besoin de vivre et offre une matière de choix au styliste pour s’exprimer. Déjà en 2010, un concept-car procédant de cette réflexion, la Lacoste, avait égayé le Mondial de Paris. Une raison de plus pour que les Chevrons fassent monter la pression au dernier Salon de Francfort avec un véhicule comme bien peu savent le faire. Il appartient totalement à la culture de Citroën.

Pourtant, la marque, quelque peu opportuniste, a décidé d’aller plus loin et plus vite en récupérant une base technique Bolloré et l’électrification qui va avec (lire notre article). Elle règle ainsi d’un coup le problème environnemental avec une logique de voiture de loisirs sur batterie qui prêtera à polémique en raison de son usage discontinu. Elle trouve également un châssis rhabillé pour l’occasion par le design Citroën et bénéficiant a priori des homologations nécessaires. On est toutefois curieux de connaître le résultat du test EuroNcap de cet engin d’aspect sommaire.

.

© DR

Née en 1968, en pleine pagaille révolutionnaire, la première Méhari l’était aussi, sommaire. Elle n’avait pas vraiment raté son entrée en témoignant à sa manière d’une volonté de changement. Sous les pavés et les roues de la Citroën, la Méhari savait trouver la plage, tout un programme qui fait bondir les imaginations aujourd’hui encore. Le succès conjoint des SUV et autres crossovers est là pour le prouver, et voir le Cactus M (pour Méhari) fait souffler une belle brise porteuse de fraîcheur sur Citroën.

Pour tenter d’adapter le C-Cactus à la philosophie Méhari, les designers ont enlevé tout le toit et les vitrages latéraux. Grand air assuré entre le pare-brise redressé à 60 degrés et l’arceau situé à l’extrême arrière. On pourra fixer, sur ces deux supports providentiels, deux planches de surf. Ornée des « airbumps » de protection latérale, deux vastes portières donnent accès à un habitacle insolite, garni de tissu néoprène au décor fleuri. La raison est que l’intérieur, après une virée à la plage ou dans la gadoue, pourra être passé au jet pour nettoyage complet. L’eau s’évacuera par le plancher prévu à cet effet.

Citroën C-Cactus M © Citroën

En revanche, prévoir une tenue de pluie, car, en cas d’averse, le déploiement des protections en toile gonflables rangées dans le coffre prendra un peu plus de temps que celui d’une Quechua. Le bivouac est rendu possible avec la bascule de la banquette arrière vers le coffre qui forme alors une couchette pour deux personnes. Ingénieux, mais sans doute peu réaliste d’un vrai besoin dans ce domaine. Pour la motorisation, au lieu d’un hybride qui aurait eu sa place sur une voiture à l’esprit « vert », on retrouve l’excellent 3 cylindres 1,2 l pur Tech de 110 chevaux, et il n’y a pas de transmission intégrale prévue.

Citroën C-Cactus M © Citroën

Un tel véhicule assagi vis-à-vis du concept et moins sommaire que la Méhari permettra de diversifier l’offre du C-Cactus, qui peine un peu plus que prévu à s’installer entre la Peugeot 2008 et la Renault Captur. Citroën a fait un autre choix, celui d’une certaine facilité et d’une production assurément confidentielle, car, à 24 000 euros prix estimé hors bonus écologique de 6 600 euros, la E-Mehari n’imite plus sa glorieuse aînée qui était nettement plus populaire.

Identité de marque

Il est vrai qu’en scindant la marque en deux labels, Citroën d’un côté et DS de l’autre, les chevrons se sont vus privés d’un certain nombre d’innovations technologiques et de valeurs « haut de gamme » pourtant attachées étroitement à la marque. Il lui faut donc se réinventer pour laisser le champ libre à DS, et c’est par l’autre bout de la gamme qu’elle peut le faire avec des véhicules simples, astucieux, débrouillards et bien adaptés aux usages actuels.

© DR

Malins et économes, ils se doivent aussi de se fondre dans notre vie du XXIe siècle. Réinventer la Méhari passera donc par une réorganisation globale de la gamme en la rajeunissant, une manière d’attirer à soi une clientèle différente ou plus décomplexée. La E-Mehari est-elle le bon outil pour y parvenir ? Le choix de sa motorisation exclusivement électrique permet d’en douter.

© DR

Il faut aussi se souvenir qu’en 20 ans d’existence, la Méhari a peiné à atteindre les 140 500 exemplaires. Un objectif hors d’atteinte pour la E-Mehari qui nous fait déjà regretter que la Cactus M n’ait pas débouché sur un projet concret.

Régionales : pas d’accord entre socialistes et écologistes en Bretagne

Direct

Alors qu’au PS, la stratégie de barrage fait grincer des dents, et qu’à droite, les dissonances se font entendre, le FN espère gagner plusieurs régions.

L’essentiel :

• La liste PS s’est retirée en Paca (au profit de la liste d’union de la droite de Christian Estrosi) et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (au profit de la liste de Xavier Bertrand), mais maintenue dans l’Est, contre l’ordre de Solférino. Manuel Valls a appelé les socialistes à voter à droite pour faire barrage au FN, même si cette stratégie fait grincer des dents.

• Au parti Les Républicains, on s’en tient à la ligne du «ni retrait ni fusion», ce qui ne plait pas à tout le monde. Le centre, allié à LR dans plusieurs régions, prône le désistement des listes arrivées en troisième position.

• Le FN est en tête dans 46 départements, presque un sur deux. Il pourrait gagner plusieurs régions. 

• Avec les réserves de vois et le jeu des triangulaires, le PS pourrait néanmoins conserver de trois à neuf régions.

Photo Philippe Huguen. AFP

15:18

Paca.

Comment ça se passe en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où les électeurs vont avoir le choix entre Estrosi et Le Pen dimanche ? A Marseille, chez les électeurs de Christophe Castaner, on se demande un peu quoi faire : «Je me sens juste abandonné. Les élus nous disent qu’ils ont pris leurs responsabilités en se retirant, mais ils nous laissent seuls face aux urnes avec le choix entre le pire et le presque pire !», dit l’un d’eux à notre journaliste Stéphanie Harounyan, dans un article à lire ici.

14:53

Sarkozy non-grata.

A l’approche du second tour des régionales, Nicolas Sarkozy est-il un soutien dont se passeraient volontiers les candidats LR-UDI ? C’est à croire : en Bourgogne-Franche-Comté par exemple, 90% des colistiers de François Sauvadet ne veulent pas de la venue du président du parti… L’article de notre journaliste Alain Auffray est à lire ici.

14:25 Quand Nicolas Sarkozy raconte des salades

Oups.

On plaisantait ce matin de l’histoire de salade et de rhubarbe évoquée par Nicolas Sarkozy sur le plateau de France 2 hier, mais il semblerait qu’en plus de n’avoir aucun sens en tant que telle, cette expression soit en fait la déformation d’un proverbe, bien réel, lui : «Passe moi la rhubarbe, je te passerai le séné». Ce qui signifie : «rends-moi service, je te retournerai la faveur», ainsi que Nicolas Sarkozy l’entendait, dans le contexte de son discours d’hier.

A lire sur le site de Ouest-France

14:11 André Chassaigne dit non au ni-ni

Entre-deux-tours.

Le chef de file du Front de gauche à l’Assemblée André Chassaigne voterait «pour les Républicains sans hésiter» s’il était électeur dans le Nord ou en Paca dimanche prochain, a-t-il déclaré mardi, tout en regrettant le choix «unilatéral» du PS de retirer ses listes, «sans débat avec les autres forces de gauche», indiquant que s’il était électeur dans le Grand-Est, il voterait pour la liste socialiste.

13:17

Désistements.

Grand Est, toujours : selon le site de l’Obs, la liste de Jean-Pierre Masseret aurait déjà essuyé 70 désistements. S’il y en a 95 sur les 189 candidats, la liste sera mécaniquement invalidée. Le dépôt de la liste doit avoir lieu avant 18 heures.

13:09

Précision.

Sur Europe 1, Jean-Pierre Masseret, toujours tête de liste PS dans le Grand Est, précise qu’il a bien l’intention de maintenir sa liste, après avoir été interrogé sur les informations contenues juste ci-dessous.

.@jpmasseret dément la dépêche #AFP : « Aucunement l’intention de retirer ma liste » #regionales2015#E1Midi#ACALsnpy.tv/1Ty7yDT

08.12.15Europe 1. @Europe1 Suivre

12:49 Grand Est : le maintien de la liste PS conditionné aux éventuels désistements des colisiters

Régionales.

Jean-Pierre Masseret, tête de liste PS aux régionales dans le Grand Est, décidé à se maintenir au deuxième tour dimanche, n’a pas exclu ce matin que des désistements massifs de ses colistiers n’entraînent un retrait de sa liste. Interrogé par France Bleu Lorraine sur les pressions exercées par le Parti socialiste sur les membres de sa liste, il a estimé: «Sur moi, ça sera sans effet. Sur les colistiers, ça pourrait produire un effet. On attend 18H00, voilà, on est sûr de rien encore».

12:26 Ces socialistes qui appellent à voter pour les candidats LR

Zapping.

Le Premier ministre Manuel Valls a officiellement appelé lundi les électeurs socialistes à voter pour la droite dans les régions Paca, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Grand-est, où le Front national risque de l’emporter. Une ligne que beaucoup semblent adopter dans les rangs du Parti socialiste.

11:59 Najat Vallaud-Belkacem craint une mauvaise gestion des lycées par le FN

Vu à la télé.

La ministre de l’Education nationale craint que l’élection de candidats du Front national à la tête de régions dimanche n’impacte la politique menée sur les lycées par son ministère. Les conseils régionaux ayant beaucoup d’influence sur la gestion des lycées et des internats, «on peut imaginer qu’on aura exactement les mêmes débats que dans les communes Front national avec les cantines scolaires […], on se posera la question de savoir si dans les internats il faut continuer à accueillir des lycéens étrangers» a expliqué Najat Vallaud-Belkacem ce mardi sur iTélé.

11:07 Bretagne : pas d’accord entre les écolos et les socialistes

Négociations.

Au deuxième tour des régionales en Bretagne, la liste emmenée par Jean-Yves Le Drian ne comportera pas d’écologistes. Forts de 6,7% des suffrages, les candidats EE-LV sont dépités, à l’instar de leur chef de file René Louail : «Nous avons été menés en bateau. C’était du bluff […] Ces discussions n’ont servi d’alibi pour que le PS obtienne des accords avec les écologistes dans les régions où cela leur est indispensable pour le second tour. En tout cas, on ne peut pas dire que nous n’avons pas joué franc jeu dans un contexte politique fragile. C’est gravissime sur le plan démocratique».

A lire sur le site du Télégramme

10:37

Et ça tape, tape, tape.

Nicolas Sarkozy n’en finit plus de se faire taper dessus, ou du moins de voir sa légitimité de futur candidat contestée, par les figures de son parti. Après Juppé et Mariton hier, c’est Benoist Apparu, ancien ministre du Logement et actuel député de la Marne, qui a estimé ce matin sur France Info qu’il n’était pas «le champion incontesté pour la prochaine présidentielle».

10:18

Salade ou rhubarbe ?

Un peu d’humour d’entre-deux-tours, chez les écologistes.

A EELV, on nous passe le cake à la rhubarbe ET le quinoa en salade.

08.12.15Capucine Dugommier. @CDugommier Suivre

10:02 Hervé Le Bras : «Le vote FN est devenu presque arrogant»

Explications.

Le démographe et historien Hervé Le Bras s’exprimait sur France Inter ce matin, au lendemain du premier tour des régionales marqué par une poussée du vote frontiste. Le changement, c’est que ce vote se dit désormais ouvertement, voire fièrement.

09:59

Frontières.

Un tweet de notre correspondant à Bruxelles, citant Enrico Letta, ancien Premier ministre italien, qui ajoute : «la fermeture des frontières, c’est tout simplement physiquement impossible». Hai capito, les Le Pen ?

« Le patron de la Ligue du nord, l’équivalent du FN,a été ministre de l’intérieur et il n’a pas réussi à fermer les frontières » @EnricoLetta

08.12.15Jean Quatremer. @quatremer Suivre

09:45 Pécresse : «Les consignes de vote ne servent à rien»

Vu à la télé.

«Je ne vois pas ce qu’il y a de commun aujourd’hui, pardon, entre les électeurs du Front de gauche et Claude Bartolone, le meilleur ami de Bernard Tapie.» Invitée ce mardi sur iTélé, la candidate Les Républicains aux régionales en Ile-de-France n’a pas été avare de piques à l’encontre de son opposant socialiste, Claude Bartolone. Valérie Pécresse a par ailleurs estimé que «chaque électeur [était] un homme libre».

09:35 Sarkozy «respecte» la décision du PS mais refuse tout accord

Vu à la télé.

Le président du parti Les Républicains (LR) a bien insisté hier soir au 20 heures de France 2 : il refuse «tout arrangement dans le dos des électeurs». Nicolas Sarkozy a répondu au Premier ministre Manuel Valls qui a appelé quelques minutes plus tôt, sur le plateau de TF1, à faire barrage au Front national en votant pour des listes conduites par les candidats LR. «Le Parti socialiste a pris sa décision librement et démocratiquement, je la respecte. Nous avons pris notre décision […] il n’y a pas d’accord entre nous, il n’y aura pas de combine».

09:31 Un rescapé du Bataclan prend la plume contre le FN

Tribune.

Daniel R., alias Fier Pandas, était au Bataclan le 13 novembre. Mais il ne supporte pas qu’au nom des attentats, l’état d’urgence ait été décrété en pleine COP21, et, surtout, que le Front national ait été placé en tête dans six régions au premier tour des régionales. Alors il a écrit une tribune, publiée sur le Huffington Post, que vous pouvez lire ici. Extrait : «Que se passe-t-il ? Depuis quand le FN est-il une solution ? Fermer les frontières, armer tous les flics, multiplier leur présence et replier le pays sur lui-même ne va en rien empêcher le terrorisme. OK, je comprends le traumatisme post-attentat. Je suis même plutôt bien placé pour saisir l’impact psychologique d’une telle atrocité. Mais reprenons-nous, respirons un bon coup, réfléchissons ensemble et non les uns contre les autres.»

09:15 Aubry votera pour Bertrand au second tour des régionales

Vu à la télé.

La maire de Lille a annoncé hier soir qu’elle voterait pour la liste Les Républicains dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour faire barrage au Front national. Interrogée par iTélé, Martine Aubry a cependant déploré «de ne pas avoir eu un représentant de la droite qui soit capable au moins de rencontrer les autres partis républicains».

08:56 Delanoë : «Le FN est un parti totalitaire»

Entendu à la radio.

Invité sur France Inter, l’ancien maire de Paris a qualifié ce matin le Front national de «parti totalitaire». «C’est un parti qui divise profondément les Français au moment où ils sont attaqués par des barbares», ajoute Bertrand Delanoë.

08:45

Régionales.

Hier, Nicolas Sarkozy était l’invité du 20 heures de France 2, où il est revenu sur sa stratégie «ni fusion ni retrait» (décidément, le «ni ni» peut se manger à toutes les sauces), quand, soudain, le boss du parti Les Républicains a sorti une expression inexistante dans la langue française : «passe-moi la salade, j’t’envoie la rhubarbe», pour illustrer son refus de fusionner avec les listes de gauche. Si quelqu’un en connait les racines (de rhubarbe, haha), merci de contacter la rédaction.

« Passe-moi la salade, j’t’envoie la rhubarbe », encore une expression sarkozienne incompréhensible

08.12.15Karyn NISHI-POUPEE. @karyn_poupee Suivre

08:40 Valls appelle à voter pour les candidats LR dans trois régions et épingle Sarkozy

Vu à la télé.

Le Premier ministre a appelé lundi soir les électeurs socialistes à voter pour la droite dans trois régions où le Front national est arrivé en tête. Invité du 20 heures de TF1, Manuel Valls a dit assumer «ses responsabilités» pour faire barrage au Front national et a appelé «à voter pour Christian Estrosi face à l’extrême droite» en Paca (Provence-Alpes-Côte-d’Azur), pour Xavier Bertrand dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et pour Philippe Richert dans le Grand est (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne).

07:51 Julien Dray : «Il y a un danger à toujours croire que l’on détient la vérité»

Décryptage.

Notre journaliste Rachid Laïreche a interrogé la tête de liste PS dans le Val-de-Marne, qui remonte le temps et décrypte les résultats du Front national lors du premier tour des régionales. A lire ici

Téléthon 2015 : plus de 80 millions d’euros récoltés, selon les organisateurs

Paris – L’dition 2015 du Tlthon rcolt 80,25 millions d’euros, en lger recul par rapport 2014, la clture du grand marathon caritatif en faveur de la recherche sur les maladies rares, 02H00 dimanche matin, a annonc l’AFM-Tlthon.

En 2014, le Téléthon s’était achevé avec plus de 82 millions d’euros de promesses au compteur, mais au final c’étaient 92,9 millions qui avaient été recueillis, les dons pouvant être envoyés pendant la semaine qui suit la manifestation télévisée.

Ce Téléthon 2015, parrainé par l’artiste Marc Lavoine, avait débuté vendredi soir, avec comme maîtres de cérémonie Sophie Davant, Nagui et Dave.

Initialement prévu au Champ de Mars, le grand plateau télévisé du Téléthon a été installé à l’hippodrome de Longchamp (ouest de Paris), pour raisons de sécurité après les attentats du 13 novembre, qui ont entraîné l’annulation de certaines manifestations.

« Un Téléthon après le 13 novembre est un Téléthon particulier« , a reconnu à l’AFP Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’association organisatrice, l’AFM-Téléthon. « Mais je pense que ce besoin de solidarité et ce besoin de se rassembler, les valeurs qu’on porte à travers le Téléthon, la résistance, ont une résonance particulière« , a-t-elle estimé.

Lançant 30 heures de diffusion sur les chaînes publiques, Marc Lavoine, avait ouvert vendredi les festivités avec Garou, son prédécesseur, en entonnant sa chanson « C’est ça la France« .

« On sent que les gens sont présents partout en France, on a la chance d’avoir un temps clément, les gens sont sortis« , a ajouté Laurence Tiennot-Herment. « On espère faire le maximum, mais ce qu’on fera sera déjà formidable!

« La mobilisation est au rendez-vous« , a constaté Christian Cottel, directeur général de l’AFM-Téléthon. « Il n’y a pas de désengagement des gens dans la participations aux animations« .

– Entre 6.000 et 8.000 maladies rares –

Le Téléthon permet de collecter des dons en faveur de la recherche, très active, sur les maladies rares qui sont entre 6.000 et 8.000 et touchent en France quelque 3 millions de personnes.

En 2014, le Téléthon avait permis à l’AFM-Téléthon de collecter, au final, 92,9 millions d’euros contre 89,3 en 2013, 88 en 2012, mais 94 millions en 2011.

Six villes « ambassadrices » avaient été choisies pour accueillir des « défis » : dans le nord de la France, Saint-Valery- en-Caux (Seine-Maritime) devait vendre 3.000 bouteilles de cidre, Avignon, 30.000 fougasses et Saint-Etienne 1.000 ballons de football.

A Beauvais, une chorale de 2.000 enfants devait chanter devant la cathédrale. A Maussane-les-Alpilles (Bouches-du Rhône), un repas populaire devait être servi sur la place du village, avec dégustation de boeuf gardian.

La grande soirée finale, samedi sur France 2, mettait à l’honneur quatre familles-témoins d’enfants atteints par une maladie.

Sur scène, Marc Lavoine était accompagné d’artistes, comme les chanteurs Mika, Kendji, M. Pokora, Zazie, Pierre Perret, Calogero, Garou et Patrick Bruel.

En 2014, l’AFM-Téléthon a investi 55,5 millions d’euros dans la recherche, en plein essor.

L’AFM-Téléthon a annoncé début octobre la création d’une grande usine de production pour développer et commercialiser des médicaments innovants pour les maladies rares, qui pourra aussi bénéficier à des maladies fréquentes.

En plus de 230 programmes de recherche, l’association soutient cette année 37 essais thérapeutiques en cours ou en développement (thérapie génique ou cellulaire, etc.) sur une trentaine de maladies du sang, du cerveau, des muscles, du foie, de la vue et du coeur.

Parmi les résultats encourageants obtenus grâce à des thérapies géniques figurent l’amélioration de l’acuité et du champ visuel de patients atteints d’une maladie rare de la rétine, l’amaurose congénitale de Leber, cause de cécité progressive, ainsi que des progrès dans le syndrome pédiatrique de Wiskott-Aldrich qui touche une naissance sur 250.000 et qui associe une maladie du sang et un déficit immunitaire.

Découvrez les plus belles piscines de l’Hexagone !

Dans ce domaine, la France est championne. L’Hexagone est en effet le pays qui compte le plus de piscines en Europe avec 1,76 million de bassins privés. Malgré la crise, ce secteur d’activité se développe, avec un chiffre d’affaires en augmentation de 1,5 % lors des neuf premiers mois de l’année. Cinquante-trois entreprises du secteur se sont d’ailleurs réunies au Salon Piscine et Bien-Être, à la porte de Versailles, à Paris, qui s’est ouvert ce samedi jusqu’au 13 décembre prochain. L’occasion de découvrir grandeur nature les dernières innovations de ce marché et de rêver en contemplant les clichés de quelques-unes des plus belles piscines de l’Hexagone.

Régionales: 16,27% de participation à midi, comme en 2010

Direct

Suivez la journée de vote toute la journée avec la rédaction de Libé partout en France et retrouvez dès 20 heures les premiers résultats.

Le premier tour des élections régionales se déroule ce dimanche, les premières depuis le redécoupage à 13 régions métropolitaines.

Tous les électeurs de France métropolitaine sont concernés, y compris les Parisiens en Ile-de-France. Outre-mer, l’ensemble des conseils régionaux et territoriaux sont également renouvelés, à l’exception de Mayotte, où le conseil départemental, renouvelé en mars dernier, cumule également les fonctions de conseil régional. Lire ici notre mode d’emploi.

Dans un climat sécuritaire pesant après les attentats du 13 novembre, le Front national est annoncé en tête dans plusieurs régions selon les instituts de sondage.

A lire aussi Découvrez l’ensemble des listes candidates, région par région

 

Suivez toute la journée en direct avec Libération et ses correspondants en région (si le direct ne s’ouvre pas dans votre application, cliquez ici).

13:24

En cartes.

Alors qu’on vote aujourd’hui pour élire les conseils régionaux des 13 nouvelles régions, voici quelques propositions de cartes tirées de nos archives de ces derniers mois pour vous rafraîchir la mémoire sur le nouveau découpage régional :

• La nouvelle France en sept cartes régionales : Démographie, chômage, Miss France, performances en foot… Les forces et les faiblesses des nouvelles régions décryptées en sept cartes.

• Quelles sont les capitales des nouvelles régions ? : Une carte pour visualiser les nouveaux chefs-lieux de région, annoncés cet été, et qui devront être validés par les nouveaux conseils régionaux.

• Régions : l’histoire des découpes à la loupe : Trois cartes, publiées à l’occasion du Libé des géographes, qui montrent que les divisions administratives du territoire ont peu changé depuis le XVIIIe siècle.

Et si vous n’êtes pas très branchés carte, notre service data a prévu une alternative en graphiques, juste ici.

12:53

Participation.

La participation à midi était de 25% à Hénin-Beaumont (Nord-Pas de Calais-Picardie), passé dans le giron du Front national aux dernières municipales, selon notre correspondante sur place.

Taux de participation à midi à Hénin-Beaumont : 25%. #Regionales2015@lilianalemagna@libe

06.12.15Haydée Sabéran. @HaydeeSaberan Suivre

12:48 Pourquoi vote-t-on en décembre ?

Calendrier.

Pour la première fois depuis 1965*, les Français votent en fin d’année. Pourquoi un vote en décembre ? A cause de la réforme territoriale. Les élections régionales devaient initialement avoir lieu en même temps que les élections départementales, en mars 2015. Mais le redécoupage des régions a modifié ce calendrier, explique le site vie-puplique.fr. Le code électoral prévoie en effet un délai obligatoire d’un an entre la convocation de l’élection et le scrutin. La nouvelle carte à 13 régions ayant été adoptée en novembre 2014, les élections ne pouvaient avoir lieu avant fin novembre 2015. Pas possible non plus de reporter le scrutin après le mois de décembre, car les nouvelles régions étant effectives à partir du 1er janvier 2016, il leur fallait des élus.

* Organisées en décembre en 1958 et 1965, les élections présidentielles ont désormais lieu au printemps, suite à la démission du Général de Gaulle en 1969 après l’échec du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation.

12:32

A voté.

Marine Le Pen, tête de liste Front national pour la région, a voté dimanche à Hénin-Beaumont (Photo Stéphane Rémael pour Libération).

12:23

Participation.

La participation à midi est la plus élevée en Corse (20,94%), en Nord-Pas de Calais-Picardie (19,16%) et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (18,53%) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (18,43%). C’est dans la grande région nord et en Paca que le FN a le plus d’espoir de l’emporter.

Participation en NPdC-Picardie (19,16%): 3 pts au-dessus moyenne nat. Alors qu’en 2010, à la fin, la participation était de 6,4 pts de moins

06.12.15Lilian Alemagna. @lilianalemagna Suivre

12:08

A voté.

Valérie Pécresse, tête de liste de l’union de la droite en Ile-de-France, a voté à Versailles (photo Albert Facelly pour Libération).

12:03 16% de participation à midi

Mobilisation?

A midi, la participation est de 16,27% selon le ministère de l’Intérieur. C’est presque le même chiffre qu’en 2010 (16,07%)

16,27 % : Taux de #participation à 12h pour le premier tour des élections #Régionales2015

06.12.15Ministère Intérieur. @Place_Beauvau Suivre

Vu sur Twitter

11:54 FN: les urnes pleines ou à moitié pleines ?

Front national.

Le FN va marquer des points lors de ce premier tour, mais dans quelles proportions ? De la vaguelette à la déferlante, décryptage des différents scénarios. (Photo: ce matin à Carpentras Patrick Gherdoussi pour Libération).

A lire sur Libération.fr

11:32

Test.

Libération met en place une expérimentation : suivre les résultats des élections grâce à l’application mobile Whatsapp. Vous pouvez encore vous inscrire.

Vu sur Libération.fr

11:14 Les élections expliquées aux enfants

P’tit Libé.

Et parce qu’il n’est jamais trop tôt pour comprendre, le dernier numéro du P’tit Libé est consacré aux élections et au redécoupage régional. A découvrir pour les 7-11 ans (mais les plus grands peuvent aussi y jeter un oeil).

Vu sur Libération.fr

11:03

A voté

Ici Christian Estrosi, candidat du parti Les Républicains dans la région PACA (mais il ne veut plus trop qu’on l’appelle comme ça), vote. L’occasion de relire notre décryptage sur les enjeux de ce scrutin pour le parti de Nicolas Sarkozy.

A voté !

06.12.15Christian Estrosi. @cestrosi Suivre

A lire sur Liberation.fr

10:56

Consigne.

Notre dessinateur blogeur Terreur graphique adresse lui aussi sa consigne de vote…

A voir sur son blog

10:53

Bureau.

Fait pas chaud à Montreuil ce matin, selon l’ancienne maire.

On ne se bouscule pas pour voter au bureau 9 de Montreuil… Et on pèle dans le préau de l’école Marceau

06.12.15Dominique Voynet. @DominiqueVoynet Suivre

10:20

A voté

François Hollande a voté à Tulle ce matin (photo Marc Chaumeil pour Libération).

09:25 PS, insuccès ou grosse déconfiture ?

Parti socialiste.

Une «soirée maîtrisée» ou un «gros bordel» ? Dimanche soir, la lecture du premier tour des régionales promet d’être un casse-tête inédit au siège du PS. Décryptage des différents scénarios.

A lire sur libération.fr

08:54

Bureaux.

Les politiques ne pouvant faire campagne aujourd’hui, leurs fils Twitter vont se concentrer sur les opérations électorales… et leur propre vote.

A voté

06.12.15Anne Hidalgo. @Anne_Hidalgo Suivre

08:50 Ile-de-France : la campagne désorientée par les attentats

Focus.

Depuis le 13 novembre, Claude Bartolone (PS) a appelé à un vote national au nom des valeurs de la République, tandis que Valérie Pécresse (LR) a mis l’accent sur les points sécuritaires de son programme régional.

Ile-de-France : la campagne désorientée par les attentats

A lire sur Libération.fr

08:07

Horaires.

Les bureaux sont ouverts jusqu’à 18 heures en général, 19 heures voire 20 heures dans les grandes villes, notamment à Paris.

Les bureaux de vote sont ouverts, vous pouvez aller voter jusqu’à 20h ow.ly/VthOR

06.12.15Paris. @Paris Suivre

08:04 Aller voter dimanche, leurs mots pour le dire

Alors que ­l’abstention s’annonce une nouvelle fois comme le premier «parti» de France,«Libération» a demandé à des personnalités régionales ­issues de la société civile (artistes, chercheur, chefs d’entreprises…)d’expliquer ­pourquoi il est important de participer au scrutin de dimanche. Avec la chanteuse Christine and the Queens, le rugbyman Fabien Pelous, l’actrice Ariane Ascaride, le patron d’Armor Lux Jean-Guy Le Floch)…

Aller voter dimanche, leurs mots pour le dire

A lire sur Libération.fr

08:00 Les bureaux de vote ont ouvert

C’est parti.

Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche à 8 heures en métropole pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017.44,6 millions d’électeurs sont appelés à élire 1757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21.456 candidats répartis sur 171 listes.

Lire notre analyse «les urnes de l’angoisse»

Azerbaïdjan: opération en cours pour sauver les employés d’une plateforme pétrolière en feu

Bakou – Une opration tait en cours samedi en Azerbadjan pour tenter de sauver des dizaines d’employs d’une plateforme ptrolire de la mer Caspienne en proie un violent incendie la suite d’une tempte.

La tempête a endommagé une conduite de gaz vendredi sur la plateforme numéro 10 dans la section Guneshli du gisement d’hydrocarbures offshore en eaux profondes Azeri-Chiraq-Guneshli dans le sud de la mer Caspienne, a indiqué la compagnie pétrolière d’Etat Socar dans un communiqué.

Les dégâts ont provoqué un incendie qui continuait à faire rage samedi tandis que les conditions météorologiques compliquaient les opérations de sauvetage menées par les services de secours.

« Actuellement, 29 personnes ont été sauvées« , a indiqué Socar, refusant de préciser combien de personnes restaient sur place. Aucune information sur d’éventuelles victimes n’a été donnée par les autorités.

Selon les médias azerbaïdjanais, plus de 60 employés travaillaient sur la plateforme quand la tempête a commencé.

Ex-république soviétique de neuf millions d’habitants frontalière de l’Iran, la Géorgie, l’Arménie et la Russie, l’Azerbaïdjan concentre 80% des richesses du Caucase du Sud.

Ce gros exportateur d’énergie constitue le point de départ de voies stratégiques de transport de pétrole de la mer Caspienne vers l’Europe en contournant la Russie.

COP21 : des masques et des artistes pour faire parler de l’écologie

Qu’elles soient citoyennes ou institutionnelles, la COP21 suscite de nombreuses initiatives artistiques, en écho aux enjeux climatiques débattus à Paris. Aux artistes et aux citoyens de s’exprimer sur les bâtiments de la ville pour donner un visage artistique à la COP21.

Un masque pour l’écologie

Aux antipodes des grandes initiatives institutionnelles, une action citoyenne invite la population à se faire photographier masquée dans le cadre de l’opération MaskBook. L’idée : « Transformer l’image anxiogène du masque en un autre moyen d’expression des idées et des solutions écologiques et créatives pour les citoyens. » Avec cet engagement ludique, les rôles sont inversés, le citoyen se fait artiste et utilise son vécu et sa sensibilité pour inviter ses concitoyens à prendre des mesures au quotidien. Pour relayer le message, on ne compte plus sur les médias traditionnels, mais sur la puissance des réseaux sociaux. En ligne depuis quelques semaines, la galerie de portraits masqués Maskbook.org comprend déjà plusieurs centaines de portraits de citoyens et de personnalités engagées de plus de 20 pays, dont la Chine. Si, comme Nicolas Hulot, vous souhaitez vous métamorphoser en artiste pour la bonne cause, il ne vous reste plus qu’à poster en ligne votre chef-d’oeuvre suivi des hashtags #maskbook et #artforchange.

La tour Eiffel s’lllumine tandis qu’une œuvre vidéo est projetée chaque nuit sur la façade néoclassique de l’Assemblée nationale. © AFP

Oeuvres d’art engagées

Le street artiste français JR et le réalisateur américain Darren Aronofsky ont quant à eux uni leurs talents pour présenter une œuvre vidéo, projetée chaque nuit sur la façade néoclassique de l’Assemblée nationale. Dans la même veine, l’artiste Yann Toma, qui a le privilège d’être le seul artiste-observateur à l’ONU, a imaginé une œuvre baptisée « Human Energie » qui transforme l’énergie humaine et intellectuelle pour éclairer la tour Eiffel. Plus précisément, l’énergie calorique produite par 75 millions de sportifs qui utilisent l’application Runtastic et l’énergie de la pensée produite lors du sommet de la Terre, avec les tweets générés par la COP21, seront symboliquement converties sous forme  d’« énergie artistique » (EA). Passé un certain seuil d’énergie artistique, un faisceau géant irradiera la Dame de fer.

Ces installations hors norme ont une puissance esthétique et évocatrice considérable. Outre leur capacité à interpeller les habitants, ces œuvres sont reprises dans les journaux du monde entier pour alerter sur la nécessité de s’impliquer dès aujourd’hui dans la lutte contre le réchauffement climatique. La puissance de l’image couplée à la subtilité du message d’une oeuvre artistique permet ainsi d’impliquer celles et ceux qui ne se sentent pas toujours concernés par les mesures à grande échelle qui seront adoptées par les chefs d’État réunis dans le cadre de la COP21.

Consultez notre dossier : COP21 : le défi climatique

Aller voter dimanche, leurs mots pour le dire

 

Olivier Leberquier, ancien syndicaliste Fralib et dirigeant de la coopérative Scop TI, créée par les salariés après 1 336 jours de lutte (Provence-Alpes-Côte-d’Azur)

Union leader Bernard Thibault, center, head of the CGT union (General Confederation of Work), Mireille Chessa, left, General Secretary of the departmental CGT union and Olivier Leberquier CGT union leader of the Fralib company, attend a demonstration of public and private sectors, in Marseille, southern France, Tuesday, Oct. 11, 2011, during a national day of strike against government austerity measures. Some 200 protests are planned Tuesday in cities around the country. Banner reads "No pay". (AP Photo/Cl«Au cours de mon éducation, on m’a expliqué comment le droit de vote avait été obtenu en France. Rien que pour la bataille qu’ont mené nos aïeuls, on se doit d’aller voter. J’ai du mal à comprendre ceux qui se plaignent mais qui ne votent pas. On vous donne un pouvoir, si vous n’en voulez pas, alors ne râlez pas  ! Même si, déjà en soi, cela me paraît une évidence, ce qui s’est passé à Paris le 13 novembre donne un argument de plus pour que les gens se déplacent. Le vote et la défense de nos droits sont la meilleure réponse à donner à ceux qui veulent mettre notre démocratie à genoux. Il faut montrer qu’on la défendra jusqu’au bout. 

«Au-delà du contexte, ces élections sont capitales car des éléments essentiels se jouent au niveau régional. Dans notre lutte pour le maintien de l’activité sur le site [de Fralib] par exemple, c’est la région qui a piloté, pour l’ensemble des collectivités, la mise en place de notre solution alternative [Scop-TI]. Quand on entend les représentants du FN faire croire aux ouvriers qu’ils pourraient être une solution, je veux rappeler que seuls leurs élus régionaux se sont abstenus de voter une délibération dénonçant la fermeture de notre site… Et pourtant, cela ne les engageait pas à grand chose !

«Je sais que beaucoup d’abstentionnistes pensent que les politiques ne peuvent rien faire, que ce sont les financiers et les grands groupes qui décident. C’est vrai en partie. Mais durant notre lutte, nous avons pu constater que, quand le politique veut, il peut. En 1 336 jours de combat, nous avons traversé toutes les élections du pays, en commençant d’ailleurs par les régionales de 2010. Les travailleurs ont accueilli dans l’usine tous les représentants politiques, qui nous ont fait des promesses, tenues ou pas. Mais nous avons pu voir très concrètement dans notre cas que tout s’est réglé justement par la volonté politique. Quand le politique ne fait pas, c’est qu’il ne veut pas. Pour cela, le seul bulletin de vote ne suffit pas  : il faut créer un rapport de force permanent. Il faut aller voter pour mettre les bonnes personnes au pouvoir et, par la suite, continuer à batailler au jour le jour pour leur faire faire ce pour quoi ils ont été élus.»

(Photo Claude Paris.AP)

Magyd Cherfi, chanteur du groupe Zebda (Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées).

Members of French band Zebda (LtoR) Joel Saurin, Mouss Hakim Amokrane Remi Sanchez and Magyd Cherfi pose on October 11, 2011 in Cahors, at the beginning of a French tour, heigt years after the band split up. AFP PHOTO/PASCAL PAVANI«C’est un peuple dérouté qui ira voter dimanche. La France se demande qui elle est, par rapport à ses valeurs à la fois chrétiennes et républicaines qu’elle a paumées en route. Le FN est devenu imbattable car une masse de Français se dit  : c’est quoi cette société dans laquelle on ne se retrouve pas  ? Moi je vote à gauche plutôt deux fois qu’une car le fils de prolo immigré que j’étais est devenu un bobo. Mais beaucoup de pauvres que je connais ne votent ni à gauche ni à l’extrême gauche mais à l’extrême droite, voire à droite. J’ai intégré l’arrivée au pouvoir du FN. Trop de Français le veulent. Il faut désormais éprouver. Ça fait trente ans que la France flirte avec le FN. Je dis banco et je suis prêt à entrer en résistance. J’irai aux urnes quoi qu’il en soit parce que je suis un enfant gâté de la République, je pèse ce qu’est un état de droit, ce qu’est la liberté. La France est un pays balèze, je ne suis pas sûr qu’il fallait instaurer l’état d’urgence. On paye ici la lâcheté politique vis-à-vis des banlieues, de l’islam et de la République. Dimanche, il faut s’attendre à une abstention énorme, notamment des jeunes des quartiers. Pour eux, les mots de République, «nation», «patrie», sont une combinaison pour les appâter.»

(Photo Pascal Pavani.AFP)

Philippe Froguel, professeur de médecine, directeur de recherche à l’Institut Pasteur de Lille (Nord-Pas-de-Calais-Picardie)

Philippe frogel«Il faut voter pour éviter le pire. Il ne faut pas que le FN prenne la région. Sur le plan économique, ce serait une catastrophe. Non seulement son programme est irréaliste et ne permettrait pas de créer des emplois, mais son élection en ferait perdre. Pour des raisons d’image, certaines entreprises ne viendraient plus, d’autres renonceraient à des projets. Marine Le Pen a dit tout le mal qu’elle pensait des chercheurs. Si elle est élue, j’envisage d’ailleurs ­d’aller faire de la recherche ailleurs. Sans effort ­de recherche, il n’y a plus ­d’implantations ­d’entreprises, donc un chômage en hausse. Aux gens qui disent «on a tout ­essayé» pour justifier leur vote FN, je réponds  : ce n’est pas vrai, on n’a pas essayé le pire. Ce n’est pas parce que la gauche et la droite n’ont pas fait si bien que ça ne peut pas être pire. Les ouvriers et les petites gens ne se rendent pas compte que leur situation ne va pas s’améliorer si Marine Le Pen est élue. Si les Français ­veulent le foutoir, la chienlit, l’absence de démocratie, ­la misère, qu’ils continuent ­à voter pour elle. Il faut voter pour lui faire barrage et, au second tour, je soutiendrai la liste démo­cratique la mieux placée. Je suis donc prêt, même si je suis un homme de gauche, à voter sans état d’âme pour Xavier Bertrand au second tour.»

(Photo DR)

Christine and the Queens, chanteuse (Ile-de-France)

Paris, le 21 mai 2014. Portrait de Heloïse Letissier, alias Christine and the Queens, auteure-compositrice-interprète française. «Le geste de voter peut sembler de plus en plus dérisoire, mais c’est justement parce qu’il n’est pas symbolique qu’il reste utile. La corvée du bulletin semble presque faire oublier qu’un bulletin, c’est une voix – la tienne. Une voix blanche ne fait qu’exister les autres avec plus de force. C’est le silence qui est symbolique – et en abandonnant les urnes, on abandonne l’action, la lutte. On croit punir une politique en refusant les alternatives, mais on se punit soi-même de ne pas faire un choix. La colère peut être une force qui éveille ; quand la cité nous écœure, il faut plus que jamais rester citoyens.»

(Photo Roberto Frankenberg)

Fabien Pelous, directeur sportif du Stade Toulousain. Ex-capitaine du XV de France (Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées)

French captain, lock Fabien Pelous practices the line-out during a training session at the Rugby Union National Center in Marcoussis 07 November 2006. France will meet New Zealand for warm-up match at Gerland Stadium in Lyon next 11November. AFP PHOTO DAMIEN MEYER«Jamais je n’avais pensé vivre l’état d’urgence en France. Que la démocratie, qui allait de soi pour ma génération, puisse être remise en question. Dans un moment comme celui-là, c’est important d’aller voter. Dans ce contexte, le symbole de la démocratie, c’est le droit au choix. Je voyage beaucoup et les Français sont mieux lotis que 90 % de la population mondiale. Je n’ai pas envie de m’exprimer sur la montée du Front national. J’estime que je n’ai pas à le faire. Sur l’abstention, je ne pense pas qu’elle sera aussi massive que certains le disent. Au contraire je pense que dans la situation que nous vivons, les gens auront encore plus le besoin de s’exprimer avec leur vote et d’exprimer leur foi en la démocratie.»

(Photo Damien Meyer.AFP)

Ariane Ascaride, comédienne (Provence-Alpes-Côte-d’Azur)

French actress Ariane Ascaride poses as he arrives to attend the 37th Cesar Awards ceremony on February 24, 2011 at the Chatelet theatre in Paris. AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS«Je suis tellement en colère… Les événements du 13 Novembre m’ont énormément secouée. Beaucoup de personnes à Marseille ne mesurent pas ce qu’il s’est passé à Paris. Depuis trente ans, on favorise le repli individualiste. Là, il y a 130 personnes qui sont mortes… Ça suffit, il faut sortir de cet individualisme ! On n’arrête pas depuis le 13 Novembre – et à juste titre – de parler de République. Mais les élections, c’est aussi une représentation de la République. Et je suis fatiguée d’entendre dire : «Ils auraient dû faire ça ou ça.» Mais qu’est-ce que vous avez fait, vous ? On est tous responsables ! On en est arrivé à une situation épouvantable, où des personnes qui tirent l’humanité vers l’obscurantisme risquent de prendre le pouvoir. Le meilleur moyen de faire bouger les choses, c’est soi-même de prendre ses responsabilités en allant voter. Certains se bougent déjà. Mais pour que les politiques se bougent aussi, il faut qu’on soit beaucoup plus nombreux. Les élus écouteront si on fait quelque chose. La parole est à tout le monde en démocratie, il faut juste s’en servir. Je préfère qu’on se foute sur la gueule parce qu’on n’est pas d’accord plutôt que dimanche, au lieu d’aller voter, les gens aillent dans les centres commerciaux faire leurs achats de Noël. Sinon, que personne ne vienne me dire qu’il est désespéré, je ne veux pas l’entendre !»

 (Photo Bertrand Langlois.AFP)

Dominique Hervieu, chorégraphe, directrice de la Maison de la danse à Lyon (Auvergne-Rhône Alpes)

Dominique Hervieu, patronne de la Maison de la danse à Lyon. «Sur la question du vivre ensemble, la région est une espèce de laboratoire, dans le réel et dans le quotidien. Cette question devient aujourd’hui tellement essentielle, urgente, il faut la prendre à bras le corps, y réfléchir et amener des solutions. Les chefs de la région sont à ce titre-là les chefs du réel. Il faut aller voter parce qu’on ne peut pas invoquer ce fameux vivre ensemble et ne pas participer ensemble au grand moment démocratique qu’est le vote. J’espère de tout mon cœur qu’il y a aura cet élan-là, qui déterminera cinq années de vivre ensemble.

«Etant si attachée à l’éducation et à la culture, sachant l’impact qu’ont les politiques régionales sur les lycées, donc sur l’éducation et la culture, à des moments clés de la détermination des jeunes, dans leurs parcours, leurs enjeux, leurs motivations, leurs valeurs, on ne peut qu’être très concerné par cette élection.

«En tant que praticienne, en tant que personne qui agite tout ça, j’ai parfois l’impression que les gens ont la sensation que le vivre ensemble est un peu comme une magie, un slogan, quelque chose d’irréel qui ne s’applique pas vraiment à des pratiques. Quand je travaille cette chose-là, mon objectif est de rendre les gens responsables, de dire : ce projet est une addition d’individus qui, un par un, donnent la somme de comportements collectifs. Le vote est la condition des valeurs collectives et démocratiques.

«Je suis toujours assez optimiste. Je pense que cette ambiance tragique post-attentats peut réveiller cette dimension de responsabilité pour certains, en particulier pour les jeunes, qui ont eu un vrai choc. Ça n’a pas du tout été les mêmes attitudes par rapport à ces attentats-là. Ils les ont plus bouleversé, car ils ont vu que la mort pouvait s’adresser à tout le monde. Et qu’en face d’eux, ce sont des jihadistes de 20 ans. Il y a eu un choc de valeurs, de sens, de sens de la vie : qu’est-ce qu’un homme est autorisé à faire à un autre homme ? Pourquoi en arriver à cette extrémité de violence quand on a 20 ans ?

«Je ressens, au niveau de l’éducation, le besoin de redéfinir, d’élaborer, de parler, d’avoir conscience de cette idée du mal. Les choses qu’on ne pouvait pas faire n’étaient peut-être pas assez claires : au nom de quoi peut-on faire mal ? Y compris en allant jusqu’à tuer ? Ces valeurs qui ont pourtant l’air évidentes, il faut les réexpliquer : le sens de la vie, mais aussi cette force de la démocratie et du politique. J’espère que ça peut être une prise de conscience sur la grande importance du vote. J’espère.»

(Photo Hector Palister)

Mat Bastard, chanteur du groupe Skip the Use (Nord-Pas-de-Calais-Picardie)

Mat B.«Il faut voter contre le FN si l’on croit aux valeurs de ce pays. Si l’on croit à l’histoire de cette région, bâtie sur les apports culturels des Polonais, des Maghrébins, des Africains. Il faut voter contre le FN si on ne veut pas que tout ça tombe à l’eau, si on n’a pas une vision ethnocentrée de la France, si on ne veut pas être juste une étape de la conquête du pouvoir en France par Marine Le Pen. Car notre région, elle n’en a rien à faire.

«Il faut voter contre le FN si on se souvient de ce qu’il s’est passé il y a trois semaines. Des gens morts pour la liberté, et qui étaient l’essence même de la République et de sa diversité. Je vais être violent, mais pour moi, Marine Le Pen et Daech fonctionnent sur les mêmes mécanismes. Ce sont des gens qui ne se remettent pas en question, qui se disent écœurés par le système, mais qui ne voient pas d’autre issue que de haïr l’autre. Leur seul but, c’est d’avoir le pouvoir. Car l’extrême droite n’a pas changé, elle reste dangereu­se. Petit, mes parents venaient me chercher à l’école quand des mecs du GUD traînaient. Plus tard, on a vécu les descentes de skins dans les concerts. Des gens sont morts sous les coups. On se dirige vers une catastrophe et je ne veux pas être spectateur de ça. On va résister.»

(Photo DR)

Roger Siffer, comédien, chansonnier régionaliste, directeur du théâtre de la Choucrouterie à Strasbourg (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine)

Roger Siffer«Je n’ai jamais raté un seul vote de ma vie. Voter, c’est la moins pire des solutions. Et les attentats sont une raison de plus d’y aller. Ceux qui ne veulent pas du FN doivent prendre conscience qu’il faut voter. Bien sûr, c’est désagréable, on ne vote pas pour mais contre. Vu les derniers sondages, j’ai honte, mais je risque de voter utile dès le premier tour. Ceci dit, j’aurais encore plus honte d’une forte abstention et d’une victoire de Philippot. Alors, même si on vote seulement pour barrer la route au FN, pour refuser cette saloperie, ça vaut le coup, non ?

«Ces élections sont tendues, la grande région est, disons, discutable… Je suis la cible de menaces, avec d’autres artistes : «Siffer est un traître et les traîtres on les fusille.» Mes enfants ont insisté pour que je fasse une main courante au commissariat. Tout ça parce que nous ne soutenons ni les anti-fusion ni Unser land [parti politique alacacien, ndlr]… Mais ils accusent la grande région d’avoir tué une culture déjà moribonde ! Moi, je chante alsacien quand je veux, où je veux, mais pas avec n’importe qui désormais. Jean-Claude Bader (ancien adjoint de Fabienne Keller, LR) a participé à notre clip sur la liberté de pensée de l’après-Charlie. Aujourd’hui, il est sur la liste de Philippot.

«Je suis très applaudi quand je dis qu’on ne va pas se laisser terroriser par les terroristes, qu’on se fout de tous les fanatismes ! Après, il ne faut pas mettre sur le même plan la guerre, qui tue des civils chez nous, avec cette réalité sociologique effrayante d’un peuple dit civilisé qui vote extrême droite. La guerre, on peut la contrer, militairement, diplomatiquement ; la montée du FN, c’est plus compliqué… J’ai peur qu’on ne puisse pas récupérer les électeurs FN, à moins que notre pays connaisse à nouveau l’âge d’or… J’en ai un dans ma famille, convaincu que FN va changer les choses. Peut-être qu’il faut faire comme les chats : leur mettre le nez dans le caca.

«En Allemagne, la génération d’après-guerre a questionné les parents, essuyant d’abord une paire de claques. Puis, le cinéma, la littérature a tellement touillé cette histoire qu’une catharsis a eu lieu, un nettoyage a été fait. Pas en Alsace ! Nous n’avons jamais fait le tri entre les pro-nazis, les SS volontaires, les incorporés de force, ceux qui donnaient les juifs et ceux qui résistaient. On n’a jamais eu à dire qui on était ou pas, l’Alsacien vit dans une sorte d’impunité, d’inconscience par rapport à ce que peut être le FN. Ici, on n’a pas peur des fachos. Et on se victimise : «Paris ne nous aime pas». C’est confortable, on n’est jamais responsable de rien et on trouve toujours un bouc-émissaire pour dire que c’est pas nous. Quand il y a 20 ans, le vote FN a commencé à faire des bons scores en Alsace, je n’ai plus chanté en alsacien mais en turc durant ma tournée. Je me suis fait prendre au col : «tes histoires de bougnoules tu peux le faire dans ton théâtre mais pas chez nous». J’ai peur de l’idéologie de ces gens-là. Il y a une vingtaine d’années, nous avons dû fermer le théâtre, des élus vexés d’être caricaturés nous avaient coupé les subventions de la Région. Si le FN passe, on ne se déculottera pas, on bricolera, on continuera, on résistera.»

(Photo Fréderic Godard)

Jean-Guy Le Floch, PDG d’Armor Lux (Bretagne)

Jean-Guy Le Floch.«Je suis depuis toujours un fervent partisan des urnes. Pour ces régionales, il y a deux raisons qui m’inciteraient encore davantage à voter et à appeler à voter. La première, c’est que l’on vit dans une grande République, issue d’événements dramatiques –  la Révolution n’a pas été très tendre  – qui ont coûté cher à la France. Je suis amené à voyager dans pas mal de pays où la démocratie est moins développée, et quand je reviens ici, je mesure la chance inouïe que l’on a de pouvoir décider de notre avenir. Il y a encore tellement de dictatures dans le monde, il faut honorer cette République où on a la chance de vivre.

«Je suis également inquiet des sondages annonçant une percée inhabituelle du FN en Bretagne. Il faut que les Bretons aillent voter pour montrer que cette région est toujours une terre de paix, de calme et de courtoisie. La deuxième raison qui me rend plus que jamais accro aux urnes, ce sont les événements du 13 Novembre. Il faut démontrer à tous ces barbares que la France est là, debout, rassemblée, que l’on vit dans une vraie démocratie, que l’on peut aller voter dans la sérénité. C’est aussi une forme d’hommage aux victimes. On a vu ces fleurs déposées devant le Bataclan, il devrait aussi y en avoir devant les urnes  !»

(Photo Jean-Michel Malgorn)

Malika Mokeddem, auteure d’une dizaine de romans, à Montpellier depuis près de quarante ans (Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées).

Malika Mokeddem«J’irai voter. Plus que jamais. Le FN est devenu une force majeure et risque désormais d’arriver bientôt aux commandes de la France. Notre démocratie a nourri en son sein un monstre qui risque de la dévorer. Les conclusions du second tour de ces régionales, ce sera 2017, les chances de Marine Le Pen pour 2017. On doit donc espérer, comme pour la réélection de Chirac en 2002, un sursaut des citoyens mais aussi des politiques  : les vrais démocrates, de droite comme de gauche, doivent comprendre que, face au FN, ils sont du même bord. On ne peut pas laisser un si beau pays gouverné par des idées mortifères.

«Je me considère comme méditerranéenne. Née en Algérie il y a soixante-six ans, j’ai aussi la nationalité française depuis 1982. J’ai quitté mon pays à cause de la montée de l’intégrisme. Les pays occidentaux ont mis longtemps à la prendre en compte et à comprendre qu’elle avait traversé la Méditerranée. Pendant ce temps, le FN, chez nous, a progressé. Etrangement, je ressens la même inquiétude face à la montée du FN que lorsque je vivais en Algérie, dans les années 70, et que nous vivions cet intégrisme croissant… Mais il me semble qu’aujourd’hui, ici et maintenant, le danger est encore plus grand.»

(Photo Yves Tennevin-Flickr)

Philippe Quesnot, créateur du site Glougueule, auteur de «Trente nuances de gros rouge» (Provence-Alpes-Côte-d’Azur)

Philippe Quesnot«Même malade, même mourant, je me traînerai aux urnes. Ici, dans les Alpes-Maritimes, au deuxième tour, on aura le choix entre la peste brune du FN et le choléra Christian Estrosi. Moi, je fais partie des gens proches de Nouvelle Donne mais je ne pense pas qu’ils fassent plus de 3 %. Mais, c’est essentiel d’aller voter. J’ai la chance d’avoir des enfants qui sont sur la même longueur d’onde que moi. Quand ils étaient mômes, je leur ai expliqué qu’on a la chance de vivre dans une démocratie où chacun peut ramener sa bouche ; que depuis cent ans, on vit dans un pays où l’Etat et l’Eglise sont séparés, qu’on n’est pas tenu de dire «je crois en Dieu» après chaque discours. Aujourd’hui, je m’inquiète pour la laïcité. Quand tu entends que Marion Maréchal Le Pen veut couper les subventions au Planning familial et que 40 % des gens pourraient voter pour elle, ça fait vraiment chier. Dans mon entourage, tout le monde va voter. J’ai bien un copain qui était au PC, il dit qu’il n’ira pas voter. Je lui dis qu’il ne peut pas faire ça. Mais au fond, je sais qu’il est comme moi, on aura du mal à mettre notre bulletin pour Estrosi au second tour, mais on va le faire.»

(Photo Edition de l’Epure) 

Gilles Stassart, cuisinier et écrivain, vit entre la France et le Japon

Gilles Stassart«J’ai toujours adoré cette histoire de Marie-Antoinette qui veut donner de la brioche au peuple affamé, puisqu’il n’y a plus de pain pour le calmer. Un peu avant, pour être certain d’avoir la paix, les Romains, selon Juvénal, avaient adjoint à la gamelle le spectacle horrifiant des jeux du cirque. La politique et la satisfaction des estomacs ont souvent fait la paire dans les ambitions simplistes et populistes. Un meilleur des mondes totalitaires pourrait, en effet, tout à fait se réduire à ce micro cercle où les individus, autocentrés, gavés et décérébrés, formeraient l’intestin permettant à une poignée de puissants de faire choux gras. On n’en est pas si loin. Dans une société paradoxalement en crise et toujours aussi consumériste, la démocratie n’est ni un gadget de plus ni un marronnier. La démocratie a ça de passionnant, qu’elle interroge un monde toujours aussi vaste et complexe (peut-être tordu aussi ?). Elle dépasse le cadre des cases à cocher. L’enjeu n’est pas la réponse, mais bien la capacité que nous avons à nous poser des questions.»

(Photo Stassart))

Pierre-Henri Allain à Rennes , Haydée Sabéran à Lille , Jacky Durand , Maïté DARNAULT à Lyon , Jean-Manuel Escarnot à Toulouse , Stéphanie Harounyan à Marseille , Sarah Finger à Montpellier , Noémie Rousseau à Strasbourg