Au micro de Jean-Jacques Bourdin, l’ancien chef de l’État a notamment justifié les réductions massives des effectifs de policiers et de gendarmes durant son quinquennat. Il s’est également confié sur sa vision de la primaire à droite et les scénarios de vote, dans le cas où il serait absent de la présidentielle de 2017.
Crise de la police
Durant l’interview, Nicolas Sarkozy a expliqué ne pas regretter les réductions d’effectifs de gendarmes et policiers effectuées durant son quiquennat, expliquant sur RMC/BFM TV qu' »il fallait faire des économies ». À la question « Vous avez supprimé 12 469 postes de gendarmes et policiers entre 2007 et 2012, est-ce que vous regrettez ? », Nicolas Sarkozy a répondu : « Non ». « On croulait sous les dettes et les déficits, il fallait faire des économies (…) il fa(llait) réduire les effectifs dans la fonction publique », a-t-il expliqué, alors que les policiers manifestent à travers la France depuis dix jours pour demander plus de moyens. « La lutte contre l’insécurité n’est pas une question d’effectifs », a souligné l’ancien chef de l’État.
Nicolas Sarkozy a répété qu’il était en faveur de la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes, « pour qu’on ne mette pas sur le même plan les délinquants et les forces de l’ordre ». Il a aussi estimé « utile, nécessaire » que les policiers soient équipés d’armes non létales pour « pouvoir se défendre sans mettre en cause la vie du délinquant ». Il a aussi dit vouloir « dans l’avenir équiper les policiers en intervention de caméras ». Il a aussi demandé que « la peine soit doublée » pour « toute personne qui touche à l’intégrité physique (…) d’un symbole de la république », tels les policiers, les gendarmes et les professeurs. Ces personnes, a-t-il dit, doivent « se retrouver en prison immédiatement ».
Primaire à droite
Le candidat à la primaire de la droite a expliqué qu’il ne croyait « pas une minute à la fable des électeurs de gauche qui viendraient voter à la primaire de la droite » des 20 et 27 novembre. L’ancien chef de l’État, qui a lui-même accusé Alain Juppé de faire des « compromis avec la gauche » pour gagner la primaire, a en revanche estimé que des électeurs FN pourraient venir voter. « Cela peut très bien se faire (…) Parce qu’avant de voter une, deux, ou trois fois pour Madame Le Pen, ils votaient pour nous. » « On les a déçus ou je les ai déçus, et je les encourage à voter pour nous », a-t-il dit. « Pour voter, il faudra signer une charte indiquant sur l’honneur qu’on partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, ensuite il faudra payer deux euros, enfin faire la queue et devant tous les médias afficher son appartenance à la droite ou au centre », a-t-il dit. « Je suis très confiant, je sens la mobilisation du peuple de droite », a-t-il ajouté.
Il y a deux semaines, l’ancien chef de l’État avait estimé qu’il y avait « un problème de loyauté. Pour voter à la primaire, il faudra signer une charte dans laquelle on s’engage à partager les valeurs de la droite et du centre. Si on est de gauche, c’est qu’on ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Donc on appelle des gens à venir pour signer une charte dont ils ne croient pas un mot. Ça s’appelle quoi ? Du mensonge et de la déloyauté », avait-il dit, visant le maire de Bordeaux.
Présidentielle 2017
L’ancien chef de l’État a également laissé entendre qu’il voterait François Hollande contre le FN si la situation devait se présenter. « Je n’ai jamais voté pour le FN et je n’ai pas l’intention de le faire », a-t-il dit, interrogé sur son choix dans une telle hypothèse. Voterait-il pour François Hollande ? « Pas de gaieté de coeur », a-t-il lâché sans prononcer le nom de celui qui l’a battu en 2012. « Je pense qu’entre nous avec le FN il y a une barrière infranchissable. Pour eux, l’immigration, c’est un problème de principe, pour moi, c’est un problème de nombre, c’est pas tout à fait la même chose », a indiqué l’ancien chef de l’État.
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Le nombre de demandeurs d’emploi pour septembre sera connu ce 25 octobre. Pôle emploi s’est fixé comme objectif d’accompagner 70 000 chômeurs vers la création d’entreprise d’ici la fin de l’année. Une nouvelle prestation Activ’Créa est destinée à convaincre les plus hésitants.
Alors que le taux de chômage peine toujours à baisser, Pôle emploi veut désormais inciter davantage de demandeurs d’emploi à créer leur entreprise. D’ici fin 2016, l’opérateur public s’est fixé comme objectif d’amener 70 000 personnes sur le chemin de l’entrepreneuriat. Pour y parvenir, il a lancé le dispositif Activ’Créa en juillet dernier.
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Effectuée par des prestataires extérieurs, différents selon les territoires, cette prestation existait dans le passé sous d’autres appellations. Mais selon une étude parue début octobre, ces dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprise étaient très peu utilisés.
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Tout l’enjeu donc, pour Pôle emploi, est de persuader certains chômeurs à franchir le pas. « L’intérêt, c’est de faire émerger toutes les idées que vous avez, rassure une conseillère Pôle emploi, devant un peu plus d’une douzaine de demandeurs d’emploi, à Versailles (Yvelines) en ce début octobre. Pour intégrer Activ’Créa, vous n’avez pas besoin d’idée fixe. Il n’y a pas d’obligation de créer une entreprise à la fin de la prestation ». S’en suit une revue des services auxquels ces potentiels entrepreneurs auront accès. Notamment, « un entretien de diagnostic qui dure 1h45 » suivi de « 10 contacts minimum » avec des experts de la création d’entreprise. Ils peuvent prendre la forme d’entretiens individuels, ou alors d’ateliers collectifs. Le parcours dure trois mois maximum.
« On ne juge pas l’idée »
Pour Cédric, les premiers contacts ont été très positifs. Suite à une rupture conventionnelle avec son ex-employeur, fin 2015, il a décidé d’abandonner le salariat. A 41 ans, il veut créer une entreprise autour de sa passion, la musculation. Problème: il ignore tout des démarches à suivre. « Le conseiller détecte si l’idée est bonne, et il fait preuve de beaucoup de pédagogie, juge-t-il. Comme vous n’avez jamais fait, vous avez peur. Si vous empruntez et que vous vous plantez, il se passe quoi? ». Le jeune créateur connaît désormais la marche à suivre pour concrétiser son projet: identifier ses concurrents et des clients potentiels, l’importance de bien chiffrer son budget, et les pièges à éviter. Il a déjà assisté à deux formations, l’une portant sur la recherche d’investisseurs et l’autre sur les différents statuts juridiques d’entreprise. Il se donne jusqu’à la fin de l’année pour décider de lancer ou non son affaire.
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« On ne juge pas l’idée, précise David Kennedy, responsable de formation chez Nuevo, le sous-traitant vers lequel le Pôle emploi de Versailles dirige ses candidats à l’entrepreneuriat. Ce n’est pas tant l’idée qui fait qu’on réussit que de travailler son projet ». Par exemple, si monter un food truck est plutôt une bonne idée en soi, lancer son business peut être plus compliqué qu’il n’y paraît, à cause des autorisations à obtenir par exemple. Etre déterminé à surmonter ou contourner ces obstacles compte. Lors de l' »entretien de diagnostic », ce professionnel sera donc surtout attentif à la motivation. Pour poursuivre dans Activ’Créa, il faut être prêt à engager des démarches rapidement, c’est-à-dire vouloir monter sa boîte dans les mois qui suivent.
Une course contre la montre?
Et surtout, il faut s’accrocher! Il va falloir apprendre à faire son étude de marché ou son business plan tout seul. « Pour quelqu’un qui n’a pas un bagage scolaire ou qui n’a pas une facilité à être autonome, ça peut être difficile à suivre. S’il l’on n’est pas au fait de ce que veut dire un bilan, l’actif, le passif, c’est un peu ardu », juge Pierre, 34 ans, un ex-opticien qui va lui créer une entreprise dans l’électricité domotique.
Une opinion que partage Sophie. Début septembre, elle a assisté à un premier atelier sur les recherches de financement auprès des banques. « Je suis vite larguée, mais ça m’intéresse énormément », raconte cette femme de 54 ans. Ex-décoratrice dans une enseigne de loisirs créatifs, elle veut devenir démonstratrice indépendante dans les salons professionnels. Toutefois, elle s’inquiète que les ateliers collectifs n’apportent pas toutes les réponses à ses questions. Autre déconvenue: parmi les dix « rencontres » promises avec des référents, « il y en aura sûrement sept par téléphone. Les jeunes sont plus habitués à Skype, aux mails mais moi… J’ai besoin de voir les gens. Les rares fois où je le pourrai, il va falloir que je prépare bien mes questions! ».
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Première représentante de la gamme Sport Series, la 570S est présentée par McLaren comme une voiture de sport à vocation principalement routière, par opposition avec les 650S et 675LT de la gamme Super Series dont le niveau de performance plus élevé justifierait à lui seul de fréquentes excursions sur circuit. Pourtant, dans la réalité, la 570S apparaît plutôt plus radicale que ses grandes sœurs : un peu moins confortable du fait de sa suspension classique et seulement marginalement moins performante que celles-ci, elle est paradoxalement plutôt plus amusante à conduire sur circuit en raison de réglages censés la rendre plus accessible à une large clientèle. Une réussite.
Avec cette 570S et la 540C, McLaren compte porter sa production à 4000 exemplaires d’ici 2017. Pour y parvenir, McLaren opère une légère descente en gamme pour élargir sa clientèle. Forte de 570 ch et commercialisée à 182 350 euros, la 570S peut en effet intéresser les mêmes clients qu’une Audi R8 Plus de 610 ch (199 000 euros) ou une Porsche 911 Turbo S de 560 ch (199 763 euros). Et le feu d’artifices McLaren n’est pas fini, à 161 250 euros, la future 540C se permettra même d’ici quelques mois d’établir une nouvelle référence en termes performances/prix dans le segment des voitures de sport.
Pour parvenir à ce résultat tout en restant rentable, McLaren a dû réduire le coût de la 570S et adapter son outil de production pour des volumes supérieurs permettant de générer des économies d’échelle. Cette descente en gamme n’est pas vraiment évidente à la lecture de la fiche technique : la coque est toujours réalisée en fibre de carbone (en procédé RTM par le sous-traitant autrichien CarboTech), le V8 biturbo, à peine dégonflé pour cette 570S (78 Nm et 80 ch de moins que pour la 650S) est toujours assemblé chez Ricardo, tandis que la boîte double embrayage 7 rapports reste fournie par l’italien Graziano.
Mais la 570S renonce à la suspension PCC (pour ProActive Châssis Control) à gestion hydraulique de l’antiroulis – remplacée par de classiques barres stabilisatrices métalliques et des amortisseurs pilotés – et à l’aérodynamique active de ses grandes sœurs (bye bye l’aérofrein caractéristique des précédents modèles de la marque). De même, les éléments de carrosserie de la 570S ne sont plus réalisés en matériau composite comme ceux de la 650S, mais en aluminium, un procédé qui, s’il s’avère plus onéreux en termes d’investissement initial, devrait permettre de réduire les coûts unitaires si les volumes de production prévus pour ce modèle sont atteints. Ce choix garantit en outre un meilleur fini des pièces, ce qui permet de réduire les coûts de finition et la durée du processus de production.
Les freins à disque en céramique renforcée de fibres de carbone font partie de l’équipement de série (des disques en fonte sont proposés en option gratuite pour ceux qui en préfèrent le toucher et le moindre coût d’entretien) et participe à contenir la masse de la 570S à seulement 1 440 kilos, soit une bonne centaine de moins que ses concurrentes directes. Et de plus, il est possible de l’équiper d’éléments de carrosserie et de sièges en plastique renforcé de fibre de carbone qui permettent d’abaisser ce chiffre à 1 409 kg, soit 19 de moins que la 650S.
L’accès à bord est facilité par une coque en fibre de carbone spécifique dont la hauteur des pontons latéraux a été réduite de 85 mm par rapport à ceux de la 650S. Du coup, malgré les imposantes portes en élytre typique des modèles de la marque, il n’est pas nécessaire d’avoir la souplesse d’un gymnaste pour se glisser en douceur dans le baquet de la 570S. La position de conduite est très agréable, mais nettement plus allongée que celle d’une Audi R8 ou d’une 911. Or, avec les sièges monoblocs en fibre de carbone proposés en option (6240 euros), le dossier n’est pas réglable en inclinaison. Il est donc conseillé de les essayer avant d’acheter. Les montants de pare-brise ont aussi été affinés au profit du champ de vision, qui se révèle un des points forts de la 570S à l’usage, en particulier sur route sinueuse. Plus épurée que celle de ses rivales germaniques – il faut dire que les fonctions sont moins nombreuses – l’interface homme machine est centrée sur un écran tactile très facile à utiliser tandis que l’installation audio Bower and Wilkins (4310 euros) permet de meubler agréablement les silences mécaniques lorsque le stop&start entre en action…
Comme la 650S, la 570S met rapidement à l’aise, même si elle se montre légèrement moins confortable que sa grande sœur, en particulier sur les petites inégalités abordées à faible vitesse. L’amortissement piloté « classique » de la 570S n’est pas aussi « rond » que celui du système PCC de la 650S et son assiette est moins constante, ce qui signifie qu’elle impose des mouvements de roulis/plongée/cabrage plus rapides et plus marqués à ses occupants au passage des bosses. Cela dit, le niveau de confort reste excellent dans l’absolu, meilleur que celui d’une 911 Turbo S par exemple, mais légèrement moins bon que celui d’une Audi R8. En revanche, les commandes de la McLaren sont les meilleures du moment à notre avis, car les plus communicatives. Plus directe que celle de la 650S (14,3:1 contre 15,1:1) et toujours à assistance hydraulique, la direction de la 570S est un régal de précision et de linéarité, même si elle apparaît un peu légère au premier abord (on s’y fait très vite). Pour le freinage c’est au contraire le faible niveau d’assistance qui surprend, mais là encore, c’est une très bonne surprise tant ce choix facilite le dosage des décélérations, notamment des plus faibles, ce qui se révèle très utile pour conduire en douceur au quotidien. Un registre pour lequel le V8 biturbo et le mode automatique de la boîte double embrayage font aussi merveille. Résultat cette 570S est un vrai vélo à conduire en ville où son système rapide de rehausse hydraulique du train avant – commandé par un levier sous le volant – permet en outre d’affronter sans angoisse les difficultés du type gendarme couché ou rampe de parking.
Sur la route, quoi qu’en dise McLaren, les limites de la 570S restent hors d’atteinte pour un conducteur disposant d’un instinct de conservation minimal. Tout au plus peut-il remarquer une motricité plus facilement prise en défaut que celle de la 650S, par la faute des pneumatiques moins larges de la 570S (225 mm au lieu de 235 à l’avant, 285 au lieu de 305 à l’arrière), mais aussi des barres antiroulis classiques qui perturbent le travail des pneumatiques sur mauvaise route. Pour aller plus loin, il est recommandé d’aller faire un tour sur circuit. Et il serait vraiment dommage de s’en priver, car la 570S s’y montre la McLaren la plus amusante à conduire du moment.
En raison de ses pneus plus étroits (et plus durs) et de son appui aérodynamique réduit (pas d’aileron arrière mobile ici) la 570S glisse plus tôt et plus progressivement qu’une 650S pour le plus grand plaisir de son pilote. Mieux, elle permet de le faire avec un très grand niveau de sécurité grâce au fonctionnement particulièrement peu intrusif de l’ESP Bosch de nouvelle génération (9.0) dont le mode « dynamic » a été calibré spécifiquement par McLaren pour cet usage. Un système qui reste en outre complètement déconnectable. Tout juste faut-il alors se méfier de la réponse du V8 à l’accélérateur : le temps de réponse des turbocompresseurs peut en effet générer des déferlements de couple dont les effets sont parfois difficiles à contrôler. Mais après tout, cela fait aussi partie du plaisir consistant à conduire une voiture de sport sur circuit…
Créée en 2009, la branche Automotive en est encore au stade de découvrir et comprendre une clientèle de voitures de sport que ses concurrents directs cultivent depuis des décennies. Mais le positionnement de la 570S devrait éveiller son intérêt.
Claude Bartolone, qui a plaidé mardi devant les députés PS pour le « rassemblement » à gauche, s’est inquiété d’un « problème d’incarnation » mais aussi d’une « distance », notamment « entre le président de la République et les Français ». « On ne pourra pas continuer sans se poser la question de la fraternité et de notre capacité à rassembler […] Le risque, c’est que nous soyons zappés de la présidentielle. On a un problème d’incarnation. Il y a une distance qui s’est créée entre la gauche et les Francais […], entre le président de la République et les Français », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, selon des propos rapportés par plusieurs participants.
« L’émotion d’un homme trahi »
Claude Bartolone, qui s’exprimait aux côtés de Manuel Valls, a parlé « avec l’émotion d’un homme trahi », a estimé un député PS contestataire. Selon le livre de confidences Un président ne devrait pas dire ça…, François Hollande trouvait notamment que Claude Bartolone n’avait « pas l’envergure » pour être Premier ministre.
Alors que l’élu PS de Seine-Saint-Denis s’était déjà interrogé, il y a dix jours, sur la « volonté » de François Hollande de se représenter en 2017, certains députés ont interprété ses propos comme visant le chef de l’État. D’autres ont considéré que sa critique « ne se limitait pas à une personne ».
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Après l’épizootie de grippe aviaire, des mesures drastiques de biosécurité ont été appliquées à toute la filière du canard. Du coup, les prix du foie gras devraient augmenter de façon conséquente: 40 centimes maximum par tranche de 40 grammes.
Des mesures sanitaires « drastiques » de biosécurité ont été mises en place après l’épizootie de grippe aviaire, qui a fait perdre 25% de sa production en 2016 à la filière.Leur coût devrait se répercuter sur le prix du foie gras en magasin. Le mets devrait augmenter d’environ « 40 centimes d’euros maximum par tranche » de 40g, par rapport au prix de 2015, a indiqué le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), tout en soulignant que le prix final dépendra des enseignes de distribution.
Les conséquences de l’épizootie de grippe aviaire
Cette hausse de prix est « structurelle », a souligné le Cifog. « C’est le prix de la qualité sanitaire » car, au-delà de l’épizootie de grippe aviaire et du vide sanitaire qui l’a suivi -estimé à 500 millions d’euros-, « les mesures de biosécurité imposent des investissements dans les exploitations agricoles, comme la construction de nouveaux bâtiments », a déclaré le président du Cifog, Christophe Barrailh lors d’une conférence de presse.
« Cette filière est en train de repartir dans des conditions sanitaires complètement repensées, renouvelées, et on aura à la fin de l’année un foie gras d’excellente qualité. Aujourd’hui, le foie gras français correspond aux toutes nouvelles normes en matière de biosécurité. Il sera un peu plus cher, mais c’est une garantie de qualité », a déclaré le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
La filière chute en 2016
Mais la France ne retrouvera pas dès 2017 son niveau de production de 2015, qui était alors de 19,2 tonnes. Idem sur la balance commerciale. Après un excédent de 56,3 millions d’euros en 2015 sur l’ensemble de la filière, les exportations françaises ont déjà chuté de 7,8 millions d’euros au premier semestre 2016 en raison de la crise sanitaire.
Dans le même temps, les importations venant de Hongrie et de Bulgarie ont augmenté de 10,9 millions d’euros, selon les professionnels. « Aujourd’hui, les professionnels français se mobilisent donc massivement pour que les pays ayant fermé leurs frontières au foie gras français, notamment en Asie, les rouvrent dès que possible », assure le Cifog.
Feu vert attendu pour l’Union européenne
Pour endiguer l’épizootie de grippe aviaire déclarée en novembre 2015, un vide sanitaire de cinq semaines avait été imposé au printemps dans les élevages de 18 départements du sud-ouest de la France. L’élevage de canetons n’a pu reprendre qu’à la mi-mai après une complète désinfection des élevages et la mise en place de nouvelles mesures de biosécurité.
L’ensemble de la filière attend maintenant le feu vert de l’Office international des épizooties (OIE), indispensable pour les exportations hors Union européenne.
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Le monde des collectionneurs d’objets de luxe est peuplé de créatures étranges…mais qui se ressemblent. Du moins, celles qui collectionnent les jouets pour hommes, adeptes de la précision, du soin du détail qui éveille le mâle épicurien. Parmi ces fantasmes et plaisirs, se trouvent aussi bien l’automobile de luxe que l’horlogerie et, bien souvent, les couteaux. Tous aussi inutiles les uns que les autres au XXIe siècle. Donc rigoureusement indispensables !
Couteaux mais contemporains
Un salon dédié aux couteaux de collection, le FICX (Forum International du Couteau Contemporain) en rassemble les amateurs. Pendant deux jours, à la rentrée, il dévoile le meilleur des fines lames d’aujourd’hui, dont certaines ne cachent pas leurs affinités horlogères. Il faut dire que les passerelles entre les deux univers sont évidentes, multiples, et permettent à l’amoureux de belles tocantes d’élargir son univers de collectionneur de manière cohérente.
Parmi les trouvailles détectées, trois marques sortent du lot. Alain Valette est la première. L’homme est doté d’une imagination mécanique qui frise le génie – ou la folie, au choix. Sa dernière invention ? Eureka, un couteau dont le corps est réalisé à partir d’authentiques composants horlogers et dont la lame se déplie à l’aide d’une couronne, à l’image d’un remontoir. Ludique, technique, la pièce s’inscrit dans un vaste projet d’Alain Valette, Le Rêve de Chronos, dont le couteau lie passé, présent et avenir.
Astronomie tranchante
Alain Grangette est un autre féru de lames et d’horlogerie – ou, dans son cas précis, d’astronomie. L’homme a conçu un couteau intégrant un cadran solaire. On retrouve dans sa création toute la terminologie horlogère : platine en titane, finition perlée, inserts en nacre, vis bleuies, etc. Au centre du manche se niche un véritable cadran solaire qui se déploie grâce à un mouvement miniaturisé et caché. On est ici proche, très proche, des automates qui ont fait les grandes heures de l’horlogerie mécanique de la fin du XVIIIe siècle, associé à un pur métier d’art niché dans la Creuse. Et le cadran solaire est évidemment fonctionnel !
Deux derniers artisans se distinguent également par leur mariage de coutellerie et d’horlogerie. Au-delà des Alpes, il y a Corrado Moro. Sa création « Tourbillon » se déplie de manière traditionnelle mais sa charnière évoque, quoique de manière relativement lointaine, un tourbillon horloger. Enfin, en France, Cyrille Lièvre propose quelques intéressantes réalisations pour se faire la main (et la lame), à base de composants horlogers appliqués sur un corps façonné telle une platine. L’inspiration horlo-steampunk s’est greffée sur ce couteau piémontais à lame damas, manche laiton avec éléments d’horlogerie et anneau de bélière mobile… pour seulement 280 euros.
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Tout seul, devant son plateau-repas. C’est ainsi que les deux auteurs du livre Un président ne devrait pas dire ça… décrivent le chef de l’État dans son palais de l’Élysée. Depuis la parution de l’ouvrage, c’est encore plus vrai. Les courtisans semblent évanouis, comme si la situation fâcheuse dans laquelle François Hollande s’est placé en étalant ainsi ses confidences sur la couleur de ses cheveux comme sur l’exercice du pouvoir était contagieuse. Tous ses amis, les faux mais aussi les vrais, sont désormais trop occupés à tenter de trouver un plan B pour la primaire de la gauche, tant une candidature Hollande ressemblerait à un suicide en direct.
C’est ainsi que le nom de Ségolène Royal resurgit depuis quelques jours. « J’écoute, j’observe. Ça m’amuse. Je remercie tous ceux qui me propulsent », commente l’intéressée dans Le Journal du dimanche. « On cherche quelqu’un pour se sacrifier, il faut que la situation soit vraiment désespérée pour que ceux qui m’ont combattue me redécouvrent », ironise-t-elle. « Si c’était gagnable, on ne viendrait pas me chercher. » Mais à aucun moment elle ne dit non.
Même attitude dans Dimanche en politique sur France 3. Elle tente de détourner la conversation : « Je vais tout vous dire pour sauver la planète et gagner la bataille du climat », répond-elle à Francis Letellier. Mais le journaliste ne se laisse pas enfermer dans ces réponses pré-empaquetées. À propos du succès de la COP21, il lui demande si François Hollande peut en exciper lors d’une candidature : « Je ne pense pas qu’on puisse instrumentaliser les réussites de la France », répond la ministre de l’Écologie. À bon entendeur…
Plus rassembleuse que Valls
D’ailleurs, la candidate de 2007 se contente de temporiser : « Le moment n’est pas venu, assure-t-elle. Pour l’instant, c’est François Hollande qui est candidat. Je l’ai dit aux entourages qui poussaient : il faut arrêter de lancer la campagne avant l’heure. »
Elle tire déjà des plans sur la comète : « Quelle que soit la décision, ensuite il faudra rassembler », lance-t-elle, toujours sur le plateau de France 3. Et boum pour Manuel Valls, dont le caractère clivant, à gauche, n’est pas le moindre des handicaps. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, elle enfonce le clou à propos de ses divergences avec le Premier ministre sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. À l’heure du ras-le-bol des policiers, qui s’estiment assaillis par des missions moins prioritaires, elle ne juge « pas judicieux de mobiliser les forces de l’ordre pour un projet qui n’est pas défendable ». Avec 45 % de cote de popularité, une denrée rarissime à gauche, elle a matière à réfléchir.
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L’un défend la semaine de quatre jours depuis plus de vingt ans. L’autre vient de publier une violente charge contre les économistes hétérodoxes et leurs « contre-vérités ». Entre Pierre Larrouturou et Pierre Cahuc, le choc ne pouvait être que frontal.
Pierre Cahuc. Professeur à l’Ecole polytechnique et membre du Conseil d’analyse économique, ce chercheur vient de publier avec André Zylberberg « Le Négationnisme économique » (Flammarion), un pamphlet qui a déclenché une vive polémique dans le petit monde des économistes.
Pierre Larrouturou. Inoxydable défenseur de la semaine de quatre jours, fondateur avec Stéphane Hessel du Collectif Roosevelt, proche de Michel Rocard, il a quitté le Parti socialiste en 2013 pour créer le mouvement Nouvelle Donne. Il vient de publier avec Dominique Méda « Einstein avait raison, il faut réduire le temps de travail » (Editions de l’Atelier).
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales sur le bilan des 35 heures enterré, une pétition qui appelle à relancer le débat, des économistes qui s’invectivent par presse interposée… Pourquoi n’arrive-t-on toujours pas à parler sereinement de la réduction du temps de travail en France?
Pierre Larrouturou. L’ancien Premier ministre Michel Rocard disait qu’il y avait deux questions sur lesquelles il était impossible de débattre dans ce pays: le nucléaire et le temps de travail. Il avait raison. Ce sujet a toujours été conflictuel. En 1906 déjà, lors du passage à la semaine de six jours, une partie du patronat disait que l’économie allait être ruinée…
Cela dit, les lois Aubry, en imposant un passage autoritaire à 35 heures, ont crispé encore un peu plus le débat. Il aurait mieux valu que les politiques expliquent les enjeux, donnent la parole à des entreprises pionnières et continuent de soutenir le dispositif Robien, qui apportait une aide financière aux sociétés s’engageant volontairement dans cette voie. Cela aurait été plus efficace à long terme.
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Pierre Cahuc. Il y a des malentendus sur la réduction du temps de travail. Beaucoup mélangent deux sujets. D’un côté, un projet de société dans lequel chacun aurait plus de temps pour soi. Et, de l’autre, l’effet de la RTT sur l’emploi. Pour défendre leur projet de société, certains mettent en avant un effet de la réduction du temps de travail sur l’emploi.
Malheureusement, il y a un consensus parmi les économistes pour dire que la réduction du temps de travail, à elle seule, ne crée pas d’emplois. Par ailleurs, quand l’Insee interroge les Français sur leurs aspirations vis-à-vis du travail, très peu de salariés à 35 heures souhaitent travailler moins: 82% sont satisfaits de leur situation, et 16% souhaiteraient travailler plus pour gagner plus…
Vous dites qu’il y a un consensus sur le fait que la réduction du temps de travail ne crée pas d’emplois. Mais ce point-là n’est-il pas, au contraire, très débattu?
P.C. Aucune étude scientifique ne montre d’effet sur l’emploi, c’est un fait. Je parle d’études académiques fondées sur la comparaison de groupes tests avec des groupes témoins, publiées dans des revues indépendantes, sous le regard d’un comité de lecture qui juge de la qualité des travaux. Seules ces études permettent d’apporter une réponse rigoureuse à la question posée.
A ma connaissance, il en existe quatre. L’une a porté sur les réductions de la durée du travail négociées dans certaines branches professionnelles en Allemagne dans les années 80 et 90. Une autre a comparé l’évolution de l’emploi au Québec (où une baisse de la durée légale du travail a été adoptée en 1997) avec l’Ontario (où elle n’a pas bougé).
Les deux autres concernent la France, sur l’effet du passage à 39 heures en 1982, et sur les 35 heures. Toutes aboutissent au même résultat: la baisse du temps de travail en elle-même ne crée pas d’emplois. Dire le contraire, c’est faire preuve de négationnisme économique. Un peu comme ces climatosceptiques qui instillent le doute sur la réalité du réchauffement climatique…
« Les travaux de l’Insee ont chiffré les créations d’emplois liées aux 35 heures à 350000 », indique Pierre Larrouturou.
afp.com/MATTHIEU ALEXANDRE
P.L. Il est faux de dire que « toutes les études » aboutissent à ce résultat! Vous oubliez les travaux de l’Insee, qui ont chiffré les créations d’emplois liées aux 35 heures à 350000. Cette étude a été faite par des économistes, selon une méthodologie rigoureuse, et publiée dans une revue respectable. Vous oubliez aussi que ces chiffres sont corroborés par les simulations macroéconomiques réalisées par l’Observatoire français des conjonctures économiques.
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Certes, les 35 heures n’ont pas permis de créer les 700000 emplois promis par Martine Aubry. Mais le dispositif n’était pas calibré pour cela: 40% des salariés n’ont pas été concernés par les 35 heures et, pour les autres, la RTT a souvent été plus faible qu’affichée. Pire, la dernière loi Aubry ne conditionnait pas les exonérations de charges aux embauches, donc cela ne pouvait pas marcher.
Quant à se fonder sur l’échec de 1982 pour tirer des leçons sur les politiques à mener en 2016, c’est spécieux: avec une réduction d’une heure du temps de travail, on pouvait se douter que cela n’apporterait pas grand-chose en termes d’emploi. Enfin, vous oubliez l’expérience de ces 400 entreprises passées à la semaine de quatre jours dans le cadre de la loi Robien ou de la première loi Aubry: elles ont créé beaucoup d’emplois.
P.C. Même en prenant des milliers d’exemples, vous n’aurez jamais une photo exhaustive de ce qui se passe à l’échelle d’un pays ou d’une région après une réduction généralisée du temps de travail, comme le font les travaux que j’ai cités. Quant à l’étude de l’Insee, elle est tout à fait sérieuse, mais elle regarde les lois Aubry dans leur ensemble: RTT, modération salariale, réorganisation du travail et, surtout, baisses de cotisations sociales. Les autres travaux portaient sur des mesures de réduction du temps de travail uniquement, et c’est une différence majeure.
On sait que, en France, les baisses de charges ont un effet massif sur l’emploi. Et là, on a 10 milliards d’euros d’exonérations pour 350 000 emplois créés. C’est justement l’ordre de grandeur que l’on retrouve pour des réductions de cotisations sans baisse de la durée du travail. Donc il n’y a pas de preuve d’un effet RTT.
P.L. Pourquoi fonder votre réflexion sur des études portant uniquement sur la baisse du temps de travail, alors qu’il faut évidemment la combiner avec des exonérations pour obtenir un effet? D’ailleurs, si l’on vous suit, l’économie française aurait dû créer 1,2 million d’emplois sous ce gouvernement, puisque François Hollande a accordé 40 milliards d’euros de baisses de charges aux entreprises avec le pacte de responsabilité et le CICE. Or ce n’est absolument pas le cas…
P.C. Cela n’a rien à voir. Le CICE n’a pas été ciblé sur les bas salaires, alors que, selon tous les travaux de recherche, c’est à ce niveau que les créations d’emplois sont les plus fortes. Il est donc logique que son effet soit limité.
En tout cas, le chômage reste à un niveau élevé. Comment faire, aujourd’hui, pour relancer l’emploi?
P.L. Il faut un New Deal européen: consacrer les 1000 milliards d’euros que va créer la BCE à des investissements dans les transports, l’énergie, le logement. En même temps, nous devons relancer des négociations sur le passage à la semaine de quatre jours. Cela créerait forcément des emplois, sauf à dire que les entreprises sont si mal gérées qu’elles disposent de réserves de productivité inexploitées. Vu le contexte concurrentiel, ce n’est bien sûr pas le cas. Il ne faut pas s’arrêter à l’échec relatif des 35 heures, dû à leur mauvais paramétrage.
Il faut au contraire une RTT importante et une forte baisse des cotisations, conditionnée à 10% d’embauches en CDI. Ainsi, le coût des emplois créés reste neutre pour les entreprises. L’économiste Patrick Artus a montré que le dispositif ne pèserait pas sur les finances publiques, car les exonérations seraient compensées par des économies sur les allocations chômage et par des rentrées fiscales supplémentaires.
De toute façon, nous n’avons pas le choix. Au niveau macroéconomique, on voit que, pour produire 150% de PIB supplémentaire entre 1970 et 2008, le volume global de travail, calculé en nombre d’heures effectuées par an, a baissé de plus de 6%. En même temps, la population active a crû de 33%. Pas étonnant que le chômage explose! Cette équation est impossible à résoudre sans un autre partage du travail.
« Aujourd’hui, une entreprise qui voudrait passer à la semaine de quatre jours ne peut même pas le faire, faute de mesures d’exonération », note Pierre Larrouturou.
AFP PHOTO/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
P.C. Ce type d’argument ne me convainc pas du tout. On suppose ici que le nombre d’heures de travail est une donnée statique qui s’impose à l’économie. Cela voudrait dire que si un million d’immigrés entraient en France, on aurait un million de chômeurs supplémentaires? Bien sûr que non, c’est même le contraire: l’arrivée d’immigrés crée de la demande, et donc de l’activité et des emplois supplémentaires. L’image du gâteau à partager est fausse. D’ailleurs, je constate que le chômage est de plus en plus un problème français: l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ont réussi à le faire fortement baisser.
P.L. Dans ces pays, les bons chiffres du chômage cachent à la fois une baisse du nombre d’actifs (les chômeurs découragés ne cherchent plus d’emploi et sortent des statistiques), et une explosion des temps partiels. Aux Etats-Unis, le taux d’activité est tombé à 62,5%, et il y a tellement de petits boulots que la durée réelle moyenne du travail est passée à 33,7 heures. C’est simplement une autre façon de répartir le travail. La plus sauvage, mais la plus facile aussi: nul besoin d’un grand débat public ou de repenser l’organisation des entreprises.
A vous entendre, le monde développé n’aurait le choix, faute de croissance, qu’entre le chômage de masse à la française et la précarité à l’anglo-saxonne…
P.L. C’est bien pour cela qu’il est urgent de construire une troisième voie. Nous sommes face à une crise globale de la demande; même le FMI l’admet. Les précaires et les chômeurs n’ont pas les moyens de vivre décemment, et les salariés en poste ne sont plus en position d’obtenir des hausses de salaire. Nos économies reposent sur la consommation, mais les consommateurs ont de moins en moins les moyens de consommer!
P.C. Encore une fois, je ne partage pas cette analyse. Les gains de productivité dus au progrès technique peuvent détruire des emplois, mais ils en créent d’autres, très qualifiés, très bien payés, dont les titulaires vont eux-mêmes avoir de nouveaux besoins, ce qui créera de nouveaux jobs. Il y a une recomposition des emplois, mais pas nécessairement une baisse de leur volume global.
D’ailleurs, quel que soit le pays, le chômage et la précarité touchent surtout des personnes peu qualifiées. En France, 80% des chômeurs n’ont pas fait d’études supérieures. Cela n’a pas grand-chose à voir avec l’atonie de la croissance ou avec l’accélération des gains de productivité.
P.L. Vous ne tenez pas compte du déclassement! Beaucoup de gens bien formés acceptent des emplois qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification, faute de mieux. Cela montre bien qu’il y a un manque d’emploi à tous les niveaux.
P.C. Certes, mais le chômage n’en demeure pas moins un problème structurel, lié aux dysfonctionnements du marché du travail, et qui concerne les moins qualifiés.
Que proposez-vous?
P.C. Il faut favoriser la formation et maîtriser le coût du travail au niveau des bas salaires afin d’encourager les entreprises à embaucher des personnes peu productives au départ. Pour la même raison, il faudrait aussi réformer le contrat de travail en assouplissant les CDI. Evidemment, cela signifie qu’il faut maintenir le niveau de vie des personnes concernées par des mesures comme la prime d’activité. Toutes ces réformes contribueraient à faciliter la création d’entreprises: les entrepreneurs auraient moins peur de se lancer et d’embaucher. C’est essentiel, car ce sont les entreprises jeunes qui recrutent le plus.
P.L. Mais pourquoi, au moins, ne pas relancer les expérimentations sur le temps de travail avec un dispositif type Robien? Aujourd’hui, une entreprise qui voudrait passer à la semaine de quatre jours ne peut même pas le faire, faute de mesures d’exonération. A Bruxelles, le ministre de l’Economie, Didier Gosuin, un centriste, envisage de lancer un dispositif de ce type. On ne perdrait rien à essayer en France…
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Même Charlemagne possédait son scribe ! L’ecclésiastique Éginhard, après sa mort, fut l’auteur de la première biographie – sans doute embellie – du premier des Carolingiens. La tradition ne s’est pas perdue : tout pouvoir a sa plume, son mémorialiste. La Ve République n’y échappe pas. Charles de Gaulle se livrait à Jacques Foccart, à Alain Peyrefitte, et écrivit lui-même ses mémoires. Georges Pompidou fut interrompu par la mort. Sa veuve publia, en 1982, son livre inachevé, Pour rétablir une vérité. Valéry Giscard d’Estaing s’est raconté dans un épais ouvrage en trois tomes, Le Pouvoir et l…
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Responsables de la crise de 2008, les principales banques américaines affichent une santé insolente. Et pourraient devancer leurs homologues européennes sur leur propre territoire.
Dans le milieu feutré des banquiers parisiens, l’affaire fait jaser. Elle agace, même. La domination des banques américaines – sur le segment juteux des introductions en Bourse, des émissions de dettes et des fusions-acquisitions – va trop loin. Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Citigroup ou encore Bank of America Merrill Lynch ne cessent de grignoter des parts de marché. Les Big Five pourraient même bientôt devancer les banques du Vieux Continent sur leur propre territoire!
Dans une étude récente, le think tank Bruegel a fait les comptes. Entre 2011 et 2015, la part de marché des banques américaines en Europe a grimpé de 34,7% à 44,6%. A l’inverse, celle des banques européennes est descendue de 53,7% à 46%. A ce rythme, les banques américaines pourraient devenir n°1 en Europe dès 2016! En temps normal, ce croisement n’aurait jamais dû voir le jour, mais voilà: la crise financière a rebattu les cartes.
Les banques européennes à la traîne
Ironie de l’histoire, alors même que la crise de 2008 est partie des banques américaines, huit ans après, elles sont plus solides que jamais. Il faut dire que le secteur s’est concentré, accouchant de mastodontes à la puissance de feu incontestée. En 2008, Bank of America a volé au secours de Merrill Lynch. La même année, JP Morgan a repris Bear Stearns pour une bouchée de pain, sans que le régulateur américain n’y trouve à redire. « Comme les banques américaines ont des marges plus élevées qu’en Europe, elles ont désormais une puissance financière énorme pour se projeter », résume un banquier parisien.
Au même moment, leurs concurrentes européennes, elles, adoptent une posture de repli. La Deutsche Bank est en pleine restructuration après l’annonce, au deuxième trimestre, d’une chute de 20% de son produit net bancaire. UBS vient d’annoncer qu’elle envisageait de retirer 1500 collaborateurs de Londres, suite au Brexit.
« Alors qu’aux Etats-Unis la recapitalisation a eu lieu très tôt, en Europe les banques sont encore occupées à renforcer leur solidité financière », constate Antoine Weckx, associé chez Oliver Wyman. Selon Diane Pierret, professeure de finance à l’université de Lausanne, les banques européennes avaient besoin, en juin dernier, d’une recapitalisation de 882 milliards d’euros! Pour elles, mieux vaut réduire la voilure, contrairement à leurs homologues américaines, remises en selle plus tôt.
« Souvenez-vous de Bernard Madoff »
La réglementation fait elle aussi le jeu des banques américaines. En apparence, les règles prudentielles se durcissent des deux côtés de l’Atlantique. Mais, en y regardant de près, l’Europe est perdante. Si, en Europe, le marché reste ouvert aux banques étrangères, aux Etats-Unis, en revanche, les règles sont désormais plus strictes pour les acteurs non américains.
La réglementation fait elle aussi le jeu des banques américaines. Ici, l’immeuble de la banque Goldman Sachs dans Manhattan, à New York, le 15 avril 2016.
afp.com/SPENCER PLATT
« Les Etats-Unis imposent aux banques qui travaillent sur leur territoire de fonctionner en holding. Si elles ne le font pas, elles sont pénalisées. Mais même si elles obtempèrent, il y a des pénalités, car les Etats-Unis disent en substance qu’ils n’ont pas confiance dans les autorités de régulation étrangères. C’est une distorsion scandaleuse », s’indigne un banquier.
Ce n’est pas tout: la « titrisation », qui avait mis la planète finance à feu et à sang en 2008, va de nouveau bon train outre-Atlantique. « Cette pratique permet aux banques américaines de sortir des éléments de leur bilan, et donc de respecter plus facilement le fameux ratio de levier », constate Céline Choulet, économiste à BNP Paribas. « C’est une subvention déguisée », fulmine un banquier, qui n’est pas étonné pour autant.
Les Américains, en effet, ont cette capacité unique d’imposer leurs vues. Ils sont pourtant loin d’être un modèle de stabilité. « Souvenez-vous de Bernard Madoff ou de la crise des savings and loans. Il y a déjà eu plus de 400 faillites bancaires dans l’histoire américaine. C’est ça, le modèle que nous devons suivre? » ironise un expert. Un autre se souvient encore du « règlement BSR », encalminé aujourd’hui, et qui a failli découper les banques européennes en 2015. Les banques américaines, elles, avaient réussi à obtenir une exemption!
Dans la même lignée, certains financiers anticipent déjà que les futures règles Bâle IV seront favorables aux banques américaines. Que faire pour l’empêcher? Hausser le ton face aux négociateurs américains. « Si nous ne le faisons pas, nous serons laminés », prévient un banquier.
Avec, derrière, des conséquences en cascade sur le financement et la compétitivité de l’économie. En effet, les banques américaines favorisent les entreprises américaines. Si demain les banques européennes viennent à s’affaiblir, Airbus trouvera-t-il les mêmes conditions de financement que Boeing?
L’Expansion
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