Mois : octobre 2016

Alain Juppé se défend sur sa condamnation judiciaire

Alain Juppé ne lâche rien. Attaqué sur son passé judiciaire par plusieurs candidats, le maire de Bordeaux a lâché lundi soir sur BFM TV, au détour d’une réponse, qu’« en matière judiciaire il vaut mieux avoir un passé qu’un avenir », tout en assurant que ces propos ne visaient personne. Il était interrogé sur sa condamnation de 2004, un an d’inéligibilité pour « prise illégale d’intérêts » et quatorze mois avec sursis, dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Un propos « général »

Il a dit que, « naturellement », il se sentait visé par la proposition de Bruno Le Maire ou celle d’Emmanuel Macron d’avoir un casier judiciaire vierge quand on est candidat. « Tout le monde connaît ma situation, je me suis exprimé, et je crois que les Français m’ont compris et qu’ils m’ont relégitimé à plusieurs reprises », a-t-il dit. « Vous savez, en matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu’un avenir », a-t-il lancé. Pressé de dire à qui il pensait, il a assuré : « Non, non, c’est un propos général. » Le parquet de Paris a demandé début septembre le renvoi de l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Bygmalion pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.

Prix Nobel d’économie: la théorie du contrat expliquée en un simple exemple

L’académie des Nobel a attribué le prix de sciences économiques à l’Américano-Britannique Oliver Hart et au Finlandais Bengt Holmström, récompensés pour leurs travaux sur la théorie du contrat. L’Express vous explique en quoi cela consiste.

La théorie du contrat concerne tout le monde: travail, banque, assurance et même abonnement à la salle de sport. Mais sur le papier, les travaux primés sont un brin compliqués. Voici ce qu’il faut en retenir.

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Cette théorie est un outil, qui vise à mieux comprendre comment les contrats doivent être conçus pour être profitables aux deux parties qu’ils engagent l’une envers l’autre. Elle part du principe que les agents économiques (individus, entreprises, Etats…) qui signent un contrat ont -à la base- des intérêts divergents. Elle vise à comprendre comment structurer économiquement le contrat pour qu’il soit profitable aux deux parties et qu’il fasse converger leurs intérêts.

Un exemple avec le marché du travail

Ces travaux sont applicables dans de nombreux domaines, les économies modernes étant régies par d’innombrables contrats. « La théorie du contrat concerne tout ce qui va structurer la relation entre un donneur d’ordre et un exécutant, explique ainsi Cécile Aubert, professeure à l’école d’économie de Toulouse (TSE)*. En économie du travail, elle va par exemple permettre de mieux comprendre comment le contrat modifie le comportement des salariés d’une entreprise. Quel contrat permet à l’entreprise d’obtenir d’un salarié qu’il s’investisse au mieux dans son travail? Dans quelle mesure inclure une part de rémunération variable va influer sur le comportement des salariés? Et sur quels critères baser ces bonus (satisfaction des clients, nombre de ventes…)? ».

Le même type d’exemple s’applique à d’autres sphères de l’économie, qu’il s’agisse des contrats passés entre actionnaires et cadres dirigeants d’une entreprise, entre une compagnie d’assurance et les propriétaires de voitures, entre une autorité publique et ses fournisseurs, etc. Le raisonnement étant toujours le même: comment structurer un contrat pour qu’il soit le plus favorable possible aux deux parties.

Comprendre les effets pervers des contrats

« Les nouveaux outils théoriques créés par Hart et Holmström sont précieux (…) pour éviter les pièges potentiels dans la conception des contrats », note l’Académie des Nobel.

Concrètement, leurs travaux permettent par exemple de montrer les effets pervers de la rémunération des patrons (stock options…) ou de mettre en évidence que rémunérer un fonctionnaire de police ou un enseignant en fonction d’une efficacité statistiquement mesurable aura des effets néfastes. Cela ne va pas augmenter son efficacité, mais le policier aura tout intérêt à accroître la part mesurable de son travail, au détriment de la qualité. Autrement dit, il fera du chiffre. Ca vous rappelle quelque chose?

« La théorie du contrat est donc un outil très utilisé, explique Cécile Aubert. Elle permet de comprendre et prévoir les comportement des agents économiques dans des champs variés. Son domaine d’application est très vaste ». Et sa compréhension (un peu) moins difficile maintenant?

*et à l’Université de Bordeaux

Laura, version originale

J’avoue ce travers : faire immédiatement de quelqu’un de réel un personnage de fiction. Prenons Laura. Je pensais parler avec la Laura du dernier roman de Nabokov, un personnage qu’imagine un romancier à partir de rien : son nom, ce qu’on dit d’elle. Ou celle du film de Preminger, incarnée par la troublante Gene Tierney dont l’image fascine à distance l’enquêteur. Qui allais-je rencontrer ? Comment faire le portrait d’une ombre laissée par l’éclat des projecteurs ? Non que cette Laura bien réelle qui aujourd’hui pose pour Le Point soit un être de fiction ou manque de lumière : des ombres, il y en a de claires. Mais parce qu’on perçoit chez elle quelque chose d’inachevé. Elle se cherche encore. Faiblesse, failles, fragilités ? C’est sa force de ne pas s’être laissé enfermer dans l’histoire qu’on avait projetée sur elle et de vouloir l’écrire elle-même. Elle est en tournage. Après quatorze films. Elle interrompt une séance d’essais d’habillage et de maquillage pour répondre à nos questions. Laura par Laura. Écoutons.

Le Point : Qui voyez-vous le matin dans votre miroir ?

Laura Smet : Ce matin, je vois Solange, que je vais interpréter dans le prochain film de Xavier Beauvois. Le cinéma, ça sert à ça, changer de rôle en rôle. Mais je reste moi-même et les cinéastes, depuis le début, m’ont choisie pour ça. Pour moi. Aucune allusion à mes parents [elle dit « illusion », joli lapsus]. Mais, au début, c’était une souffrance de ne pas pouvoir décrocher du cinéma. Maintenant, sauf quand le personnage est trop prenant, quand je rentre chez moi après le travail, je me retrouve bien. Je n’ai pas besoin de rôles pour exister. À 33 ans, j’ai cessé de foncer tête baissée. Je prends mon temps. Je ne renie pas mon passé. J’ai fait ce que j’ai pu. Mon métier m’est tombé dessus à 17 ans. Maintenant, je l’assume. Je l’aime. Sereinement.

Voulez-vous changer d’identité, comme la femme qui sort de prison dans La Bête curieuse de Laurent Perreau ?

Non, jamais de la vie. Le regard des autres ne me fait pas peur. Leurs mots, parfois, oui, ça fait mal. Quand on me traite comme une bête curieuse, justement. La prison, elle est dans la vie, ce qu’on dit de moi, ce qu’on écrit sur moi. Ça, ça fait mal. Actrice ou chanteuse ou modèle, ce sont des rôles, mais qui vous permettent de montrer une part de vous-même que vous ne connaissiez même pas.

Le film où vous vous préférez ?

Les Corps impatients de Xavier Giannoli. On se rappelle toujours la première fois, que ce soit en amour ou dans la vie d’actrice.

Modèle ou actrice, vous préférez quoi ?

C’est très différent. J’aime beaucoup les photos parce que je n’ai pas confiance en moi physiquement. J’aime la mode, les tissus, les vêtements, les transformations. Dans une photo, on ne vous prend pas votre image, c’est une composition. Ce n’est pas vous. Mais, comme comédienne, on vous demande d’exprimer quelque chose de vous, de traverser vos émotions propres. Bonnes ou mauvaises. Au début, pour pleurer au cinéma, j’ai été obligée de tuer père et mère en pensée. On invente des scénarios tristes pour se protéger de ce qu’on a vraiment vécu. Maintenant, j’ai envie d’être aussi autre chose : j’aimerais passer derrière la caméra.

Diriez-vous que vous êtes normale ?

Naître dans le cinéma, ce n’est pas normal, mais quand on est enfant, ça vous paraît normal. Mais j’ai toujours su qui j’étais, et il y a pire que d’avoir été élevée dans ce monde artificiel.

Le bonheur, c’est quoi ?

Il ne faut pas essayer de le chercher. C’est ce qui est là quand on ne l’attend pas. Tous les jours.

Ce qu’il y a de bien dans les entretiens avec une personnalité connue, c’est qu’on y découvre toujours une personne inconnue, tout autre que son personnage. Les gens d’image sont de drôles de corps. Ils donnent à voir pour masquer ce qu’ils auraient à dire. Être vu pour ne pas être entendu ? Discrète, secrète, ses rêves, ses angoisses, ses désirs, ses souffrances, ses pensées, Laura les recouvre par l’image qu’elle abandonne aux regards publics. Elle assume cette image, mais sait que ce n’est qu’un reflet, et qui passe. Pas une fois au cours de notre entretien elle n’a prononcé le nom de son père, ni de sa mère, auprès de qui elle jouera pourtant le rôle d’une paysanne dans la guerre de 14 dans le prochain film de Xavier Beauvois,  Les Gardiennes. Loin du glamour. Ce qui n’empêche pas les médias people toujours attachés à l’essentielle vérité d’un artiste de s’interroger : brune, comme dans son dernier film, ou de nouveau blonde ? Laura qui ?

Photographe : Arno Lam, assisté de Sandro Volpe

Réalisation : Fabrice Léonard

Make up : Miky @B Agency

Hair : Patrice Delaroche @ B Agency

L’Espagne et l’autre vision du lobbying

Dernièrement, j’ai assisté à un congrès économique à Madrid où, entre deux séances de travail, j’ai eu une discussion particulièrement intéressante avec quelques intervenants. L’un d’eux nomtamment décrivait de quelle façon les groupes de pression réussissent à mettre à mal l’intérêt général. Et comme vous pouvez vous en douter, je partageais son sentiment à ce sujet. Les groupes de pression sont selon moi une vraie chienlit. La raison en est à la fois simple et tragique : ils se soucient uniquement d’eux-mêmes et non pas de l’ensemble de la société. Et au vu de l’influence qu’ils peuvent avoir, ce manque de considération est tout simplement catastrophique. En effet, durant leurs tractations avec l’Etat pour grapiller des subventions ou des mesures en leur faveur, ils ne s’intéressent qu’à leurs intérêts, et les défendent souvent aux dépens de ceux du reste de la société. C’est que les groupes d’intérêt sont bien mieux organisés et leurs demandes sont par conséquent mieux représentés que celles de l’ensemble de la société. Ils réussissent plus facilement à imposer leurs exigences, et cela est d’autant plus dommageable pour le citoyen que ces groupes sont très nombreux (cela va des avocats aux chauffeurs de taxis ; en fait, presque chaque profession est un lobby en puissance). Tous ces groupes d’intérêt n’hésitent pas à interpeller les médias pour influencer la décision politique, et savent se faire entendre, alors que le reste de la société, nécessairement moins organisé et donnant moins de la voix, est systématiquement spoliée dans la décision finale. Voilà pourquoi, au final, chaque groupe d’intérêt réussit assez facilement à obtenir des gains qui se retrouvent financés, en dernier ressort, par le contribuable. Dans ce système où c’est celui qui crie le plus fort qui gagne, les lobbies ont un avantage considérable pour pourrir la vie des citoyens. Cette situation aboutit à une surabondance absurde d’incitations financières et de statuts d’exception qui forcent les citoyens à débourser un peu plus pour chaque groupe ayant eu gain de cause. N’eût été le sujet, ce congrès à Madrid a en tout cas été un enchantement, en particulier pour l’organisation remarquable avec laquelle il a été organisé. Voilà le site de l’agence qui a organisé ce séminaire en Espagne. Suivez le lien pour le programme de l’événement.

Mortalité routière : la rechute du mois de septembre

Un mois de septembre trop clément cette année par rapport à celui, très orageux, de l’an dernier qui avait dissuadé de prendre la route, ce serait l’une des explications à la hausse soudaine de la mortalité routière. Selon les statistiques provisoires de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 335 personnes ont en effet perdu la vie sur les routes de France métropolitaine le mois dernier, contre 257 en septembre 2015, soit 78 personnes tuées en plus. Ce chiffre correspond, hélas, à une augmentation de 30,4 % de la mortalité par rapport à septembre 2015.

Selon les spécialistes de l’ONISR cités dans le communiqué, « cette hausse de la mortalité routière est à mettre en regard de la comparaison statistique avec un mois de septembre 2015 exceptionnel qui avait connu une baisse très forte du nombre de personnes tuées sur les routes, en partie en raison de conditions météorologiques très défavorables, marquées par de fortes pluies et inondations ».

Les autres indicateurs de l’accidentalité routière sont cependant en baisse :

– Les accidents corporels diminuent de 1,2 % : 5 136 en septembre 2016 contre 5 200 en septembre 2015, soit 64 accidents en moins

– Le nombre de personnes blessées sur les routes diminue de 3,4 % : 6 312 personnes le mois dernier contre 6 534 en septembre 2015, soit 222 personnes blessées en moins.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le nombre de personnes tuées est désormais supérieur de 3,1 % aux neuf mois correspondants de l’année précédente, soit 76 décès supplémentaires, alors que le volume d’accidents reste en baisse (- 0,8 %). Cette augmentation enregistrée au mois de septembre fait suite à trois mois de baisse continue de la mortalité routière et indique une aggravation des accidents.

S’attendre à un coup de vis après d’aussi mauvais chiffres, même s’ils sont partiels sur le mois de septembre et provisoires car ils ne concernent que la France métropolitaine, est à redouter. C’est ce qui se passe depuis 1974 à chaque inflexion de la décrue des statistiques de mortalité.

Cette fois, la Sécurité routière a déjà la réponse adaptée dans le tuyau puisqu’elle exhorte le gouvernement dans sa détermination à mettre en œuvre l’ensemble des mesures décidées en 2015, notamment celles prises par le Comité interministériel de la sécurité routière. « Ces mesures sont plus que jamais nécessaires », dit-elle. Onze d’entre elles seront examinées la semaine prochaine à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de modernisation de la justice du XXIe siècle.

Pourquoi Gérard Filoche n’ira (sans doute) pas à la primaire

Gérard Filoche l’a dit et redit, encore mercredi : « Je suis candidat à la primaire. » L’ex-inspecteur du travail, trublion de l’aile gauche du PS, laissait planer le doute jusqu’alors, puisqu’il ne souhaitait concourir qu’à une primaire élargie, au-delà du seul Parti socialiste. Il semble avoir désormais les garanties que ce sera le cas, d’où sa décision.

Mais a-t-il les garanties de pouvoir s’y inscrire ? Filoche affirme qu’il a d’ores et déjà les parrainages requis. Les règles ont été établies lors d’un conseil national le 2 octobre : pour participer à la primaire des 22 et 29 janvier, le candidat doit réunir les signatures de 5 % des parlementaires socialistes, ou 5 % des membres titulaires du conseil national, ou 5 % des maires des villes de plus de 10 000 habitants répartis dans dix départements et quatre régions, ou 5 % des conseillers régionaux et départementaux de dix départements et quatre régions.

La majorité des candidats potentiels (Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Arnaud Montebourg, sans compter François Hollande) devrait sans difficulté atteindre l’un ou l’autre de ces quotas. C’est beaucoup plus incertain pour Gérard Filoche, même s’il assure le contraire.

Yalta

L’homme n’a qu’un « mandat », celui de membre du bureau national du PS, l’organe politique du Parti socialiste. Son influence est donc réduite. Il lui est quasi-impossible de réunir les 5 % de signatures de parlementaires, ce qui représente 19 élus, tout comme le soutien d’une dizaine de maires de grandes villes ou de près de 65 élus locaux (conseillers généraux et régionaux). Reste le « vivier » du conseil national. La barre des 5 % fixée par le PS représente une quinzaine de membres. Ceux-ci sont désignés en fonction du résultat de chaque motion au dernier congrès, celui de Poitiers (2015) en l’occurrence. Filoche est issu de la motion B, mais son sous-courant est ténu puisqu’il ne dispose que de trois sièges. « On avait négocié un Yalta après le congrès de Poitiers : trois sièges pour Filoche, vingt pour Lienemann, vingt et un pour Hamon, etc. », détaille un des leaders de la motion B, dite des frondeurs. Avec ses trois soutiens, Gérard Filoche est donc loin de remplir le quota des quinze membres du CN.

En attendant la clôture des candidatures, le 15 décembre, Gérard Filoche fait comme s’il se présentait. « Il a tout intérêt à se montrer ! » raille un rival. Avant, sans doute, de se rallier à un autre candidat. Les trois autres représentants de l’aile gauche à la primaire (Hamon, Lienemann et Montebourg) prennent d’ailleurs garde de modérer les attaques entre eux, afin de préparer déjà les ralliements de second tour. Ce sera l’heure de Filoche.

Chute de la livre britannique: la faute de François Hollande et des algorithmes?

Les ordinateurs auraient surréagi à des déclarations de François Hollande sur le Brexit, faisant chuter la livre britannique à un plus bas jamais atteint depuis 1985.

Les ordinateurs ont-ils joué un rôle dans la brutale chute de la livre britannique au début des échanges en Asie dans la nuit de jeudi à vendredi? C’est ce que croient les spécialistes, selon lesquels les ordinateurs se seraient emballés… du fait notamment de déclarations de François Hollande sur le Brexit.

Jeudi soir, la devise britannique a chuté à 1,1841 dollar, soit un plus bas depuis mars 1985. En deux heures, la monnaie a ainsi perdu 6,1%. Elle s’est finalement redressée ce vendredi à 1,2466 dollar pour une livre. La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé qu’elle « examinait ce qu’il s’est passé »

François Hollande pour la « fermeté » face à Londres

Or, au moment de cette diminution, « les marchés de New York étaient sur le point de fermer, ceux de Tokyo sur le point d’ouvrir, l’activité était faible, dans ce cas on bouge généralement peu », explique Yuji Saito, responsable du département des changes du Crédit Agricole à Tokyo.

Selon ce spécialiste, « il est tout à fait possible que les algorithmes aient réagi » aux propos du président français François Hollande, plaidant pour la « fermeté » face à Londres dans les futures négociations sur le Brexit. Le quotidien britannique Financial Times, parmi les premiers à rapporter les déclarations du chef de l’Etat français, a lui-même mentionné cette piste. « De nombreux courtiers incluent dans les paramètres le suivi des sites d’information. A la minute où l’article a été publié, le mouvement de descente de la livre a débuté », a commenté le journal.

Des technologies qui peuvent perturber les échanges

Le recours à des ordinateurs super-puissants et programmes informatiques complexes est devenu monnaie courante en matière de transactions financières, en particulier sur le marché des changes qui fonctionne en quasi permanence. L’objectif pour les courtiers: prendre des positions sur les marchés 24 heures sur 24, sans avoir besoin d’être présents.

Cette méthode, dite de trading automatique, vise aussi à diminuer les coûts de main-d’oeuvre et réduire la charge émotionnelle pour les salariés. Conçus pour réagir à toute information notable selon des critères pré-établis par l’investisseur, les algorithmes analysent des milliers de données en un temps record. Ils peuvent par exemple acheter des actions ou monnaies quand les cours reculent en anticipant sur leur rebond.

Mais l’utilisation croissante de ces technologies dernier cri est controversée pour les risques de perturbations des échanges qu’elle implique. L’incident de ce vendredi pourrait être un nouvel argument en leur défaveur.

Prélèvement à la source: en 2017, un « effet richesse » pour les contribuables?

Dans le cadre du passage au prélèvement à la source, les revenus non exceptionnels perçus en 2017 ne seront pas imposés. Le gouvernement en attend des effets bénéfiques sur l’économie.

Décriée par l’opposition de droite, le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source est le dernier grand chantier fiscal de ce gouvernement. La réforme doit prouver une volonté de moderniser l’Etat et de faciliter la vie des contribuables. D’après l’étude d’impact qu’il vient de transmettre au Parlement, elle permettrait même indirectement d’accentuer la relance économique dès 2017. Explications.

2017, une année blanche pour les revenus

2017 ne sera pas une année blanche pour l’Etat, puisque les contribuables paieront leur impôt sur les revenus de 2016 selon leurs modalités habituelles. A partir du 1er janvier 2018, ils seront prélevés sur leurs revenus 2018. Mais l’année sera blanche en ce qui concerne les revenus non exceptionnels de 2017.

Traitements, salaires, pensions, revenus de remplacements, revenus des indépendants ou revenus fonciers perçus au cours de cette année charnière vont coûter zéro au contribuable. Grâce à un dispositif « ad hoc », le crédit d’impôt de modernisation du recouvrement (CIMR), les impôts 2017 seront tout simplement annulés.

L’avis d’imposition reçu en 2018 mentionnera le montant d’impôt, net du CIMR. Si la somme égale à zéro, pas d’impôt supplémentaire. Si elle est positive du fait de revenus exceptionnels en 2017, impôt supplémentaire. Si elle est négative grâce aux réductions et aux crédits d’impôt, le montant correspondant sera restitué, « préservant ainsi le niveau de soutien aux ménages et aux différents secteurs sociaux et économiques. »

Un surcroît de travail attendu

Concrètement, en septembre 2018, vous avez toutes les chances de recevoir un avis d’imposition nul, ce qui ne vous empêchera pas d’avoir été « prélevé à la source » depuis le mois de janvier. Le gouvernement estime toutefois que les contribuables en ressentiront un « effet richesse » qui devrait avoir accroître la consommation, et donc l’activité.

Voire de « fluidifier le marché du travail », en facilitant les reconversions professionnelles. Cet effet reste cependant difficile à quantifier, reconnaît le rapport. Il « ne se matérialisera complètement qu’au moment du décès, où plus aucun impôt sur le revenu des défunts ne sera dû par les héritiers ».

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L’Etat veille aussi à la triche qui consisterait à gonfler artificiellement ses revenus 2017 en minimisant ceux de 2018. « La réforme est en effet calibrée de manière à éviter les effets d’optimisation, tout en favorisant l’offre de travail des salariés comme des indépendants. » Reste que les contribuables sont encouragés à « prendre ou reprendre un emploi, prendre un second emploi ou effectuer des heures supplémentaires. » Ou encore à repousser leur départ à la retraite. Le gouvernement escompte bien que ce surcroît de travail favorise l’activité, et donc la croissance. En Islande, le PIB a augmenté de 8,5% lors de l’année de transition en 1987. Il ne faut pas s’attendre à un résultat aussi miraculeux: l’Islande connaissait le plein emploi et en a également profité pour baisser les impôts.

La réforme contient aussi une « hausse implicite »

Selon une étude récente de deux économistes de l’OFCE cependant, faire payer l’impôt sur le revenu plus tôt permet aussi à l’Etat d’encaisser une « hausse implicite ». Même à un rythme très faible de croissance et d’inflation, l’impôt dû par le contribuable augmente en effet année après année. Avec cette réforme, il va payer en 2018 un petit peu plus que s’il avait été imposé sur ses revenus 2017. « La mise en place du prélèvement à la source aura un impact positif sur la comptabilité de l’Etat », reconnaît le document gouvernemental.

« L’Etat est gagnant car il va percevoir un surplus relatif de recettes fiscales qui est égal au taux de croissance nominal de l’économie », note l’OFCE. Les jeunes actifs qui entreront dans l’impôt cette année là, et qui n’auront même pas le bénéfice de l’année blanche, sont les grands perdants. « L’Etat ne nous fait plus crédit », remarque également pour L’Express Vincent Touzé, un des auteurs de l’étude. En effet, plus de gains éventuels à attendre de l’épargne de précaution constituée en vue du paiement de l’impôt dans le système actuel.

Pas de Cartier pour Emmanuel Macron ?

Bercy pour ce moment ? Après deux années en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée, puis pile deux ans en tant que ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron a quitté ses fonctions, à quelques mois de la prochaine élection présidentielle, pour se consacrer pleinement à son mouvement politique, En marche !. Et viser l’Élysée ? Très certainement. D’ailleurs, il ne cesse de tisser sa toile à travers le pays, et tient ce mardi à Strasbourg son premier meeting participatif, pour s’adresser à « la France qui subit ».

L’heure M

Son heure est-elle venue ? Il appartiendra aux électeurs de le dire. Mais, dans le domaine du style, on ne peut en tout cas rien reprocher à Emmanuel Macron, qui, des costumes aux Weston, en passant par la barbe de trois jours, a tout de la gravure de mode. Sans oublier, bien sûr, le détail qui fait la différence : non pas les deux alliances qu’il porte à chaque annulaire, mais la Cartier Tank MC qu’il porte le plus discrètement possible, très souvent retournée au poignet gauche, comme les élèves voulant regarder l’heure en classe sans se faire attraper par le professeur. Détail amusant : c’est également ainsi que la portait Alain Delon, notamment sur le tournage du film Un flic, en 1972, comme son metteur en scène favori, Jean-Pierre Melville…

Car la Tank est une montre culte, une montre de légende, que l’on retrouve au poignet de centaines de célébrités depuis son apparition en 1917, et au gré de ses réincarnations. Lire notre article « Gable, Beatty, Warhol, Delon… tous en Tank ». La légende veut que Louis Cartier ait été inspiré, influencé, par les chenilles des chars d’assaut Renault. En tout cas, le prototype de la Tank sera offert au général John Pershing, alors commandant du corps expéditionnaire américain en Europe. Puis on la retrouvera au poignet de Cary Grant, Clark Gable, Gary Cooper et Warren Beatty, qui ne se séparait jamais de sa Tank à l’époque du film Bonnie and Clyde, vers 1967. Quelques années plus tard, c’est à Puerto Rico, le 14 février 1976, lors de son séjour d’entraînement avant son combat contre Jean-Pierre Coopman, que Mohamed Ali achète une Tank. Et que dire de la mythique collection de Tank d’Andy Warhol, lui qui portait une montre arrêtée au poignet ? Bref, en choisissant ce modèle, Emmanuel Macron a, littéralement, choisi une montre de star.

Un choix presque sage

Au fond, le désormais ex-ministre de l’Économie porte une montre presque sage, en comparaison de son patrimoine : ce modèle avec petite seconde à 6 heures, un modèle sobre et classique, est proposé à 6 500 euros sur le site de l’horloger suisse. Présentée lors de sa sortie, à l’été 2013, comme une « Tank virile pour dandys horlogers », cette montre automatique est dotée du premier mouvement manufacture de la Maison Cartier, le 1904 MC, que l’on peut admirer au travers du fond saphir transparent du cadran. Simplement élégante, légère et facile à porter en toutes circonstances, c’est un futur classique horloger pour dandys bien inspirés, avec son cadran massif mais sobre, sa ligne virile mais légère et sa seconde qui vient rythmer le cadran.

Gare au Crash

En comparaison avec les précédents locataires de Bercy, Emmanuel Macron semble bien raisonnable avec sa Tank. En effet, belles montres et politiques entretiennent parfois des liaisons dangereuses… Jérôme Cahuzac et Pierre Moscovici, au-delà de leurs déclarations de patrimoine respectives, dans lesquelles ne figuraient pas leurs passions horlogères, auraient pu se livrer à un véritable duel en la matière (lire notre article). Avec eux, le changement de montres, c’était tout le temps ! Mais le nouveau leader libéré, délivré, du mouvement En marche ! devrait tout de même se méfier de son choix horloger. S’il est aussi fidèle en montres qu’en politique, il ne faut pas oublier qu’une autre réincarnation de la Tank s’appelle la Crash, une montre au boîtier comme déformé, brisé. La légende veut qu’elle soit née d’un retour en atelier, en 1967, d’une montre justement endommagée lors d’un accident. En horlogerie comme en politique, gare aux sorties de route…

À la une ce mercredi 5 octobre

Exclu.Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, tentera ce mercredi devant la justice civile de faire annuler son exclusion du parti dirigé par sa fille Marine Le Pen, prononcée en août 2015. Selon son entourage, l’homme politique âgé de 88 ans devrait être présent à l’audience du tribunal de grande instance de Nanterre. Il avait été suspendu du FN en mai 2015 puis exclu le 20 août de la même année par le bureau exécutif, instance suprême du parti, après une série de provocations guère nouvelles sur le fond à propos de la Shoah et du maréchal Pétain, jugées pénalisantes pour la stratégie de « dédiabolisation » menée par sa fille.

Terrorisme. La Cour de cassation examinera, elle, le pourvoi d’Abdelkader Merah, qui conteste son renvoi aux assises pour complicité des sept assassinats terroristes commis par son frère Mohamed Merah. De son côté, le parquet général demande un alourdissement des chefs de poursuite à l’égard d’un second homme, Fettah Malki, qui a reconnu avoir fourni une aide logistique au « tueur au scooter ».

Trou de la Sécu. Le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, misant sur un quasi retour à l’équilibre du régime général en 2017. Une annonce perçue comme hautement politique à quelques mois de la présidentielle, qui doit se traduire par 4 milliards d’euros d’économies en santé. Il y a une dizaine de jours,réduit à 400 millions d’euros, contre 3,4 milliards en 2016.

Ravages de Matthew. L’ouragan Matthew, dont les vents violents jusqu’à 240 km/h ont déjà fait sept morts, trois à Haïti et quatre en République Dominicaine mardi, continue sa progression dans les Caraïbes. L’oeil de l’ouragan a touché l’est de Cuba mardi soir et menace les côtes américaines des États de la Caroline du Sud et de la Floride.